Victime

Chapitre 26 : Cage

3950 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 07/06/2019 14:14

Les médecins se jetèrent sur la caméra de la chambre d'hôpital pour l'éteindre. Dans le réfectoire, tous était submergé par la surprise totale. Quelques regards méprisants se rivèrent sur moi. Pourtant, je n'étais pas coupable. Yuka était apeurée. Moi, je restai tétanisée. La panique s'accentua subitement lorsqu'une alarme se déclencha. C'était celle de la salle du Death Note. Qu'est ce qu'il se passait ? Je n'y comprenais rien. Ça ne pouvait pas être l'œuvre de Light. Il savait grâce à mes informations que le cahier n'était pas à sa place. Alors, qu'est ce que c'était ? Une diversion ?


-Emi, m'interpella Yuka d'une voix tremblante, qu'est ce qu'il se passe ?


-Ne t'inquiète pas, la rassurais-je du mieux que je pouvais, tu es en sécurité.


-Kira est revenu nous capturer, continua t-elle apeurée.


Je m'agenouillai auprès d'elle, lui promettant que je ne la quitterai pas des yeux une seule seconde. Kira n'était pas revenu pour nous, c'était impossible. Je restai immobile quelques secondes, réfléchissant à des dizaines de possibilités. Et si Yuka avait raison ? Light était peut être l'auteur de la mort de cette femme. L'alarme n'était qu'une diversion pour venir me chercher. Si c'était le cas, comment allait-il s'y prendre ? Un garde se précipita vers nous avant de nous menotter toutes les deux.


-J'ai pour ordre de vous ramener à vos cellules.


Fermement, il nous attrapa par le bras afin de nous entraîner hors de la pièce. En sortant, nous manquions de nous faire renverser par des hommes lourdement armés. Ils se dirigeaient vers les escaliers et étaient prêts à combattre la personne qui avait essayé de pénétrer dans cet établissement. Ne faisant pas plus attention à eux, le garde nous tira jusqu'au fond du couloir. Face à nos cellules, il retira les clés de sa poche. Seulement, au moment de nous pousser à l'intérieur, un homme se présenta à quelques mètres de nous. Habillé en noir, il était cagoulé. Sans réfléchir, il dégaina son arme puis d'un sang froid il tira sur le garde. Mes yeux s'écarquillèrent automatiquement, comme ceux de Yuka qui s'écroula littéralement de peur au sol. Lorsque je me précipitai vers elle pour l'aider à se relever, l'homme en noir me barra le passage.


-Qui êtes-vous et qu'est ce que vous voulez ?


Comme simple réponse, il me força à le suivre en me tirant par le bras. Je protestai immédiatement, refusant de laisser Yuka seule. Son regard innocent était encré sur la flaque de sang se dessinant devant ses pieds. L'homme cagoulé ne me laissa pas faire. À la place, il me donna un coup à la tête avec son arme. Je me retrouvai soudainement très étourdie. Les cris de Yuka me paraissaient déformés dans ma tête et je n'arrivais plus à tenir sur mes jambes. Seulement, une voix masculine me ramena comme par magie à la réalité. Elle appelait mon prénom. Je clignai alors plusieurs fois des yeux pour retrouver une vision correcte. Face à moi, Ryuzaki accompagné de Naomi. Il ordonna immédiatement à ses hommes de ramener des renforts dans cette partie du bâtiment. Cependant, sans lui laisser le temps de réfléchir, l'homme cagoulé pointa son pistolet vers Ryuzaki.


-Attention ! hurlais-je.


Il appuya sans hésiter sur la détente pour laisser la balle partir de son chargeur. Je fermai automatiquement les yeux, ne voulant absolument pas voir la scène qui était entrain de se passer. C'était cependant plus fort que moi, je voulais savoir à quel point Ryuzaki avait été blessé. Ma bouche resta entrouverte en voyant Naomi se tenir l'épaule. Les dents serrées, son uniforme était entrain de virer vers un rouge sombre. Je n'avais pas besoin d'un dessin pour comprendre. La brune venait de sauver Ryuzaki. L'homme cagoulé, prêt à tirer une deuxième fois, pointa à nouveau son arme vers la femme. Cependant, au dernier moment, un renfort le désarma en lui tirant dans le bras. Je regagnai soudainement espoir mais quelque chose clochait. Cet homme ne pouvait pas être seul. Sinon, qui aurait déclenché l'alarme à l'étage ?


-Relâchez-la ! ordonna l'agent. Je n'aurais pas d'autres choix que de vous tuer si vous ne le faîtes pas !


Un cri s'échappa de sa bouche lorsque quelqu'un lui tira plusieurs fois dans l'abdomen. Un second homme, lui aussi cagoulé, était descendu par la fenêtre pour nous rejoindre. Il jeta alors de sa poche un fumigène qui brouilla complètement la vue de tout le monde. Ils saisirent cette occasion pour me récupérer et s'échapper en contournant les agents. Je ne pouvais plus qu'entendre les toussotements des personnes à cette étage mais aussi les pas dans les escaliers des renforts. Ryuzaki essaya de se relever malgré tout pour me rattraper par le bras mais un des hommes lui porta un coup violent à la tête.


Il était trop tard. Une voiture était déjà garée devant le bâtiment. Sans chercher à comprendre, ils me jetèrent à l'intérieur. Le véhicule démarra au quart de tour. Les portes étaient verrouillées de l'intérieur, je ne pouvais plus rien faire. Les balles de la police ne parvinrent pas à les stopper. L'homme du côté passager se retourna avant de brutalement me plaquer un chiffon contre la bouche. Quelques secondes plus tard, je m'écroulai sur les sièges arrières avec la soudaine envie de dormir. Le visage de Ryuzaki déchiré par l'inquiétude était la dernière chose que j'avais aperçu à travers la vitre.


Je me réveillai difficilement quelques heures plus tard. J'étais toujours allongée au même endroit sauf que maintenant mes membres étaient attachés par des cordes. Les hommes cagoulés étaient eux aussi toujours présents, à mon plus désespoir. J'avais beau essayé de me débattre, je n'arrivais même pas à bouger. Et puis, le scotch sur ma bouche m'empêchait de parler ou même de crier. Je n'avais pas d'autres choix que d'attendre, encore et encore. Qui étaient ces hommes ? Faisaient-ils partie de l'équipe de Kira ? Bien évidemment, depuis le début c'était ce que je pensais. Sa manière de faire était cependant très différente et beaucoup moins amicale. Je ne savais plus vraiment si j'avais réellement envie de me retrouver du côté de Kira.


Pratiquement inerte, je patientai en silence comme un animal qui avait été enfermé dans une cage. Je m'étonnai quelques minutes plus tard de savoir que la voiture s'était subitement arrêtée. Les deux hommes sortirent du véhicule. Le conducteur s'empressa d'ouvrir la porte pour me jeter à terre. Le sol était recouvert de petits cailloux. Nous étions près d'un lac. Sans un mot de plus, ils regagnèrent la voiture. Je me posai des dizaines de questions en les voyant se diriger vers le lac. D'une seconde à l'autre, la voiture s'enfonça dans l'eau et à complètement disparaître de l'horizon. Il n'y avait plus aucun doute maintenant. Cet enlèvement était bien l'œuvre de Kira.


À présent seule, j'essayai de me défaire de ces cordes beaucoup trop serrées autour de mon corps. Je ne devais pas avoir beaucoup de temps. Si Kira avait décidé de tuer ces deux hommes, c'était évidemment pour effacer les traces mais aussi pour faire entrer d'autres personnes sur le terrain. J'avais beau me frotter contre des pierres ou pousser de toutes mes forces pour desserrer les cordes, je n'arrivais pas à m'en défaire. Puis soudain, le son d'un moteur de voiture parvint jusqu'à mes oreilles.


D'un réflexe, je roulai du côté pour me cacher dans les hautes herbes. La voiture s'arrêta, de nouvelles personnes en descendirent. Vérifiant les alentours, ils étaient certainement à ma recherche. Je fermai automatiquement les yeux en entendant des bruits de pas venir dans ma direction. Puis plus rien, le silence. Étaient-ils enfin partis ? En ouvrant les yeux, j'aperçus deux grosses bottes devant mon visage. Je relevai la tête, peureuse. Je n'avais jamais vu un sourire aussi effrayant sur le visage d'un homme. Fier de m'avoir trouvé, il me souleva pour me ramener à la voiture. Une nouvelle fois, je me retrouvai enfermée et sans défense.


J'avais envie de leur poser des questions et de savoir la raison de cet enlèvement. Ma présence avait pourtant l'air de leur importer peu. Ils m'ignoraient et faisaient comme si je n'existais pas. Voilà encore une preuve qu'ils étaient tous les deux sous l'emprise du Death Note. Je sursautai légèrement en sentant mon téléphone vibrer dans ma poche. Je ne pouvais pas l'atteindre et malgré mes efforts pour cacher le bruit, je n'y parvins pas. L'homme du côté passager se retourna en se moquant puis fouilla dans ma poche. D'un sourire arrogant, il me montra l'écran de mon téléphone. Mello était la personne qui était entrain de m'appeler. L'espoir de pouvoir être sauvée s'écroula immédiatement en observant l'homme jeter l'objet par la fenêtre. À la vitesse où nous roulions, il était pratiquement certain que mon téléphone n'avait pas tenu le choc. Au moins, la police saura que nous étions passés par ce chemin en le localisant.


J'avais l'impression de rouler depuis des heures et des heures. Le soleil s'était couché. Mon ventre gargouilla en pensant à mon repas que je n'avais pas eu le temps de terminer ce midi. J'étais définitivement entrain de perdre toutes bonnes pensées. Est ce que Ryuzaki était entrain de me chercher ? Est ce qu'une équipe avait au moins été envoyée pour me retrouver ? Comment se portait Yuka depuis ma disparition ? Toutes ces questions, tous ces doutes me donnèrent encore plus envie d'abandonner et d'arrêter de me battre.


Notre environnement changea, les routes laissant place à des arbres et des feuillages. Nous venions de pénétrer dans une forêt. La voiture s'arrêta au même endroit que le chemin tracé sur le sol. Je relevai difficilement la tête pour voir ce que les deux hommes s'apprêtaient à faire. Le conducteur resta à l'intérieur tandis que l'autre m'obligea à sortir de la voiture. Il s'abaissa pour me mettre sur son épaule et s'enfoncer dans la forêt. L'autre s'éloigna, faisant le chemin inverse avec son véhicule. C'était certainement la dernière fois que je voyais cet homme.


Toujours sur son épaule, j'essayai de mémoriser les chemins que mon malfaiteur empruntait. C'était toujours utile de le faire, si jamais je réussissais miraculeusement à m'échapper. Mes jambes étaient toutes les deux ligotées ensemble. Essayer de le frapper ne servirait à rien. Je me posai simplement une question. Qu'avait écris Light dans son Death Note en cas où ces hommes se retrouvaient dans une mauvaise position ? Leur avait-il donné l'ordre de me tuer ? Me kidnapper pour ensuite mettre fin à ma vie ? Cette supposition n'avait rien de logique.


Après quelques kilomètres, nous arrivions enfin devant un passage souterrain. L'homme entama les escaliers puis s'enfonça dans le sol. En apercevant le grand portail métallique se dressant devant nous, je supposai que ce lieu devait exister depuis un bon bout de temps déjà. Une fois franchi, nous tombions dans un endroit renfermant trois grandes cellules. Dans l'une d'elle, une chaise qui je supposais m'était destinée. Sans me laisser le temps de réagir, l'homme me jeta par terre. Il attrapa de sa poche un petit médicament qu'il essaya de me faire avaler. Je ne pouvais pas vraiment me débattre. Ma seule réaction était de lui mordre les doigts. N'appréciant mon geste, il m'étrangla violemment. J'ouvris automatiquement la bouche et le médicament glissa au fond de ma gorge. Je toussai plusieurs fois avant de regagner la totalité de mes sens. Cependant, je commençai encore une fois à avoir très sommeil. Mes membres s'endormirent un à un et mon esprit me lâcha ensuite complétement.


Lorsque je me réveillai, mes yeux s'ouvrirent lentement. Ma vue était floue. J'étais à présent derrière les barreaux. J'essayai de bouger mais j'étais encore plus restreinte au niveau de mes mouvements. Je regagnai peu à peu mes sens, comprenant enfin la situation dans laquelle j'étais. Mes chevilles étaient attachées aux pieds d'une chaise, mes poignets au bout de ses accoudoirs et une corde autour de ma poitrine pour m'empêcher de m'abaisser. Malgré mes tentatives, je ne bougeai pas d'un pouce. Je remarquai alors un détail assez étrange. J'étais seule. Où était passé l'homme de tout à l'heure ? Déterminée à m'échapper, je tentai une nouvelle fois de faire avancer la chaise. En vain. Qu'est ce que j'étais censé faire ? Je n'avais plus d'autres choix que d'attendre. Attendre quelque chose ou quelqu'un.


Je passai la nuit sur cette chaise qui était loin d'être confortable. J'avais peut être froid mais mes besoins vitaux étaient plus importants. Quand j'étais plus jeune, je regardais souvent à la télé des émissions mettant en scène des personnes qui essayaient de survivre dans la nature par leurs propres moyens. Si j'avais plus de liberté, rien qu'un peu plus de liberté, j'étais persuadée d'être capable de m'enfuir de cet endroit. En colère, je criai de toutes mes forces à travers le scotch collé sur ma bouche. C'était tellement frustrant d'être aussi impuissante. Si Ryuzaki était à ma place, il aurait déjà trouvé un moyen. Je devais réfléchir encore et encore. Je ne pouvais pas seulement compter sur son aide, ni sur celle de quelqu'un d'autre. Malheureusement, avec la fatigue, mes yeux se fermèrent pour la énième fois aujourd'hui.


Il faisait froid, très froid. Mes mains et pieds étaient glacés. J'arrivais à peine à respirer. J'étais toujours sur cette chaise avec ces cordes qui refusaient de me laisser partir. Mes ongles étaient pratiquement devenus bleus. Puis, un rayon de soleil illumina soudainement la pièce souterraine. Les pierres avaient comme repris vie. Je pouvais même apercevoir des fleurs entrain de fleurirent. Quelque chose était derrière les portes métalliques, non quelqu'un. Ils étaient deux, leurs visages encapuchonnés par leurs vestes. À ma hauteur, ils retirèrent leurs capuches. Mon cœur se déchira de bonheur en voyant Ryuzaki et Mello.


-Vous êtes venus me sauver, sanglotais-je.


Seules les barrières de la cellule nous séparaient. Ils n'avaient plus qu'à les casser ou trouver la clé pour les ouvrir. Cependant, mon sourire s'estompa rapidement de mon visage. Pourquoi ne bougeaient-ils pas ?


-Aller dépêchez-vous, les suppliais-je, les gardes vont bientôt revenir !


-Tu t'es encore fais avoir, remarqua sèchement Ryuzaki.


-J'ai essayé de trouver un moyen de m'enfuir mais c'est impossible !


-Tu ne réfléchis pas assez, attaqua Mello à son tour.


-Mais je vous assure que.. !


-Utilise ta tête, me coupa Ryuzaki. Je te l'ai déjà dit, tu es maligne. Tu trouveras comment nous rejoindre de l'autre côté de ces barreaux.


-Passe à l'action ! grogna Mello. Fais des sacrifices pour t'en sortir et tue si il le faut !


Je les suppliai du regard d'arrêter de me rabaisser. Je n'avais pas besoin de leur conseils, je voulais simplement être sauvée. Face à mon manque de réponse, Ryuzaki et Mello soupirèrent avant de m'insulter de lâche et d'incompétente. Je m'excusai en pleurant, leur répétant que je voulais me libérer de cette chaise. Ils secouèrent simultanément la tête, me faisant comprendre que je n'aurais pas ce que je souhaitais. Ils se retournèrent ensuite sans un mot de plus vers les escaliers. Je ne pouvais pas les laisser partir. Je voulais être sauvée.


-Nous ne serons pas toujours là pour te sauver Emi, murmura Ryuzaki en s'éloignant.


-Non ! Attendez ! S'il vous plait !


Je sursautai en me réveillant. Mes respirations étaient saccadées et ma poitrine me faisait mal. C'était un cauchemar, un simple cauchemar. Ryuzaki et Mello n'étaient pas venus. J'étais toujours ligotée et coincée dans ce trou à rat. Comment avais-je pu y croire ? Si ils m'avaient réellement trouvé, jamais ils ne m'auraient laissé tomber en me faisant croire que je devais me débrouiller seule. Mon esprit me jouait simplement des tours à cause de la fatigue et de la panique. Je devais me ressaisir. Seulement, en relevant la tête, mon regard croisa celui d'une personne. J'étais bien éveillée et c'était bien la réalité. Elle était la première à me rendre visite depuis ma venue ici.


-Tu avais l'air de faire un cauchemar, ricana t-elle. Je ne voulais pas te réveiller, c'était beaucoup trop alléchant de te voir souffrir.


Kiyomi. Son éternel sarcasme n'avait pas disparu. Elle était toujours aussi hautaine. Rester aux côtés de Kira lui était certainement monté à la tête. Enfin, pour le moment ce n'était pas le problème principal. Sa présence était pour moi l'occasion d'en savoir plus et de pouvoir peut être enfin trouver un moyen de m'enfuir. D'une démarche majestueuse, Kiyomi s'avança vers moi puis se stoppa juste devant ma cellule. Son numéro ne me plaisait pas beaucoup. C'était purement et simplement de la provocation.


-Ça n'a pas l'air très amusant de rester enfermée, remarqua t-elle en touchant les barreaux. Mais qu'est ce que tu croyais ? Kira n'est pas dupe.


Elle continua son discours tout en se promenant devant ma cellule. Elle disait que Kira avait vu clair dans mon jeu. Laisser partir Kiyomi avec le Death Note pour obtenir clémence de leur parts. Ils me trouvèrent au début très convaincante dans mon rôle puisque j'avais été jusqu'à grièvement blesser un agent de la police pour remplir ma mission. Elle m'expliqua que les deux morts au sein de la nouvelle équipe de Ryuzaki avaient été des sujets de test pour Kira. Il avait écris dans son carnet que ces deux personnes iraient voler le Death Note avant de se laisser mourir dans une ruelle éloignée. Cependant, ne sachant pas eux-même où était caché le cahier, ils avaient tourné en rond pour au final mourir au sein même de l'établissement. Puis grâce à Ryuk, Kira avait finalement compris que je n'avais pas menti et que le Death Note était réellement introuvable.


-Alors nous sommes rentrés dans ton jeu, soupira t-elle. Comme tu l'as certainement deviné, Kira a tué la femme à l'hôpital. C'était simplement pour te faire croire que nous acceptions ton retour parmi nous. En réalité, nous prévoyons un tout autre avenir pour toi..


J'essayai de me boucher les oreilles pour ne pas entendre son ricanement. Mon esprit était chamboulé. Je n'avais pas suffisamment réfléchi. Il était évident que Light n'allait pas se faire avoir une deuxième fois. Enfin, j'avais au moins imaginé pouvoir le voir et apprendre quelques informations que j'aurais gentiment rapporté à Ryuzaki. Je m'étais mise dans cette impasse toute seule. Je devais en sortir par mes propres moyens. Seulement, une question me trottait dans la tête. Quel avenir prévoyaient-ils pour moi ? Kiyomi ne pouvait tout de même pas me laisser ici. Je n'avais aucune utilité et puis, ils perdaient du temps. Chaque seconde, Ryuzaki et même Mello remuaient ciel et terre pour me retrouver. J'en étais persuadée. Ce que j'avais vu dans mon rêve n'était que la simple réincarnation de mes peurs.


-Bon et bien j'étais simplement venue vérifier que tu étais encore vivante, m'indiqua la brune en haussant les épaules. Il ne me reste plus qu'à te donner un petit quelque chose, sans quoi tu ne survivras pas très longtemps.


Kiyomi sortit une clé de sa veste avant d'ouvrir la porte de ma cellule. Juste devant moi, la sortie et la liberté. J'avais l'impression de rêver en voyant cette opportunité. Cependant une douleur à l'avant bras me ramena rapidement à la réalité. Kiyomi était entrain de m'enfoncer une aiguille. Mon corps étant faible et surtout sans soins médicaux, la douleur était atroce. Son "petit quelque chose" était certainement un liquide pour me redonner des forces. Mais cela ne présageait pas justement que j'allais devoir rester ici plus longtemps ?


-Maintenant, je m'en vais.


Je commençai à gigoter de ma chaise et à marmonner à travers le scotch sur ma bouche. Plus je la voyais s'éloigner et plus mes cris s'accentuèrent. Elle ne pouvait pas me laisser. Je voulais en savoir plus et maintenant. Il était hors de question d'attendre. Je laissai ma tête retomber en avant, essayant de ravaler mes larmes. Kiyomi avait disparu. Elle était partie. Je serrai les poings sur les accoudoirs de ma chaise. Ce n'était pas le moment de pleurer. Je ne devais pas m'apitoyer sur mon sort mais plutôt restais forte. Perdre ma détermination me serait plus que fatal.


Je restai dans cette même position pendant des heures, de longues heures. Une nuit puis deux nuits passèrent. Sans la piqure de Kiyomi, mon corps n'aurait pas survécu et aurait commencé à se dessécher. Je n'avais rien d'autre à faire que compter les secondes, les minutes et les heures. Deux jours, huit heures, trente-huit minutes et vingt-six secondes. Vingt-sept. Vingt-huit. Vingt-neuf. J'étais de plus en plus faible. Il était en réalité possible de survivre dans ces conditions, sans manger mais pas sans boire. Le corps ne pouvait pas tenir bien plus de 3 jours s'il était privé d'eau. Je l'avais lu quelque part sur Internet. Maintenant, j'étais entrain de le vivre. Je me rattachais alors à cette image pour garder espoir et pour ne pas devenir folle. Ryuzaki. Je voulais le revoir. Rien qu'une seconde, pour m'assurer qu'il ne m'avait pas encore oublié.


-Je suis de retour, affirma quelqu'un en descendant les escaliers, avec de précieuses nouvelles.


De son éternel arrogance, Kiyomi se rapprocha de ma cellule pour me saluer. Je n'avais même plus l'audace de soutenir son regard. Je restais cependant intéressée par les nouvelles qu'elle avait à me rapporter. La sacoche qu'elle avait amené avec elle attisa ma curiosité. Fière, elle en sortit un ordinateur et le déposa au sol devant les barreaux de ma cellule. Elle disait que Kira avait enfin agi et que je me devais d'être au courant de la situation. Elle appuya sur un bouton puis une vidéo commença.


"Je suis Kira. N'ayez craintes, je suis toujours vivant parce que nul ne peut atteindre Dieu. Cependant, je ne fais pas ce message pour parler de moi mais plutôt pour m'adresser à la personne qui dirige toujours et encore l'affaire Kira : L. Quelques jours plutôt, j'ai personnellement orchestré le kidnapping d'une de vos prisonnières. J'imagine que cela à dû te peiner au plus profond de ton être. Comment va t-elle ? Où est-elle ? Avec qui ? Je te donnerai toutes les réponses que tu veux si tu acceptes l'échange que je m'apprêtes à te proposer. Donne moi le Death Note que la police possède et je te la rendrai saine et sauve. Tu as trois jours. Si tu refuses, l'otage sera exécutée."

Laisser un commentaire ?