Juste trop tard

Chapitre 7 : Chapitre 6

Catégorie: T

Dernière mise à jour 10/11/2016 07:36

Epica – Our Destiny : http://www.youtube.com/watch?v=FuP_hNi-UPY

 

Une éternelle journée suivait son cours. Comme les précédentes et les suivantes, le soleil se levait de bonne heure le matin pour ensuite se coucher le soir. Les élèves, après avoir ardemment attendu la fin des cours, en réprimant quelques bâillements pour certains, furent à moitié libérés une fois les heures passées dans les classes terminées, puisqu'il fallait par la suite se rendre dans leurs clubs respectifs.

Certains élèves en étaient dispensés, pourvu qu'ils fournissent une autorisation spéciale, ce qui était le cas de Teru Kurebayashi, même si depuis quelques jours, elle se trouvait elle aussi occupée au sein du lycée l'après-midi. Ce n'était, malheureusement pour elle, pas une activité comme les autres. Elle était condamnée à pourvoir le poste de servante du gardien de l'école.

Si elle se plaignait sans cesse de cet homme égoïste qui l'exploitait sans vergogne, elle ne pouvait nier le fait qu'elle se sentait relaxée auprès de lui, ce qui ne s'était pas produit depuis son accident, lorsqu'elle se trouvait à ses côtés. Quand bien même elle se souhaitait, elle ne parvenait pas à le haïr. Cet homme était tout à fait détestable, pourtant.

Néanmoins, elle avait parfois l'impression qu'il n'était pas méchant au fond. L'autre jour, alors qu'elle ne se sentait pas très bien, il lui avait pris le balai qu'elle tenait dans ses mains et l'avait littéralement forcée à rentrer chez elle. Sa manière d'agir n'était pas très délicate, cependant elle se plaisait à croire qu'il s'inquiétait pour elle.

Il ne fallait toutefois pas se faire d'idées. Teru n'était pas et ne serait jamais amoureuse de cet homme. Elle n'était pas stupide au point d'aimer un type pareil, qu'est-ce que cela lui apporterait de toute façon ? Eh puis qu'elle tombât amoureuse de lui relevait de l'impossibilité : il était méchant, égoïste, égocentrique, faignant, et faisait tout pour éviter de travailler.

Même si elle était tombée sous son charme, Kurosaki ne la verrait de toute manière jamais comme une femme mais éternellement comme une gamine, et sa petite taille ne l'aidait pas dans cette situation. En plus, pour lui elle n'était qu'une fille plate et moche, il avait explicitement signifié que seules des élèves telles qu'elle-même pouvaient devenir ses servantes.

Enfin, c'était ce qu'elle avait entendu de la bouche des filles de sa classe, qui rêvaient toutes d'être à son service – Kurebayashi se demandait parfois si elles n'étaient pas complètement folles. Qui voudrait travailler pour un homme pareil ? Bon, d'accord, il était plutôt beau, mais seules les idiotes tentaient tous les moyens pour approcher un homme rien que pour son apparence, sans se soucier du reste.

Teru méprisait les personnes dans ce genre ; se préoccupant simplement de l'extérieur en se moquant éperdument de l'intérieur. Il ne fallait pas s'étonner si les couples ne duraient que peu de temps actuellement. Après s'être rendu compte que l'intérieur comptait beaucoup plus que l'extérieur, ils se séparent.

Peut-être était-ce la raison pour laquelle Teru n'avait pas forcément envie de se mettre en couple avec quelqu'un. Certainement craignait-elle de se faire des illusions et d'avoir le cœur brisé par la suite. C'était compréhensible, ou du moins elle l'estimait. Eh puis, elle n'aimait personne de toute façon.

Quoi qu'il en soit, ses pensées ne relevaient pas de cet ordre-là à ce moment précis. Alors qu'elle balayait la cour, elle songeait à une phrase qu'on lui avait dite un peu plus tôt dans la journée dans les couloirs. Après être entrée au service de Kurosaki, elle avait reçu des remarques de jalousie, ce dont elle se moquait éperdument. Pourquoi y faire attention, cela n'en valait pas la peine.

Toutefois, ce qu'avait prononcé cette élève se répétait en boucle dans son esprit. Elle ne savait pas exactement comment l'interpréter, et lui paraissait totalement invraisemblable, car il n'était pas logique.

« Alors, Kurebayashi, ça ne te suffisait pas avant, il fallait que tu recommences à coller Kurosaki. »

Cette fille sous-entendait qu'elle connaissait déjà le gardien de l'école auparavant. C'était une erreur de sa part, elle ne l'avait jamais rencontré jusqu'à une semaine plus tôt. Et pourquoi l'aurait-elle connu ? Et comment, surtout ? D'après ce qu'elle avait dit, ils auraient été plutôt proches, s'ils étaient souvent ensemble.

Teru secoua la tête. C'était inutile de penser à tout cela, cette fille était totalement stupide et sortait n'importe quoi, dans l'espoir de la blesser moralement. Quoiqu'elle avait entendu parler rapidement de cette fille qui avait été une précédente victime un an auparavant. Était-ce elle-même ? Avait-elle été cette fameuse servante ?

Mais enfin, à quoi songeait-elle ? Si elle avait été au service de Kurosaki autrefois, elle s'en serait souvenu, toutefois, elle avait beau y réfléchir, sa tête ne lui était même pas familière. Il était donc impossible qu'ils se fussent rencontrés avant. Justement, le fait que sa tête ne lui disait rien l'intriguait un tant soit peu. Il était le gardien de l'école un an plus tôt, ils avaient donc dû se croiser. Quoiqu'elle se moquait bien de l'identité du personnel du lycée.

C'était inutile d'y penser plus longtemps, toutefois Teru ne pouvait s'en empêcher. Y avait-il anguille sous roche ? Admettons qu'elle eût oublié cette période de sa vie. Elle aurait été au courant, Riko lui en aurait parlé, et lui aurait le plus de détails possible. Ou pas ?

À cet instant, elle se détesta pour ses pensées. Comment pouvait-elle seulement douter de Riko qui avait pris si soin d'elle ? Et elle n'aurait jamais fait une chose pareille. D'ailleurs, pourquoi lui cacher cette partie de sa vie, en supposant qu'elle l'avait oubliée ?

Teru coula un regard vers Tasuku qui nettoyait les gouttières en fumant, comme toujours. Fumer était dangereux pour la santé, elle devrait lui dire. Enfin, ce n'était pas comme si elle s'en souciait vraiment. Elle retourna à son travail lorsqu'elle l'entendit jurer à cause d'un morceau de verre.

« Qu'est-ce qu'il y a, tu t'es coupé ? »

L'homme blond ne répondit pas puis descendit de son échelle en grognant. Ce n'était qu'un simple morceau de verre, voyons... Teru tourna la tête afin de lui proposer de se rendre à l'infirmerie afin de prendre un pansement, en estimant être trop gentille, lorsqu'elle se pétrifia à la vue qu'elle eut de la scène.

Son sang était rouge. Rouge sang.

Rouge dans ce monde sans couleurs.

Ce n'était pas possible, pas lui... Il était... Vivant ? Elle était en train de rêver, ce qu'elle voyait ne pouvait pas s'avérer vrai.

Comme prise de nausées, Teru détourna la tête en mettant une main sur sa bouche, les yeux écarquillés. Elle ne s'était pas trompée, ses yeux ne l'auraient pas induite en erreur pour ce détail majeur. Elle-même ne parvenait pas à y croire. Comment cela se faisait-il ? Que se passait-il réellement ? Pourquoi ne comprenait-elle rien ? Comment en était-elle arrivée là ?

Elle ne le sentit pas venir près d'elle, trop perdue dans ses pensées, coupée du monde extérieur. Ce qu'elle venait de voir... Comment cela était-ce seulement envisageable ? Pourquoi sentait-elle que quelque chose lui échappait ? Pourquoi avait-elle le sentiment d'être seule, que nul n'était en mesure de l'aider ?

« Tu te sens bien, Teru ? »

Alors qu'il était sur le point de poser sa main sur l'épaule de l'adolescente, celle-ci se décala violemment, comme s'il portait la peste. Elle ne se sentait pas capable de lui faire face. Pas maintenant. Elle sentait qu'elle allait faire une bêtise. Il lui fallait partir, vite.

« Il... Il faut que j'y aille. »

Sans lui laisser le temps de répondre, Teru déguerpit à toute allure sans demander son reste. Elle ne pouvait même pas lui parler correctement. Elle ne se sentait pas le courage de rester là-bas, à faire comme si de rien n'était. Il lui fallait s'éloigner, jusqu'à ce qu'elle ait les idées claires.

La brune ne se rendit même pas compte qu'elle avait laissé tous ses effets personnels au lycée. Ce n'était pas bien grave, elle les récupérerait le lendemain, si elle s'en sentait le courage. Et s'il n'était pas trop égoïste, peut-être que Kurosaki les lui remettrait dans son casier.

Tasuku Kurosaki. Connaissait-elle donc cet homme ? Lui avait-on menti, depuis tout ce temps ? Riko lui aurait-elle caché une partie de sa vie ? Pourquoi ? Que s'était-il exactement passé un an auparavant ? Était-elle réellement tombée dans les escaliers ? Oui, bien sûr, il ne pouvait en être autrement.

Si, d'après son rêve, elle avait été victime d'un accident de voiture, son médecin le lui aurait dit. Il lui aurait signifié sa perte de mémoire et l'aurait aidée à se rappeler. Si elle avait déjà rencontré Kurosaki, il aurait réagi différemment et se serait comporté comme il l'aurait fait avec une ancienne connaissance. Et ses amis, Kiyoshi, Haruka, Rena ainsi que les autres lui en auraient parlé.

Un détail lui échappait. Quelque chose qui l'aiderait à tout comprendre. Mais quoi ? Que se passait-il réellement ? Tout le monde lui aurait-il menti ? N'était-elle entourée que de menteurs ? Ne pouvait-elle faire confiance à personne ? Comment en était-elle arrivée à ce point-là ? Comment un tel secret avait-il pu être conservé jusqu'à maintenant ?

Vraisemblablement, Kurosaki était parti durant un an. Pourquoi ? Où s'était-il rendu ? Pourquoi était-il revenu ? Cela avait-il un lien avec sa situation actuelle ? Était-il cet homme qui conduisait la voiture ? Lui mentait-il depuis le début, lui aussi ?

Teru ne pleurait pas. Elle n'y arrivait pas, même si elle ne le souhaitait pas. À cet instant précis, elle se sentait atrocement seule. Si une personne venait la voir en lui assurant qu'elle pouvait lui accorder son entière confiance, elle ne la croirait pas. Elle se sentait totalement perdue. Qui croire ? Pourquoi l'avaient-ils tous trahie ? Y avait-il un secret encore plus profond dont elle ne parvenait pas à se remémorer ?

Elle voulait des réponses. Maintenant. Si on lui cachait une partie de sa propre vie, il était de mise qu'elle fût au courant. Elle souhaitait connaître la ou les raisons pour lesquelles elle n'avait jamais eu vent d'un tel épisode dans sa vie, et pourquoi tous agissaient comme si de rien n'était.

Teru releva la tête, le regard décidé et confiant. Peu importait ce qui arrivait, elle comptait obtenir les réponses qu'elle désirait, dut-elle devenir une personne méchante et détestable. Et une personne pouvait les lui fournir. Quelqu'un qu'elle empêcherait de se défiler ou de détourner la conversation. Elle obtiendrait ce qu'elle désirait. Riko ne la tromperait plus jamais. Elle lui ferait cracher le morceau.

 

Kurosaki n'avait pu que la regarder partir en courant sans parvenir à bouger tout en criant son nom à plusieurs reprises. Son regard à ce moment-là le hantait. Il avait simplement voulu s'assurer qu'elle allait bien, or elle l'avait évité comme si elle s'était brûlée. Et ses yeux avaient reflété un tel effroi... Comme s'il était devenu un monstre prêt à lui faire tout le mal du monde.

Il émit des hypothèses expliquant sa réaction. Après son accident, elle avait probablement développé une phobie exacerbée du sang. Son comportement était poussé à l'extrême pour une coupure si mineure, pourtant il ne pouvait songer à une autre explication. Il ne voulait pas se faire de faux espoirs. Surtout qu'il ne voyait pas en quoi un peu de sang pouvait lui rendre sa mémoire perdue.

Tasuku resta immobile plusieurs instants, fixant la sortie où elle avait disparu, puis porta son attention sur sa main blessée, comme en espérant y trouver des réponses. Il savait que Teru était amoureuse de lui auparavant, même si ces sentiments avaient à présent disparu. Mais il n'aurait jamais osé penser qu'elle le trouverait aussi... Repoussant. Elle n'avait déjà pas l'air de beaucoup l'apprécier, si en plus elle se mettait à l'éviter de la sorte...

Il n'avait jamais désiré un tel retour. Il aimerait lui dire qu'il n'avait jamais voulu partir. Que, plus que tout, il voulait rester auprès d'elle. Mais la réalité n'était pas aussi clémente et il avait dû la quitter. En revenant, il avait été conscient que ce ne serait pas facile, toutefois il n'aurait jamais songé que la situation prendrait une telle envergure.

Kurosaki posa son dos contre le mur en soufflant une longue bouffée de sa cigarette avant de passer sa main non blessée sur son visage. Il ne savait même plus quoi faire. Il finirait par arriver à bout, l'un de ces jours. Il n'obtiendrait jamais une petite part de ce gâteau nommé bonheur à cause de tous ses pêchés qu'il tentait en vain d'expier. Il avait tout foutu en l'air depuis le début.

Il savait pertinemment que jamais il n'obtiendrait ce qu'il désirait le plus, c'est-à-dire Teru à ses côtés. Quand bien même il le souhaitait, elle lui resterait toujours inaccessible, maintenant plus qu'avant. Car il avait tout gâché. Le petit bonheur qu'il avait entretenu un an plus tôt s'était envolé pour toujours.

« Tu ne te souviendras pas, peu importe combien je le souhaite, n'est-ce pas, Teru ? »

 

Cela faisait environ deux heures que Teru était immobile, assise dans la cuisine, les mains posées sur la table. Elle attendait sans bouger le retour de Riko. Elle entendait bien entretenir une discussion sérieuse avec elle à laquelle elle n'échapperait pas.

Elle ne s'ennuyait pas. Elle réfléchissait. Elle mettait ses idées au clair depuis deux heures qu'elle se trouvait là. Il y avait plein de choses auxquelles penser. Elle se posait des questions sur Kurosaki. S'ils se connaissaient, quelle relation entretenaient-ils ? Était-ce seulement un lien de maître à servante ?

Si son rêve était réel, cela signifiait qu'elle n'était pas tombée dans les escaliers, ce qui expliquait pourquoi elle n'en avait aucun souvenir. On ne lui avait pas seulement caché son amnésie, on lui avait menti sur son accident qui avait entraîné toutes ces séquelles.

Au fond d'elle-même, Teru était soulagée de savoir qu'il n'était pas mort. Pourtant, elle était persuadée de ne pas avoir senti sa respiration. S'était-elle trompée à ce moment-là ? Peu importe, il était vivant. Il était vivant... Elle ne savait pas pourquoi, mais elle se sentait ôtée d'un énorme poids. Elle se sentait plus légère quant au fait de ne plus avoir de mort sur la conscience.

L'adolescente se demandait quand même quelle avait été sa relation avec cet homme. Elle avait entendu dire qu'il avait vingt-cinq ans, ce qui leur faisait huit ans d'écart. Si elle se fiait à son rêve, elle pouvait jurer être, ou du moins avoir été amoureuse de lui. C'était assez surprenant pour elle de l'admettre. Toutefois, étaient-ils seulement en couple à ce moment-là ?

Elle avait beau y réfléchir, aucun souvenir ne resurgissait. Peu importait à quel point elle fouillait dans sa mémoire, rien ne lui semblait familier. De plus, cette colère récurrente l'avait toujours dissuadée d'aller plus loin.

Toutefois, à ce moment précis elle se moquait bien à quelle point elle s'énervait, pourvu qu'elle découvrît la vérité. Elle comptait bien aller le plus loin possible, tant pis si elle finissait enragée. Cela ne comptait pas maintenant.

Teru avait toujours été reconnaissante envers Riko pour avoir pris soin d'elle alors que son frère ne lui avait pas laissé d'argent et lui avait simplement légué un téléphone. Seulement, la question était, pourquoi juste un téléphone ? Il était un informaticien compétent, il avait de l'argent de côté qui avait disparu. Avait-il caché ses travaux dans ce téléphone qui avait été cassé dans l'accident ?

Sôichirô, à sa connaissance, ne lui en avait jamais parlé. L'avait-il fait à son insu afin que quelqu'un le récupérât plus tard, le moment venu ? Si c'était le cas, alors son plan était tombé à l'eau, à présent que le téléphone avait probablement été jeté et qu'elle ne l'avait de toute façon plus revu depuis l'accident.

Teru sentait qu'elle se trompait, sans pouvoir expliquer pourquoi. Voyons, un téléphone, à la base, servait à contacter d'autres gens. Lui avait-il confié le numéro d'une personne à contacter en cas de besoin ? Comme Riko ? Ou bien quelqu'un d'autre ? Quelqu'un qu'elle n'aurait jamais vu ? Aurait-il demandé à quelqu'un de prendre soin d'elle ? Avait-elle...

Ses pensées furent interrompues par la porte d'entrée qui venait de se refermer. Riko était de retour. Comme d'habitude, elle allait regarder le courrier en marchant jusqu'à la cuisine où elle l'attendait de pied ferme.

 

Depuis sa visite chez le docteur la veille, Riko avait beaucoup réfléchi. En révélant la vérité à Teru, elle allait sans aucun doute possible attirer sa haine. Elle l'éviterait certainement, en se sentant trahie. Surtout qu'elle n'était pas la seule à le lui avoir caché. Sôichirô en était à l'origine et le lui avait caché toutes ces années durant. Il aurait dû emporter le secret dans sa tombe mais le lui avait confié de son vivant.

Son ancien fiancé allait probablement lui en vouloir lui aussi, si elle mettait Teru au courant. Toutefois, elle assumerait les conséquences. Si Sôichirô lui en avait parlé, peut-être sous-entendait-il en même temps qu'elle pourrait le lui révéler le moment venu. Et cet instant était arrivé.

En l'apprenant, Teru souffrirait. Néanmoins, Kurosaki serait présent à ses côtés de manière à la soutenir et l'aider à aller de l'avant. Elle était prête à disparaître de sa vie si elle le lui demandait, si ses mensonges l'avaient trop dégoûtée, au point qu'elle ne voulût plus jamais la voir. Tant que Tasuku était là, elle accepterait tout. Tant qu'ils pussent enfin être heureux, tous les deux.

Toute la journée, Onizuka avait cherché la personne principalement concernée par ce secret. Cette dernière ne s'était pas attendue à ce que cette histoire refît surface après toutes ces années et Riko avait eu du mal à lui parler, même si elle avait simplement souhaité discuter de Teru – dont elle ignorait d'ailleurs le nom, et lui sous-entendre que le passé refaisait toujours surface.

Riko regarda distraitement les lettres lorsqu'elle entra dans la cuisine où se trouvait Teru, assise droite, l'air grave. Cette situation ne lui inspirait rien de bon, cependant elle ne dit mot, la laissant engager la conversation si elle avait quelque chose à annoncer. Teru leva ses yeux verts qu'elle planta intensément dans les siens.

« Que s'est-il exactement passé il y a un an ? »

La jeune femme écarquilla les yeux. Elle ne s'était pas attendue à une telle question. La brune se souvenait-elle de cette partie de sa vie oubliée ? À bien y réfléchir, certainement pas. Elle avait dû entendre des rumeurs au sein de l'école, vu que son histoire avec Kurosaki s'y répétait. Quel idiot, n'avait-il donc pas songé à ce détail ?

Tout cela avait dû lui mettre la puce à l'oreille et elle se posait des questions en conséquence. Riko examina la situation : elle allait finalement devoir lui révéler ce secret plus tôt que prévu. Ce n'était certainement pas plus mal, elle avait songé à maints scénarios, sans savoir où trouver la force de lui avouer la vérité.

« Teru... Avant ça, il faut que je te parle de quelque chose...

- Non, j'en ai assez ! Qu'est-ce que vous me cachez tous ? Pourquoi est-ce que je ne me souviens pas d'une partie de ma vie ?! Pourquoi est-ce vous m'avez tous trahie ?! Je veux des réponses, je...

- Teru, ta mère est vivante. »

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