I love you, my Leader

Chapitre 1 : Le choix d'une vie.

1082 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 10/11/2016 04:42

« Le système des factions est un être vivant composé de cellules, chacun d’entre vous. Et cette société ne sera amène de survivre, que si chacun de vous y occupe la place qui lui revient. L'avenir appartient à ceux qui savent quel est leur rôle.»

Cette nouvelle société, protectrice du mal et composante de cinq factions, avait pour seul dessein la survie de l'humanité, menacée quelques siècles avant par la folie des Hommes. Cette structure hiérarchique avait été confiée aux Altruistes, de simples philanthropes, tellement bons et généreux, que leurs choix ne pouvaient être remis en question.

Mais les Érudits, gérants vanités et dédains, avaient pour opinion d'être bien trop intelligents et indispensables pour la société, pour n'occuper qu'une simple place secondaire et soumise. Leur orgueil parlait pour leur cœur, et l'envie de diriger la société en tant que supérieurs, leur était bien trop tentante.

Les Fraternels, heureux par la seule culture des végétaux, nourrissaient la ville derrière la grande barrière, toujours protégés par les Audacieux, de vaillants soldats dévoués au bon fonctionnement de la communauté.

Les Sincères, bannissant le mensonge, n'avaient comme seule règle de toujours dire la vérité, que la situation leur soit favorable ou non. Une vie fondée sur la justice et la bienveillance, ayant pour simple aide les mots et les paroles.

« Quand nous quitterons cette salle, vous ne serez plus jamais dépendants, mais membres à part entière de notre société. La faction avant les liens du sang.»

A l'âge de seize ans, les filles et les garçons étaient confrontés au choix de leur avenir. Un avenir qui ne pourrait être existant que dans une seule faction. Ce choix, parfois fatal à certaines familles, déçues de la sélection de leurs enfants, était considéré comme un passage à l'âge adulte, et devait être réalisé par la plus grande des sagesses.

Un test étrange, quelque peu décisionnaire sur la voie à suivre, avait été passé par tous.Son résultat révélait la faction qui correspondait au participant, et près de quatre-vingt-seize pour cents des enfants choisissaient leur faction à l'aide du test, trop confiants pour douter. Et pourtant, certains résultats n'étaient pas décisifs, mais incomplets. Le choix en devenait donc bien plus complexe.

                                           Et cette fois-ci, j'étais la complexité.

Le test aurait dû m'être décisif, comme pour la plupart des autres, mais je m'étais trompée. J'étais différente, une personne indésirable et incontrôlable aux yeux de la société.J'étais une divergente.Une exception qui n'entrait dans aucune faction. Ma place se trouvait n'importe où, près des Érudits, des Sincères, des Altruistes, des Fraternels, ou près des Audacieux. Je n'étais pas classable, et cela me rendait dangereuse.

J'aurais dû savoir quelle faction choisir, être fixée sur le résultat de mon test, mais le sort s'était pauvrement acharné sur moi.

Tout l'égoïsme dont j'avais fait preuve en tant qu'Altruiste, semblait me retomber sur les épaules, comme un poids de cent kilos. Je ne m'étais jamais sentie heureuse, dans cette faction. Juste trop étouffée, sans vie, sans aventures, sans aucuns rebondissements. Et voilà que maintenant, mon avenir n'était pas encore décidé.

« Béatrice Prior. »

Un doux liquide, bouillonnant et agréable, fusa dans tout mon corps, telle une fusée pressée d'arriver dans l'espace. L'adrénaline venait de s'implanter dans mes veines, mes os et mon cerveau, ce qui me donnait l'impression de voler dans un ciel remplit d'étoiles scintillantes.La chaleur étouffante de la salle m'empêchait de pleinement respirer, et de légers tremblements s'emparèrent de mes mains hésitantes. Aussi, mon souffle saccadé ne semblait pas vouloir s'arrêter de sitôt, me laissant finalement penser que le stress n'était vraiment pas agréable.

« N'oublie pas, Béatrice. Quel que soit ton choix, à toi et à ton frère, nous vous aimerons toujours. » Je hochais doucement de la tête, un bref sourire aux lèvres, tandis que ma famille m’encourageait à rejoindre l'estrade. Des coups d'œil furtifs par-ci, par-là, j'observais le monde qui remplissait l'auditorium. Impressionnant, me vint à l'esprit, mais mon attention ne devait être occupée que par les cinq coupelles, qui se tenaient devant moi, fixes, grandes et d'un blanc aussi pur que le paradis lui-même.

Des regards impatients étaient posés sur moi, et une pression incroyable paraissait pouvoir percer mes pensées et mon cœur. Je regardais longuement chacune des coupelles, et me concentrais sur ces quelques instants, le couteau entre mes mains.

Ne pense qu'à toi, Béatrice.

Le regard soudain sûr et transperçant, je m'entaillais légèrement, et laissais une petite goutte de mon sang s'écouler lentement le long de ma peau.

Plac.

 

« Audacieuse ! »

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