Hanasia, Reine des Saiyans

Chapitre 6 : Entraînement

2133 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 02/08/2021 18:10

De nombreux Saiyans ouvrirent de grands yeux à la vue de Nizouki entrant dans le village. Fallait-il être taré pour faire une chose pareille. Il avait fauté, il avait été banni, et il se mettait en situation de hors-la-loi.


Dans de telles conditions, il n'y avait pas le moindre déshonneur à l'attaquer à plusieurs en même temps.


Et c'est ce qu'ils allaient faire.


 


Lorsque le général du roi avait atteint la grand-place, la moitié du village l'entourait, craquant leurs doigts, ou simplement les bras croisés, le toisant du regard. Ils n'attendaient qu'un signe pour se lancer sur lui. Pas une parole n'était prononcée.


Hanasia arriva en volant et en hâte.


— Encore vous !?


Nizouki se tourna vers elle et lui sourit.


— Eh oui, encore moi. Je viens... en ami. J'aimerais te parler en privé.


— Il faut une mâchoire en bon état pour ça, dit-elle en approchant, les poings levés. Et un ventre, avec tout ce qu'il y a à l'intérieur. Vous comprendrez que dans les prochaines minutes, cela va être très difficile.


Tous les Saiyans du village étaient chargés à bloc, prêts à lancer des boules de feu et prêter main-forte à Hanasia. Nizouki, lui, partit simplement à la verticale. Tous les villageois furent pris de court. Presque aucun ne savait voler. Seule Hanasia le suivit.


— Je suis Général chez le Roi, j'ai été professeur de nombreux Saiyans, et toi petite, tu as un potentiel comme je n'en ai jamais vu. Je te propose de devenir ton professeur.


— C'est pour ça que vous êtes revenu ?


— Avec mon entraînement tu seras la plus forte des Saiyans. Plus forte que moi, plus forte que le Roi...


— Peuh.


— Plus forte que le Guerrier Millénaire.


— Il n'existe pas.


— Non seulement il existe mais en plus, mille ans se sont écoulés depuis l'apparition du dernier. Il peut surgir à tout moment. Toi seule pourra le vaincre.


— Vous croyez ça ?


— C'est mon boulot de croire cela. C'est la mission qui m'a été confiée.


Hanasia le regarda bizarrement d'un air ennuyé. Elle n'avait plus vraiment envie de le taper. C'était dommage. De plus, son père devrait bientôt arriver. Il fallait prendre une décision.


— Je croyais que votre boulot était de tuer les gens dont la tête ne vous revenait pas.


— J'ai menti. Je cherchais un Saiyan à entraîner et mon but était de déclencher ta force.


— Hum...


 


Plusieurs semaines plus tard, Nizouki était toléré dans le village et tous les jours il donnait des cours à Hanasia. A chaque fois, de nombreux villageois étaient présents. Certains pour aider leur presque-chef si ce presque-banni jouait à l'imbécile, d'autres pour profiter du privilège d'assister à un cours de combat de la capitale. Hartich ne venait pas souvent. Aujourd'hui il était là.


— Chef, fait un Saiyan en pointant du doigt Hanasia qui subissait une technique bizarre. C'est avec cette technique que tu as aplati Rotipon, le chef du village à l'ouest, non ?


— Celle-là même, répondit-il. Je l'ai apprise à la capitale.


— Pourquoi tu l'as pas apprise à ta fille alors ?


— Je lui en ai appris des meilleures. Hey Hanasia !! Choppe-lui sa putain de jambe !!


Les deux combattants s'arrêtèrent un moment.


— Si je fais ça je peux plus me protéger, papa.


— Tu te prends un coup dans la gueule, mais tu lui exploses le ventre... ou les couilles, au choix. Cette technique est complètement défectueuse. À n'utiliser que sur les idiots.


 




 


L'entraînement reprit, sur les réflexes cette fois. Pas mal de Saiyans regardaient et imitaient. Ils savaient que leur chef, le Saiyan le plus fort de la région, l'était en partie grâce à ses voyages et ses enseignements de la ville.


— Tu penses qu'Hanasia pourra dépasser ce type un jour, Hartich ? Ce vieux... il est terrifiant, il échappe à tout. Un peu comme toi... en dix fois pire.


— Il n'est pas si fort que ça, réponds le chef. Par rapport...


— Quoi ? Tous les gars de la ville sont forts comme ça ?


— Nan mon p'tit. Je veux dire par rapport à lui-même y'a 20 ans. Il devait être vraiment fort. Tu sais des généraux y'en a pas des masses. Quant à Hanasia... qu'elle arrive au niveau d'un Général c'est pas exclu, mais... C'est loin d'être sûr.


 


Plusieurs jours plus tard, Nizouki et Hanasia étaient enfin seuls. Il pleuvait abondamment et les Saiyans restaient dans leurs maisons tranquillement. Il faut dire que même pour un Saiyan, la pluie faisait très mal en tombant à grande vitesse sur ce monde où tout était lourd. Très chargée en minéraux, certaines gouttes étaient presque solides et il n'était pas rare qu'une maison mal construite se fasse détruire par la pluie.


Un tout petit Saiyan courait loin du village vers les 2 autres, en tenant au-dessus de sa tête un os d'omoplate géante qui le protégeait des gouttes.


— Petit Harik, qu'est ce que tu fais là ? lui demanda Hanasia.


— C'est moi qui lui ai demandé de venir, fit Nizouki.


— Harik, tu ne dois pas lui obéir, ce n'est pas ton chef !


— Je fais c'que j'veux, répondit le petit, j'veux t'aider dans ton entraînement, Hanasia.


— Pour l'entraînement spécial d'aujourd'hui, dit Nizouki, j'ai besoin d'un otage.


— Un quoi ? Firent les deux autres en même temps, lorsque le général attrapa le gamin qu'il souleva bien haut, lui arrachant son parapluie. Harik mit ses bras au-dessus de son visage en faisant des "aie, aie !"


— Lâche-le, cria Hanasia. Il est trop jeune pour se prendre la pluie de face !


— Pour ça, il va falloir que tu me montres ta force, mon élève ! Lorsque viendra le Guerrier Millénaire, je ne doute pas que la puissance que tu dégages lorsque tu veux aider quelqu'un sortira, mais il faudra qu'elle soit bien supérieure à ce que tu m'as montré. Avec tous les entraînements que tu as subis, y'a intérêt à faire mieux.


— Tu veux t'en prendre plein la gueule c'est ça ? En tant que fille du chef, je protègerai les enfants de mon village !


— J'aimerais voir ça ! Cria Nizouki, qui à ce moment envoya une boule de feu d'une énorme puissance de sa main libre vers Hanasia. Pas prête, elle se la prit de plein fouet et ne le vit pas venir en volant vers elle. Il lui donna un coup de genou au ventre et elle tomba à terre. Bouge-toi ! cria son agresseur. Tu crois que le Guerrier Millénaire frappe aussi peu fort que moi ? Et il finit par un coup de pied à son visage. Elle vola de plusieurs mètres en arrière et roula sur plusieurs mètres encore dans la boue.


Sonnée, elle ne voyait rien dans cette pluie noire. Elle percevait juste la forme lointaine du Saiyan, qui faisait quelque chose. Elle entendit les cris d'Harik devenir plus forts. Nizouki le frappait !


— Tu sais... cria-t-il pour qu'elle l'entende, je crois qu'il va finir par mourir. Et il le frappa encore.


Hanasia essayait de se lever, mais elle avait trop mal. Elle se souleva mais glissa dans la boue et retomba lourdement. La pluie incessante frappait sur ses blessures et ça faisait encore plus mal. Arrête... Arrête...


— Qu'est ce que tu dis, je n'entends rien ! Cria-t-il. C'est comme ça que tu protèges ton village ? Laisse-moi rigoler ! Il lança son otage en l'air et le rattrapa avec son genou en le frappant au ventre. Harik cria et essaya vainement de se débattre en se retenant d'appeler au secours.


— Arrêêêêêête ! Hurla Hanasia en se levant en volant. Elle ne sentait ni la douleur ni la pluie. Son énergie augmenta, et augmenta encore. Elle leva les poings en se concentrant sur la vague forme noire d'où venaient les cris. Du vent apparut de nulle part et les gouttes changèrent de direction autour d'elle soudainement comme en pleine tempête.




— Bon sang, quelle puissance... Mais si tu crois que le Guerrier Millénaire est du genre à attendre ! Et il envoya une boule de feu dans sa direction.


Etonnée, elle n'eut que le temps de la voir venir, et dans un fracas explosif retomba en arrière. Ce vieillard avait encore une énergie extraordinaire.


 


N'entendant plus que la pluie, qui la mitraillait plus violemment encore, Hanasia crut qu'elle allait perdre conscience. Le noir commençait à tomber autour d'elle lorsqu'une pensée la traversa avec violence. Harik !


— C'est impossible, se dit-elle. Je n'ai aucune force. Je ne peux plus bouger...


— Harik, Harik !


— Je ne peux pas l'arrêter, pas dans cet état...


— Harik, Harik va mourir !


— J'ai mal, je suis fatiguée...


— Harik... Harik n'a pas 4 ans. Ecoute-le il crie encore !


 


— Petit Saiyan, ta sauveuse n'est pas en état, fit Nizouki avec sadisme. Je crois qu'elle va se noyer toute seule dans la boue. Tu vas devoir la suivre, je ne laisse jamais une menace sans suite. Si elle ne reprend pas conscience...


Un coup puissant. En plein visage, comme la première fois.


Il ne l'avait pas vue venir, il ne l'avait pas remarquée approcher ni se lever. Sous la puissance il lâcha Harik mais reprit ses esprits immédiatement. Il n'était pas question qu'il se fasse avoir encore une fois. Nizouki s'envola pour contrôler sa chute et plaça ses bras en position de défense en prévision du prochain coup.


Hanasia vola à grande vitesse derrière lui et lui asséna un coup de pied. Il se retourna sous le coup et lui envoya une boule de feu, mais elle s'écrasa sur Hanasia sans faire plus de dommage qu'une goutte de pluie.


Elle ne le frappait plus pour le moment. Nizouki put reprendre position et la voir. Il n'en crut pas ses yeux.


A ses pieds, il y avait un cratère de boue. Un vent surnaturel l'entourait et son regard était dur comme du fer.


— Aaaah, fit-il. La colère te booste plus que tout. Mais j'attends mieux ! Il l'attaqua d'un coup de poing mais elle para facilement et lui donna un coup. Il essaya les bottes secrètes de la capitale, mais à chaque fois elle était trop rapide et l'envoyait rouler.


Au bout de quelques minutes, sa puissance était toujours la même, et Nizouki tenait à peine sur ses pieds. Alors qu'elle s'approcha de lui lentement, il glissa en essayant de se remettre en position. Hanasia l'attrapa et le jeta à la verticale.


Elle l'avait envoyé avec une telle force qu'il traversa les nuages. Sous le soleil soudain, il sentit un poids voulant exploser dans sa poitrine et ses oreilles semblaient éclater. C'est toujours ce qu'il se passait lorsqu'on volait trop vite à la verticale. Il essaya de s'envoler pour rester à la même hauteur et s'habituer à ce poids qui n'est autre que le changement de pression.


 


Hanasia sortit Harik de la boue et s'assura qu'il était vivant. Lentement, et son corps au-dessus du sien pour le protéger de la pluie, elle s'éleva. Lorsqu'ils arrivèrent presque à la hauteur des nuages, elle sentit dans ses oreilles le bourdonnement caractéristique du changement de pression et ralentit.


— Bouche-toi le nez et la bouche, et souffle. Dit-elle à Harik.




Il le fit et se déboucha les oreilles. Ils s'élevèrent encore et dépassèrent la couche nuageuse. A la lumière du soleil, elle regarda à quel point il était blessé. Il ne semblait pas avoir grand-chose de cassé. En tout cas il s'en sortirait bien.


— Grâce à moi... tu es super forte ! fit le petit en crachant une dent de lait, tout fier.


 




 


Elle tourna la tête pour regarder, au loin, Nizouki qui essuyait le sang qui coulait encore de son nez. Il la regardait de l'air rageur du perdant qui détestait promptement son adversaire. Il était en fait, en plus mauvais état que le gamin.


Hanasia vola lentement avec grande assurance vers lui.


— Je sais ce que tu penses... il n'y aura pas de prochaine fois. Si tu reparais dans mon village, je te tue, quelle que soit ton excuse.


Nizouki fit un sourire intérieur. Donc même plusieurs minutes après sa colère, elle gardait encore son "boost". En effet, sa puissance était la même qu'en bas. Et il serait mal avisé d'essayer de l'attaquer maintenant.


Et elle le laissait en vie. Incroyable, après ce qu'il avait fait.


— J'aurais aimé t'en apprendre plus, oh oui, plus... Mais puisque tu m'offres de vivre encore, je vais plutôt dire au Roi que j'ai trouvé la Saiyanne qui peut vaincre le Guerrier Millénaire. Et je reviendrai. Oh ! Oui, je reviendrai.


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