10 Parfum : Gohan et Videl

OS n°4 : Jalousie

Videl plissa des yeux, les poings serrés. Mais pour qui elles se prenaient, celles-là ? Elles allaient arrêter de lui tourner autour comme des abeilles, oui ? La jeune fille serra les dents.

Le pire, c’est qu’elles ne semblaient pas déranger Gohan plus que ça.

Celui-ci était plutôt populaire auprès des filles, depuis qu’il était arrivé au lycée Orange Star. Il avait même son propre fan club !

Gohan tourna son regard vers elle, et lui sourit. Videl esquissa un sourire, rougissant un peu. Puis l’attention du jeune homme fut attirée par une des filles qui l’entouraient.

« Vraiment… Mais qu’est-ce qu’elles lui trouvent, à celui-là ? »

Videl se tourna vers Shapner qui venait de parler.

« Je ne sais pas, Shapner… » répondit Erasa. « Il est beau, intelligent, gentil, drôle… Hum… Qu’est-ce qu’elles peuvent bien lui trouver ? »

Shapner roula des yeux, puis fronça les sourcils. « Mais quand même… vous avez vu toutes ces filles ? »

« Et y’en a d’autres qui arrivent. » dit Erasa, puis elle se tourna vers Videl. « Tu as beaucoup de rivales, Videl. Qu’est-ce que tu vas faire ? »

Videl rougit jusqu’aux oreilles, protestant furieusement.

« C’est pas la peine de nous le cacher, Videl. On sait que t’as un petit faible pour lui. Le fait que tu le dénies avec autant de force le prouve. » dit Erasa.

Videl croisa les bras, retournant son regard vers Gohan qui essayait de s’éloigner du groupe de filles avec peu de succès. Il lança un regard à Videl, lui demandant silencieusement de l’aider. Elle soupira, et se dirigea vers lui.

« Ok les filles, dégagez, la fête est terminée. » dit-elle.

Les filles protestèrent, mais un regard de Videl les fit taire, et elles s’en allaient en se plaignant.

Gohan plaqua l’arrière de sa tête contre un casier, soupirant de soulagement. « Merci beaucoup, Videl-san. Je ne sais vraiment pas ce qu’elles me veulent… »

Videl leva un sourcil. « Gohan-kun, es-tu si naïf que ça ? »

« Quoi ? Tu sais pourquoi elles me collent, Videl-san ? »

« C’est pourtant évident. Elles veulent sortir avec toi. »

Gohan cligna plusieurs fois des yeux. « Hein ? Pourquoi ? »

Videl roula des yeux. « Mon Dieu, Gohan-kun, y’a-t-il dans le monde quelqu’un de plus naïf que toi ? »

Il se frotta l’arrière de la tête, rougissant un peu. Videl rit, lui prenant la main.

« Allez, je te raccompagne. »

Ils sortirent de l’établissement, les mains toujours jointent, et se mirent à marcher.

« Euh… Videl-san… ? »

« Oui ? »

« Tout à l’heure, quand toutes ces filles m’entouraient, tu avais l’air… comment dire… » hésita-t-il.

Jalouse, finit-t-il intérieurement. Mais je dois me tromper… Pourquoi le serait-elle ?

« Quoi donc ? » demanda-t-elle.

« Laisse tomber, je me trompe sûrement. »

« Non, dis-moi. J’avais l’air quoi ? » insista-t-elle.

« Tu… Tu avais l’air… jalouse. » murmura-t-il.

Videl s’arrêta de marcher, les joues en feu. « J-Ja-Jalouse ? » bégaya-t-elle.

« Je me trompe peut être… Mais c’est l’impression que j’ai eu, quand je t’ai regardé. »

« Moi ? Jalouse ? Tu rigoles ! »

Gohan rit. « Oui, je me trompe, c’est évident. Pourquoi serais-tu jalouse ? Je suis bête ! »

Après un moment de silence, Videl se mordit la lèvre. « En fait je… je dois avouer que… j’étais peut être un tout petit peu jalouse. »

Gohan haussa les sourcils. « Vraiment ? De quoi ? »

« Je… Je ne sais pas trop mais… voir toutes ces filles te tourner autour… ça m’a énervé. »

Il sourit jusqu’aux oreilles. Elle le regarda en plissant les yeux.

« C’est quoi, ce sourire ? »

« Rien, rien. » Il rit.

« Gohan-kun… Je te préviens… »

Il l’attira vers lui, souriant malicieusement –un sourire très inhabituel sur son visage.

« Gohan-kun… » souffla-t-elle.

« Videl-chan… » murmura-t-il, la serrant un peu plus contre lui.

Elle déglutit, les joues en feu. Il l’avait appelé Videl-chan, et pas Videl-san, comme il avait l’habitude.

Il approcha son visage du sien, son souffle chatouillant le visage de la jeune fille. Elle ferma les yeux, puis sentit ses lèvres frôler légèrement les siennes, puis se retirer.

Videl fronça les sourcils. Il joue avec moi ! pensa-t-elle.

Il rapprocha son visage, cette fois avec l’intention de l’embrasser, mais elle plaça son index sur ses lèvres, secouant la tête.

Il ne va pas m’avoir aussi facilement.

Mais à la seconde où elle retira son doigt, il s’empara de ses lèvres, l’embrassant tendrement. Elle fondit contre ses lèvres, et ne put faire autrement que de répondre à son baiser, l’intensifiant.

Il se retira, et la regarda dans les yeux.

Une sonnerie se fit entendre, brisant le moment. Ils se ‘réveillèrent’ de leur sorte de transe instantanément, s’écartant brusquement l’un de l’autre. La sonnerie venait de la poche de Gohan, se rendirent-il compte, et il en sortit son téléphone portable.

« Excuse moi. » Il ouvrit le clapet du portable. « Allô ? Maman ? » Il écarta brusquement son portable de son oreille, grimaçant. Il le reporta à son oreille après un moment. « Je… Je suis désolé, maman, je n’ai pas vu le temps passer… (…) Oui, d’accord, j’arrive tout suite. » Il ferma le clapet, soupirant.

Il regarda Videl. « Je… Il faut que j’y aille… » dit-il.

Elle croisa les bras. « J’avais compris. »

Il s’approcha d’elle, déposant un doux baiser sur ses lèvres, et se mit à courir, lui faisant signe de la main en criant « A demain ! »

Videl passa ses doigts sur ses lèvres, où il l’avait embrassé quelques instants plus tôt, et se mit à sourire bêtement, reprenant le chemin de chez elle en chantonnant.

Elle avait sûrement l’air idiote, à sourire bêtement comme ça, mais elle s’en fichait complètement. Il l’avait embrassé ! Il l’avait embrassé, elle, parmi toutes les filles qui lui tournaient autour.

Et c’était tout ce qui comptait pour elle en ce moment.

FIN