De Métal, de Chair et de Sang

Chapitre 5 : Guérisons et Réflexions

3632 mots, Catégorie: K+

Dernière mise à jour 08/11/2016 08:33

Le trio de survivants se regarda et chacun éprouva un sentiment de victoire mêlé à de l’amertume. Les Saiyajin étaient bien morts mais c’était également le cas de Yamcha, Tenshinhan, Krilin et Chaozu. De plus, Raditz s’était enfui, emportant les corps des deux envahisseurs avec lui. La réussite était donc loin d’être totale.

“L’enfoiré, il tape vachement fort ! Heu, ben il est parti ?”

Yajirobé s’était enfin réveillé et avait manqué les derniers évènements.

“Tu l’as raté de peu… marmonna Goku. Mais il devrait mettre un sacré moment à revenir nous causer des soucis.

-Peuh ! Avec le coup de katana que je lui ai mis, vous n’avez même pas pu l’achever… c’est minable.”

 

Avant que Piccolo ne puisse réagir à la remarque mal placée du Terrien grassouillet, un bruit de moteur atteignit les oreilles des guerriers. Une minute plus tard, un avion atterrit et libéra Bulma, Chichi, Kame Sennin ainsi que Karin, le chat blanc mystique qui vivait juste en-dessous du palais de Kamisama. La femme de Goku se jeta hors de l’avion pour prendre son enfant dans les bras tandis que les autres écoutaient avec gravité le résumé de la bataille et installaient les blessés dans l’appareil. Avant d’y monter, Gohan regarda le Namek, resté immobile et silencieux depuis que le combat était terminé.

“Piccolo, tu ne viens pas avec nous à l’hôpital ?

-Tss… je ne suis pas un humain, moi. Je serai sur pieds dans beaucoup moins de temps que vous.

-Ah, tant mieux alors ! À bientôt j’espère ! Tu vas me manquer !

-N’en fais pas trop non plus, gamin… lâcha le grand individu à la peau verte, visiblement gêné.”

 

Piccolo fixa l’avion jusqu’à ce qu’il disparaisse totalement de sa vue. Il était fatigué mais il n’était pas question de se reposer trop longtemps. Ce combat avait été pour lui la preuve criante qu’il était en train de se faire distancer par tous les autres combattants. Dès demain, il reprendrait un entraînement acharné. La prochaine fois qu’il recroiserait ses ennemis, ce serait leur tour d’avoir peur.

 

À l’intérieur du véhicule, le débat continua alors que Goku était allongé sous des couvertures chaudes.

“Goku, tu dis que Raditz est donc encore en vie ? demanda le vieillard à lunettes de soleil.

-Oui… c’est très étrange. Pourtant, on était tous persuadés qu’il était bien mort. Même le Roi Enma m’avait assuré qu’il avait vu passer son âme à son palais. Il était aussi bien plus fort que lorsqu’on l’a vaincu l’année dernière. On aurait dit qu’il a lui aussi suivi l’entraînement de Kaio, même si c’est impossible… Hé ! Hé !

-Peut-être que… c’est bien le corps de Raditz mais sans son âme… suggéra Karin.”

 

Tout le monde se retourna pour regarder le chat blanc avec intérêt et inquiétude. Cela le mit quelque peu mal à l’aise et il toussota en agitant son bâton.

“C’est une hypothèse comme une autre… je suppose juste.

-En fait, c’est cohérent, reprit Son Goku. Lorsque je suis arrivé sur le champ de bataille, il n’avait l’air de connaître personne alors que Gohan, Piccolo et moi, on l’avait déjà rencontré. Il ne semblait même pas se rappeler de son propre nom.

-Cela soulève effectivement beaucoup d’interrogations, intervint Kame Sennin. Il existerait sur Terre un moyen de revenir à la vie différemment que par les Dragon Ball ?

-Ce serait du jamais vu… soupira Karin. Même sans parler de résurrection au sens premier du terme.”

 

Après un petit silence, ce fut au tour du jeune garçon de prendre la parole. Il avait l’air assez inquiet.

“Mais… si ça se trouve, Vegeta et l’autre gros costaud vont revenir comme lui, non ? Vu qu’il les a emportés !

-Il a emmené les cadavres avec lui ? s’écria Bulma. Je pensais qu’ils étaient ensevelis sous de la terre à cause du combat et je n’avais aucune envie de voir leurs visages. C’est d’un glauque… rassurez-moi, ce Raditz, il n’a pas embarqué celui de Yamcha aussi ?

-Non. Nos amis avaient déjà été pris en main par Kamisama et leurs corps leur ont sûrement été restitués dans l’au-delà, répondit Goku. Heureusement d’ailleurs. Parce que l’autre avait apparemment très envie de les avoir, encore plus que les Saiyajin. Ça l’a beaucoup énervé de comprendre qu’ils avaient disparu. Il faudra faire attention à eux lorsqu’ils seront ressuscités.”

 

À cet instant, tout le monde prit conscience d’un autre problème. Krilin et Chaozu étaient déjà morts une fois par le passé et désormais, il serait impossible de lui rendre la vie, même avec un souhait demandé à Shenron. Le moral des passagers de l’avion était au plus bas.

“Quand je serai rétabli, je ferai payer à mon frère d’avoir pris sa vie ! déclara Goku avec détermination.

-Peut-être qu’on pourrait demander à Raditz de le faire revenir aussi… risqua Gohan. Puisqu’il sait comment ressusciter les gens.

-Sans son âme ? répondit le Maître des Tortues. C’est une bonne idée que tu as eue mon petit mais elle ne marchera pas. Personne n’a envie de revoir Krilin si ce n’est pas lui qui est dans sa tête mais autre chose, d’autant plus si c’est une présence maléfique.

-De toute façon, rien ne nous permet d’affirmer que tout ceci existe vraiment avec certitude, conclut le chat blanc.”

 

Arrivés à l’hôpital, le Saiyajin en kimono rouge et ses proches cessèrent la discussion. Les deux blessés furent internés dans la même pièce. Après quelques délibérations des médecins, il fut décidé que Gohan resterait trois jours dans l’établissement tandis que son père allait devoir y passer près de quatre mois. Karin le rassura en lui promettant qu’il lui amènerait un senzu pour le sortir de là dès que possible, dans un mois au plus tard. Une fois que Goku et son fils furent bien installés dans leur chambre, chacun rentra chez soi afin de les laisser se reposer. Au moment de déposer Karin et Yajirobé en haut de leur tour, Kame Sennin se permit une petite phrase philosophique qui n’avait rien d’encourageant.

“Mes amis… on dirait que le destin a choisi la Terre pour que notre univers règle ses comptes. Je ne peux que maudire ma propre impuissance à arranger les choses.

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Le lendemain en pleine nuit, au beau milieu d’un massif montagneux enneigé situé à l’extrême nord de la planète, un homme seul marchait d’un pas vif. Il n’était apparemment aucunement gêné par l’épaisse neige qui tentait vainement d’entraver ses mouvements puissants. De plus, le froid semblait n’avoir aucun effet sur lui alors qu’il n’était vêtu que de vêtements très légers, bien que cousus dans un style très étrange par rapport à ce que l’on pouvait voir en général dans cette région du monde. C’était un individu extrêmement grand et imposant avec un regard bleu très perçant. Il possédait de longs cheveux roux tressés ainsi qu’une grande barbe très fournie. S’il avait porté des fourrures et des bottes de cuir, on aurait pu croire que c’était un Viking tout droit venu du passé, des siècles plus tôt.

 

Ce personnage mystérieux savait apparemment où il allait. Il était en fait déjà venu plusieurs fois dans cette région, sans trouver ce qu’il cherchait. Après plusieurs jours d’investigation, il avait dû retourner chez lui pour reprendre des forces. Cette fois, il s’était très bien préparé et il était persuadé d’être tout près du but. Sa persévérance fut d’ailleurs récompensée. Au bout de quelques heures seulement, il repéra une immense crevasse au fond de laquelle trônait un gros bâtiment de couleur noire, aux allures de luxueux palais et de gigantesque laboratoire scientifique à la fois. L’architecture tout en rondeurs et en pointes du lieu semblait aussi ancienne que futuriste. Le matériau noir qui composait l’édifice contrastait totalement avec la blancheur des glaces montagneuses. On aurait dit un crustacé géant et menaçant qui attendait patiemment sa proie, camouflé dans un creux de sable sur la plage.

 

Sans montrer d’expression particulière, l’explorateur barbu descendit la pente pour rejoindre le sol du gouffre sur lequel était construit le bâtiment. Il possédait sans conteste une force impressionnante car il bondissait de plusieurs mètres dans le vide sans se soucier des chocs qu’un être humain normal n’aurait jamais supporté. Enfin, il arriva à quelques pas de l’immense porte ovale qui servait d’accès principal et fut aussitôt intercepté par trois individus de même stature que lui mais équipés d’épais manteaux et bonnets. Ils ressemblaient à des humains tout à fait classiques excepté le fait que leurs globes oculaires n’étaient pas blancs mais… orange. Moins de deux minutes plus tard, ils gisaient sur le sol, très probablement morts. Le Viking pénétra enfin à l’intérieur de la bâtisse et disparut dans l’obscurité du grand hall d’entrée.

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Concentré sur son travail, bien installé dans une salle remplie d’appareils médicaux et d’ordinateurs, le vieillard décharné en blouse blanche fut alerté par une alarme sonore. Il soupira, posa le bras de Saibaiman qu’il était en train d’examiner et marcha péniblement jusqu’à une autre pièce dans laquelle des écrans transmettaient tout ce que voyaient les nombreuses caméras de surveillance disposées un peu partout à l’intérieur et à l’extérieur du bâtiment.

“Quoi ? s’exclama-t-il de sa voix éraillée. Quelqu’un a réussi à trouver notre laboratoire ! Et surtout, il est parvenu à se débarrasser des gardes et à passer les premiers couloirs piégés ? C’est un Terrien ? L’un de ceux qui se sont battus avec mon maître hier ? Impossible, ils sont tous blessés ou ils ont été tués.”

 

Le vieil homme se précipita alors dans une autre section de la bâtisse dans laquelle se trouvaient plusieurs lits. Sur trois d’entre eux étaient allongés Raditz ainsi que les corps de Vegeta et de Nappa, couverts d’appareils et de tuyaux. Il aurait voulu les réveiller mais c’était absolument exclu. Aucun d’entre eux n’était opérationnel ; deux d’entre eux étaient d’ailleurs toujours morts. Cela n’aurait servi à rien à part ruiner toute chance de les remettre sur pieds. Toujours paniqué, le scientifique se rendit ensuite dans un coin sombre du hall principal et alluma une lumière qui diffusa une clarté verdâtre relativement faible. On pouvait maintenant distinguer trois gros caissons de verre incrustés verticalement dans le mur, contenant chacun un être humanoïde baigné dans un liquide transparent bleuté. Ils étaient difficiles à distinguer dans la pénombre ambiante.

 

“C’est inquiétant… pensa l’homme usé par le temps. Avec les récents évènements, je n’ai pas eu l’occasion de vous finaliser. Espérons que cela suffira tout de même à arrêter cet impertinent.”

Il se mit à pianoter sur une console posée sur un bureau tout proche et observa les résultats avec attention. Ce qu’il voyait sur les petits écrans n’était manifestement pas à son goût.

“Dépêchez-vous de vous réveiller, merde ! Je vous demande simplement d’être capables de vous défendre, pas de déployer votre niveau optimal. C’est vraiment le pire moment pour se faire attaquer.”

 

Après un petit moment, un bip régulier l’avertit que l’un des sujets était prêt. Le vieillard se dirigea enfin vers le caisson de gauche et appuya sur un bouton rouge. Une trentaine de secondes plus tard, le liquide s’était totalement vidé, dévoilant une silhouette aussi large que grande à l’apparence flasque.

“Donne tout ce que tu as… Misokatsun !”

 

L’inconnu à chevelure rousse se débattait actuellement contre une myriade de petites sphères autonomes très rapides qui lévitaient et pivotaient sur elles-mêmes en essayant de trancher l’intrus avec les lames dont elles étaient équipées. Bien que certaines atteignirent leur cible à plusieurs reprises, le mystérieux personnage ne sembla pas s’en soucier et n’avait d’ailleurs presque aucune trace de coupures. Lorsqu’il se débarrassa enfin de ces objets agaçants, une porte s’ouvrit face à lui, laissant apparaître la grosse masse jaune et informe qu’était Misokatsun… qui se jeta sur lui sans un mot.

 

Malgré sa carrure et ses minuscules jambes, le monstre réveillé par le scientifique en blouse blanche se révéla très rapide. Mais c’était bien insuffisant pour égaler la vitesse de son adversaire dont la vivacité n’avait d’égale que son endurance. La créature flasque n’arrivait pas à toucher cet homme qui possédait manifestement des aptitudes de combat très poussées. Pourtant, celui-ci ne faisait pas plus de dégâts de son côté. Bien qu’il soit capable de régulièrement toucher Misokatsun, ses coups ne faisaient que s’enfoncer dans la chair molle de l’étrange habitant des lieux sans le blesser.

 

Après avoir effectué quelques échanges virulents sans aucune incidence sur l’affrontement, les duellistes furent rejoints par un être repoussant qui vint secourir le premier monstre jaune. Il était musclé mais bossu, avait la peau vert foncé tachée de rouge et un visage démoniaque affublé de grandes oreilles. Vêtu d’une tunique bleu nuit ainsi que de gants et de bottes blanches, il se jeta dans la mêlée sans plus de cérémonie. L’affrontement s’intensifia et l’explorateur finit par encaisser quelques attaques. Pourtant, il restait dominateur et semblait infatigable alors que ses opposants commençaient à s’essouffler.

 

L’espèce de gobelin trapu s’écarta un moment pour préparer quelque chose. Après s’être concentré longuement, il se retrouva équipé de deux fouets organiques chargés d’électricité attachés à ses bras. Lorsqu’il les projeta sur le Viking, celui-ci s’en moqua totalement, comme insensible à ce genre d’élément. Totalement surpris par ce qu’il venait de voir, l’être vert ne prit même pas la peine d’esquiver la riposte de son ennemi qui le frappa au visage. Il s’encastra dans un mur de la pièce, qui se brisa sous la violence du coup.

 

L’intrus barbu prenait lentement l’avantage et il s’apprêtait à reporter son attention sur Misokatsun lorsqu’il remarqua qu’il était incapable de bouger. À ses pieds s’était formée une glace très résistante qui l’entravait complètement et à sa droite, toujours par la même porte, était apparu un troisième acolyte, le plus robuste de tous. Il avait une peau rose vif et un large front surmonté d’une crête de cheveux rouges. De ses mains partaient des tempêtes miniatures capables de geler n’importe quoi. Avec précision, il s’assura d’immobiliser tous les membres de son adversaire en formant une épaisse couche de glaçons et chacun leur tour, pendant plusieurs minutes, les monstres s’acharnèrent sur l’intrus jusqu’à ce qu’il finisse en morceaux.

 

Car ce furent bien des morceaux que les sbires rapportèrent au vieux en blouse blanche pour qu’il les examine. L’homme qui avait été vaincu n’était en fait pas composé de chair et d’os mais de câbles et de plaques en métal. Il était totalement artificiel et d’extrêmement bonne facture. À vrai dire, le scientifique n’avait jamais vu de machine aussi performante. Pourtant, même s’il était spécialisé en génétique, ses connaissances en mécanique et en robotique n’étaient pas mauvaises non plus. Il prit une expression dubitative et commença à manipuler le torse du cyborg dans tous les sens jusqu’à ce qu’il découvre ce qu’il cherchait. Dans le dos, sur la partie la plus solide du métal était gravé le nombre 11. De l’autre côté, sur le devant de sa chemise se trouvait un logo. Il était en partie déchiré mais bien visible : un genre de nœud papillon simplifié avec la lettre de R écrite à chaque extrémité.

“Le Ruban Rouge… marmonna le vieillard en souriant. Le Docteur Gero est donc toujours de ce monde et toujours en plein travail… Voilà qui va faire plaisir à mon maître.”

 

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