Le jour où le héros reviendra...

Chapitre 1 : Le jour où le héros reviendra...

1704 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 13/11/2025 08:17

Cette fanfiction participe au Défi d’écriture du forum de fanfictions .fr de Novembre - Décembre 2025 : « Ça tombe à pic. »


 

Le jour où le héros reviendra…

 

Oui…

Oui, Poppu, je reviendrai.

Tu l’as si bien crié du haut de cette falaise, face à l’épée qui porte mon nom. Même si vous ne me voyez pas, je reviendrai. La défaite de Ban, le dieu du mal, à fait en sorte que celui-ci chute pour de bon, tout comme a pu tomber le retour de l’espèce du mal sur nos chères plaines. Sa chute a aussi permis que la paix puisse revenir sur terre.

Et pourtant…

Autre part, d’autre défis m’attende. Peut-être qu’un jour, nous nous reverrons, entre deux épopées qui ne concernent que moi.

Je te vois, là, bras brandis, pleurant de joie de savoir que je suis vivant. Merci à toi, mon épée, de laisser ton rubis central rutiler au firmament, les rayons du soleil se reflétant en ton sein. Je revois encore ton visage, remplis d’incompréhension, face à mon dernier geste, face à mon dernier coup. On filait pourtant vers la mort, tous les deux.

Un simple coup de pied…

C’est tout ce qu’il m’a fallu pour que tu lâches prise et que ton corps se mette doucement en apesanteur, stagnant dans le vide, avant de tomber doucement vers le sol, tournoyant doucement dans l’air matinal. Je t’entends encore me poser la question du pourquoi et, pourtant, je ne réponds pas à ta détresse. Je continue doucement, mais rapidement, à m’élever vers le ciel, essayant d’atteindre les cieux le plus vite que possible, afin de vous protéger, afin de vous sauver tous.

Et je te vois toi, t’éloignant de plus en plus de moi, ton visage se remplissant de larmes.

Je l’ai fait à ce moment-là, en m’élevant, mais je le fais encore maintenant. Je te demande encore pardon d’avoir fait ça. Je te demande pardon de m’être sacrifié ainsi, sans recouvrir à ton aide. Et, pourtant, je sais que j’ai fait le bon choix. Ce choix de me sacrifier pour faire tomber Kilvan pour de bon, afin que celui-ci ne réduise pas la surface terrestre en cendre comme il l’avait annoncé.

Je te demande pardon d’avoir suivis le destin de ma famille mais je n’aurai pas su faire autrement. Je ne pouvais laisser tomber l’humanité au détriment de mon envie de vivre. Car oui, mon envie de vivre auprès de toi, de Maam, de Hyunckel et de note maitre Avan était là, bel et bien vivante, bel et bien forte. Encore plus forte que ne l’était le pouvoir conjugué des signes jumeaux du dragon.

Et pourtant… celle qui était la plus forte était celle que j’avais envers Leona, envers celle que j’aime. J’étais prêt à tout pour rester avec elle et l’aimer autant que cela le pouvait, que je le pouvais. Malgré tout… j’ai préféré laisser tomber l’amour de ma vie pour un autre amour. Celle de l’humanité.

Vearn avait raison, en un sens. Que l’humanité, que je désirai ardemment protéger et secourir, avait de la chance de m’avoir, moi, le dernier descendant des chevaliers dragon !

Durant mon dernier combat, je vous ai vu, malgré moi, combattre aussi de votre côté, essayer vainement de sortir du cœur même du Ban Palace. Je vous ai vu chuter dans le désespoir après avoir utilisé toutes vos techniques. Seul toi, Poppu, à garder espoir. Alors que tous chutaient, toi, tu continuais à grimper. D’aussi loin, alors que je perdais moi-même espoir dans mon combat, dans cette ère qui signifiait peut-être la fin de l’humanité et de tous nos rêves, tu as su me redonner l’éclat qu’il me fallait pour mettre fin à la tyrannie que le dieu du mal voulait mettre en application. Tel un éclair, tu n’as pas abandonné. Tu en connaissais l’issue, tout comme moi, moi qui avait pourtant abandonner, baisser les bras à ce moment-là. Et pourtant, tu as résisté, tu as tout faire pour vivre encore et encore… tel un éclair.

C’est cet état d’esprit qui m’a fait comprendre que chuter et perdre pied, je n’en avais pas le droit. Je devais continuer à grandir, et à m’élever encore plus haut que ne l’était Vearn. Je devais le surpasser et le vaincre, faire tomber le mur qui me séparait de lui et de l’espèce humaine.

Afin d’y arriver, j’ai décidé, comme mon père dans le passé, de faire abstraction de mon humanité, et de faire regrouper les deux signes du dragon que j’avais réussi à déplacer sur mes poings grâce à ma volonté pour l’un, par héritage pour l’autre. Tout ça pour quoi ? Pour en garder une maitrise complète qui, à ce moment-là, me faisait défaut.

Je revois encore le jour où j’en ai hérité sans en avoir la conscience. Le jour de la mort de mon père, Baran ! Ce jour-là, mon chagrin était tel que je voyais le puit sans fond de mon âme s’approcher à grand pas. Je venais à peine de le retrouver qu’il disparaissait déjà, me laissant seul à nouveau.

Poppu, tu sais, il en a été de même durant mon voyage auprès de Mother Dragon, quand tout le monde se demandait ce qu’il en advenait de moi. Là aussi, je l’ai à nouveau perdu. Même si je me suis détourné d’eux pour embraser la destinée que vous me confiez, intérieurement, j’en était détruit. Je n’ai toujours aspiré qu’à une vie simple remplie de joie et d’aventure, mais jamais je n’ai voulu un tel combat.

Même quand j’ai fui la vallée de Carl et atterrit à Teran, tu es le seul à m’avoir retrouvé, à avoir écouté ma détresse, le seul à voir vu mon invulnérabilité. Et pourtant, tu es resté, ne me donnant pas de leçon, ne me laissant voir que la vérité derrière l’ombre de la peur qui s’était insinuée en moi.

Mon cœur, voir même mon âme je devrai dire, s’était encore plus resserré quand j’ai vu ton désarroi, ta peur, ton incompréhension, face à la luminosité de ton âme qui restait éteinte alors que la nôtre s’était éveillée. À ce moment-là, j’aurai voulu parcourir la petite distance pour te rendre courage mais mes pieds sont restés sur place, immobile. Je savais, au fond de moi, que je ne pouvais rien faire pour t’aider, comme si le destin m’avait quitté et que je devais te laisser.

Quel piètre ami j’ai été à ce moment-là ! Je t’ai laissé affronter ta plus grande peur seule, ne pouvant t’épauler comme toi tu avais réussi à le faire pour moi.

Même une fois dans le palais du mal, je t’ai regardé et laisser partir, prendre les devants du groupe alors que j’aurai pu t’aider.

Mais c’est le combat final qui m’a le plus remit en cause sur le devenir si je venais à gagner ce combat. Tu venais de partir, de tomber, de sombrer dans les entrailles du palais et moi, j’étais sur le point de me soumettre à l’insigne du dragon. Quelques temps avant, j’avais fait la morale à mon père en lui disant que je préférai laisser mon égo sur le côté pour le bien de l’humanité. Et il avait fallu arriver à ce point dans le combat, pour que je comprenne que j’avais aussi tomber dans les mêmes tourments que mon père à ce moment-là. J’avais laissé passer mon égo avant l’humanité, ce que je m’étais refusé avant. La peur de devenir un monstre assoiffé de sang, de pouvoir, à l’apparence inconnue, me hantais. Je ne voulais pas que vous me voyez, toi, Leona, Maam, Hyunckel, ou encore maître Avan, comme un monstre dénué d’humanité. Rien que cette pensée me faisait encore plus chuté dans le désespoir malgré le visage rayonnant que je vous donnais, que je vous offrais.

Et pourtant, juste avant votre départ, juste avant la dernière étincelle de combat, vous m’avez soutenu, me montrant que, quel que soit l’apparence que j’aurai, vous seriez toujours là, à m’aimer tel que j’étais et que je serai.

C’est pour vous que j’ai sublimé mon âme, pour vous que j’ai fait en sorte de gagner contre lui. Mais je ne vais pas me le cacher… c’est surtout pour toi et ton courage que j’ai fait tous ces sacrifices.

Dorénavant, jamais plus je ne douterai de moi-même. Si jamais cela doit arriver, je penserai à toi, au courage qui inonde ton âme, afin de ne plus chuter vers l’abime des ténèbres.

De là où je suis, pourtant si près de toi mais que tu ne le sais pas, je te le promets, je te promets que nous nous reverrons, que nous nous retrouverons, que nous revivrons des jours heureux et que nous repartirons ensemble en voyage, à la chasse à l’aventure mais, cette fois, de façon moins dangereuse. Nous partirons à la découverte du monde et prendrons le temps de la découvrir, de l’aimer tel que le monde a le droit de l’être.

Mais tu sais quoi Poppu ? Cela restera en silence pour le moment car… oui, je le dis en mettant mon doigt devant mes lèvres fermées, mes lèvres souriantes, ce « chut » silencieux que l’on ne peut nommer que par le geste, oui, mon ami, mon âme sœur, je reviendrai mais… ça, c’est pour une autre histoire...

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