Rena, fille de l'Ombre

Chapitre 17 : Trahison

3914 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 12/03/2019 16:28

Le lendemain matin elle remit ses vêtements eldaryens. Elle plia les vêtements que lui avait si gentiment offert Rosalya et les posa prêt de la lettre. Elle laissa aussi les mangas que Lysandre et Castiel lui avaient achetés. Le faelien l’attendait dans le salon et fut surpris de la voir habillée de la sorte. Elle lui expliqua que c’était pour mieux se remettre dans l’ambiance du soir où elle avait perdu la mémoire et que ça stimulerait ses souvenirs. Lysandre accepta cette explication sans difficultés. Ils se rendirent au parc à pied. Rena reconnut le ruisseau qu'ils traversèrent en empruntant le petit pont rond en bois. Quelques dizaines de mètres plus loin, ils pénétrèrent dans le bois. Castiel avait dit qu’il l’avait trouvée allongée en plein milieu du chemin mais il n’y avait rien par ici. Rena avait dû marcher jusqu’ici avant de s’effondrer, l’ironie étant qu’elle ne se souvenait absolument de rien. Elle regarda un peu autour d’elle et vit un chemin mal entretenu qui s’enfonçait dans les sous-bois. Elle fit signe à Lysandre de la suivre et ils s’engouffrèrent dans l’épais bosquet. Elle entendit un croassement puis un bruit de battements d’ailes. Le tengu, Ryûnosuke, devait être en train de la surveiller mais il ne pouvait pas voler dans un sous-bois aussi dense et l’avait perdue de vue. Rena pouvait sentir une autre présence aussi, Kyô peut-être ou Zhen.

—  Tu es sûre que tu es passée par-là ? demanda Lysandre dubitatif.

—  Oui, acquiesça Rena.

—  J’ai l’impression que personne n’est passé par ici depuis un moment, songea Lysandre en se dégageant d’une ronce qui avait accroché la manche de son vêtement. Qu’est-ce que tu pouvais bien faire dans un endroit pareil ?

—  Je ne sais pas encore, mais je me souviens être passée par-là, lui assura-t-elle.

Ce n’était pas vrai mais c’était la seule chose qui ressemblait de près ou de loin à un chemin et qui débouchait sur l’allée principale. Elle décida de le suivre jusqu’au bout pour voir où il menait. Après un petit moment à se battre contre les ronces et les orties, ils arrivèrent enfin dans une petite clairière fleurie et ensoleillée. Lysandre ignorait qu’un tel endroit existait dans le parc. Des oiseaux s’envolèrent, paniqués par cette intrusion soudaine, et il vit du coin de l’œil un écureuil grimper à toute vitesse le long d’un tronc d’arbre avant de disparaître dans son feuillage luxuriant. Dans le centre de la clairière, des fleurs blanches étaient disposées en cercle. Assez hautes sur tige, leurs clochettes se balançaient doucement au rythme de la brise légère. Ce cercle d’aconits blancs était sans aucun doute un cercle de fée. Au même titre que les cercles de sorcière qui eux étaient composés de champignons blancs, les cercles de fée étaient des passages naturels menant du monde des humains à celui d’Eldarya. La seule différence était que les cercles de fée ne réagissaient qu’au sang de faery et ne s’activaient que pour eux alors que les cercles de sorcière pouvaient aussi transporter des humains. Ils ne fonctionnaient que dans un sens mais cela importait peu puisqu’elle n’avait pas l’intention de revenir ici, du moins pas avant un long moment. Lysandre semblait intéressé par le cercle de fée car il s’en approcha de son propre chef. Rena le suivit de près. Lorsqu’ils arrivèrent devant le cercle, les clochettes prirent une teinte dorée et se mirent à luire et une colonne lumineuse de poussière d’or s’éleva en tourbillonnant. Lysandre eut un mouvement de recul mais Rena qui se tenait derrière posa ses mains sur son dos pour l’empêcher de reculer.

—  Je suis vraiment désolée, murmura-t-elle tristement.

Elle poussa Lysandre dans le cercle et le faelien disparut dans une cascade de lumière jaune. Au même moment Ryûnosuke et Kyô débarquèrent dans la clairière sous leur forme animale. Les deux yôkai se métamorphosèrent devant elle et retrouvèrent leur apparence semi-humaine. Ils étaient suivis de près par Armin, Kentin et Nathaniel.

—  Alice ! s’écria Armin plus choqué qu’en colère. Où est-ce que tu as envoyé Lysandre ?

—  Il est le seul qui peut sauver mon monde, j’ai besoin de lui, répondit Rena laconiquement.

—  Ton monde ? Qu’est-ce que tu racontes ? Est-ce que tu veux déclencher une guerre entre les humains et les Immortels ? s'insurgea-t-il avec colère cette fois-ci.

—  Je ne vais pas utiliser Lysandre contre les humains, le rassura Rena.

—  Ramène-le immédiatement ! ordonna-t-il.

—  Je ne peux pas.

Sa réponse ne plut pas à Armin qui s’équipa de ses deux armes favorites. Rena fut plus rapide que lui, elle avait commencé à tracer le cercle de protection dans son esprit depuis un moment déjà et venait tout juste de l’achever. Elle posa une main à terre et leva la barrière magique. Les balles d’Armin furent progressivement ralenties par la distorsion spatio-temporelle créée par la barrière magique et chutèrent à quelques mètres des pieds de Rena.

—  De la magie ! s'exclama Armin abasourdi. Mais ce n’est pas possible, comment une Immortelle peut-elle se servir de cercles magiques ? Nathaniel c’est ton domaine, annule sa barrière !

—  J’essaye, grogna Nathaniel avec effort, son bras levé devant lui. Je n’arrive pas réécrire son cercle.

—  Kentin ! ordonna Armin. Essaye de détruire sa barrière par la force.

—  Ok !

Kentin prit son élan et se prépara à frapper la barrière de toutes ses forces. Il n’eut pas le temps d’atteindre la barrière. Rena leva la main, un autre cercle magique se dessina au-dessus de lui, elle stoppa net ses mouvements et le fit léviter dans les airs.

—  Je ne peux pas rester ici plus longtemps, leur fit-elle savoir. Je n’utiliserai pas Lysandre à mauvais dessein. Vous n’avez pas besoin de lui pour maintenir la paix entre humains et Immortels. Je suis sûre que l’Alliance continuera à fonctionner bien après mon départ. Je vous promets que je ne ferai aucun mal à Lysandre et que je le protégerai au péril de ma vie. Je ne peux pas vous dire quand mais dès qu’il aura accompli sa tâche, je le renverrai dans son monde.

Rena recula dans le centre du cercle. Armin lui cria d’attendre mais la lumière l’enveloppait déjà et le paysage commençait à se dissoudre. Quelques secondes plus tard elle avait disparu. Les cercles qu’elle avait tracés se désactivèrent. Kentin fut délivré de son statut de lévitation et retomba agilement sur le sol herbeux. Ils étaient tous médusés. Kyô brisa le silence stupéfait par un éclat de rire qui ressemblait presque à un rugissement.

—  Une femme tout à fait digne de moi, s'exclama-t-il en riant toujours. Elle nous a bien tous roulés.

—  Kyô, ce n’est pas drôle, grommela Armin en lui jetant un regard noir.

—  Oh, avoue que ça l’est un peu, répliqua-t-il sans se départir de son expression amusée. Elle a été plus rusée qu’un renard et s’est enfuie avec Lysandre juste sous notre nez.

—  Ce que je ne comprends pas, songea Armin, c’est comment elle a pu se servir de la magie.

—  C’était peut-être un hybride comme Lysandre, suggéra Kentin.

—  Non, réfuta Nathaniel. Si elle avait un parent Magus Patronus elle n’aurait pu utiliser qu’un seul Stigmate. Les barrières et la lévitation sont deux types de magie différents.

—  Elle a dit qu’elle venait d’un autre monde, rappela Ryûnosuke de sa voix profonde et traînante, mais de ce que j’ai pu voir elle avait tout d’une yôkai comme nous.

—  Tu crois qu’elle parlait de ce monde légendaire que les Immortels des temps anciens auraient créé il y a des milliers d’année ? demanda Nathaniel.

—  Ce n’est qu’une légende qu’on raconte aux enfants d’Immortels au même titre que les contes de fée pour humains, dit Kyô avec scepticisme en haussant les épaules. Les Immortels n’ont jamais quitté la Terre, ils sont juste devenus un peuple en voie d’extinction.

—  Comment tu expliques qu’elle ait pu se servir de la magie aussi librement alors ? demanda Kentin.

—  Si elle vient d’un autre monde ça explique beaucoup de chose, concéda Armin. Je comprends mieux pourquoi elle ne savait pas grand-chose de l’Alliance ou des Magus Patronus, et pourquoi elle regardait tout autour d’elle comme si c’était quelque chose de nouveau pour elle.

—  Qu’est-ce qu’on fait ? s'enquit Kentin. Si elle est partie dans un autre monde on ne peut pas la poursuivre.

—  On ne fait rien, répondit Armin. De toute façon on ne peut rien faire. Elle a dit qu’elle ne ferait pas de mal à Lysandre et qu’elle le protégerait. On ne peut que croire en sa promesse et attendre le jour où elle ramènera Lysandre.

Ce n’était pas du tout pour lui plaire mais autre monde ou pas, ils n’avaient aucun moyen de se lancer à leur poursuite. Le cercle dans lequel ils avaient disparu était redevenu un simple cercle de fleurs tout ce qu’il y a de plus banal et Armin avait beau y entrer et en ressortir, il ne se passait rien. Il avait demandé à Kyô d’essayer pensant que le cercle s’activerait peut-être pour un Immortel mais il ne s’était rien passé non plus. Armin avait fini par en déduire que seuls ceux qui possédaient à la fois un pouvoir magique et du sang d’Immortel pouvait utiliser ce portail.


***


Castiel savait qu’Alice et Lysandre étaient sortis et il en profita pour récupérer quelques affaires dans sa chambre. Il vit tout de suite la lettre qui lui était adressée, posée sur son bureau à côté d’une pile de vêtements et d’une autre pile de mangas. Curieux, il ouvrit la lettre et commença à lire.


Cher Castiel,


J’ai tellement de choses à te dire et à t’expliquer que je ne sais pas trop par où commencer. Je suppose que le mieux serait que je commence par me présenter sans mentir.

Je ne m’appelle pas Alice mais Rena et je n’ai jamais été amnésique. Je ne suis même pas humaine, je suis ce qu’on appelle une faery, une yôkai pour être plus précise, une yuki-onna si on veut être encore plus précis. Je viens d’un autre monde, appelé Eldarya, où ne vivent que des faeries comme moi. Il y a un peu de tout : des vampires, des loups-garous, des elfes, des sirènes. Je peux manipuler la glace et je pratique aussi un peu la magie. Le katana que tu as trouvé près de moi est une arme véritable et je suis contente que tu n’aies pas eu la mauvaise idée de jouer avec, tu aurais pu te faire très mal !

Mais je divague…

Mon monde est en très grand danger et on m’a envoyée ici pour trouver l’Élu, une personne qui pourra tous nous sauver. J’ai découvert hier seulement que la personne que je cherchais était en fait Lysandre. A l’heure où tu lis cette lettre, il se peut que nous soyons tous les deux déjà retournés dans mon monde. Je ne peux pas te dire quand je pourrai le ramener mais je te promets que tant qu’il sera avec moi, il sera en sécurité. Vous avez tous fait preuve d’une grande gentillesse et d’une extrême générosité envers moi et je vous en suis tous très reconnaissante.

Si j’avais pu l’éviter je ne vous aurais jamais trahi et je ne me serais jamais servie de vous comme je l’ai fait mais je ne regrette rien. Je dois faire tout ce qui est en mon pouvoir pour sauver mon monde et si Lysandre est la clé alors ainsi soit-il. C’est très égoïste de ma part et cela vous causera beaucoup de chagrin mais au moins vous savez qu’il est sain et sauf et qu’il reviendra un jour.

Je voudrais que tu montres cette lettre à Armin. Je ne peux pas tout t’expliquer en détails mais je lui dois aussi des explications et des excuses. Je pense que si tu lui demandes, il te dira tout ce qu’il sait. Je te laisse choisir si tu veux montrer cette lettre à Rosalya ou Leigh ou si tu préfères qu’ils n’apprennent pas la vérité. Ce pourrait être un peu difficile à digérer pour eux. Si tu veux leur cacher la vérité Armin pourra sûrement t’aider, il est assez doué dans ce domaine.

Comme je suppose que ça doit être assez difficile pour toi aussi de croire tout ce que je viens de te raconter, et que tu ne comprends sans doute pas la moitié de ce que je viens d’écrire, je t’ai laissé quelque chose qui devrait te convaincre au dos de cette lettre.


Castiel retourna la lettre. Il y avait une espèce de cercle bleu clair tracé sur la feuille blanche. On aurait dit le genre de cercle magique qu’on pouvait voir dans les jeux vidéo ou les films fantastiques. Castiel faillit lâcher la lettre lorsque le cercle se mit à briller et que des mots apparurent sur la page comme écris par une plume invisible.


C’est un cercle magique qui s’active dès que quelqu’un le regarde, qu’il soit humain ou faery. J’espère que tu n’as pas été trop surpris.

J’espère aussi que tu me pardonneras un jour de t’avoir enlevé ton meilleur ami.

Merci pour tout.


Rena, officier de la garde d’Eel et vice-capitaine de la Garde de l’Ombre.


Si Castiel n’avait pas vu de ses propre yeux le cercle briller puis les mots apparaître et disparaître quelques minutes plus tard, il aurait pris cette fille pour une folle. Il ne savait pas comment ni pourquoi Armin était lié à cette affaire mais il semblait être le seul à pouvoir lui apporter des réponses aux questions qui avaient pris d’assaut son esprit. Il décida d’appeler son ancien camarade de classe pour lui demander s’il pouvait se voir le plus tôt possible. Celui-ci décrocha aussitôt et lorsque Castiel lui parla de la lettre qu’il avait reçue, Armin lui dit qu’il n’était pas loin et allait arriver tout de suite. Lorsque Castiel lui ouvrit une quinzaine de minutes plus tard, il remarqua qu’il n’était pas seul. Kentin et Nathaniel étaient avec lui. Castiel pouvait encore comprendre que Kentin soit avec Armin, ils étaient amis depuis le lycée, mais il ne comprenait pas ce que Nathaniel faisait avec eux. Ni Castiel ni Armin ou Kentin ne s’étaient vraiment entendus avec lui, et même s’ils allaient à la même université ils étaient dans des départements différents et ne se fréquentaient pas vraiment. Il y avait aussi deux autres personnes qu’il ne connaissait pas avec eux. L’un était grand, les cheveux et les yeux noirs, il portait un costume trois pièces blanc avec de fines rayures noires. Son air était grave et son regard sombre. L’autre était à peine moins grand, il avait des cheveux blancs et portait des vêtements traditionnels japonais. Après avoir lu la lettre d’Alice — ou de Rena plutôt — plus rien de l’étonnait. Il laissa donc tout ce beau petit monde entrer chez lui. Ils étaient un peu à l’étroit dans le salon mais chacun trouva une place où s’asseoir. Les deux hommes étranges préféraient rester debout. L’homme aux cheveux blancs lui demanda s’il pouvait fumer et Castiel lui donna la permission. L’homme sortit une longue pipe en bois de sa manche — comme on en voyait dans certains films ou dessins animés japonais — et commença à la remplir de tabac. Castiel sortit un paquet de cigarettes et un briquet de sa poche arrière, il en prit une, la porta à sa bouche et l’alluma. Il tendit le briquet à l’homme en kimono qui le remercia poliment mais lui dit que c’était plus facile à allumer avec des allumettes. Castiel rangea son briquet et exhala un nuage de fumée. Personne ne disait rien et semblait attendre qu’il parle en premier. Il prit la lettre qui était posée sur la table basse et la tendit à Armin. Celui-ci la prit sans dire un mot. Il la parcourut rapidement du regard, manquant de s’étouffer lorsqu'il lut le passage où Rena le faisait passer pour un expert du mensonge et de la tromperie. Elle pouvait parler, elle ne valait pas mieux ! Dès qu’il eut fini de lire la lettre, il la rendit à Castiel avec un soupir.

—  Qu’est-ce que tu veux savoir ? lui demanda-t-il.

—  Tout, répondit Castiel.


Armin lui dit tout ce qu’il savait de Rena, qui elle était, comment il avait découvert qu’elle n’était pas amnésique jusqu’à son combat contre elle. Il ne pouvait pas parler de Rena sans être obligé de révéler ce qu’il faisait vraiment et tout ce qui concernait les Immortels et l’Alliance. Il lui raconta aussi tout ce qu’il savait au sujet de Lysandre. Ils parlèrent pendant plusieurs heures. Castiel avait un peu du mal à croire tout cela mais après avoir vu le cercle magique puis plus tard les oreilles et la queue du kitsune et les grandes ailes noires du tengu, il était obligé d’admettre que de telles créatures existaient et que la magie aussi était bien réelle. Il était stupéfait que ses amis, avec qui il avait passé trois années au lycée et qu’il avait continué à fréquenter après le bac, étaient en fait des sortes de magiciens chasseurs de démons. Enfin les Immortels n’étaient pas des démons et les Magus Patronus ne les chassaient pas vraiment, mais Castiel n’avait pas de meilleure comparaison. Il ne savait pas quoi penser de Lysandre. C’était son meilleur ami et pourtant il n’avait jamais rien remarqué. Parfois les choses ne se passaient pas comme Lysandre l’aurait voulu, surtout en matière de relations amoureuses, et Castiel lui avait dit que c’était parce qu’il n’avait pas de chance. Il avait toujours était là pour lui remonter le moral, loin de se douter qu’en vérité la vie de son ami était contrôlée dans l’ombre par une organisation secrète. Il ne pouvait pas s’empêcher de penser que si Rena n’était pas entrée dans leur vie, Lysandre aurait passé le restant de ses jours à vivre un mensonge. Peut-être qu’une vie meilleure l’attendait dans cet autre monde et qu’il aurait une chance d’avoir une vie un peu plus normale là-bas. 

— Qu’est-ce que tu vas faire ? s'enquit Armin. Tu comptes tout dire à Rosalya et Leigh ?

—  Non. Je leur dirai la vérité concernant Rena et pourquoi elle a emmené Lysandre, mais je ne leur dirai rien au sujet des Immortels et de l’Alliance, je ne pense pas qu’ils ont besoin de savoir ça. Je ne leur dirai pas non plus pour Lysandre, juste que Rena pense qu’il peut sauver son monde.

—  Très bien, approuva Armin, cela vaut mieux comme ça.

Dans la soirée, Castiel se rendit chez Rosalya et Leigh. Rosalya prit la nouvelle très mal et l’accusa de lui faire une plaisanterie de très mauvais goût mais lorsqu’il lui montra le cercle qui s’activa à nouveau sous ses yeux, elle fut obligée d’accepter la vérité. Elle était très en colère contre Rena et jura de ne jamais lui pardonner sa traîtrise. Leigh aussi était très bouleversé mais il essayait de rationaliser la situation. Rena aurait pu enlever Lysandre en les laissant complètement dans le noir mais elle leur avait dit la vérité, elle avait voulu les rassurer et c’était une preuve de sa bonne foi. Au moins comme ça ils savaient où était Lysandre même s’ils ne savaient où cet endroit se trouvait exactement, et qu’il n’était pas en danger ou pire. Rosalya lui rappela qu’il était parti dans un monde où il y avait des vampires et des loups-garous et qu’il devait sûrement être en très grand danger. Castiel la railla en disant que si les vampires de là-bas étincelaient comme dans son film, le pire que risquait Lysandre était d’être un peu ébloui. Rosalya lui jeta un de ses légendaires regards meurtriers mais pour une fois elle rigola un peu à sa blague qui n’était même pas drôle.

Castiel rentra chez lui en pensant que maintenant que Lysandre n’était plus là pour partager le loyer, il allait falloir qu’il déménage. Armin avait dit qu’il se chargerait de toutes les formalités administratives pour que personne ne s’aperçoive de la disparition de Lysandre. D’un point de vue légal Lysandre continuerait à exister même si en réalité il n’était plus là.

Castiel relut la lettre de Rena. Cette fois-ci il sourit au passage où elle évoquait un accident avec son katana. Il avait effectivement eu l’idée de tirer la lame et de prendre quelques pauses mais Lysandre l’en avait empêché en lui disant que ça ne se faisait pas de toucher aux affaires des autres. Il comprenait aussi mieux ce qu’elle voulait dire concernant Armin et son aptitude à dissimuler la vérité. Il retourna la lettre et fixa le cercle quelques instants. Il s’activa et les mêmes mots apparurent de nouveau. Castiel avait déjà pardonné à Rena. Son meilleur ami lui manquerait mais tant qu’il serait avec elle, il était certain que tout irait bien pour lui. Il rangea la lettre dans un tiroir. La façon dont il percevait le monde avait été complètement chamboulée mais la vie continuait.

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