Pourquoi l'avait-il embrassé sous ses yeux, à elle? [Nevra)
Veuillez m'excuser d'avance pour toute les fautes d'orthographe ou autres. Bonne lecture.
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Assise, là, dos contre le tronc d'un arbre, elle fixait droit devant elle. Rien en particulier, seulement un regard vide.
Il lui avait promis bien des merveilles. Mais ce n'était qu'un menteur. Elle croyait qu'il était son âme-sœur, cet être qu'on chérirait de tout notre cœur. Mais elle s'était fourrée le doigt dans l’œil.
Il avait simplement profiter d'elle. Et maintenant, elle avait peur.
Oui, peur de ce qui se passerait par la suite. Elle ne supporterait pas de le voir lui déclarer qu'elle n'était que le coup d'un soir. Elle lâcha un rire nerveux, passant sa main dans ses cheveux noirs rebelle.
Elle avait été le coup de plusieurs soirs, en fait.
Mais après l'avoir vu embrassé une autre, et l'emmenait dans sa chambre, tout en lui lâchant des phrases à l'eau de rose, ne venant sûrement pas de lui en plus, elle s'était enfuie.
Elle qui était une louve-garou, elle connaissait le destin des siens quand ils avaient le cœur meurtri, à cause de leur âme-sœur. Seul la mort était leur unique solution. Et encore. Il fut raconté par les anciens, que ceux-ci se retournaient sans cesse sur eux-même dans leurs tombes, la douleur bien trop forte. Elle frissonna, s'imaginant la scène. Elle se leva, et marcha, s'agrippant aux arbres, afin de ne pas tomber. Elle le sentait: il s'approchait. Elle essayait tant bien que mal de ne faire aucun bruit.
Le connaissant, il serait capable de la retrouver au seul son de sa respiration. Et puis même! S'il la retrouvait, qu'allait-il lui dire? Qu'elle ne devait pas se faire de rêves, qu'elle aurait sa place dans son harem comme toutes les autres, qu'il n'en préférait aucune?
Elle l'avait vu, ce jour-là. C'est à ce moment-là qu'elle avait commencé à se douter de sa fidélité. Non, en fait, depuis le début. Mais ces doutes s'intensifièrent en le voyant observer cette fille.
Cette humaine, fraîchement arrivée.
Faible, fragile, timide, à la peau aussi pâle que de la porcelaine, aux longs cheveux blonds et soyeux, aux formes exquises... Et lui, qui discutait avec elle, des cœurs dans les yeux.
Cupidon avait frappé, mais pas en sa faveur...
Elle ravala ses larmes. Il ne les méritait pas. A bouts de souffles, elle s'arrêta. Il ne lui restait plus très longtemps de toute façon, avant de quitter ce monde. Et quoi qu'il fasse, il ne saurait être rapide pour la sauver.
Alors, elle l'attendait, essayant de calmer sa respiration, lourde comme le plomb...
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On l'avait prévenu. Il aurait dû s'arrêter un moment ou un autre. Mais lui, chef de la garde de l'Ombre, célèbre charmeur au corps de Dieu, il ne connaissait pas ce mot, s'arrêter.
On lui pardonnait toujours, alors un coup en plus, un coup en moins, pour lui, ça ne changerait rien. Elle l'avait toujours excusé de toute façon. Alors pourquoi cette fois-ci, ça changerait? Il n'avait qu'à lui sortir deux trois vannes et elle retomberait dans ses bras.
Non, cette fois, il avait été beaucoup trop loin. Il l'avait certes trompé maintes et maintes fois, mais il ne l'avait jamais fait ouvertement. Il y avait bien une première fois à tout, et embrassa l'humaine sous ses yeux. Sauf que dans son regard, ce n'était pas comme toutes les autres fois. Comme si le cœur de sa bien-aimée venait de rendre son dernier souffle... Il ne chercha pas à la rattraper pour lui expliquer. QU'est-ce qu'il allait lui dire de toute façon?
Chrome, assistant à la scène, venait de comprendre la douleur de sa sœur de race: c'était la goutte d'eau qui faisait déborder le vase. Quand il la vut quitter le hall, il se rua précipitamment sur Nevra. Il lui expliqua en hurlant. Nevra ne comprit que dans les grandes lignes: suicide, dépression, cœur brisée, fois de trop.
Il ne perdit pas une seconde, avant de courir après sa belle, mais il ne la trouva pas. Questionnant tous les gens autour de lui, ce fut Jamon qui répondit à sa question.
-Arashi partir forêt, fit le tas de muscles.
Nevra se rua donc dans la forêt. Plutôt grande la forêt? C'était comme retrouver une aiguille dans une botte de foins. Il avait mis tous ces sens en alerte, prêt à bondir comme un fauve sur sa proie au moindre son.
Il s'approchait, lentement. Elle était assise en tailleur, et souriait de toutes ses dents.
Pourquoi souriait-elle?
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Elle voulait le voir juste avant de rendre son dernier soupir. Et son vœu se réalisa. Elle lui sourit, et tapota la place à ses côtés, lui intimant de s'asseoir.
Il le fit, perplexe. Que préparait la jeune femme?
Il l'observa, et remarqua qu'elle avait le souffle un peu trop rapide à son goût.
-Alors, Nevra? demanda-t-elle. Il ne savait pas quoi répondre. Que signifiait cette question? Tu sors avec l'humaine ou pas?
-Je ne sors pas avec elle, fit-il.
-Allez, arrêtes de jouer à ce jeu-là avec moi*le tapote l'épaule*! Ça se voit dans ton regard, tu l'aimes.
-J'aime toutes les femmes du monde, moi!
Il se claqua mentalement. Comment pouvait-il débiter une telle phrase dans telle situation? Elle lâcha un rire, rire sincère. Le Nevra qu'elle aimait n'avait pas changé et tant mieux. C'est ainsi qu'elle l'avait aimé, et qu'elle l'aimait. Étrange d'aimer que son mec drague, non? Pas grave...
-Et le petit bisou, crois-pas que ça m'est échappé!
-Bah à ce propos, pour tout te dire... débuta-t-il. Mais elle le stoppa.
-Pas la peine de te justifier, tu souhaitais simplement exposer ta relation au grand jour afin qu'il n'y est plus aucune prétendante. Je te fais remarquer que ce n'est pas une technique qui marche à tous les coups, et surtout quand il s'agit de toi.
-Ce n'est pas ce... Mais une nouvelle fois, elle le coupa.
-Allons, allons! On est des bons amis, et tu peux me faire confiance...
Elle toussa subitement, prise d'une toux violente. Elle se ressaisit.
-Avoues tout à tata Arashi!
Elle lui prit la tête et la câlina. Elle le relâcha, l'ébouriffant. Il se sentit d'un coup plus serein. Elle semblait en parfait état, pas de quoi s'inquiéter. Alors, il se laissa bercer par le vent et s'adossa lui aussi contre le tronc. Elle posa sa tête sur son épaule.
-Je peux dormir un peu? demanda-t-elle.
-Bien sûr que oui, la plus belle femme d'Eldarya peut se coucher quand elle veut sur moi., fit-il, enthousiaste. Il se dit qu'il pourra tout lui expliquer un jour ou l'autre, et il ne voulait pas gâcher ce si bon moment de complicités qu'il y avait entre eux deux. Alors, elle s'endormit.
Les minutes passèrent, et soudain, quelque chose le fit figer. La souffle de sa partenaire avait quasiment disparu. Il palpa son pouls au niveau de son cou mais ne trouva rien.
Elle était comme morte.
-Arashi?, fit-il.
Mais aucune réponse. Il retenta sa chance en lui secouant l'épaule.
-Arashi? questionna-t-il une deuxième fois, d'une voix fluette.
Cette fois-ci aussi, il n'eut aucun signe de sa part. Il la prit dans ses bras, l'appelant à maintes fois par son prénom, la secouant plusieurs fois, tout en l'emmenant en courant jusqu'au QG.
Mais jamais elle ne lui répondit. Sans s'en rendre compte, les larmes dévalèrent ses joues. Elle avait un sourire, comme si elle était apaisée. Morte en paix? Plutôt mourir ouais!
Il entra, haletant, la jeune femme dans ses bras. Toutes les personnes présentes dans le hall se figèrent. Ezarel qui discutait avec Miiko, reconnut la personne dans les bras de son très cher "collègue de travail".
Ce qui le marqua, c'était la pâleur dans faisait preuve Arashi. Il s'approcha, s'attendant au pire.
Nevra leva la tête, Ezarel hoqueta de surprise face au visage barbouillé de larmes du vampire.
-Sauves-la....murmura-t-il.
L'elfe ne perdit pas de temps, et prit la jeune femme afin de l'emmener jusqu'à l'infirmerie. Il essayait de garder son calme, mais impossible. Il était médecin, et avait un doute profond si la gardienne était encore en vie. Il la posa sur un brancard, et appela Eweleïn à se préparer. La jeune elfe revêtit sa combinaison, ainsi qu'Ezarel. Nevra tenta d'entrer, mais le bleu le lui interdit. Il essaya de protester mais Miiko le tira en arrière par son épaule.
-Il va falloir patienter...fit-elle, accompagnée d'un regard compatissant. Il s'assit sur l'une des chaises qui bordait le couloir de l'infirmerie. Rongeant ses ongles jusqu'au sang, il attendait impatiemment le verdict.
Chrome apparut et s'assit à la droite de son chef de garde. Il ne chercha pas à entamer la discussion, lui qui est pourtant si bavard d'habitude.
Les minutes passèrent, puis les heures. Au bout d'un temps incalculable, Ezarel ressortit de l'infirmerie, enlevant ses gants tâchés de sang. Cette seule vue écœura le vampire, lui qui en est si friand. Mais c'était le sang de cette femme. Ezarel mordit ses lèvres, il ne savait pas comment annoncer cette nouvelle. Il prit une grande inspiration intérieurement et débuta.
-Elle est dans le coma.
Nevra vacilla et se rattrapa au mur. Chrome jeta un regard inquiet au vampire. Miiko hoqueta.
-Elle a été empoisonnée. Ou soit,...
-Soit? fit Miiko.
-Soit c'est elle qui se l'est ingurgitée.
Nevra retomba lourdement sur la chaise, passant inlassablement ses mains dans ses cheveux. Tout était de sa faute...
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Elle ouvrit lentement ses paupières, et les referma de suite. La lumière était bien trop forte pour ses yeux. Il fait aussi lumineux que ça en Enfers?!
Elle rouvrit lentement ses yeux, laissant à ses iris le temps de s'habituer. Elle rigola intérieurement. Dans l'infirmerie de l'enfer, carrément!
Elle se redressa, peinant, un mal de dos énorme la tiraillait. Elle observa autour d'elle, et reconnut non sans peine, l'infirmerie du QG.
Elle se gratta la tête.
-Et ben, c'est pas l'infirmerie de l'enfer ici... fit-elle. Personne autour d'elle. Elle s'extirpa de sa couche et revêtit des vêtements plutôt sombre qu'elle trouva dans l'armoire.
Elle sortit de la pièce, et se mit en quête de rechercher Nevra. Si c'est lui qui l'avait "sauvé", alors... Alors rien. Juste mettre au clair leurs sentiments.
Elle humecta l'air mais ne trouva rien. Elle décida de se rendre dans sa chambre.
Elle effaça sa présence, et se dirigea à pas de loups.
Elle entra sans prendre le soin de toquer, de toute façon, il n'était pas là. Elle referma la porte silencieusement. Toute la pièce était emplis de son odeur, son parfum...
Elle adorait ça.
Elle marcha dans toute la pièce jusqu'à son bureau. Dessus, une sorte de bloc-notes lui faisait face. Intriguée, elle s'assit et l'ouvrit. Elle feuilleta les quelques pages, et s'étonna en se rendant compte que ce n'était autre qu'un journal intime. Un journal intime de Nevra?
Elle décida de prendre son temps et de le lire, et débuta.
Elle s'essuya les quelques larmes qui avaient perlé le long de ses joues. Elle ferma le bouquin et sortit précipitamment de la pièce. Elle devait le retrouver, s'expliquer. Elle l'aimait, elle n'arrivait pas à le détester.
Elle le trouva, assis dans le réfectoire. C'est vrai que la cloche du déjeuner avait sonné il y a peu. Tous se qui voyaient Arashi se figèrent, stupéfaits. Ceux de dos se retournèrent sauf lui. Elle leur intima le silence, en plaçant son index sur ses lèvres.
Elle enroula ses bras autour de sa taille. Mais ce qu'il fit l'étonna. Il lui arracha ses mains et la poussa, et se retourna.
-Je répète, aucune femme ne pose ses mains sur m... Il se tut, croisant une paire d'yeux noir en amande.
-Même moi? fit-elle, le sourire aux lèvres.
-A...Ara...
Elle le prit dans ses bras, et huma son odeur.
-Tu m'as manqué, tu sais...chuchota-t-elle. Il répondit lentement à l'étreinte, comme s'il n'y croyait pas une seconde. Elle, debout, dans ses bras? Était-ce un rêve? Ou devenait-il simplement fou?
Qu'importe. L'important, c'était l'avoir dans ses bras.
-Arashi, c'est bien toi?, demanda-t-il d'une voix fébrile.
-Oui c'est moi.
Ezarel apparut soudain, voulant crier qu'Arashi avait disparu, mais se figea en la voyant. Il s'approcha d'elle. Elle se sépara de son âme-sœur à contrecœur.
Il la détailla de haut en bas, puis la prit par la main, l'entraînant jusqu'à l'infirmerie. Nevra les suivit, comme hypnotisé par la gardienne. Miiko intima aux autres de s'asseoir et de finir de déjeuner en silence.
-Tout va pour le mieux!, déclara-t-il. L'elfe n'en revenait pas: elle n'avait aucune séquelle. Elle semblait aller merveilleusement bien. Il lui prêta milles et uns conseils avant de la laisser sortir, pour qu'elle puisse rejoindre son amant.
Dès qu'elle sortit, elle se sentit plaquée contre un torse. Elle en connaissait le propriétaire, et rendit l'étreinte.
-Je suis désolé, tellement désolé..., gémit-il. Alors ne me laisses plus, je t'en supplie...
-Ne t'inquiètes pas... Elle lui tapota le dos gentiment.
-Je ne te quitterai jamais...murmura-t-elle. Il lui caressa la main droite, et soudain, elle sentit un objet...un anneau s'enfilait autour de son doigt.
Elle baissa lentement la tête, et observa sa main, la portant à la hauteur de ses yeux. Elle contempla cet objet: une bague.
Elle plaqua sa main gauche sur sa bouche, n'y croyant toujours pas.
-Arashi, veux-tu...
-OUI!! Oui, oui et oui!
Elle disait plus cela à elle-même qu'à lui. Il soupira.
-Oui, je veux t'épouser... Quand tu m'auras arrangé cette tête.
Il s'offusqua. Qu'avait sa tête? Elle était toujours parfaite. C'est vrai qu'il ne prenait plus soin de sa barbe, celle-ci ayant vachement poussée. Des cernes sous les yeux, des traits de fatigue ornaient son visage. Il s'était laissé "légèrement" allé.
Il se gratta la barbe, légèrement gêné.
-Pour te dire,e n fait, j'adore... fit-elle. Elle lui caressa la barbe. Enfin, la barbe! Pas le reste, hein! Parc'que ça, je peux m'y faire, mais TES rides et moi, non...
-Des rides? J'en ais pas! s'offusqua-t-il. Et reviens ici!
Elle lui tira la langue, et se lécha les lèvres perversement. Elle disparut dans le corridor des gardes, une lueur étrange dans ses yeux. Nevra déglutit, et décida de la suivre...
Elle semblait l'emmener en enfers, là... Elle tentait le diable!
Il disparut à l'angle, lui aussi, tandis que deux jeunes femmes observaient la scène.
-On les suit? demanda Alajéa.
-Mais pour faire quoi? Et s'ils nous voient? Et si on est banni du refuge? Et si des monstres nous attaquent dans la forêt? Et si....balbutia Ykhar.
-Rhooh! Arrêtes de stresser! Allez, suis-moi et tais-toi, ma petite brownie!
Elle prit la rousse par la main, et elles suivirent toutes deux le couple, afin de...de MATER! Alajéa s'en léchait les babines, tandis qu'Ykhar se fondait dans son angoisse.
Elles risquaient d'avoir de sérieux ennuies, elles le savaient.
FIN.