[Nathaniel][Castiel] La passion des Amants Maudits

Chapitre 2 : Partie 1 Chapitre 2: Entre chien et loup

4747 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 13/03/2019 20:07

Une odeur de chocolat flottait dans l’air. Du chocolat au lait. Confortablement étalée dans mes draps, je ne réalisais pas l’étrangeté de la situation. « Sûrement mon colocataire qui prépare quelque chose » me dis-je avec naïveté. Je serrais tout fort contre moi mon oreiller, en repensant au rêve que je venais faire. Ce Nathaniel était si gentil, se pourrait-il qu’il soit un prince ? L’odeur de chocolat s’accentua, me sortant doucement des abymes du sommeil.

Soudain, je me redressais avec précipitation de mon lit, prise de panique. Une constatation venait de me frapper de plein fouet : je n’avais pas de colocataire ! J’étais seule, quel intrus viendrait me préparer un chocolat au lait au petit matin ?! Un psychopathe ?! J’allais me lever totalement pour voir ce qui se passait mais une douleur à la cheville m’en empêcha. Me rappelant que ce que j’avais vécue hier n’étais pas un rêve. Pourquoi est-ce que je n’arrivais pas à me rappeler comment j’étais rentrée chez moi ?

-Ah, tu es enfin réveillée ma Rimouille ! s’écria une voix qui m’étais plus que familière

-Iris ? Qu’est-ce que tu fais ici ? m’écriais-je de surprise en voyant ma meilleure amie dans mon petit studio.

-Quelle question ! Je viens te préparer ton petit chocolat matinal, répondit-elle en souriant comme jamais. Tiens le voici.

Elle me tendit ladite boisson, qui sentait si bon… ! J’allais en prendre une gorgée quand ma cheville me lancina de nouveau. Ma jambe était étrangement lourde. Curieuse de voir l’état de mon pied que je devinais catastrophique, je levais le drap blanc qui le couvrait… quand je faillis faire une syncope. Oui, mon cœur s’arrêta littéralement de battre. Je n’arrivais pas à réaliser que cette chose était mon pied. Un plâtre. Un purée de plâtre.

-Je suis foutue.

-Mmh ? dit sans effort Iris

-Ma compétition. Boxe. Fichue. Trucider.

Contre toute attente je sentis des larmes me venir aux yeux. Je n’allais pas pouvoir participer à a compétition de boxe qui allait avoir lieu en septembre. J’allais perdre mes réflexes, mon endurance, ma musculature… tout ça pour un stupide rendez-vous avec jolis yeux ! Je me haïssais ! Et mon coach allait me trucider. Il n’allait rester de moi que des miettes. Mon destin est de finir en couscous. J’en ai trop mangé il fallait bien que cette semoule diabolique se venge.

-J’crois qu’il faut que tu m’expliques, soufflais-je tout bas.


J’étais réellement dans un état second. Savoir d’où me venait ce plâtre m’importait tellement moins que de savoir que j’étais fichue.

-Tu ne te rappelles de rien ma Rima ? demanda-t-elle toujours avec ce sourire étrangement large.

Pourquoi souriait-elle alors que j’étais au summum de la déprime ?

-Explique-moi comment j’ai pu me retrouver avec un plâtre sans le savoir !!! dis-je en haussant la voix.

-Tu vois le jeune éphèbe là ? commença-t-elle en rigolant

J’avais peur d’entendre la suite.

-Nathaniel tu veux dire ? Qu’est-ce qu’il a à voir là-dedans ?

-Oui, l’Apollon, continua-t-elle plein d’étoiles dans les yeux. Il t’a emmené à l’hôpital lorsque tu t’es évanouie. Là-bas les docteurs virent que tu avais la cheville étrangement bleutée et enflée, ils ont fait des scanners, et ont vu que tu t’étais fissurée le… comment ça s’appelle déjà ? Ah oui c’est ça le talus. Ils t’ont posé un plâtre et voilà.

Je n’arrivais pas à y croire.

-Et toi alors ? Comment ça se fait que tu sois là ?

-Il m’a appelée, répondit-elle comme si c’était évident

-Mais comment il a eu ton numéro ?! Ce n’est pas un être humain normal ou quoi ?!

-Bah met un code la prochaine fois. Parce qu’il suffit de glisser le doigt pour avoir toute ta liste de contact… Il lui a suffi de lire « BFF » en gros sur ton téléphone pour qu’il m’appelle. Apollon m’a demandé ton adresse, je me suis méfiée au début. Puis il m’a expliqué toute la situation et j’ai accouru vers l’hôpital. On a attendu que ton plâtre soit bien posé, puis il t’a transportée dans ses bras jusqu’à la maison. Il m’a demandé de veiller sur toi ! Ce n’était pas nécessaire qu’il le précise, mais enfin l’intention était mignonne. Il t’a posée sur le lit, t’as embrassé avec fougue, puis est parti.

-IL A QUOI ?! m’exclamais-je

-Haha, désolée c’était trop tentant. Non t’inquiète, un chaste baiser sur le front lui a suffi.

Je n’arrivais pas à y croire. Mon cœur se serra lorsque je me visualisais la scène. Ce n’étais pas possible… Il a vraiment fait tout cet effort pour moi ?

-Ça t’amuse de te moquer de moi comme ça… râlais-je

-Si tu voyais ta tête Rimouille !

Ma jeune rousse s’esclaffa de rire en se moquant de mon désarroi.

-Tu te moques de moi, c’est ça ? Tout ce que tu dis est une blague ? Rien de cela n’est vrai.

-Parfois je doute de la validité des tests de QI. A mon avis tu dépasses pas cinquante. Jettes un coup d’œil à ton plâtre pour avoir la réponse à tes questions.

Ce que je fis. J’écarquillais les yeux en réalisant ce qui s’était passé. Je fixais tout et rien à la fois. C’était trop étrange. Même le sarcasme d’Iris m’était passé au-dessus de la tête.

-Hé, réveille-toi beauté ! dit-elle en me tirant de mes pensées. Il faut qu’on parle !

Assise à côté de moi, elle serra fort mes mains contre les siennes.

-Ce mec vaut de l’or Rima, tu ne peux pas le laisser partir. J’ai donc décidé que vous alliez vous marier, et avoir beaucoup de beaux enfants, et bien sûr très intelligents.

Je tapais ma tête de la main. Et c’était reparti pour un tour ! Iris allait me faire ce speech à chaque fois que je commençais à fréquenter un garçon…

-Iris, non. C’est non, pas possible. Nath… non merci. Je m’en fous de lui.

-Quoi ?! s’exclama-t-elle. Mais il est parfait, ça change des mauvaises graines que t’as l’habitude de ramener ! Ecoute moi pour une fois, ce garçon tient à toi !

-Mais on se connait à peine. Et puis arrêtes, je ne ramène pas que des « mauvaises graines ».

Soudain le regard d’Iris se fit sérieux. C’est sans la moindre pointe d’humour qu’elle dit :

-Ah oui ? Tu veux que je te rafraichisse la mémoire, en te parlant de tes pourritures d’ex ? Du genre, je profite de toi puis je te jette, ou bien ceux qui te demandent de leur passer des bières pendant qu’ils squattent la télévision avec le volume au maximum, alors que toi tu prépares ton BAC ? Ou bien le genre du « je n’éprouve plus de sentiments », parce qu’ils se sont tapés toutes les filles du lycée, toi y compris ?

Chaque mot qu’elle prononçait faisait mal. Mais c’est pour ça que j’avais besoin de ma Riri. Pour me rendre compte que je ne pouvais plus continuer à m’intéresser à des hommes de ce genre…

-Il a pris soin de toi comme jamais, dit-elle en s’adoucissant soudainement

-C’est comme ça, c’est dans sa nature. Il aurait fait de même avec n’importe qui Iris.

-Rima, tu es officiellement folle. Il y a un truc qui se passe, impossible que tu ne le vois pas.

-Iris, calme toi. Tu sais très bien que mes histoires avec les mecs ne marchent jamais bien… j’ai envie de faire une pause.

-C’est à cause de Castiel… ?

Mon cœur fit un bond dans ma poitrine quand ma mémoire se visualisa à la perfection le visage de Castiel. Mon rythme cardiaque s’accéléra, et je sentis des larmes me revenir. Je ne sais combien j’en ai versée par sa faute.

-C’est du passé. Castiel ne fait plus partie de ma vie depuis longtemps, et tu le sais très bien. Mais cette relation m’a assez refroidie disons.

-Quel bel euphémisme, dit Iris en me tapant l’épaule

Je souris.

-Donc tu vas à sa soirée ? me demanda-t-elle

-Pas pour lui, mais plutôt pour revoir Lysandre, Alexis, Armin, Rosa, tout le petit monde.

- Il y aura Debrah…

-Mais je me fiche de Debrah et de Castiel ! m’emportais-je. Je ramène Nath aussi, je lui ai promis.

Ma meilleure amie sursauta de joie.

-Tu vois, j’ai toujours raison, dit-elle triomphante

-Tu es incorrigible, mais je t’aime tellement.

Soudain, je me rappelais que je n’allais pas pouvoir participer à cette compétition que j’attendais depuis si longtemps. Et je me mis à pleurer. Iris accourut et me demanda ce qui se passait.

-Tu sais à quel point cette compétition est importante pour moi, dis-je en sanglotant. J’en ai sûrement pour un mois pour récupérer !

-Ce ne sont que deux semaines, me consola-t-elle.

-Je n’aurais jamais dû aller à ce rendez-vous, murmurais-je en pleurnichant

-Ce qui est fait est fait. Tu oublieras en grandissant, comme le dit le vieux dicton de chez toi.

-Mais Iris c’est l’espoir de ma vie.

-Tu n’exagères pas un peu là ? râla-t-elle

Elle avait raison, de toute façon je ne pouvais rien faire.

-Apollon a dit qu’il allait passer.

-Il est collant lui ! dis-je avec mauvaise foi, car après tout je souhaitais le revoir, le remercier… Même si c’est indirectement à cause de lui que je vais me métamorphoser en couscous.

-Il t’a laissé une enveloppe là.

Iris se leva pour aller chercher l’objet en question, posé au fond de la pièce sur la table basse, pendant que je sirotais mon chocolat au lait tel une enfant. Elle revint vers moi et me tendit l’enveloppe où il y avait écrit : « Bien tenté ! ».

- Vas- y, ouvre ! Je me retiens depuis hier, s’empressa de me dire Iris.

Je savais déjà ce qu’il y avait dedans. C’était trop évident. J’ouvrais doucement l’enveloppe au grand désespoir d’Iris, pour y voir les cinquante euros que j’avais discrètement déposés dans sa poche pour payer ma part du repas.

-Tu l’as corrompu pour avoir ce dîner ?! s’exclama Iris outrée.

-Non, non, c’est mon argent. Ce Nathaniel est énervant… Il me paye un dîner qui coute aussi cher que la peau des fesses, m’emmène à l’hôpital, ce qui peut coûter un bras, et s’il n’avait pas été là je me serais retrouvée manchot et plate comme une planche à repasser.

-Remercie-le au lieu de râler.

Toute cette histoire n’avait aucun sens ! Déterminée, je me levais malgré la douleur toujours aussi présente. J’en avais marre d’être une larve. Je vais faire ce que je veux, et ce n’est pas une simple blessure qui allait m’empêcher de vivre ma vie. Iris me demanda du regard où est-ce que je comptais aller dans cet état.

-M’entrainer.

-Mais tu as des neurones en moins ma parole ! Si tu y vas comme ça, tu risques d’attendre deux mois en plus. Il te faut du repos, ne m’oblige pas à parler comme une mère.

-Tu me passes le t-shirt là-bas ?

Iris fulminait. Mais finit tout de même par me passer le vêtement. Ma chambre était un réel bric-à-brac. J’avais honte que Nathaniel aie put voir ça. Mais après tout tant pis, j’ai décidé que je m’en fichais de lui. Dans ma petite salle de bain d’à peine quelques mètres carrés je mis mes vêtements de sport. Rien d’exceptionnel : une brassière bordeaux avec un leggins noir taille haute. Des chaussures noires et blanches et le tour était joué ! Enfin, je ne pus en mettre qu’une seule cette fois-ci. Je jetais un coup d’œil à ma montre qui ne me quittais jamais : il était midi. J’avais une heure devant moi, ça allait. Je fis mon sac composé avec l’essentiel puis dit :

-J’y vais Iris, merci pour tout, n’essaye pas de ranger je ferais ça cet aprème !

-Il a promis de passer je te rappelle.

-Tant pis, personne ne lui a rien demandé de toute façon.

Et sur ce je me dirigeais en boitillant vers la sortie du studio. Je descendis les quelques marches et arrivais vers une station de bus. Là, j’attendais patiemment le bon numéro. D’habitude je préférais courir les quelques kilomètres qui me séparaient de la salle de sport mais dans l’immédiat ce n’était pas le préférable. Le bus arriva, et après être montée j’observais avec une certaine lassitude les paysages se déformer sous mes yeux. Je regrettais un peu d’avoir dit à Iris des choses aussi ingrates à propos de Nathaniel. Je ne savais jamais me comporter avec ce genre de garçons. Je me secouais la tête quand je réalisais que mon esprit divaguait trop loin. Je me fiche de lui. Il a sûrement une liste monstrueuse de conquêtes, impossible qu’aucune fille n’ait succombée à son charme. Et je n’allais pas être dans sa liste de mire. Ni sur la liste d’aucun homme d’ailleurs, j’en avais un peu marre des fiascos sentimentaux.

 

J’avais raté la bonne station. Mince ! Je devais descendre sur-le-champ avant de faire tout Paris en bus. Toujours en boitant, je marchais pendant une bonne dizaine de minutes avant de tomber sur la salle de sport. Je n’étais pas en retard à mon plus grand bonheur, et j’allais pouvoir expliquer toute la situation à mon coach. Je passais la porte, et fus tout de suite envahie par l’atmosphère enivrante de la salle. Musique intense de fitness, remixes de rock, métal, et on entendait les cris des hommes qui poussaient la fonte à côté. Mais étrangement, je sentais la salle de boxe déjà remplie. J’entendais une dizaine de personnes faire des tours de terrain avec le coach leur criant d’augmenter la cadence. Pourtant il n’était pas encore une heure de l’après-midi, je ne comprenais rien. Quel jour étais-t-on déjà ?

Je pris mon courage à deux mains, et entrais dans la salle de boxe. Une vingtaine de garçons couraient le long de la salle. Il y avait des filles qui venaient s’« entrainer » de temps en temps, mais on ne va pas se mentir : c’était plutôt pour mater. Mes yeux se dirigèrent naturellement vers cette chevelure rouge. Il portait un bandeau frontal noir, qui contrastait avec la couleur de ses cheveux. Un débardeur lassait transparaître ses muscles bien dessinés, qui brillaient sous la sueur de l’effort. Le cardio ce n’était pas le fort de beaucoup d’entre eux.

Le coach, quand il sentit ma présence me cria :

-Dépêche-toi de rejoindre les autres t’es en retard.

-Mais il n’est pas encore une heure, dis-je de ma toute petite voix

-Horaires d’été, déjà oubliée ? grogna-t-il, toujours sans m’adresser le moindre regard.

Je me mordis la lèvre inférieure. Comment ai-je pu être aussi bête ? Le coach avait l’air agacé mais il fallait que je lui explique que j’avais un plâtre !

-Coach, je…

-T’es toujours là toi ?! Va courir espèce de feignasse !

Je déglutis péniblement. La salle de boxe était immense, et tous les garçons couraient à une vitesse ahurissante en décrivant un cercle passant par les quatre coins de la pièce. Avec mon plâtre, si je m’aventurais dans ce tourbillon mortel j’allais finir en pâté. Happée par le mouvement de foule, je ne pus me résoudre à sacrifier ma vie aussi bêtement. Le coach, voyant que je ne bougeais toujours pas daigna enfin me regarder.

-Rima ! hurla-t-il devant tout le monde, attirant les regards vers moi. Fais-moi cent flexions extensions.

Le pire exercice. Comment j’allais faire la planche, retourner en position accroupie pour ensuite sauter le plus haut possible ? Bien que c’était mon coach, il était toujours aussi intimidant. Deux mètres de haut, musculature sèche couverte de stries, et regard aussi dur que la pierre. Cela faisait déjà cinq ans que je m’entrainais avec lui, et pourtant il me faisait toujours aussi peur. Même si je devinais un cœur tendre en dehors des entrainements.

-Je ne peux pas, coach, dis-je tout bas

-Comment ça ?

Il me toisa de haut en bas, quand son regard se bloqua sur mon plâtre. Il croisa les bras en secouant la tête de gauche à droite, signifiant qu’il était extrêmement en colère. Un grognement atroce sortit de sa gorge.

-Espèce de… comment tu t’es fait ça ?!

-J’ai couru en escarpins.

-Pourquoi ? Parce que t’étais encore en retard ? hurla-t-il

Des garçons ralentirent la cadence quand ils arrivèrent en face de nous pour écouter des bribes de la conversation. Quelles commères ! Il a suffi d’un regard du coach pour qu’ils reprennent leur rythme habituel. Le coach avait une mine déconfite.

-Combien de temps avec cette chose ?

-Deux semaines.

Une lueur d’espoir sembla animer le coach.

-Ce sera dur pour toi mais rien n’est perdu. Tu vas venir t’entraîner comme à ton habitude quatre fois par semaine, mais avec moins d’intensité au niveau du bas du corps. On va renforcer tes réflexes, et remodeler ces deltoïdes et biceps. Tu ne vas pas te défiler comme ça !

Je hochais de la tête, rassurée qu’il ne m’abandonne pas.

-Maintenant, fais-moi des pompes jusqu’à l’épuisement.

Je m’exécutais, en prenant soin de lever le pied emplâtré. Mes muscles brûlaient et j’adorais ça. Quand je m’étais donné tellement que je m’écroulais à terre, le coach siffla dans son sifflet, signifiant qu’il fallait se poser en ligne droite face à lui. Je boitillais jusqu’au rang formé par les garçons, sous leurs regards ébahis. Et comme par hasard, je dus me retrouver à côté de Castiel… La majorité me connaissaient bien et ne purent s’empêcher de me demander ce qui s’était passé, malgré le regard appuyant du coach.


-Rima, comment tu t’es fait ça ? chuchota Kentin

-Après, lui répondis-je en économisant les mots

Castiel à côté de moi commença à sourire.

-Qu’est-ce que t’as toi ? lui demandais-je en râlant.

-Ça, c’est le mauvais karma, fit-il en en regardant ma cheville meurtrie.

Et il commença à rire. Mon Dieu ce que j’avais envie de le gifler, là, à l’instant.

-Moi au moins je ne me suis pas fait éliminer aux qualifications de juillet, répondis-je en souriant à mon tour.

-Ferme-là ! dit-il en grinçant des dents. Quand on est un poids mi-mouche comme toi on la ferme.

Oui, j’appartenais à la catégorie mi-mouche, et alors ? Les quarante-cinq à quarante-huit kilogrammes avaient tout à fait leur place dans les compétitions de haut niveau.

-Silence ! cria le coach.

Et un silence de cathédrale s’installa dans la pièce.

-Bien, dit-il satisfait. Aujourd’hui, nous poursuivons les entrainements pour le championnat national de boxe anglaise. Même si certains d’entre vous n’ont pas été qualifiés, ils doivent prendre ces exercices à cœur. Je veux que vous vous surpassiez, et si cette année, ça n’a pas été possible, vous pourrez retenter votre chance dans deux ans. Mais d’ici là, je veux que vous donniez tout ce que vous avez dans le ventre !

-Oui coach ! criions-nous en cœur.

-Je veux que vous vous organisiez par binômes. Je vous indiquerais les enchaînements à suivre. Je ne veux pas de blessés ! Finissez vos étirements et mettez vos bandages et gants de boxe.

On s’exécutais. Je m’éloignais le plus loin possible de ce Castiel. Le voir me donnait des nausées. Je me mis à faire les étirements nécessaires, et me mit en position pour faire le grand écart. Et je commençais à enrouler autour de mes poignets méticuleusement les deux mètres de bandages. Au bout de la pièce, je vis quelqu’un que je ne connaissais pas s’avancer vers moi. Un nouveau à cette période de l’année ? Etrange. Il était blond, avait des traits fins et… des yeux ambrés ?! Il portait un débardeur noir moulant, et un jogging gris assez ample. On devinait ses muscles bien taillés.

-Nathaniel ? murmurais-je quand il fit en face de moi.

-Tu aurais des doutes ? dit-il en souriant.

Oui, j’avais des doutes. Le voir en tenue de sport était déroutant. Je ne l’avais vu qu’en chemise bien taillée depuis toujours. J’avais tellement de choses à lui dire soudainement. Par quoi commencer ? Sûrement par le plus évident.

-Comment s’est passé ta mission hier ? me demanda-t-il.

Je souris, puis lui répondit :

-J’ai fait comme j’ai pu, ce n’était pas terrible mais j’ai tout mené à terme grâce à toi.

-Notre héroïne ne ploie pas sous la douleur alors…

-Jamais ! Mais dis-moi, qu’est-ce que tu fais ici ? demandais-je en fronçant les sourcils.

Je mis mon premier gant de boxe en attendant sa réponse. Le deuxième je dus le mettre à l’aide de mes dents. Il me regardait faire sans rien dire, absorbé par mes mouvements.

-L’envie de faire un peu de sport m’a pris soudainement, répondit-il après un moment.

-Je vois, dis-je avec méfiance.

-On s’entraîne ensemble ? me proposa-t-il

J’allais répondre quand il apparut.

-T’es qui toi ?

Castiel avait parlé en se mettant face à moi, comme s’il avait envie de me protéger. Mon cœur se mit à battre en accéléré. Je ne voyais rien avec ce dos qui couvrait tout mon champ de vision.

-Eloigne toi Castiel ! dis-je en repoussant son corps massif. C’est un ami !

-Depuis quand tu traines avec de fragiles blondinets ? dit-il en s’esclaffant. T’es tombée bien bas.

Il s’approcha de moi jusqu’à ce que son corps chaud touche le mien. Ma respiration se fit courte. Je sentais ses abdominaux saillants toucher mon corps, et ses bras musclés m’enrouler. Il s’approcha encore plus, jusqu’à ce que ses lèvres effleurent mon oreille. Et c’est là qu’il me chuchota :

-Tu ne trouveras personne de mieux que moi.

Sans même le sentir, je lui éclatais mon poing à la figure.

-Pousse toi, espèce de déchet.

Il ne saignait même pas. Mais la colère se lisait dans son regard enflammé. S’être fait frapper par une femme devant tout le monde, ça ne pouvait que nuire à son honneur. Il s’approcha de moi avec un air menaçant quand Nath dit d’un ton fleuri :

-Alors c’est toi Castiel ? On m’a pas mal parlé de toi. Et je suis plutôt déçu, je m’attendais à plus… intimident.

-Nath, arrête, murmurais-je à son égard.

-Il a dit quoi le blondinet ? rugit Castiel en le prenant par le col de son débardeur.

Il balança Nath avec violence contre le mur, à plus d’un mètre du sol.

-Appelle-moi encore une fois comme ça et je t’éclate ta face, menaça Nath.

Mon cœur s’arrêta de battre. Je connaissais trop bien Castiel. Il cédait toujours aux provocations de ce genre. C’était l’un des plus forts boxeurs du club, et il pouvait tuer Nathaniel en deux coups s’il le voulait. Je devais réagir… Alerté par l’agitation, le coach s’approcha de nous et s’exclama :

-Castiel ! Lâche le nouveau, ou je te vire.

Le regard enflammé du jeune homme croisa celui de son coach. Il comprit de suite que la menace du coach était véridique. Il lâcha sa prise et laissa Nath s’écraser au sol brutalement.

Il lui siffla dans l’oreille :

-Si tu t’approches ne serait-ce que d’un millimètre de Rima, je te défigure.

Il fusilla Nathaniel du regard, puis partit continuer son échauffement. J’accourus vers lui pour lui demander si ça allait.

Il se leva du sol et dit en souriant :

-J’ai l’impression qu’il ne m’apprécie pas plus que ça.

-C’est ma faute, désolée, j’aurais dû te prévenir. Mais toi aussi venir comme ça à l’improviste… ! maugréais-je C’est dangereux.

 -Il n’a aucun droit ni sur toi ni sur moi Rima.

-Tu ne le connais pas, Castiel est un type dangereux. Il peut trouver ton adresse et t’envoyer des gens de sa clique s’il estime que t’es…

Ma voix s’étouffa. Il s’est approché de moi pour me prendre dans ses bras. Devant Castiel qui l’avait déjà tué trois fois dans sa tête. Il nous fusillait tellement du regard que je le sentais me transpercer.

-Il ne pourra rien t’arriver en ma présence, me dit-il fermement. Tu n’as pas à avoir peur de ce Castiel. Je sens que tu as jadis tenu à lui, mais qu’il t’a fait du mal... Il ne mérite pas ta considération ou ta crainte. Je suis là maintenant.

Je hochais consciencieusement la tête. Jamais un garçon n’a été aussi tendre avec moi. Ça me fit un drôle d’effet d’être si proche de lui, je sentais même son léger parfum…un mélange de jasmin et de citronnelle. C’était si aérien. Je réussis à oublier Castiel, la douleur au niveau de ma cheville, et le coach aussi sévère qu’un maréchal, pour ne me centrer que sur ce doux parfum flottant. Je me décollais de lui, et on commençait la séance de boxe. Il ne se débrouillait vraiment pas mal du tout, et ça m’a surprise ! Ça se voit qu’il est sportif, je me demande quel autre sport il a fait. Il souhaitait me ménager à cause de ma cheville, mais se prenait un coup en pleine figure à chaque fois. Il décida donc d’être plus sérieux, et de jouer avec plus d’énergie, et c’est moi qui ai failli me retrouver à terre cette fois. Je crois que jamais un cours de boxe n’a été aussi intense et amusant. Je me demande vraiment comment la soirée chez Castiel se passera demain…

 


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