A jamais je maudis le jour où ...
L’enterrement
~MIRAJANE~
Le bruit du déploiement du parapluie brisa le silence qu’il y avait entre mon frère et moi. Je fermai la porte de la maison à clé que je rangeai dans la poche de mon long manteau noir aux manches en fourrure de la même couleur. Je m’accrochai ensuite au bras robuste d’Elfman -qui portait un costume noir- qui tenait le parapluie.
- Allons-y., fis-je.
Nous commençâmes à marcher dans les rues sombres de Magnolia. C’était la pleine période de Noël. Dans les rues, les enfants grouillaient comme des souris et s’extasiaient devant les vitrines des magasins de jouets, ou encore devant les petits chalets de bois des marchands présents tous les ans à cette période sur la place de la ville.
- Si tu veux on s’y arrêtera au retour., promit mon frère avec un sourire forcé en désignant les petits chalets.
Je hochai la tête en guise de réponse.
Le ciel était gris et la pluie mouillait les pavés de la ville où l’on voyait par endroit des flaques se former. Le bout de mes bottes noires aussi commençait à se mouiller. Malgré le fait que ce soit du daim, je ne cherchai pas à éviter que la pluie ne tombe dessus.
Aujourd’hui je m’en foutais royalement. Je n’étais pas d’humeur à sauver mes bottes. Vraiment pas.
Après cinq minutes de marche à travers la ville, nous arrivâmes à la Cathédrale.
Plusieurs membres de notre guilde nous y attendaient. Erza, Natsu, Grey, Luxus, Macao, Wakaba, Maître Makarof, Cana, Reby et bien d’autres étaient devant, tous vêtus de noir, le visage aussi morne que le notre, nous regardant nous approcher.
- Salut …, souriais-je tristement à l’attention de mes camarades de Fairy Tail.
- Toutes nos plus sincères condoléances, Mirajane, Elfman., prononça le Maître avec un air sérieux.
- Merci à vous tous d’être venus., fit mon frère.
- Est-ce que le prêtre est arrivé ?, demandais-je.
- Oui il était déjà là lorsque nous sommes arrivés, il nous a demandé de le rejoindre au cimetière une fois que vous soyez arrivés., répondit la rousse avec un air mal à l’aise.
Sans un mot de plus, nous nous dirigeâmes à l’arrière de la Cathédrale, au cimetière. Nous vîmes, parmi les rangées de tombes, le prêtre qui était près d’un trou profond. A côté de lui, quatre hommes de la quarantaine, et bien sûr, le cercueil. Nous nous approchâmes.
Postés tout autour du trou où ils allaient déposer le cercueil de ma défunte petite sœur, le prêtre prononçait plusieurs prières, implorant Dieu de porter l’âme de Lisanna au Paradis.
Près de mon frère, serrant son bras de mes petites mains blanches, je pleurais. Il n’y avait plus aucune honte à pleurer maintenant. La fière et arrogante Mirajane, la Démone, avait elle-même brisé sa carapace pour enfin montrer ses faiblesses.
Dans tout le cimetière, on entendait mes sanglots, et bientôt, ceux de mon frère et de ma ‘’famille’’ suivirent les miens.
Il n’y avait pas de mots pour décrire ce que je ressentais … Peut-être ‘’haine’’, ‘’désespoir’’, ‘’culpabilité’’ ? Non, je ne pouvais pas en vouloir à Elfman … Il ne se contrôlait plus à ce moment là.
Petit à petit, les quatre hommes qui accompagnaient le prêtre descendirent le cercueil de ma petite sœur à l’intérieur du grand trou.
- LISANNA !, hurlais-je en tendant une main, voulant stopper la descente du cercueil.
Je sentis Elfman me retenir. Je n’étais pas prête à voir ça de mes propres yeux. Je m’effondrai par terre, la tête dans mes mains, pleurant comme je n’avais jamais pleuré. Bientôt, on entendit l’orage gronder avec la pluie qui ne s’arrêtait toujours pas. Tout le monde pleurait, même Erza, mon ancienne rivale, même Natsu et Grey qui passaient leur temps à se bastonner, je vis même Luxus verser une larme. Le Maître aussi pleurait à chaudes larmes.
Une fois le cercueil complètement descendu, le prêtre prononça une dernière prière pendant que les quatre hommes refermaient le trou. Je n’osais pas regarder, c’était trop dur pour moi … Peut-être qu’au fond de moi j’avais l’espoir qu’elle revienne à la maison, vivante. Et c’est peut-être pour ça aussi que de savoir son corps sous terre me faisait tellement mal.
J’étais à présent sûre qu’elle ne reviendrait pas à la maison.
C’est fini, Lisanna …
-A jamais je maudis le jour où on t’enterre-