Falling Skies : Survivre à l'invasion

Chapitre 4 : L'escapade

4448 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 20/11/2018 23:47

Suite à cette affreuse découverte, Ben et moi restons dans le couloir.

— On va se battre jusqu'à la fin de notre transformation si il le faut, on va se battre pour nous, Sophia ou même les personnes dans la même situation que nous, nous ne pouvons pas se laisser abattre, me dit Ben avec rage.

— Tu as sans doute raison, je suis désolé mais j'aimerai être seul un moment... Je ne sais pas quoi penser de cette chose pour le moment...

— D'accord je comprends, à plus tard.



Nous empruntons une direction opposée, je place mes mains dans mes poches de mon jean et marche sans réellement savoir où aller. Ophélie me fait une nouvelle fois une crise, maintenant cette atroce nouvelle, je suis encore nouveau ici et il se passe déjà beaucoup trop de choses en peu de temps...

Mes pas me conduisent devant le tableau des disparus, une dame pleure, très probablement une maman, je m'arrête, observe les photos, ils sont si nombreux, des esclaves actuellement, si seulement nous pouvions tous les sauver..., une photo attire mon attention, une fille d'environ dix-huit ans blonde avec une queue de cheval, je repense aux personnes implantés de la pharmacie et c'est à ce moment que Hal a eu une réaction spéciale, je décide de décrocher la photo pour regarder à l'arrière "Karen, tu me manques, je t'aime..." Est-ce qu'il s'agit de la petite amie de Hal ? Et Maggie dans l'histoire !? Je décide de remettre la photo à sa place sur le tableau avant de sortir à l'extérieur pour me rendre sur le banc sous les arbres.

Je place mes coudes sur mes genoux et cache mon visage avec mes mains, c'est un cauchemar, c'est pas possible !

— Eh, ça ne va pas ? Me demande une voix féminine.

Je retire mes mains de mon visage et tourne mon regard à gauche pour apercevoir Sophia, assise.

— Sophia ? Qu'est-ce que tu fais là ? Et oui je vais bien pourquoi ?

— Depuis que tu es sorti avec Ben du labo tu es bizarre, je t'ai suivi discrètement jusqu'à ce banc, qu'est-ce que Anne vous a dit ? Me demande-t-elle inquiète.

— Ah je vois, une agent secrète qui infiltre le Lycée, humm.

— Arrête tes bêtises, rie-t-elle. Et toi monsieur le petit curieux qui regarde derrière les photos, hein ?

— C'est la photo d'une fille implantée qui était présente lors de notre mission.

— Vous avez vu des ennemis ? Est-ce que ça va, tu n'as rien ? S'inquiète-t-elle.

— Oui tout va bien, ils étaient à quelques mètres de nous durant la mission.

— Ah ouais ça doit être hyper stressant ! Je sais que tu n'as pas vu Enzo mais tu me donne espoir pour lui, il est là quelque part, il m'attend, j'ai confiance en toi, me sourit-elle.

Sur ses paroles, mon regard tombe au sol en repensant au laboratoire.

— Kévin !? Qu'est-ce qu'il y a ? Tu me fais vraiment peur là ! Je ne t'ai jamais vu aussi triste...

— Je sais et je suis sincèrement désolé Sophia, je voudrais te le dire mais je ne peux pas, Anne nous l'interdit, je n'aurais jamais du le savoir, ça aurait été mieux.

— Parle moi, je veux savoir, ça semble être grave, ça concerne qui ou quoi ? Tu m'en as déjà trop dit ! S'inquiète-t-elle de plus en plus.

— Je ne peux pas c'est une promesse...

— Très bien... on va aller voir Anne dans ce cas.

— Hein ? Quoi ? Non elle...

Sophia se lève, m'attrape la main et partons en direction du laboratoire à toute vitesse, Sophia à l’avantage sur moi, elle ne lâche pas ma main et fonce tout droit vers le laboratoire... Les personnes de la deuxième division rient en nous regardant dans le couloir.

— Sophia arrête ça ne sert à rien, tu...

Sophia frappe à la porte, Anne ouvre ensuite.

— Que se passe-t-il Sophia ?

Nous entrons dans le laboratoire, refermons la porte, Tom est également présent.

— Anne, que lui avez-vous dit avec Ben pour qu'il soit dépité à ce point là ? Demande-t-elle sans aucune timidité.

— Je suis désolée Sophia mais je ne peux rien te dire pour ta sécurité, rassure Anne.

— Vous en avez déjà trop dit, il s'agit du rampant que nous vous avons ramener, ce machin sous ce drap dans le coin de la salle ?

Sophia s'approche du cadavre, j'interviens :

— Ne regarde pas, écoute moi c'est pour ton bien, je t'en prie !

Elle ne m'écoute pas, elle tient un coin du drap avec sa main droite, je m'approche d'elle et retient son bras de justesse :

— Qu'est-ce que tu fais ?

— Ne regarde pas, on voit l'intérieur de ce rampant, de A à Z, c'est dégoûtant. On va tout t'expliquer, vient t'assoir sur un lit.

Je prends sa main et nous nous dirigeons vers les lits, Anne me regarde avec étonnement et incompréhension, il faut que j'imagine quelque chose et vite !

— Bon écoute euh... C'est à propos des racines, nous risquons de les perdre du jour au lendemain, ils nous donnent des compétences extraordinaires et je ne veux pas, voilà pourquoi Anne voulais nous le dire.

— Tout ça pour ça ? Moi je dis oui tout de suite après ce que j'ai vécu avec eux, je veux qu'elle tombent, pourquoi ne pas vouloir le dire ? Je vais en parler aux autres ! Nous sourit-elle

— Non surtout pas, garde cette information pour toi s'il te plaît, réplique Anne.

— Ok, comme vous voulez, tu vois Kévin, ce n'était pas si dramatique, on se voit plus tard, à bientôt ! Nous dit-elle en se levant et m'embrassant sur la joue avant de partir.

Je me relève pour partir, Anne m'interpelle.

— Merci, je n'ai pas compris sur le moment mais tu as bien fait.

— Des mensonges en entraînent d'autres, je déteste ça, un jour ça va très mal finir... Sophia a confiance en moi et me croit, elle est naïve...

— Pour sa sécurité, tu as fait ce qu'il fallait, ajoute Tom.

— Je dois faire quelque chose pour Enzo avant qu'il ne soit trop tard, je dois le trouver, peut on prendre une moto pour de la reconnaissance ?

— Kévin, tu ne pourras pas sauver toutes les personnes malheureusement, partir seul avec une moto et surtout ne pas savoir où chercher n'est pas utile, je suis désolé, m'explique Tom.

— Ils sont tous dehors à attendre du secours, il faut faire quelque chose !

— Nous voudrions faire quelque chose également mais c'est impossible pour le moment, pour ce genre de mission tout doit être planifier, le carburant devient rare et nous ne pouvons pas le gaspiller comme bon nous semble, tu es gentil mais tu ne peux pas risquer ta vie pour autant comme cette fille pendant la mission, sans Ben, nous t'aurions très certainement perdu. m'informe Tom.

— Gentil mais têtu quand j'ai une idée en tête, à bientôt, j'ai besoin d'être seul.

— Si tu as besoin de quelque chose, je suis là, me rassure Anne.

Je me lève et repars dans le couloir, triste.



Il y a forcément un moyen, voler une moto peut être ? La deuxième division n'aura plus confiance en moi, l'emprunter à une personne mais qui ? Je décide de me rendre à l'extérieur où se trouvent les motos, plusieurs membres prennent soins des motos, j'y aperçois notamment Hal.

— Hal, je suis désolé.

— Hein ? dit-il sans comprendre pourquoi.

— La photo sur la tableau, l'une des filles du groupe...

— Ah ça, tu es venu pour me dire ça ? Dit-il en serrant de plus en plus le chiffon dans sa main.

— Pas vraiment, j'ai simplement besoin d'une moto pour une patrouille, est-ce possible ?

— Pour ?

— Il faut que je trouve une trace du petit frère de Sophia, ton père ne veut pas.

— Je ne peux rien faire non plus, désolé.

— Ok... à plus tard.

Je me retourne en direction du Lycée quand Hal m'interpelle.

— Surtout n'en parle pas à Maggie.

— C'est promis.

— Karen était ma petite amie avant l'invasion, puis les aliens sont arrivés sur Terre et tu connais la suite... Maggie nous a rejoint dans la deuxième division au début et le courant est vite passé entre nous deux mais je pense toujours à Karen, je ne pensais pas la revoir un jour...

— Et maintenant... Tu penses à une mission de sauvetage pour elle ?

— Il faut que j'en parle à mon père mais il y a Maggie maintenant... Mais je ne peux pas non plus la laisser entre les mains de ces monstres...

— Oui je vois... Tu es dans une situation très délicate au final, bon courage Hal mais au cas où, je suis partant pour établir un sauvetage pour elle...

Je marche en direction de l'entrée, j'observe la pendule juste au dessus de la porte de sortie, il est bientôt l'heure de manger, je n'ai pas réellement faim mais je m'y rends tout de même.



Quelques personnes sont déjà dans la file d'attente, je prends mon plateau ainsi que des couverts et me place derrière eux. Quelques minutes plus tard, on me sert du riz, je m'installe sur une table seul, je mange doucement et apprécie le repas en observant autour de moi quand Ophélie entre dans la salle et rejoint la file d'attente, elle remarque ma présence puis me dévisage, Tom, Ben, Anne et Sophia arrivent également mais mon regard reste sur Ophélie, son assiette de riz dans le plateau, elle déambule dans la cafétéria puis s'installe sur une table à quelques mètres de moi, un garçon rejoint sa table, ce genre de mec dont toutes les filles sont folles amoureuses de lui, beau gosse malgré l'apocalypse, Ophélie sait très bien que je suis ici mais non, elle rigole avec joie à ses paroles, à quoi elle joue !? Soudain cet individu place sa main droite sur celle d'Ophélie, qui a toujours ce sourire, c'est une blague, c'est une caméra cachée, il se passe quoi !!? Elle le laisse faire en plus !? Je regarde cette scène avec de la colère dans mon regard, sourcils froncés, serrant de plus en plus la fourchette dans ma main avant de me lever brusquement et de partir rapidement de cet endroit, je dois prendre l'air loin d'ici.

— Attends-moi Kévin, prononce une voix derrière moi.

Je me retourne en me doutant que ce serrait Ophélie :

— Sophia !? Je pars d'ici, tu veux venir ?

— Je... suis désolé pour toi, écoute, je ressens également ta colère en toi à cause des racines, je te suis mais où ?

— Dehors, je sais pas, loin d'ici...

— C'est du suicide, et si on tombe sur des ennemis ? dit-elle inquiète.

— Tu as raison mais j'ai besoin de réfléchir ailleurs, suis moi à l'armurerie.

Elle me sourit puis nous partons à l’armurerie, la porte n'est même pas fermée, je ne comprends pas, ce sont des armes ! J'entre pour récupérer une paire de jumelle avec lanière que je place autour de mon cou, je vérifie mon arme, elle est chargée, mon couteau est toujours présent, je place également deux chargeurs dans ma poche, je prends ensuite la même arme que celle que je possède et la donne à Sophia, ainsi qu'une lampe torche.

— Place cette arme comme moi à l'arrière de ton jean.

— Tu es fou ? Je ne sais pas m'en servir !

— Il faut faire vite.

Nous sortons à l'extérieur, personne pour nous empêcher, l'obscurité commence à être réparti, personne à l'horizon, ils sont à la cafétéria, je me rapproche des motos mais bien évidemment les clefs ne sont pas ici.

— Et maintenant ? Demande Sophia inquiète.

— Que vais-je faire.

— Hein ? Dit-elle intriguée.

— Non rien c'est une chanson, cours et suis moi.

Nous courons vers la ville centrale de ce lycée qui se trouve à une dizaines de minutes, tout est détruit comme lors de ma mission vers la pharmacie... Nous nous arrêtons derrière une voiture brûlée.

— Comment le Lycée est encore intacte et debout contrairement à la ville ? Me demande-t-elle.

— Ils veulent les enfants et les ados, ils savent sans doute que les écoles sont les lieux les plus importants... Sophia, écoute moi attentivement, avec les racines, tu peux entendre des bruits lointains, concentre toi et tu verras.

Elle ferme les yeux quelques secondes et écoute les alentours.

— Je n'entends que des oiseaux et le bruissement du vent dans les branches d'arbres.

— Moi aussi, c'est une compétence parmi plusieurs que nous donnent les racines.

— Ok... Je comprends mieux pourquoi tu ne veux pas qu'elles tombent...

— Oui et essaye de soulever cette carcasse de voiture.

— Mais impossible c'est trop lourd !

Sophia soulève finalement et très facilement le reste de voiture calcinée et me regarde sous le choc :

— Comment j'arrive à faire ça !?

— Ce sont les racines justement, ça nous apporte que du bien au final...

— Kévin, il fait déjà nuit, tu veux tout de même continuer ? Tu ne veux pas retourner au Lycée ?

— Oui, tu as sans doute raison mais pas question de revenir au Lycée, tu peux toujours faire demi-tour si tu veux ?

— Non, Je te suis, j'ai personne au Lycée mise à part toi...

— On... peut éventuellement rester dans l'une de ces maisons pour la nuit..

Nous nous baladons dans la ville, observant les maisons détruites, quelques habitations sont encore sur pieds grâce aux fondations solides, parfois le toit uniquement détruit.

— Nous y sommes mademoiselle, une ravissante maison avec une petit jardin sur le devant, toit ouvert, un étage, quelques travaux à prévoir notamment pour les murs qui sont à refaire.

— Quel est son prix ?

Nous nous regardons puis éclatons de rire avant de rentrer, l'intérieur est un vrai désastre, nous montons à l'étage à la recherche des chambres, je franchi une porte et atterri dans une salle de bain, la suivante me mène dans une chambre, le matelas est manquant ne laissant que le sommier, la deuxième division a très certainement fait toutes les maisons du coin, je rejoins Sophia :

— Il n'y a plus de matelas sur le lit, uniquement le sommier, m'informe-t-elle.

— Moi aussi dans la chambre là-bas, tu veux quelle chambre ?

— Justement... Je voulais te demander si je pouvais dormir avec toi, me demande-t-elle d'une petite voix.

Je la regarde et hésite, je réfléchi avant de lui répondre :

— Nous ne devrions pas mais qui me dit qu'Ophélie n'est pas en ce moment même dans les bras de ce conna...

— Calme toi, je comprends... On peut prendre une chambre chacun si tu veux....

— Bon... Au cas où un danger pourrait éventuellement survenir ou une attaque, je te réponds oui...

Nous nous dirigeons vers l'ancienne chambre parentale, nous prenons chacun notre côté sur le sommier puis, je retire les jumelles, nous retirons nos révolver, nos lampes ainsi que nos couteaux pour ensuite s'allonger dos à dos, je ferme les yeux pour m'endormir quand Sophia se retourne :

— Les autres vont être inquiets de ne pas nous voir.

Je me retourne, nos regards se regardent.

— Dans ta chambre oui de ne pas te voir, pour moi je ne sais pas, ils sont peut être déjà au courant de notre fugue, Ophélie s'imagine très certainement des choses si elle n'est pas occupée en ce moment...

— Je suis désolée, votre couple est difficile en ce moment et en grande partie à cause de moi...

— En quatre mois, elle a peut être fait des choses que je ne sais pas et ce gars apparaît d'un claquement de doigts, notre couple fonce peut être dans un mur, tu as déjà eu un copain ?

— Non personne, avant l'invasion, il n'y avait que mes études d'importants pour au final que ce soit inutile...

— Ou pas, imagine nous tous, la fin de l'invasion, la vie reprend tranquillement comme avant, si nous ne...

— Si nous ne ? Continue.

— Non ce n'est rien, j'imagine.

— Ok...

Il faut que je contrôle mes mots, j'ai bien failli lui dire le secret d'Anne encore une fois...

— Et tes études étaient dans quelle domaine ?

— Je voulais devenir infirmière...

— Eh mais voilà ! Tu peux te rendre utile en temps qu'assistante pour Anne !

— Elle a déjà Lourdes, je ne pense pas que je serai utile.

— On est jamais assez nombreux pour de l'aide, je lui parlerai si je reviens au Lycée... Il est temps de dormir, bonne nuit.

— Bonne nuit, dommage que nous ne ressentons pas le froid, ça aurait été une bonne excuse pour me blottir contre toi...

— Rien ne te l'empêche.

— Merci, me sourit-elle.

J'allonge mon bras droit pour qu'elle positionne sa tête sur celui-ci ainsi que sur mon torse, mon menton se place sur sa tête et nous nous endormons.



Le lendemain matin



Le pluie nous réveille lorsqu'elle tombe sur nos visages.

— Bonjour Sophia, Bien dormi ?

— Bonjour, oui et toi ?

— Bof, je n'ai quasiment pas dormi, juste réfléchi.., nous devons nous remettre en route.

— Sous ce torrent ? Tu n'as toujours pas changer d'avis ?

— Théoriquement avec les racines, nous ne risquons rien, certes, nous serons tremper mais tu peux encore faire demi-tour si tu veux.

— Non, je te suis, n'importe où tu iras.

Nous nous levons en nous souriant, nous nous équipons des pistolets, des couteaux ainsi que les lampes, je place ensuite les jumelles autour de mon cou.

La pluie est réellement présente, les nuages gris recouvrent le ciel, nous nous remettons en route, pendant une bonne heure, nous continuons notre marche, pluie toujours présente et puissante. Sur cette route, nous traversons uniquement de la forêt et des champs, le lycée est perdu au fin fond du monde, de la boue recouvre légèrement la route, nous apercevons ensuite un peu plus loin une sorte de déchetterie, je m'arrête brusquement.

— Stop ! Ecoute, des mécas.

En y regardant plus attentivement, des mécas patrouilles dans l'immense cour de cet endroit, nous avançons prudemment puis nous nous arrêtons derrière des arbres, j'observe les lieux avec la paire de jumelle :

— Quatre rampants ainsi que les quatre mécas.

— 24 enfants si ils sont six comme nous, et maintenant ? Dit-elle.

— On va s'approcher au maximum en longeant le mur tout autour de cet endroit, suis-moi.

Je prends la main de Sophia et nous avançons recroqueviller sur nous même le long du petit mur, c'est un champ, nos pieds s'enfoncent profondément dans la terre mouillée mais nous arrivons finalement à l'extrémité du mur, je prends les jumelles et j'aperçois les enfants que je scrute un par un.

— Mais ils fonctionnent toujours les mécas sous la pluie ? me demande Sophia.

— Je ne comprends pas non plus, Sophia, je suis désolé mais Enzo n'est pas là...

— On ne va pas le trouver en un claquement de doigts non plus...

— Nous devons repartir d'ici, par le chemin inverse, attention, ça glisse de plus en plus.

Nous nous retournons doucement quand soudain, Sophia commence à perdre l'équilibre, glisse et émet un cri avant de se retrouver assise dans la boue.

— Oups... Je suis désolée... On fait quoi maintenant !? Dit-elle inquiète.

Les mécas se rapprochent de notre emplacement, aucun échappatoire possible !

— Euh... Je sais pas moi !

Je regarde autour de nous et j'aperçois une énorme marre de boue dû à la pluie diluvienne :

— Là ! On va se camoufler avec la boue.

— Quoi !?

— C'est notre seul moyen, recouvre toi de boue et ne laisse que ton nez à l'extérieur pour respirer.

Sans perdre de temps, nous nous exécutons rapidement car l'ennemi se rapproche très vite, je ferme les yeux et me recouvre le corps, c'est immonde, ils sont si proche de nous ! Ils observent l'endroit, les rampants font de même, nous entendons les cris aigus qu'ils émettent, pendant plusieurs minutes ils tournent autour de notre position avant qu'ils ne repartent à leur occupation dans cette déchèterie.... Désormais en sécurité, je me redresse et me débarbouille le visage avec la pluie, Sophia fait ensuite la même chose.

— Il était moins une...

— Je suis désolée... C'est de ma faute, regarde nous, des petits cochons !

— C'est bon pour la peau, repartons sans faire le moindre bruit cette fois ci, allons-y à quatre patte, nous n'avons plus rien à perdre.

Une fois sur la route, nous reprenons le chemin inverse et nous marchons normalement.

— C'est bien ce que je disais, des petits cochons... On va où ? me demande Sophia.

— Que penses-tu du Lycée ?

— Enfin, tu es revenu sur Terre !

— Sans groupe, on ne peux rien faire dehors, c'est tellement dangereux finalement...

On se sourit puis nous avançons vers le Lycée, la pluie s'arrête petit à petit mais nous sommes toujours entièrement recouvert de boue sauf pour notre visage...

Après plus d'une heure de marche, le Lycée est proche, nous l'apercevons :

— Nous y voilà...

— Tu appréhendes ?

— Oui, il me faut des réponses pour tout mettre au clair...

Nous sommes à quelques pas de la porte d'entrée du Lycée quand les deux gardes pointes leurs armes sur nous :

— Wow, wow, on se calme, vous ne nous reconnaissez pas ?

— Vous êtes qui ? On ne bouge pas, Steph va chercher Tom, demande l'un des deux gardes.

— Nous sommes du Lycée, nous voulons rentrer !

Je m'approche quand le garde pointe son arme sur mon torse.

— J'ai dit, on ne bouge pas ! S'énerve le garde.

— Ok, ok, Tom vous le confirmera.

L'autre garde, "Steph" arrive avec Tom.

— Baisse ton arme, ils sont avec nous, Kévin, Sophia, qu'est-ce qui se passe ? Où étiez-vous ? On était inquiet pour vous deux !

— Bonjour Tom, merci et c'est beaucoup trop long à expliquer.

Nous entrons finalement dans le lycée, je lance un regard de travers sur le garde menaçant, Sophia et moi prenons la direction des toilettes public afin de retirer cette boue, dans le couloir, les personnes rient et se moquent de nous dans cet état mais nous n'y prêtons pas attention puis entrons dans les toilettes, je bloque la porte avec une chaise, je me retourne, Sophia retire son T-shirt, c'est une situation gênante que je dévisage rapidement :

— Oups.. Je suis désolé Sophia... Je vais sortir...

— Non, tu peux rester.

— Je ne préfère pas, à tout à l'heure.

C'est la première fois que je vois des toilettes mixtes dans un lycée, qui en a eu l'idée ?



Dans le couloir, les personnes défilent devant moi avec un sourire pendant plusieurs minutes, j'aperçois au loin l'apparence d'Ophélie qui se dirige dans ma direction, elle jette un coup d'oeil sur moi, puis un second puis s'arrête devant moi intriguée.

— Kévin !? Mais Tu étais où !? C'est quoi ça !?

— Trop long à expliquer, ça va pas trop seul la nuit, c'était bien ?

— Qu'est-ce que tu me raconte ?

— Oui ne fait pas genre, tu as très bien compris ! Et le mec dans la cafétéria ? J'étais là je te signal !

— Ah oui lui, c'est rien...

Une engueulade éclate dans le couloir.

— C'est rien !? Tu te fiches de moi !? "Oh ce que tu racontes c'est beau, un petit sourire, hihi", c'est quoi la suite ?

— Mais rien je te dit !

La porte derrière moi s'ouvre, c'est Sophia, de nouveau propre et sans boue, ses vêtements revêtus mais entièrement mouillés, le visage d'Ophélie se met de plus en plus en colère.

— Ah ouais je vois le genre ! Et toi tu peux dire de moi ! Toi ta petite escapade de nuit avec elle, c'était bien !? Sophia, tu es une vrai fouille-merde !

— Oh ! Tu la laisses en dehors de tout ça !

— Et tu la défends en plus !? Tu sais quoi ? Ne me parle plus, vous auriez du y rester avec votre copain rampant avec vos foutus harnais !

Ophélie part rapidement à l'extérieur du Lycée, mon regard se tourne vers Sophia et me dit :

— Suis-là, je pars dans ma salle pour me trouver des affaires propres.

— D'accord, à plus tard...

Je me dépêche de rejoindre l'extérieur, la pluie éclate de nouveau et me retire lentement la boue, Ophélie se trouve sur la route devant le Lycée, je m'approche d'elle.

— Tu vas où ?

— Je fugue, comme toi !

— Mais arrête.

— Toi arrête, c'est soit elle ou moi !

— On en a déjà parler ! Une semaine que je suis ici et tout éclate ! En quatre mois, je ne sais pas ce que tu as fait et ce mec hier soir, il s'est passé quoi !?

— Mais lui c'est rien !

— Il ne t'as jamais parler avant ?

— Non... Quelques fois... Et toi avec Sophia, vous avez fait quoi ?

— On a juste dormi.

Ophélie se met à pleurer.

— Mais qu'est-ce qu'il y a !? Qu'est-ce que j'ai dit ?

Son regard se lève vers le miens.

— Je.. suis désolée, s'effondre-t-elle au sol.

— Quoi !!? Ce n'est pas ce que je pense ? Ce n'est pas possible, pourquoi !? Jamais avant ça je n'aurai imaginer quelque chose avec Sophia !

— Je n'ai pas pu résister, il a insister, je...

— Oui c'est bon épargne-moi les détails, on en est là alors, on était si bien ensemble avant l'invasion !!

— Pardonne-moi !

— Je ne peux pas pour le moment, j'ai une rage profonde en moi, j'ai besoin d'être seul.

— Je ne voulais pas au fond de moi, c'est cette histoire entre toi et Sophia ! Et cette fugue, j'ai pensais que toi et elle...

— Mais tu l'as fait et il n'y a rien eu entre Sophia et moi, tu le sais déjà ! Je pensais avoir confiance en toi !

— Oh morveux ! Laisse la tranquille, elle est à moi maintenant, prononce une voix masculine vers l'entrée du Lycée.

— Maxime !? Répond Ophélie surprise.

Je me retourne et vois le même garçon qui était avec Ophélie la veille dans la cafétéria.

— Toi ! Espèce de fumier !

— J'ai la solution petit alien, adieu !

Il sort un révolver de sa poche avec un sourire immense, le braque sur moi et tire au niveau de mon ventre, mes mains se dirigent vers l'impact et sont ensuite recouvertes de mon sang, je manque d'air, je suffoque... Je me tourne vers Ophélie pour lui lancer un dernier regard avant de tomber au sol...

Laisser un commentaire ?