Mutations contrôlées

Chapitre 4 : À mon tour

1007 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 18/12/2018 13:32

4 - À mon tour


Dans la vie, on est jamais mieux servi que par soi-même. Mais quand on ne se suffit même plus, la chance peut être une alliée de poids. Et en cette soirée, la chance avait décidé de rester couchée. J'avais beau tourner autour de ce gratte-ciel depuis une quinzaine de minutes mais je ne trouvais aucune bouche d'égout par laquelle m'infiltrer. Les mercenaires, à l'intérieur avaient gobé mon mensonge mais si il ne voyait pas revenir leur camarade il fouillerait les alentours à coup sûr. Tan pis je n'avais pas d'autre choix... Je retournais à l'entrée du bâtiment et le jaugeais sur toute sa hauteur. 10 étages, des trous béants dans chaque murs à compter du 3ème, et une unique porte d'entrée, solide et bien fixée. Plus pour longtemps.


  • Barns! hurla une voix dans les étages. Qu'est ce que tu glandes?


Je dégoupillais ma grenade et la lançait contre cette dernière. Sans attendre d'avantage, je me ruais hors de portée de la déflagration et sortais mon revolver. Accroupis derrière un rocher, de l'autre coté de la route, je patientais jusqu'à entendre l'explosion qui ne tarda pas. La déflagration envoya la porte voler à travers la tour et s'écraser contre un imprudent resté derrière. Les pillards, complètements désorganisés, dévalaient les étages en courant pour se mettre en position de défense.


  • Gardez vos distances! On ne sait pas combien ils sont. Faudrait pas qu'ils nous roulent dessus!
  • Oui chef!


Ils avaient donc un chef, une tête qui devait penser pour tous les autres réunis. Rapidement j'estimais leurs positions grâce à mes sens sur développés. En un éclair, j'avais établis la position de 6 d'entre eux, regroupés au rez de chaussé tous tournés vers l'entrée. Mais j'étais pourtant sûr d'en avoir compté 7 une heure plus tôt.


  • Toi, tu restes là haut et tu gardes un œil sur notre radio! Il faut absolument maintenir la diffusion!
  • Pas de soucis chef!


Il était donc resté à l'étage. Et ils avaient relancé la radio? Cela ne présageais rien de bon... Sortant de derrière mon rocher je fis face à mes adversaires.


  • Lui? Mais je lui ai explosé le genoux y a 2 jours! Comment il tient debout?


L'homme qui avait parlé se trouvait à droite de celui que j'estimais être le chef. Sans rien dire, je levais mon arme et tirait. La balle fusa et se planta droit dans le crâne de celui qui avait ouvert la bouche. Le sang gicla sur les murs et sur ses compagnons d'infortune. Ces derniers restèrent ébahis un moments avant de comprendre ce qu'il venait de se passer. Je profitais de l'occasion pour courir dans le bâtiments et m'abriter derrière un pan de mur encore debout. Dans le feu de l'action, j'entendis le chef ordonner à ses sous-fifres de tirer. Mon maigre rempart était touché sur toute sa surface et des éclats de bétons s'éparpillaient dans tous les sens. Qu'ils tirent! Le béton résisterait bien assez et leurs munitions seraient vite épuisées.

Je sortais ma batte et me concentrais.


La fusillade dura un peu plus de 5 minutes durant lesquelles je m'étais accroupis pour ne pas prendre de balle perdue. Puis, peu à peu, les armes se turent, les unes après les autres jusqu'à laisser place au silence. À mon tour! J'avais enfin la possibilité de riposter.


  • Les gars c'est vraiment pas de bol. Avec votre puissance de feu vous AURIEZ du me mettre au tapis. Mais l'heure est passée... À mon tour!


Ma batte dans une main et mon revolver dans l'autre, je sortais de ma cachette et tirait. Paniqués, les sous-fifres jetèrent leurs armes avant de courir, soit vers les étages, soit vers la sortie. Je tirais deux balles qui vinrent se loger dans la jambe d'un qui étais presque dehors. Un second voulu se jeter sur moi mais je n'eu aucun mal à l'esquiver. Au final, il se jeta sur le sol et je n'eu qu'à laisser tomber ma batte sur sa tête qui rebondit par terre. Alors que deux autres avaient disparu dans les étages, le chef n'avait pas bougé. Je compris vite pourquoi c'était lui le chef. Grand, baraqué, son armure devait le protéger parfaitement, sauf les articulations laissées libres. Je rangeais mon flingue et levais fermement ma batte.


  • Tu sais pas à qui tu as à faire gamin, lança le colosse dans un rictus.
  • Je crois que je m'en fous pas mal, rétorquais-je.


J'attendais son assaut avec impatience pour mieux pouvoir le parer. Mais lorsqu'il prit à mains nues, une armature métallique encore attaché à un bloc de béton, je compris que la parade n'était pas une option. Sans élan, je roulais sur le coté et atterrissait dans les gravas de bétons et de bois présents dans toute la pièce. La masse de fortune s'écrasa lourdement sur le sol qui trembla sous le choc. La force de cet homme était incomparable! Les terres désolées sont une vraie fabrique de mutants... Mon genoux avait tenu jusque là, mais mon esquive ne l'avait pas épargné. Je me relevais aussi vite que je le pu en m'aidant de ma batte. L'autre avait déjà relevé son arme au dessus de sa tête et s’apprêtait à me la caler sur le crâne. Sans réfléchir, je fis tourner ma batte une fois et la laissait s'écraser... sur l'entrejambe de mon adversaire. Pas d'armure à cet endroit. Pas d'honneur dans mon action. Mais la fin justifie les moyens pas vrai?


  • Enfoiré... Argh! Pouha!


Mon coup était précis et vif. Le géant cracha et tomba à genou, les mains serrées sur son service trois pièces. Pour plus de sûreté, je lui assénais un coup dans la tempe. Ainsi j'étais sûr ne plus l'avoir dans les pattes.


Laisser un commentaire ?