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Chapitre 2 : Chapitre 1: Tuer Colter Pt.1

2832 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 28/01/2018 02:57

   Les acclamations étaient plus rageuses aux premiers instants, lorsque l'homme dans sa boîte de conserve a reçu le coup qui l'a fait s'asssoire, sonné et docile, sur la voiturette. Sans un visage pour suggérer son humanité, et en se repassant les insanités que renvoyait les micro-parleurs de son armure automatisé, alors le choix en fut simplement plus facile. Il a sûrement senti passer les deux pieds de métal froid dans son gosier; juste sous le casque, là où l'armure était plus vulnérable. Et comme si ça, ainsi que la douche électrifiée qu'il a reçu plutôt, n'avaient pas suffit, un petit bouton sur le côté du manche qui empêchait de respirer cet homme, lui envoya une nouvelle décharge. Il a arrêté de sentir ce qui lui arrivait, une fois que sa meurtrière lâcha prise. Vic, elle, respirait rapidement.

     - Les gens applaudissent de moins en moins, fit-elle pour elle-même, en regardant vers les cages qui entouraient l'arène.

     Cette arène était remplie de voiturettes à tamponner. Les couleurs étaient nombreuses, jaillissant des guirlandes qu'on avait suspendus ici et là, pour donner un air festif à toute cette violence. Il n'y eu pas de satisfactions, ni remord, pour l'infâmie qui venait de se produire. Juste un nouveau vide et une tension dans la tête de la combattante, qui se tenait parmi les fous. Pour elle, tout ce monde pouvait être hostile. Ses yeux se laissèrent aller sur toutes les âmes qui ne clamaient plus la victime, et son audace. Ils restaient sous silence face à sa victoire.

     - C'était quoi ça, Gage?! avait encore laissé entendre cette voix invisible qui l'a suivi tout au long de son Parcours.

     Peut-être une victoire trop rapidement assumé. Elle était pourtant passée à travers une pièce remplie de canons automatiques qui captaient ses mouvements. Puis le stationnement… Elle a été brûlé, frappé et pire. On lui a demandé de vaincre quelqu'un dans un combat à mort et ce combat était arranger pour qu'elle réussisse. Pourtant, on ne semblait pas tous unanimes concernant son sort. Ils leur en fallaient plus.

     - Vous avez vu. On a tous vu ça. On a une nouveau Grand Patron.

     - Cette meuf?! T'es certain que tu confonds pas ta queue avec ta tête?

     Ça venait du deuxième étage, sur les estrades du côté jardin. On y trouvait trois loges improvisées, coupés de la scène plus bas par un simple grillage. Un mec se tenait debout dans celle la plus éloignée. Sa stature était droite, avec le torse remonté fièrement vers l'avant. Blond, et peut-être était-il peinturé au visage. À ses côté, il y avait deux personnes accroupis à ses genous, rappelant une posture très bestiale. Ils protaient des masques de bêtes, d’ailleurs. La voix du chef se voulait un peu suave, comme s'il tenait à murmurer malgré qu’il parlait pour se faire entendre.

     - T'es mieux de savoir ce que tu fais, Gage, fit une voix féminine la loge la plus près.

     Sa voix à elle se voulait tout aussi suave que celle du Roi de la Jungle, traduissant volontairement un manque de sanité mentale, voire une psychose assumée.

     - Hey! On en a déjà parlé. Elle a survécu. Elle a été assez futée pour suivre mes conseils. Assez dure pour buté Colter. C'est ce qu'on a besoin, maintenant. Quelqu'un qui pense. Montrez-lui du respect, merde!

     - Elle aura du respect si elle le mérite, fit une autre voix féminine, plus austère que la précédente.

     Vic se sentait jugé devant une cours d'injustices. C'était insensé de devoir faire la preuve qu'elle pouvait être aussi violente que tous ces cinglés, alors qu'elle n'a jamais demandé de s'intégrer à eux. On l'avait amené jusque là par la ruse, forcé à se battre contre son gré, sans se demander si elle avait le potentiel de survivre au Parcours d'abord. Puis elle se demanda qu'est-ce qu'ils faisaient tous là. C'était une sacré foule, pour assister au combat. Comment savaient-ils qu'ils devaient se rassembler pour ça? À moins que su été le jour-du-combat et qu'ils se sont déplacé AU CAS où quelqu'un se pointerait pour défier leur chef. Ça n'étonnait pas Vic une seconde, bizarement. Elle a été enlevée par des idiots compulsifs pour gagner son droit de vivre, en plus d’un droit de régneré Et eux, ils se refusaient à reconnaitre sa réussite. Ça l’a mit très en colère.

     - Écontez-moi bien, les ordures! s'enflama elle en se positionnant vis-à-vis les trois loges rudimentaires de cette arène sordide. J'ai rien demandé, bordel! Vous enlevez des gens pour participer à ce défis de cinglés, avec pour récompence... HEY!

     Inutile. Après la troisème phrase, elle ne parlait plus qu'à des dos qui s'effacèrent derrière des murs. La championne de Nuka World s'est retrouvé noyée dans un marré de hurlements. Elle pouvait entendre les postillons être crachés de ses bouches infectes, empestant le vieux soda. Elle venait tout juste de gagner une journée de plus, ainsi que les clés d'un parc d'attraction. Un parc d'attraction recyclé en... quelque chose qu'elle ne savait pas encore jusque là. Et tout le monde s'en foutait. Même l'assemblée lançait un "rentre chez toi, gamine", à travers les souffles qui alimentaient tant de furie. Dans ses cris, ces coups-de-poings sur les grillages qui les séparaient du spectacle tout aussi sordide que les lieux, on pouvait sentir la rage du sang. Ils prenaient plaisir à regarder mourir. Vic caressa son flanc gauche qui brûlait de plus en plus, alors que l'adrénaline se faisait plus rare dans son système. Si ce n'était pas une mort violente qui l'entendait en-dehors de ces murs, une infection qui allait s’en charger lentement. Très lentement.

     - C'est bon, c'est bon, lança ce Gage pour freiner les ardeurs, comme si les spectateurs allaient se jeter sur cette pauvre fille pour la manger toute entière. Là, foutez le camp d'ici. Je vais montrer au Patron dans quoi elle s'est plantée.

     

     Le plan est simple. Tu trouves un gignole avec ce qu'il faut pour tenir ses trips dans son ventre tout au long du Parcours. Ça peut être une "Une". En regardant Mag et Nisha dans les yeux, tu sais que les femmes sont capables du pire. Quand tu l'as sous la main, tu la convaincs qu'elle est le patron, et que tout ce qui foulera son pied sera à elle. Des capsules étoilées doivent briller dans ses yeux alors qu'elle finit par se sentir en sécurité. Elle voudra alors rester, mais faire attention qu'elle n'enfle pas du bocal. Faut l'envoyer parler aux autres. Aux Familles. Et c'est pour ça que Nisha sera parfaite pour la ramener sur Terre.

     C'est ce que se dit Porter Gage.

     Nisha, à la tête des Disciples, est sûrement la plus folle dans trois chefs de Familles. Et rien ne le démontre mieux que son repairre. Elle s’est installée avec ses fidèles sanguinaires sous une montagne qui frôle effectivement la vallée dérangeante, quand on y regarde de près. Pas une seule lumière naturelle ne passe à l'intérieur. De nuit comme de jour. L'éclairage éternellement orangé écrase les contrastes du rouge-sang répendu un peu partout, tout en accentuant les teintes de rouilles presque à l'éblouissement. Mais rien ne peut atténuer ce qu'il se passe en ces lieux, car l'odeur de la mort y est terrible. Elle flotte comme les centaines de fantômes qui hantent l'endroit. Il n'est pas rare d'y entendre des cris. Que ce soit les victimes dans leur agonie, ou les torsionnaires qui font un mauvais trip. On ne connait pas sa belle mort, chez les Disciples et nos derniers souvenirs sont la violence.

     Là où la bande traine, c'est l'ancien le dépôt de maintenance de la propriété. Au centre de ce rocher creux, une structure de béton a été érigée pour servir de fondation au Fizztop Grill, le restaurant familial du parc. Perché en plein milieu de la montagne. C'est là que Gage a emmené Vic.

     Vic, le diminutif de Victime, c'était le nom qu'on lui avait donné depuis le début de cette erreur. Elle venait de tuer Colter. Le patron de ce cirque. La pluie nocturne glaciale de mi-novembre coulait encore sur son visage. Elle était détrempée après le 1,7 kilomètre qu'il a fallu pour traverser Nuka Town. Jusqu'à ce lit. Sous la supervision du seul oeil de son... "bienfaiteur". Porter Gage, comme il s'est présenté. Il portait un flingue à la hanche et sa main opposée n'était jamais posée bien loin. Tout le monde était armé, dans cet abatoir, pas un seul permis nulle part. Elle ne se sentait pas plus en sécurité là, au-dessus de la petite multi-centaine de fusils et leurs gauchettes faciles, qu'à la sortie de ce foutu tramway aérien.

     Ça, c'était le lit de Colter, et juste derrière elle, les affaires de Colter. Lui, il s'était installé dans la terrace du grill, posé sur des piliers d'acier rouillé, à même le mont artificielle. S’ouvrant sur le sub, d’est en ouest, on s’y trouvait beigné dans la lumière, la plupart du temps. Sauf qu'à la sortie de la Grande Patronne de ce stade à auto-temponeuse, il faisait nuit. Vic jetait son regard par le verre brisé qui faisait le tour du bâtiment, ce chaque fois qu'un éclaire s’y éclaboussait. Puis elle le fixait presque immédiatement sur cet homme, borgne, armée et avec cet air impatient, qui n'était pas l'ami de Colter. Probablement pas le sien non plus. Elle aurait aimé que ce qui venait de commencé puisse mettre fin à l'instant. Une fin heureuse, peut-être.

     - Tu veux crever, ou quoi?

     Il a remarqué qu'elle ne savait pas du tout comment gérer cette situation. C'est généralement là que le commun des mortels fait des gestes inconcidérés.

     - Et toi? riposta alors leur "Vic" qui a pourtant passé leur teste de merde. C'est pour ça que tu assumes pas le rôle de patron, pas vrai? C'est "pas ton genre". T'as la trouille, toi aussi.

     Porter Gage lui avait tout déballé. Le plan, suggéré ses motivations. Il lui a même dit donné un conseil, celui qu'il a suivi pour survivre à ce bordel. Savoir écouter, c'était apparement toute la clé.

     - Parce que tu crois que ta grande gueule va te faire sortir d'ici? grogna Gage, qui ne voulait toutefois rien entendre.

     - Non c'est avec ton visage de borgne et le décalage vers la gauche du champ de vision que ça doit te donner.

     - Tu te crois maline, hein? Ce sera exactement l'excuse pour pas t'donner un coup-de-main, quand Nicha va faire de toi sa marionnette, suspendue à tes propres entrailles.

     C'était une solide répartie, elle lui a donné ça. Au même moment, sa brûlure au flanc, comme une alarme agressante à ses oreilles qui suivait les battements de son coeur, s'était mise à piquer douloureusement. Ce se trouvait être une lacération profond d'au-moins sept centimètres, qui fendait sa peau en deux comme un pain hot-dog. Le stimpack que Gage lui avait donné pris son temps à tout refermer. Sans parler de la brûlure qu'elle s'est fait au visage. Ces salauds ont enfermés leurs victimes dans la chambre de contrôle des générateurs, qui était remplie de gaz inflamable et de cafards géants. Eux, n’avait apparément aucun mal à respirer les fumées invisibles. Il n'a suffit que d'une seule de ces bestioles pour percuter le pistolet qu'elle portait à sa hanche, puis l’envoyer au sol. L'arme sensible a éjecté une de ses balles en tombant et la flamèche qui en sortie enflamma tout le gaz contenu dans l'air. Vic s'est pourtant couvert le visage comme elle l'a pu.

     - Je ne verrai personne ce soir, vu? J'ai assez donné pour votre royaume de monstres illétrés. Je suis le boss? J'ai pas de compte à vous rendre, alors.

     Porter allait dire quelque...

     - Merci, bonsoir. Je vais essayer de dormir un peu et récupéré parce que demain, je vais chez les dingues pour parler business. Et par business, je veux dire leur dire qu'ils peuvent en faire ce qu'ils veulent, de ce trou à rat. Et de ta gueule. J'en ai rien à...

     Elle s'était mise en tête de s'assoir sur le lit et commencer à enlever ses bottes. Mais ce Gage a coupé sa phrase, lui aussi, s'est mis à avancer vers elle de manière très sérieuse. Le temps qu'elle aggripe son .10mm pour viser, son adversaire avait déjà en main une bouteille vide. Le lancé fut si bien synchronisé que Vic perdi son momentum, surprise d'admiration devant cette prouesse. Elle l'a pris un plein figure et son assaillant en profita pour lancer son dernier élan. Il la plaqua au lit et martelat son nez énergiquement. Le rideau tomba alors que le spectacle avait toujours lieu. On y faisait jouer une lumière clignottante suivant les percutions. Le chef d'orchestre clamait un discours que Vic n'arrivait pas à enregistrer, qui se trouvait sous un assaut violent de coups-de-poing.

 

     Par terre, Gage regarde cette femme. Une vraie énigme. Il lui a fait une jolie arche de sang juste au-dessus des fausses nasales. Et elle ne s'est pas défendu plus que ça. Elle ne pleure pas non plus. Oh oui, il l'a bien entendu gindre, tout-à-l'heure. Quelques soubressauts muet et un couinement de détresse. Rien qu’il n’ait jamais vu. Sauf que c'est le genre d’attitude des couilles-molles à qui on met des colliers explosifs, ici. Pas à ceux qui survivent au Parcours et qui finissent pas tuer le chef du royaume. Ceux-là, ils festoient en arrivant. Ils boivent, ils prennent qui ils veulent, inspirent de bonnes doses de Jet. C’est la vie qui leur sourit, après tout. Plus besoin d’errer dans le wasteland avec les mutants, les scorpions géants. Même les synths de cette… Institue… ne passent pas la grande porte. Et elle, elle sent le besoin de chiâler sur son sort. Gage va devoir sortir son arsenal de patience.

     Devant cette gonzesse, avec le poing légèrement abimé, il vient de sérieusement compromettre son plan pour réunir les Familles de Nuka World. S'il faut qu'elle se pointe devant Nisha avec ce nez et cet air de chien en cage, autant se tirer une balle de 7.75mm toute propre dans le crâne. Pas question de laisser une seule neuronne capter ce qui l'attend si elle foire. Parce que s'ils l'a butent, il sera le prochain. Heureusement qu'il a une idée.

     "Aller, lèves-toi", fait-il en lui tendant la main.

     Elle ne la prend pas, évidemment. Elle se lève comme une grande. Une femme, une vraie, ne va pas accepter de l'aide du mec qui l'a passé à tabas. Faudrait qu'il lui manque une sérieuse emprise sur la réalité pour faire une chose pareille.

     "Vas-y", ajoute-t-il en pointant la joux sous son oeil manquant. Elle ne met pas beaucoup de temps à comprendre où s'en va cette invitation. Elle devait déjà être prête. Tant mieux, c'était déjà assez difficile pour lui de le proposer.


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