Hors du Temps

Chapitre 5 : Cuisine expérimentale

4212 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 17/12/2015 07:18

Les ténèbres ne sont rien face aux abysses qu'elles camouflent. C'est seulement lorsque l'on tombe qu'on comprend que les ombres ne sont là que pour nous aider, pour nous éloigner de la crevasse afin que l'on ne chute pas. Le gouffre est sans fond et ses parois sont constituées de peur, de haine, de souvenirs oubliés, douloureux, de désespoir et même de rêves brisés.

Elle n'y arrivera jamais. C'était une évidence.

Si des créatures aussi dangereuses foulaient le sol de cette terre morte, il n'y avait plus aucun espoir de retrouver son fils vivant. Les pillards, Astrid pouvait faire avec même si elle préférerait faire sans. Les insectes géants, pourquoi pas. Les chiens faméliques, triste mais acceptable. Des lézards géants cornus au cuir aussi dur qu'un rhinocéros et aux griffes plus dangereuses que celle d'un tigre ? C'était de la folie à l'état brute.

Pourtant, des êtres humains arrivaient manifestement à survivre. Peut-être qu'il y avait des villages fortifiés où l'on pouvait vivre sans craindre d'être éviscérer par un cauchemar ambulant ?

Mais, avant-tout, où serait l'intérêt de survivre dans un monde qui lui avait pris son fils et son mari ? Pourquoi survivre à ses proches tandis que quelque part se terrent une bande de sales petits enfoirés qui osent détruire des familles ?

Survivre, d'accord. Mais pas tant qu'elle n'aura pas pu serrer Shaun dans ses bras et coller une balle entre les yeux de l'homme à la cicatrice. Ce visage était l'unique chose qui lui donnait la force de survivre. C'était terrible d'avouer cela. La logique humaine voudrait que ce soit le visage de son fils qui lui donne l'envie de continuer ou celui de Nate. Mais non, c'était la haine et la colère, deux choses qu'elle avait toujours haït, qui lui permettaient de respirer.

Il faut parfois savoir outrepasser ses limites et se vautrer dans ce qui nous dégoûte pour survivre, pour gagner. Un roseau plie mais ne se rompt pas.

___

Astrid se réveilla en sursaut. Prise de panique, il lui fallut quelques secondes pour comprendre qu'elle se trouvait sur un sac de couchage rembourré, dans un lieu couvert. Une toux soudaine lui appris que le lieu en question n'avait pas dût être récuré depuis des années. Elle tremblait encore des cauchemars qui n'avaient cessé de torturer son esprit depuis qu'elle était tombée inconsciente.

- Doucement, doucement ! Lui conseilla la voix de Garvey alors que la jeune femme essayait de se relever.

- Plus de danger ? Marmonna l'intéressée d'une voix endormie.

- Plus aucun. Je venais vérifier que tu allais bien avant d'aller me coucher à mon tour.

Maintenant que l'endormie avait les yeux ouverts, elle pouvait voir que la nuit avait drapée la région dans son manteau depuis un bon bout de temps. Un peu plus loin dans la pièce, sur une table de nuit branlante, une lanterne éclairait faiblement la chambre. Des débris de lit étaient repoussés contre le mur tandis que des morceaux de tissus sales camouflaient des trous dans le mur et empêchaient le vent d'entrer.

Preston aida Astrid à s'asseoir contre le mur avant de lui tendre une gourde d'eau. Il ne fallut pas lui ordonner de boire, car elle se révéla être assoiffée. Après tout, elle n'avait pas bu de la journée et le seul liquide qu'elle avait avalé était le jus des fruits. Une fois le récipient terminée, elle grimaça en rendant l'objet à l'homme au chapeau. L'eau ne sentait pas très bon et laissait un léger goût de fer dans la bouche, mais il ne fallait pas s'en étonner. Dans un monde détruit où l'on peut se faire tuer à n'importe quel coin de rue, qui aurait le temps et les capacités de s'occuper d'une usine de traitement d'eau ?

- Tu nous as fait une sacrée frayeur, déclara Preston en découpant un fruit en quartier pour les donner à Astrid. Abattre un écorcheur à coup de crosse de minigun, ça, je l'avais jamais vu. Enfin, pas que j'ai vu beaucoup d'écorcheur dans ma vie ceci dit. Mais ça... c'était...

- C'était totalement inconsidéré, acheva la jeune femme après avoir avalé un quartier de fruit.

- C'est ça ! ria volontiers le milicien avant de reprendre : Plus sérieusement, on te doit tous la vie. Grâce à toi et à... disons, ta hargne, nous avons put atteindre notre objectif : Sanctuary.

- On est rentré à Sanctuary ? S'interrogea Astrid en fronçant les sourcils. Mais comment ?

- Comment ça, rentré ? Ah. Tu habites ici, n'est-ce pas ? Pour faire simple, Sturges, tu sais notre mécano, il t'a ôté l'armure et s'est glissé dedans. On a ensuite marché tranquillement jusqu'ici, lui se servant de l'armure assistée pour te transporter.

La jeune femme se souvint de sa maison à la pelouse parfaitement bien entretenue, sa vie réglée comme du papier à musique, les enfants jouant au ballon dans le quartier. Même les nuages semblaient plus sain à cette époque. Mais aujourd'hui, elle ne reconnaissait plus le quartier dans lequel elle avait vécu plus de quatre ans. Il n'y avait plus que des ruines, de la poussière, de la rouille et ses espoirs brisés. Pouvait-elle vraiment prétendre habiter ici, au milieu d'antiquités inutiles ?

- Je..., commença-t-elle avant de soupirer. J'ai habité ici il y a très longtemps.

- Très longtemps ? sourit amicalement Preston. Tu n'as pas l'air vieille, pourtant.

Astrid ricana nerveusement avant de terminer son fruit et de s'essuyer la bouche avec sa combinaison d'abri. Garvey la fixa d'un air décontenancé, attendant la suite de l'histoire.

- Techniquement, commença-t-elle avant de se racler la gorge pour se donner du courage, j'ai plus de 230 ans. 236 ans, je crois, pour être précise.

- Comme une vieille goule d'avant-guerre ! soupira le milicien d'un air ahuri. Comment cela se peut-il ? Tu n'as pas l'air irradié...

- Le jour où le monde a été..., déclara-t-elle avant de terminer sa phrase d'un geste de la main, ma famille et moi sommes allés nous réfugier dans l'Abri 111 qui se trouve sur la colline. Enfin, sous la colline plutôt. Je crois qu'on a... qu'on a été comme cryogénisé. Je me suis réveillée hier matin, en fait.

Un silence s'installa entre les deux protagonistes. La lumière illuminait faiblement la pièce mais Astrid pouvait tout de même voir sur le visage de Garvey une suite d'émotions rapide. Surprise, compréhension, réflexion, empathie et le terrible, mais néanmoins attendu, questionnement.

- Mais... et ta famille ?

La question était posée. Il le fallait bien. Le cœur de la mère se serra douloureusement alors que les larmes lui venaient naturellement aux yeux. D'un geste rapide, elle s'essuya les yeux tandis qu'elle sentait l'homme à ses côtés se tendre en attendant une réponse macabre. Il n'allait pas être déçu. Astrid se racla une nouvelle fois la gorge afin de ne pas laisser ses émotions prendre le dessus avant de lui répondre :

- La première fois que je me suis réveillée, un homme et une femme on ouvert la cellule de mon mari et de mon fils. Le type balafré a... il a tué Nate. La femme a enlevé mon fils... Il n'a même pas un an. Ensuite, ma chambre de cryogénie s'est de nouveau activée jusqu'à ce matin où, pour une raison que j'ignore, elle s'est ouverte et m'a libéré de mon sommeil.

- Oh merde.

- Je dois les retrouver, déclara Astrid d'une voix résignée. Je dois retrouver mon fils et faire payer ces espèces d'immondes enfoirés de merde !

Ses poings se serrèrent si fort que ses ongles lui firent mal aux paumes. Sans chercher à amoindrir ses ressentis, Preston posa une main sur l'épaule de la veuve pour lui montrer sa compassion. Dans ses yeux, elle vit une sincère douleur. Finallement, peut-être que tout le monde n'était pas complètement dégénéré sur cette foutue planète.

- Je n'ai vu personne avec un bébé dans les environs, je suis sincèrement désolé. Par contre, je peux te dire où tu dois aller : Diamond City. C'est la ville la plus grande du Commonwealth. S'ils voyagent dans la région, ils ont forcément été vu là-bas.

L'espoir était un sentiment étrange. On ne peut pas s'empêcher de le craindre parce que souvent il n'apporte que des ennuis et un désespoir encore plus grand lorsque la façade s'éclate au sol. Mais le bien-être que l'on ressent en espérant ne nous permet pas vraiment de garder de solides barrières mentales, on ne peut pas s'empêcher de se dire "et pourquoi pas ?". Astrid, intuitivement, savait très bien qu'elle ne trouverait personne dans cette cité parce que le monde était détraqué, mais Preston avait réussi à souffler assez fort sur les braises éteintes de ses espoirs déçus pour que le feu reparte.

- Où se trouve Diamond City ? S'enquit la jeune femme avec un air résigné.

- On verra ça demain matin, lui répondit Garvey avec un sourire en coin. Tu as besoin de repos. Après tout, ça fatigue de faire de la bouillie du monstre le plus craint du Commonwealth !

Il se releva, non sans avoir laissé un fruit et un canif à côté du lit de fortune de la deux-centenaire, et sorti de la pièce. Le milicien avait raison : Astrid était lessivée et le sommeil ne tarda pas à la faire plonger dans une nouvelle suite de cauchemars angoissant.

___

- Bonjour, madame ! lança la voix joyeuse de Codsworth. J'espère que vous avez bien dormis ! Je vous ai apporté de l'eau et un déjeuner frugal.

Astrid n'avait jamais compris comment faisait ce robot pour savoir précisément à quel moment elle se réveillait. Déjà à l'époque de son ancienne vie, le majordome entrait dans sa chambre avec un petit déjeuner fourni à peine trois secondes après qu'elle se soit éveillée et ça, ça la rendait dingue. Plusieurs fois la chroniqueuse avait essayé de se réveiller plus tôt ou plus tard afin de surprendre le Mister Handy, mais à chaque fois il intervenait pile au bon moment. Un jour, la jeune femme se réveilla en retard pour sa chronique radiophonique et le robot lui avait confié qu'il s'en était aperçu mais n'avait pas voulu la réveiller pour ne pas la déranger. Une guerre froide, seulement connu d'Astrid, s'était alors déclarée et les batailles durèrent des mois à coup de piques discrètes et de tentative d'envoi à la casse. Nate y avait mis fin en la convainquant que sans le Mister Handy, elle n'aurait pas ses délicieux pancakes le matin. Cet argument avait fait force de loi et la jeune femme s'était résignée à accepter la création de RobCo dans sa maison.

- Salut, Codsworth, marmonna-t-elle d'une voix peu réveillée en s'adossant au mur. Tu m'as préparé des pancakes ?

On pouvait lire dans les yeux de la demoiselle un espoir grandissant.

- Euh... Non, madame. Mais je suis certain que ça vous plaira !

Le robot déposa un plateau en plastique sur lequel se trouvait une tasse de la même matière remplit d'eau ainsi que trois larges morceaux de viande dont l'odeur de bacon fit gronder l'estomac de la chroniqueuse. Elle se saisit du canif qu'avait laissé Preston et découpa un morceau de son déjeuner avant de l'engloutir. Un long gémissement satisfait retentit dans la pièce tandis qu'elle sentait des larmes se former au coin de ses yeux, trop heureuse de manger quelque chose de normal.

- Je suis content que cela vous plaise, madame ! lança Codsworth d'un ton encore plus joyeux. Je me posais des questions quant au goût de votre petit déjeuner.

Elle termina de mâcher la moitié de son repas avant de prendre un peu d'eau. Quelque chose clochait mais, n'étant pas matinale, son cerveau n'arrivait pas à mettre la main dessus. C'est en avalant le dernier morceau du deuxième lambeau de viande qu'elle fronça les sourcils, soudainement perplexe. Même si le goût s'approchait de très près du bacon, il y avait aussi un arrière-goût de poulet et une légère acidité restait sur la langue.

- Codsworth... Je suis en train de manger quoi, là ?

- Eh bien, commença le majordome d'un ton enjoué, vous mangez des morceaux de cafards géants ! Apparemment, vos amis de Concord les appellent les "Radcafards". Je craignais pour les règles sanitaires mais, je les ai vu en manger sans aucun soucis alors je me suis permis de prendre... une initiative.

Oh non. Non. Non !

Son estomac trembla. Astrid devint livide. Dans son esprit, une bataille s'engagea. D'un côté, elle avait trouvé ce repas improvisé bon et son ventre n'avait pas protesté. Elle avouait même volontiers qu'au moins, le radcafard ne se noyait pas dans sa propre graisse en cuisant. Mais d'un autre côté, c'était un putain d'insecte géant qui avait trimballé ses pattes dans des endroits certainement plus sales que n'importe quelle décharge d'avant-guerre.  

- Madame ?! s'inquiéta Codsworth. Quelque chose ne va pas ? Vous voulez que je...

Astrid fit taire son robot ménager d'un geste de la main, n'osant pas ouvrir la bouche par peur de vomir sur ses jambes. Si elle régurgitait, elle devrait retrouver des fruits ou des légumes pour remplacer la viande qui se dissolvait lentement dans son estomac. Il fallait qu'elle se fasse à ce genre de nourriture, peut-être même qu'elle devrait un jour prochain manger quelque chose d'encore plus répugnant pour survivre. Et puis, dans l'ancien-monde, beaucoup de gens à travers le monde se nourrissaient d'insectes et jamais ils n'avaient eut de problème. Elle même, à moitié-française, adorait les cuisses de grenouilles et d'autres plats contestés (encore qu'elle n'avait jamais supporté le gras des escargots). Elle prit de grandes inspirations et, au bout de deux minutes, la nausée était partie.

- Désolé, s'excusa-t-elle. Il me fallait du temps pour... pour accepter tout ça. Tu as fait de ton mieux, Codsworth, et... et c'était bon.

Le robot voleta d'un air incertain. Pour confirmer ses paroles et réconforter son majordome, elle mangea le restant de son plat. Il lui fallut tout de même trois bouchées de plus et, il faut l'avouer, elle ne le fit pas par envie. Mais au moins, elle ne régurgita pas. C'était une victoire.

___

S'il y avait bien une chose qu'Astrid appris sur Preston Garvey ce jour là, c'est que c'était un type bien. Il avait voué sa vie à aider les gens dans le besoin, notamment en repoussant des attaques de bandits et de créatures sauvages. Grâce à lui, des dizaines, si ce n'est des centaines, de personnes pourraient vivre vieux. En tout cas, plus ou moins vieux.

Ils passèrent une bonne partie de la journée à discuter du monde. Pas par plaisir ou simplement comme tout le monde le faisait avant-guerre pour meubler une conversation, mais pour qu'Astrid puisse apprendre les bases de ce nouveau Commonwealth.

La majorité de l'eau était irradiée mais, pour quiconque pouvait s'offrir du Rad-X et du RadAway, ce n'était pas un gros problème. Pour les autres, ils ne vivaient pas assez vieux pour voir des membres supplémentaires pousser sur leurs corps. Certains avaient la malchance de se transformer en goule à force d'être en contact avec les radiations. Les plus chanceux devenaient des "goules civilisées" qui étaient, en dehors du physique et de la longueur de leur vie, à tout point de vue humain. Les autres devenaient des créatures sauvages décérébrées.

La nourriture de base était du recyclage pur et simple. Si quelque chose était vivant et que l'on tapait assez fort dessus pour le tuer, on pouvait le manger. Tomber malade était considéré comme le risque du jeu et personne ne s'en préoccupait vraiment, sauf dans les cas d'intoxications graves qui pouvaient survenir après la consommation de viande de goule, de super-mutant (des créatures terrifiantes se pensant être la nouvelle race dominante de la planète) ou encore d'humains. Certains, faute de mieux, consommaient encore des boites de conserves d'avant-guerre, du Cram et tout ce qui pouvait être mangé sans que cela soit considéré comme une tentative de suicide.

Les animaux avaient muté à cause des radiations. Les "brahmines" étaient des sortes de vaches rouges à deux-têtes. Elles servaient de bête de bât, mais aussi de nourriture. D'après Preston, c'était une viande assez chère mais délicieuse. Les chiens n'avaient pas été gâté et la plupart étaient redevenus sauvages depuis bien longtemps. Généralement, ils étaient faméliques et les radiations leur faisaient tomber les poils. Certains survivants humains avaient perpétuer la vieille tradition humaine d'élevage d'animaux et avaient réussi à préserver certaines races de chien (à l'image de Canigou étant un berger allemand et pas un bâtard crasseux.). Il y avait les fangeux, des sortes de crabes géants, dont la viande avait un goût de vase répugnant et qui portaient sur eux une carapace à l'épreuve des balles. Les insectes géants comme les radcafards, les "tiques" (les moustiques), les mouches bouffies et les terrifiants radscorpions (qui, d'après la description qu'en faisait Preston, devaient faire la taille d'un cheval.) parcourait les terres arides et irradiées.

Lorsque l'on n'avait vraiment pas de chance, on pouvait tomber sur un yao guai (qui, d'après Astrid, devait être une sorte d'ours.) ou pire, un écorcheur. C'était de cette manière que se prénommait la charmante créature venue tout droit des enfers que la survivante avait combattu à Concord. C'était un monstre très rare mais qui ne laissaient que rarement de survivants. Comble de l'horreur, Preston lui avoua qu'il pensait que celui de Concord devait être affaiblis avant même d'attaquer parce qu'il était mort rapidement.

Mais, au fond, les animaux sauvages du Commonwealth n'étaient que le cadet des soucis des voyageurs. Il suffisait d'un feu pour éloigner une meute de chien, une balle bien placer pour tuer un insecte et les créatures les plus dangereuses étaient rares. Le pire, c'était les pillards. Ces enflures sans morale vidaient les poches de tout le monde, vivant ou mort. Beaucoup étaient complètement accros à certaines drogues (comme le psycho, le med-x ou encore le buffout.) ce qui les rendaient particulièrement instables. Ils ne reculaient devant aucun danger ou presque et se déplaçaient en groupe entier afin de pouvoir surmonter à peu près n'importe quoi.

Comme si cela ne suffisait pas, un groupe de mercenaires (appelé les Artilleurs) menaient la danse du crime aux alentours de Boston. En plus d'être de véritable troupe d'élite militaire, ils possédaient des armes laser meurtrières. Ils s'occupaient de n'importe quel travail si peu que la paye soit bonne et n'hésitaient pas à trouer quiconque s'approchait trop près de leurs camps.

Astrid le savait : arriver à Diamond City sans une égratignure tiendrait du miracle. Miracle qu'elle ferait tout pour atteindre. Cependant, n'étant pas totalement idiote, elle demanda au milicien de lui montrer comment s'octroyer les premiers soins. Recoudre une plaie, extraire une balle ou des shrapnels, soulager une brûlure de laser, remettre un os déplacé ou se faire une attelle de fortune. Preston lui confia un kit de premier secours utilisé par les miliciens qu'il avait récupéré sur le corps d'un de ses collègues avant de quitter Concord. Sûrement le type à qui la veuve avait prit le mousquet laser.

Bien qu'ayant le tournis à cause de toutes les informations qu'elle devait retenir en un laps de temps aussi restreint, Astrid ne baissa pas les bras. Elle n'avait pas le choix, elle devait avancer et traverser ce monde si étrange. Son deuil, ses convictions, tout cela devait être enfermé dans un petit coin de son esprit et ne ressortirait que si elle réussissait sa mission. Bien que cela l'affligeait grandement, la jeune femme savait qu'elle n'avait pas le temps d'être triste. Il lui fallait agir vite et atteindre Diamond City encore plus rapidement si elle ne voulait pas voir la piste qu'elle traquait s'évanouir dans la nature. Ou s'évanouir sous les coups d'un écorcheur soupe-au-lait.

 

 

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