Insanity.

Chapitre 1 : Evasion.

Catégorie: T

Dernière mise à jour 10/11/2016 06:04

Les allées de la prison d’Alcatraz étaient familières pour Kayli qui y venait de deux à trois fois par semaines pour rendre visite à Ethan, son petit ami. Il y était enfermé depuis maintenant deux ans pour trafic de drogue aggravé. Ce jour-là, elle s’y était rendue un peu plus tard que d’habitude à cause de la grève des transports. Elle jeta un œil à sa montre avant d’entrer, elle affichait 22h30.

Elle montra son badge au gardien et arpenta les longs couloirs de la prison avec une légère peur au ventre. Elle n’y était jamais allé quand il faisait nuit, et le faible éclairage ne faisait qu’accentuer son appréhension.

Lorsqu’elle aperçut la cellule vide, elle ne put s’empêcher de verser une larme. Le gardien lui ouvrit la porte et la laissa entrer. Elle ramassa le peu d’affaires d’Ethan et sortit de la pièce.

 

-          Nous vous avons gardé la cellule comme prévu. Vous repartirez demain matin au plus tôt afin de la laisser pour un nouvel arrivant. Et désolé pour Evan.

-          Ethan, rectifia Kayli.

 

Elle installa son sac de couchage sur l’ancien lit de son petit ami et y déposa ses affaires. Sa main arpenta soigneusement chaque recoin de la cellule ou il avait passé deux années. Deux années où elle avait patiemment attendu qu’il soit un jour libéré. Il lui avait promis des tas de choses, et à présent elle ne pouvait que lui en vouloir.

La jeune femme sortit de la pièce afin de chercher le reste de ses affaires encore à l’autre bout du couloir. Elle marchait lentement laissant ses doigts rebondir contre les barreaux qui laissaient échapper un cliquetis métallique. Elle ne pensait à rien, elle voulait juste repartir au plus vite, recommencer une nouvelle vie. Puis elle fut stoppée dans son élan, elle sursauta et poussa un léger cri avant de se rendre compte que quelqu’un lui avait agrippé la main.

Elle se tourna violemment et découvrit avec difficulté un homme coiffé d’une crête. Il portait une cicatrice qui comment du dessous de son arcade et qui terminait vers le haut de son crâne. Son regard intense était à la limite du troublant. Kayli tenta de détacha sa main de celle de l’inconnu sans succès.

 

-          Est-ce que je t’ai déjà donné la définition que j’ai du mot folie ?  dit-il enfin.

 

Kayli ne répondit pas, cherchant toujours à s’en aller. Sa main gelée la retenait avec une force incroyable,  elle ne pouvait rien faire.

 

-          Tu es la petite amie d’Ethan ? Hein ? Je t’ai vue plusieurs fois. Pourquoi tu me regardes comme ça ? Tu crois que je suis cinglé ? Alors je te remercie.

-          Sécurité ! cria Kayli.

 

Elle lut « Vaas Montenegro » sur la plaque du détenu.

 

-          La liberté, c’est ça qui nous motive tous. Tous les prisonniers rêvent de ça, de se libérer des chaînes qui nous tiennent ici. Et là tu vas me dire, mais quelles chaînes ? Elles n’existent pas, pas vrai ? Je n’en vois aucune. Cette nuit je prends mon envol hermana, je retourne à la maison.

-          Complètement timbré putain, lui dit Kayli.

Au moment où elle releva la tête, un gardien accourait vers elle. Vaas lâcha enfin sa main et s’enfonça dans l’ombre de sa cellule.

 

-          Tout va bien ? demanda le gardien.

-          Oui, oui, répondit-elle en se frottant machinalement le poignet.

 

Kayli ne quitta pas la cellule sombre du regard pendant de longues secondes avant de reprendre son esprit et de chercher ses affaires. Elle les déposa dans sa « chambre » qu’elle laissa de nouveau entre-ouverte et s’enroula dans son sac de couchage et ferma difficilement l’œil.

 

-          Hermana, il est temps de décoller ! chuchota une voix  familière à son oreille.

 

Elle ouvrit lentement les yeux et voulu crier sans y parvenir. Elle était pétrifiée. Derrière son agresseur, des dizaines de cadavres de gardiens gisaient sur le sol.

 

-          Tu ne voudrais tout de même pas finir comme eux ? dit Vaas d’une voix presque rassurante.

 

Kayli tenta de se releva mais il porta son index à ses lèvres.

 

-          Chut, murmura Vaas, on se retrouve au paradis.

 

Elle n’eut pas le temps de réagir qu’il lui mit un chiffon imbibé d’alcool près de son visage. Le résultat ne se fit pas attendre, elle s’endormit aussitôt, laissant le parfum de l’alcool l’emporter.

Kayli connaissait ce supermarché par cœur. Elle s’y rendait car elle savait que le garçon qu’elle convoitait y travaillait à mi-temps. Elle faisait semblant de lire l’arrière des paquets de céréales pour jeter un œil discret en direction du garçon. Et un jour, Kayli s’est faite bousculée par un gamin et avait tombé son précieux paquet de céréales. Et il était venu à sa rencontre, enfin.

Lorsqu’elle prit Ethan dans ses bras, elle fut d’abord heureuse de le savoir vivant puis surprise d’être passée d’Alcatraz à supermarché. Puis sa vision s’éclaircit peu à peu, laissant place à une lumière blanche presque aveuglante.

 

-          T’as fait de beaux rêves ? dit la même voix qu’elle avait entendu il y à peine une heure de cela.

 

Un bourdonnement intense résonnait dans ses oreilles. Elle se redressa avec difficulté et parvint à se mettre assise grâce à l’aide de Vaas qu’elle repoussa aussitôt. Elle regarda autour d’elle, plusieurs hommes étaient présents. Elle ne les avais jamais vus dans la prison et pourtant ils lui semblaient familiers.

Kayli se rendit enfin compte qu’elle se trouvait dans un hélicoptère. Elle jeta un coup d’œil à travers le hublot et y découvrit une mer presque transparente, un bleu turquoise que Kayli avait longtemps rêvé de voir.

 

-          On s’est libérés, reprit Vaas, je te l’avais dit. Tu pourrais me dire merci.

-          Merci de quoi ? cria Kayli.

 

Pendant un instant, Vaas sembla être sur le point de  la frapper mais reporta son poignet sous sa mâchoire.  Par reflexe, Kayli se protégea le visage de sa main droite. Elle entendit des rires derrière elle.

 

-          EST-CE QUE JE VOUS AI AUTORISE A RIRE ? cria Vaas en se relevant brutalement.

 

Il pointa une arme sur un de ses hommes et tira. Kayli ne put s’empêcher de crier et de fondre en larme.  Le silence revint comme par magie et Vaas s’agenouilla de nouveau près d’elle. Il prit son menton et le leva de façon à la regarder dans les yeux et reprit son calme.

 

-          Ton pote, il nous doit plein d’argent. Mais comme il est mort, tu te doutes bien qu’il y a un léger souci. D’où il l’avait sa came à ton avis, hein ? D’OU IL AVAIT SA PUTAIN DE CAME D’APRES TOI ? Alors lui et moi on a conclu un marché, à l’amiable. Enfin, j’ai conclu, sans son accord. Toi contre sa dette. Tu seras bien sur l’île, tu verras.

 

Kayli ne comprenait rien à ce qu’il se passait. Ethan devait de l’argent à des pirates ? Vaas la força à se lever et lui montra le paysage pendant que l’hélicoptère se posait sur la plage.

 

-          Je te présente mon paradis hermana, dit-il doucement, mon île ! Ma putain d’île. Personne, absolument personne ne me contredis. Je suis le roi de Rook Island. Comme on dit chez vous, les américains ? Hein ? Comment on dit ?

 

Elle ne répondit pas. Mais Vaas porta son arme sur la tempe de Kayli.

 

-          Comment on dit ? répéta Vaas.

-          Un président, cracha-t-elle.

-          Voilà, un président, répéta celui-ci en rangeant son arme.

 

Quelques minutes plus tard, l’engin était posé. La porte s’ouvrit et Vaas invita Kayli à descendre.

 

-          LES FEMME D’ABORD, ON T’A JAMAIS APPRIS LA POLITESSE FILS DE PUTE ? cria Vaas à un homme qui était descendu avant lui.

 

Il sortit son arme et tira en pleine tête. Une fois à terre, Kayli voulut s’enfuir en courant dans la direction opposée. A sa grande surprise, Vaas la laissa s’enfuir. Mais elle fut rattrapée quelques secondes plus tard au vue de sa faiblesse.

 

-          Où tu crois aller ? Hm ? Je connais cette île comme si je l’avais créée. T’ENTENDS ? Alors je pense que tu préfères être logée, nourrit et payée que de t’aventurer dans Rook Island, pas vrai ?

-          Va te faire foutre, cracha Kayli.

 

Vaas ricana nerveusement et menotta le poignet droit de Kayli à son poignet gauche. Elle chercha à se débattre sans résultats. Elle était coincée.

 

-          Est-ce que je t’ai déjà donné la définition que j’ai du mot folie ? chuchota Vaas.

 

 

 

 

 

 

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