Une île qui peut changer les gens.

Chapitre 3 : Consumée.

2009 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 10/11/2016 05:59

« Et maintenant ? » dis-je d'un ton hésitant qui trahissait mon visage neutre.

 

«-Maintenant, on va commencer. » répondit-il en se redressant.

Il se dirigea, lentement vers la table. Je fermais les yeux, me préparant le mieux possible à la douleur . Lui serein passait sa main au dessus des instruments mais à mon grand soulagement il prit les papiers à côté. Il amena ensuite la chaise dans le coin en face de moi, s'assis et commença à lire à haute voix :

«- Alors qu'avons nous la, ah la carte d'identité donc Ana Ruiz née le 8 avril 1996... » Il marqua une pause pour m'observer . «Attends la t'as que 18 ans ?»

« - Bah euh oui

-Ah c'est bon pour les affaires  ça. Ana Ruiz... ¿ Hablas el español ?

- ¿ Sí un poquito porqué ? *Oui un peu pourquoi ?*

- No tienes el pelo o la piel de un españolita. *Tu n'as pas les cheveux ou la peau d'une espagnole*

- Tengo la piel y el pelo de mi madre. *J'ai la peau et les cheveux de ma mère.*

- No dejas de sorprenderme. *Tu n'arrêtes pas de me surprendre*  »

Je ne vois pas en quoi j'avais pu le surprendre jusque là mais je ne pu réprimer un bref rictus.

Explique moi pourquoi tu souris grogna ma "voix intérieure"

Vaas quant à lui reprit son monologue.

«Carte remise le 10 février 2014, ah c'est bien ça, les infos sont bonnes du coup donc la taille, 1m73 » Il sortit un stylo de sa poche et marqua quelque chose sur l'un des papiers. Je fronçais les sourcils en me demandant si c'était ça les "infos" dont parlait Hoyt.

« Bon pour la suite tu vas me répondre franchement et gentiment. OK ?

-Ok.

-C'est bien gentille fille » La phrase me déplu fortement mais je n'eu pas le temps de le lui faire remarquer.

«Ton poids.  reprit-il

On sentait dans son ton que se n'était pas une question mais un ordre.

- 61 kilos  » répondis-je docilement

«- T'es vierge ? Ne me mens pas.

-Attends quoi ?

-Je te demande simplement si t'as déjà baisée avec un mec putain !

-Oui.

-Tu m'as pas dis que t'es lesbienne ? Mais t'inquiète je comprends, Mademoiselle avait le feu aux fesses hein.

-Moi au moins j'ai pas couchée qu'avec des putes dans ma vie » dis-je le plus calmement possible.

Son demi-sourire s'effaça, il se leva et se dirigea encore une fois vers la table et prit le chalumeau. Il appuya sur le bouton pour vérifier si il marchait bien et je tressaillis rien qu'en voyant la puissante flamme qui sortit de ce petit chalumeau. Le feu, j'aime bien le feu je l'ai toujours aimé mais seulement quand c'est moi qui le maîtrise pas l'inverse. Si il y a bien une façon d'on j'aimerai pas mourir c'est bien brûler vive.

Ensuite il prit un des hameçon. Je me doute de se qu'il va en faire mais je me garde bien de lui en parler. Il se rapprocha de moi, posa l'hameçon et le chalumeau sur mes cuisses. Puis il passa derrière moi et mit ses mains rugueuses sur mes épaules.

«- J'avais une dernière question à te poser mais on va trouver la réponse par la force vu que t'as pas été très polie avant. Tu as une petite idée de ce que je vais faire avec ça ?

- Tu... tu vas maintenir un de mes yeux ouvert en plantant l'hameçon dans ma paupière et mon arcane puis tu vas me brûler par-ci par-là.» répondis-je  le plus naturellement du monde.

Pour dire vrai c'étais le moins pire de tous les scénarios auquel j'avais penser. Mais je n'ai toujours aucune idée de la question qu'il voulait me poser.

«-Pas mal, pas mal tu as de l'imagination mais s'est pas exactement ce que je vais faire. J'aime bien l'idée d'accrocher l'hameçon à ton œil mais je peux pas risquer de te faire perdre de la valeur en trouant l'un de ces si beaux yeux. »

Sur ces mots il prit l'hameçon sur mes cuisses, le contact de sa main avec cette partie de ma jambe que mon short ne couvre pas eu pour effet de resserrer mes jambes. Je sais qu'il faut éviter à tous prix ce genre de contact.

 Au lieu de remonter sa main  il remonta lentement l'hameçon en faisant courir le bout pointu de l'objet sur ma jambe, mon bassin puis mon ventre en passant par mon sternum, grimpa mon cou pour achever sa course en se promenant sur mes lèvres. J'inspirais profondément.

Ne rien laisser paraître, ne rien laisser paraître ...

Je suis tirée de me rêverie par une douleur horrible et je comprends à cet instant que Vaas est une sorte de génie.

Ou.. tout simplement barjo...

Il avait relié mes lèvres entres elles m'empêchant de crier librement. Comment se retenir de crier quand on vous brûle ? Je n'ai aucune façon de m'en sortir cette fois. Il prit ensuite le chalumeau. Il commença à brûler mon débardeur à la base de la nuque.

Je me mords l'intérieur des joues, tentant de me retenir de hurler, je grogne, respire par le nez mais l'air ne passe pas en grande quantité. Vaas lui fait des allers-retours avec le chalumeau le long de ma colonne vertébrale en sifflotant une musique.

La douleur est insupportable, les larmes coulent librement sur mes joues, et le bruit qui résonne dans cette lugubre pièce est semblable celui d'une personne qui tenterait d'étouffer ses pleurs par un oreiller. Le bruit de fond généré les pirates qui jouent au poker en haut a cessé. C'est le calme plat brisé par mon agonie et le sifflotement de Vaas.

Je sens mon dos se consumer, en fait cette île va me dévorer, tout mon bon sens va  partir en fumée si je reste trop longtemps ici. Mais ses pirates ont-ils une fois au moins laissés délibérément quelqu'un partir librement. La réponse me semblait évidente.

Il faut un début à tout...

Le fait de pleurer me bouche le nez et je n'ai pas la force d'ouvrir la bouche pour respirer . Tout ce qui m'entoure commence à être flou, je suffoque, la douleur de la brûlure continue ajouté au manque d'air me fait perdre connaissance. Je me sentais mourir, j'aurai voulu..

 

Une piqure, de l'air, de l'Air ! J'inspire profondément. Le bruit est semblable à celui d'une personne noyée respirant l'air après avoir "ressuscité." Cette sensation fraîche qui file à toute vitesse jusqu'au plus profond de ma poitrine. Le soulagement, la joie, la panique et la douleur, toutes ces émotions ressenties en ¼  de seconde.

On ne se rend compte de l'importance d'une chose que lorsque on ne l'a plus...

Entre deux bouffés d'air, je pousse un soupir, puis je ne sais pas pourquoi j'émets un léger rire. Les yeux toujours fermés, je me laisse retomber contre le dossier de la chaise en passant les mains dans mes cheveux. Une douleur vive m'aide à me remémorer les évènements précédents. J'ouvre les yeux en panique, Vaas assis en face de moi,  me contemple seringue vide à la main.  

 Je commence à me lever mais il posa ses mains sur mes épaules pour me rasseoir. Mon dos me tiraille et je suis au bords des larmes. Je serres les lèvres et je touche délicatement du bout de l'index, pas tellement douloureux.

«- Bah au moins si tu veux te faire un piercing, y'a plus besoin de faire les trous » dit Vaas

Sa phrase me fit sourire, un vrai sourire. Est-ce sa façon de s'excuser ? Trop tôt pour le dire.

«Du coup tu as eu la réponse à la question que tu ne m'as toujours pas posée ?

-Ouai et une réponse satisfaisante en plus.

-J'espère que ça en valait la peine.

-Oui t'inquiète pas hermana, s'est important pour le futur acheteur.

-Attends j'ai encaissé tout ça pour la satisfaction d' un gars que je connais même pas et qui va m'acheter comme un objet ?!

-Cariño, ici c'est exactement ce que tu es, un objet et tu seras traiter comme tel jusqu'a la fin.

C'étais quoi cette "info" importante au point de me brûler le dos ?! » répliquais-je hors de moi

Je suis debout, lui assis et malgré le fait que je le regarde de haut cela ne me procure pas le sentiment de supériorité habituel.

« Ta taille de soutif.

-Attends tu m'as brûlé la moitié du dos, aller disons au 2e degré profond pour que tu puisses connaître ma taille de soutif ? TU TE FOUS DE MA GUEULE ?! T'AURAIS PU SIMPLEMENT DEMANDER ENCULÉ ! »

J'étais hors de moi. J'avais empoignée Vaas par le col pour le ramener à ma hauteur. J'avais dépasser les limites, ses limites.

« Je te signale que si t'aurais pas fait la conne, je me serais pas énervé et TU M'AURAIS PAS OBLIGÉ À TE CRAMER LE DOS PUTAIN ! »

Je m'attendais à pire comme réaction, à beaucoup beaucoup plus pire.

« Crois moi pour le client ton 90D va faire la différence, avec un contrat comme le tiens Hoyt va te bénir jusqu'a la fin de ses jours mais pour l'instant t'as d'autres problèmes à régler.» dit-il en me prenant dans ses bras.

Je reste droite comme un piquet, incrédule.  Je l'ai secoué comme une folle et lui me prend dans ses bras. De plus je ne sais toujours pas de quels problèmes il veut parler. Lorsque il me libère il me sourit. Un sourire qui sonne faux mais qui prend tout son sens lorsqu'il me mit brutalement un chiffon tout imbibé d'alcool sur le nez et la bouche. Ma tête tourne et je reperds conscience.  

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