C'est la vie !

C'est la vie !

Défi septembre - octobre 2019

Au collège, on me nomme l'intello à tors et à travers... Je parie que la plupart ne savent même pas mon vrai prénom ! Pourquoi tout le monde nous étiquette au jour d'aujourd'hui ? Il suffit d'avoir les meilleures notes, de lire et d'écrire pour être dans la liste des personnes à ne pas approcher. Je trouve ça totalement injuste. Peut être qu'un jour, j'arriverai à passer inaperçu ! C'est une chose que j'espère de tout cœur. Je n'arrive pas à me fondre dans la masse. Mon QI en est sûrement pour quelque chose, mais je ne sais pas parler familièrement et très peu couramment. Je fais de mon mieux, mais je n'y arrive pas. C'est trop compliqué d'être " normale" !

Cette année, je rentre en troisième. Comme diraient mes parents, l'année décisive.

L'année dernière, j'ai été très déçue du niveau de difficultés des cours. On se croirait en 6 eme ! J'espère que cette année, ils feront un effort !

Le problème avec mon cerveau, c'est que je réfléchis trop. Je me demande souvent à quoi sert la vie. Et pourquoi nous ne pouvons pas choisir de vivre ou pas ? C'est notre choix après tout. Je me dis aussi que toutes les personnes autour de moi sont utiles à ce monde. Moi moi, a quoi je sers ? A rien. Peut être un objet de décoration ? Alors je ne vois pas pourquoi on m'inflige le devoir de vivre. C'est trop pesant, cette vie. Vous devez vous dire que je devrais me faire soigner. Je ne vous fait voir que le fouillis qu'il y a dans ma tête.

Mais il y a une chose qui me retiens ici. Mon copain. Je l'aime trop pour le laisser, ce serai injuste pour lui. C'est ma faible lumière qui éclaire ma vie. Il a un an de moins que moi, mais fait ma taille. Ses cheveux sont très courts et roux. Ses yeux sont comme deux petites lucioles. Ils sont vert-jaune. Je vous préviens d'une chose avant de continuer : ici, aucun jugement ! Vous n'êtes pas comme eux, j'en suis persuadée ! Il se nomme Donovan. Il subit beaucoup de moqueries, lui aussi. Lorsque les autres élèves ont su pour nous, nous fûmes nommés le couple maudit. Ne me demandez pas pourquoi, je n'en sais rien...

Nous nous sommes rencontrés très bêtement. C'était lors d'un cours de chimie. Nous restions le pH de différents aliments, lorsqu'un élève toqua à la porte de la classe. Il entra, puis demanda à aller chercher sa blouse , qu'il avait oublié l'heure d'avant. Il l'avait oublié sur le dossier de ma chaise. Elle était blanche, parsemée de tâches difformes bleues . De l'encre de stylo bille ou de la gouache, je suppose. En repartant, il s'est empiergé sur mon cartable, et s'est rétamé au sol. C'est là qu'il me remarqua,...

Revenons a nos moutons. Aujourd'hui, c'est la rentrée. Je suis morte de trouille à l'idée de revoir tout mes camarades, mais, je me dis qu'ils auront peut être mûris pendant les vacances. Je me trompais. Dans les rangs, les garçons se battaient avec leurs doubles décimètres et leurs équerres. Ils se croient vraiment dans Star Wars ! Nous ne sommes même pas rentrés en cours que j'attends déjà la récréation avec impatience !

Après ces deux premières heures de tortures avec le pire professeur principal qu'on puisse avoir, je pus enfin rejoindre Donovan. Nous ne nous sommes pas vus des vacances. On s'est envoyé quelques lettres et des cadeaux, mais rien de plus. Sa première réaction lorsqu'il me vit fut: j'ai quelque chose pour toi !

Et il me rendis un classeur. Il était tout simple, et , à l'intérieur , il n'y avait qu'une feuille à grands carreaux. Et dessus, y était écrit en grosses lettres : c'est fini. Camille est beaucoup mieux que toi!

Je crus que j'allais faire un arrêt cardiaque. Camille c'est... ma meilleure amie... et ma seule, d'ailleurs. Je n'ai pas réagi. J'ai sorti la flute a bec de mon sac, lui rendis, puis partis.

La flûte à bec était une tradition entre nous deux : une semaine l'un la gardait, et l'autre la prenait la seconde.

En quelques minutes, je vis toute ma vie défiler devant mes yeux. Puis je pris une décision. Munie de ma trousse , j'allais m'enfermer dans les toilettes des filles. Là bas, j'y sortis mon compas. Je pris la pointe de celui-ci puis la plantait dans la chair de mon pouce. Je le fis jusqu'à l'avoir emplis de sang. De mon sang. J'avais déjà pensé a le faire de nombreuses fois, mais je n'avais jamais eu le courage. Mais maintenant, je suis seule, totalement seule , alors plus rien ne compte. Je ne vais pas mourir. Mon but n'est pas de me suicider . Pas encore en tout cas.

De nombreuses études ont prouvée que lorsqu'on souffle psychologiquement, se faire mal physiquement soulageait. Et je le confirme. Dès que je le fais, je me sens libre quelques minutes au moins. Je ne vous incite pas à le faire. Ne le faites jamais ! Je ne suis pas un exemple ! C'est juste ma dernière solution pour survivre. Je me répète, mais à toutes les personnes qui y ont ne serait ce que songé, ne le faites pas. Ce n'est pas bon pour vous. Moi, je le fais, car j'ai été abandonnée par toutes les personnes que j'aime. Et pas que celles dont je vous ai parlé. Cela me redonne espoir. Mais, n'essayez pas de m'en dissuader. Sans ça, je ne serais plus de ce monde.

Je le fis de plus en plus jusqu'à rencontrer une personne exceptionnelle. Je suis sûre que vous ne connaissez personne qui ne lui arrive, rien qu'aux chevilles. Elle m'a poussée vers le haut, puis m'a redonné le sourire compte personne ne l'a fait. Elle est en un mot: ma sauveuse.

Ce n'est pas pour autant que j'ai arrêté de me faire dû mal. Mais je le fais dix fois moins. Je t'en remercie. Je te dois tout.

Si vous avez les mêmes problèmes, parlez en , comme tout le monde le dit. Mais , personnellement, je ne vois dirai pas d'aller en parler a un professionnel ou a un adulte. Parles en avec des personnes en qui tu as une confiance totale. C'est mieux. Et, vous allez trouver ça bête, mais moi aussi je suis là. Même pour parler anonymement, ça libère.