La prophétie de la dernière sorcière - Tome 1 : Résurgence
Chapitre 34 : Mauvaises nouvelles.
Leur retour aux faubourgs de Vieillespierres, avec la preuve de la mort du monstrueux caïmandile dévoreur d’enfants, valut aux deux compagnons de nombreux remerciements. Une fête fut improvisée à l’auberge et dura jusque tard dans la nuit. Les deux compagnons, toujours sous leurs fausses identités, durent même éconduire plusieurs demoiselles, au grand dam de Kogan qui se trouva frustré de ne pas pouvoir s’accorder cette détente sans risquer de mettre Néala mal à l’aise ou de mettre à mal leur couverture.
Pour leur permettre de partir pour Vieillespierres dès l’aube, deux éleveurs de bétails s’étaient portés volontaires pour aller chercher le trophée pendant que tout le monde s’amusait. L’un d’entre eux, Balek, décida de les conduire jusqu'à Vieillespierres le lendemain matin.
Quand Kogan et Néala s'éveillèrent, le temps s'était à nouveau dégradé et il tombait une pluie fine et continue. Ils rejoignirent Balek dans cette ambiance maussade et humide. L'homme brun aux cheveux longs et à la barbe fournie se montra taiseux, se contentant de guider son bœuf vers la cité et répondant par monosyllabes aux rares questions qui lui furent adressées.
Néala partageait avec lui le banc de conducteur, qui était juste assez grand pour accueillir deux personnes. Kogan tenait donc compagnie à la tête malodorante qui commençait déjà à attirer les mouches. Il regarda, avec un certain dégoût mêlé de fascination, l'œil devenu vitreux et les crocs impressionnants. La bête avait été un adversaire à sa mesure, un défi comme il les aimait.
Bercés par les cahots, les jeunes gens regardaient le paysage qui défilait, monotone, tandis que l'humidité s'insinuait progressivement dans leurs vêtements, les alourdissant désagréablement. Kogan, tout comme Néala, regrettait la présence de Balek qui leur interdisait d'utiliser la magie pour contrer ces désagréments.
Les champs nus se succédaient aux pâtures et sur leur gauche le canal montrait ses eaux rendues boueuses par les pluies. Les masures et les chaumières se succédaient aux fermes. La plupart des gens restaient au chaud chez eux. Seuls étaient de sortie ceux qui avaient des bêtes à nourrir ou à traire.
Néala somnolait. Le vent rabattit soudainement sa capuche, laissant la pluie lisser ses cheveux devenus dégoulinants. Cela la ranima et lui offrit l'opportunité de découvrir l'accès principal de Vieillespierres. Elle resta bouche bée devant la dimension de la ville, la hauteur des remparts et la monumentale porte aux ferrures ouvragées. Une exclamation lui échappa quand elle vit la statue d'obsidienne ornant la tour de guet. Elle se tourna l'air ébahi vers Kogan, qui lui répondit avec un sourire :
– C'est une merveille n'est-ce pas ? C'est une représentation du dieu Sokar à ce qu'on m'a dit. La dernière fois que je suis venu, je n'ai pas eu l'occasion de me pencher davantage sur la question.
– Tu n'est donc jamais revenu depuis… ?
– Non jamais. Tu te doutes que je vais avoir une visite ou deux à rendre. L'avantage c'est que j'ai un excellent prétexte pour revoir le chef de la milice, si c'est toujours le même, ajouta-t-il en tapotant la tête du caïmandile. Je me demande si leur justice est toujours aussi « juste ».
– Perspective réjouissante, se rembrunit Néala. En attendant, j'aimerais beaucoup voir ce dragon de près, je suis sûre qu'on pourrait apprendre des choses intéressantes.
– D'accord, nous en profiterons pour fouiner un peu.
– On arrive, annonça Balek, mettant fin à leur échange.
L'attelage s'était arrêté au pied des douves en attente de l'ouverture du pont levis. Les alentours complètement déserts offraient à Kogan un contraste saisissant avec sa première visite lors du marché. Tout semblait plus morne, plus lugubre que dans ses souvenirs. Le dragon sur la tour paraissait encore plus menaçant. Kogan s’attendait presque à le voir s’animer. Il guetta l’éclat de ses yeux rubis, se remémorant la sensation qu’il avait éprouvée à l’époque. Le phénomène, dont il doutait encore de la réalité, ne se reproduisit pas.
Le fracas du pont levis s’abaissant le ramena à l’instant présent. Le bœuf, hélé par Balek, reprit sa marche dès que les gardes eurent succinctement contrôlé l’attelage. Ébaubie, Néala ouvrait des yeux écarquillés et se dévissait le cou, avide de tout regarder, de tout enregistrer. Sa capuche glissa, laissant la pluie libre de plaquer ses cheveux et créer des traînées dans la suie maquillant son visage.
Kogan se délectait de l’émerveillement de la jeune femme qui le ramenait à ce qu’il avait lui-même éprouvé en découvrant la cité. Il réalisa que malgré les détestables événements qu’il y avait vécu, il ressentait une certaine satisfaction à revenir dans ces lieux qui lui rappelaient la bonté d’Amoric.
– De revenir ici me rappelle à quel point Amoric me manque...
– Tu ne l’as pas revu depuis quand ?
– Des années… La dernière fois c’était quelques mois après le départ d’Aïmiro et Nikushi. Je me sentais seul et perdu… Je me suis alors souvenu de son invitation. J’ai passé pas loin de deux ans avec lui avant de reprendre la route. Je suis sûr que tu adorerais la Côte Fleurie. Fais-moi penser à te la raconter tout à l’heure, quand nous descendrons à la « Patate Éméchée ». J’espère d’ailleurs que c’est toujours Griselda qui la tient parce que je n’ai jamais eu l’occasion de la remercier comme il se doit.
– Bon, c’pas tout ça mais faut m’débarrasser d’c’te tête, les interrompit Balek.
– Vous avez raison. Je vous aide à la décharger comme ça vous serez libre de repartir si vous le souhaitez.
– Merci de nous avoir accompagnés, ajouta Néala.
– Pas d’quoi, j’avais à y faire d’t’façon.
Les deux hommes déchargèrent le trophée en grognant sous son poids et en plissant le nez face à son odeur qui n’allait pas en s’arrangeant. Ils le calèrent contre un mur et Balek émit un bref hochement de tête avant de remonter dans sa charrette, s’enfonçant dans la ville.
Kogan et Néala échangèrent un haussement d’épaules avant de pénétrer, sous l'œil impassible de deux gardes qui avaient inspecté la charrette, dans la Tour du dragon. Le lieu était éclairé par des torches qui compensaient la faible luminosité émanant des quelques vitraux qui avaient survécu aux outrages du temps et des meurtrières créées bien après la construction de l’édifice à en croire les traces de burin. Le long de l’escalier en colimaçon menant vers les hauteurs, des tapisseries aux couleurs passées agrémentaient les murs noircis par la suie.
Néala y aperçut des représentations du dragon. Elle s’attarda devant l’une d’elle mettant en scène le sombre saurien en train de cracher le feu sur un groupe d’humains en armures. Elle attira l’attention de Kogan et tous deux déchiffrèrent les enluminures tarabiscotées composant la légende de la toile : « La rage du Zenido Sokar ».
– Zenido, murmura Néala, ce n’est pas le nom du domaine où nous allons ?
– Si. C’est le nom de ma famille.
– Sokar serait un de tes ancêtres ?
– Je l’ignore… Il était tout de même considéré comme un Dieu. D’après Amoric, c’est par peur de sa divine colère que cette tour n’a pas été démantelée comme le reste du temple monumental qui compose aujourd’hui Vieillespierres. Zenido c’est aussi tout simplement le mot yazulien pour dragon en fait. D’ailleurs, tel qu’il est écrit, ça ressemble à un qualificatif plus qu’à un patronyme.
– D’accord. Je me demande quand-même si ce Dieu Sokar n’était qu’un dragon ou s’il pouvait changer de forme comme toi.
– Je l’ignore mais gardons l'œil ouvert, peut-être ferons-nous d’autres découvertes.
Ils arrivaient à un palier avec une porte en chêne renforcé gardés par deux hommes armés. Ils s’enquérirent sèchement des raisons de leur présence avant de les laisser entrer. Le bureau du chef de garde leur apparut richement meublé. L’homme massif et musclé, arborant ce petit ventre symbolique de l’opulence, leva à peine les yeux de ses registres à leur entrée.
– C’est pourquoi ?
– Nous venons chercher la récompense pour le caïmandile des faubourgs.
– Et je peux savoir qui la réclame ?
– Koban et Nolan Raggan.
– Raggan ? Un lien de parenté avec le marchand Amoric ?
– C’est notre oncle, assura Kogan avec la certitude que l’homme corroborerait sa version si nécessaire.
– Fort bien. Vous pouvez donc vous considérer comme payés puisqu’il n’a pas réglé ses dernières taxes.
– Pardon ?! s’indigna Kogan.
– Vous m’avez bien entendu, au revoir.
– Je ne partirai pas d’ici sans mon paiement, gronda l’homme. Je connais mon oncle, je ne peux pas croire qu’il soit en irrégularité. J’exige d’avoir au moins la moitié des cent écus d’argent promis en récompense.
– Vous n’êtes pas en mesure d’exiger quoi que ce soit, coupa sèchement le gradé. Maintenant sortez d’ici avant que je ne vous fasse jeter dehors.
– Essayez un peu qu’on rigole !
– Viens Koban, ça ne vaut pas le coup, tenta Néala qui sentait l’inquiétude la gagner.
– Reste en dehors de ça, j’ai des comptes à régler avec la justice de cette ville !
– Koban ! Je t’en prie ! Ne nous mets pas dans une situation impossible…
Renonçant à chuchoter pour leur couverture, Néala avait usé de sa voix envoûtante tout en lui posant la main sur le bras. Elle insista, l’obligeant à la suivre :
– Allez, partons. Nous n’avons plus rien à faire ici.
Avec détestation, Kogan sentit son corps répondre à l’injonction de la jeune femme. Mâchoires et poings serrés, il bouillonnait d’une rage intérieure muselée par le contact de la main délicate. Une part de lui avait envie de lutter contre le charme à l'œuvre pour occire tous les gardes des environs. Rien que cette pensée le faisait jubiler. Il imaginait son sabre chanter en fendant l’air pour faire tomber des membres et des têtes dans des projections écarlates redécorant les lieux.
Une autre part, plus raisonnable, acceptait l’intervention de Néala et reconnaissait qu'il avait été sur le point de la mettre en danger mais, pour l’amour du sang, il enrageait de ne pas pouvoir en découdre. Il se promit de vérifier la véracité de l’accusation du chef des gardes et de venir lui faire chèrement payer si jamais elle était sans fondement. Bien-sûr, il se garderait bien d’emmener Néala avec lui le cas échéant. Elle était bien trop sentimentale pour le laisser faire Justice sereinement.
Ils furent escortés froidement par les soldats en faction. La porte de la tour se referma sèchement derrière eux. Il ne leur restait plus que leurs quelques effets alourdis de la peau du saurien que Kogan avait soigneusement empaquetée. A défaut du paiement prévu, elle leur permettrait de faire les achats nécessaires pour résister à l'hiver qui viendrait compliquer la suite de leur périple.
Mettant un couvercle sur sa rage, Kogan décida d'aller d'abord déposer leurs effets à « La Patate Eméchée » puis de partir en quête d'un acheteur pour la peau. Les rues lui semblaient moins colorées que dans ses souvenirs, moins grandes aussi. Faisant confiance à sa bonne mémoire visuelle, il s'orienta facilement dans le quartier des marchands, reconnaissant les lieux qui n'avaient, malgré les nombreuses années écoulées, que très peu changé.
Néala le suivait distraitement, le nez en l'air, se repaissant de chaque détail. Elle était émerveillée par les dimensions du lieu, la variété des formes des maisons et des matières composants leurs toitures. Elle prenait note mentalement de tous les végétaux qui poussaient devant les habitations et sur les murs.
Ils n'avaient pas parlé de son intervention dans la tour du dragon. Tout en profitant de la balade malgré la pluie, elle ruminait l'attitude du gradé à leur égard et la teneur de ses accusations vis à vis d'Amoric que Kogan tenait tellement en estime. Elle comprenait sa rage, légitime, qu'elle percevait encore, bien qu'atténuée, dans son attitude tendue.
Elle détestait avoir dû user à nouveau de son pouvoir pour empêcher Kogan de partir une fois de plus en vrille. Elle soupira consciente qu'elle ne pourrait pas toujours empêcher l'homme de suivre son instinct guerrier. Était-elle prête à assister au genre de scènes qu'il lui avait décrites ? Rien n'était moins sûr...
Elle suivit Kogan qui tourna dans la rue de l'auberge, retrouvant son enseigne où un tubercule aux cheveux ébouriffés avait été affublé d'yeux bilouteux, d'un sourire incertain et de joues rouges aussi rouge que son nez en patate. Il nota une certaine ressemblance avec la propriétaire des lieux et cela le fit sourire.
Sa tension baissa d'un cran quand il poussa la porte. Rien n'avait changé. Le lieu était toujours aussi propre et lumineux. Les murs semblaient avoir été blanchi à la chaux récemment, les peintures aux murs restaient vives et détaillées, l'ambiance chaleureuse et vivante. Il flottait dans l'air des fumets appétissants provenant de la cuisine et des assiettes des clients attablés pour le déjeuner.
Kogan posa un regard attendrit sur la femme qui arrivait dans leur direction pour les accueillir. Son visage était plus ridé et son lourd chignon présentait des mèches argentées mais elle avait l'air toujours aussi solide, vaillante et chaleureuse. Elle marqua un temps d'arrêt devant Kogan, le regardant de la tête aux pieds, plongeant ses yeux noisettes dans le regard azur. Son visage se fendit d'un large sourire et elle le serra dans ses bras avant de le faire reculer, bras tendus, pour mieux le regarder à nouveau.
– Qu'est-ce que tu as grandi, Ko…
– Koban, le coupa Kogan, et je te présente mon frère Nolan.
– Bien-sûr, bien-sûr. Entrez je vous en prie. Vous allez prendre une chambre ? Venez, je vous y conduit de suite, vous y déposerez vos affaires.
Griselda les conduisit jusqu'à la chambre voisine de celle où Kogan avait séjourné plus de quinze ans auparavant. La pièce lumineuse contenait des lits jumeaux, un coffre en bois, une table et deux chaises. Néala s'y sentit aussitôt à l'aise. Elle déposa ses affaires sur le lit côté fenêtre tandis que Griselda prenait une chaise et interrogeait Kogan.
– Tellement d'années sont passées, qu'est-ce que tu es devenu ? Et c'est quoi ce nom d'emprunt ?
Elle marqua un temps d'arrêt, s'attardant à regarder le visage de Néala.
– Ce n'est pas ton frère, n'est-ce pas ? J'ai vu un avis de recherche pour un homme barbu et balafré et une femme rousse comme Nolan. Dans quels ennuis t'es-tu encore fourré mon garçon ?
– Hem, effectivement nous sommes recherchés et je te présente Néala. Elle a dû fuir son village natal par ma faute…
– Néala… C'est lui qui a fait ça à vos cheveux ? Quel dommage… Ils devaient être splendides. C'est une transformation efficace cela dit. Si je n'avais pas reconnu Kogan, je n'aurais probablement pas fait le rapprochement. Et qu'est-ce qui est arrivé à ton visage ? demanda-t-elle à Kogan en passant un doigt le long de la cicatrice qui partait du front pour tracer une diagonale jusque sur sa mâchoire.
– Un souvenir de ma deuxième rencontre avec les « Mouches à Merde » comme tu les appelais.
– Les Frelons ? Ça fait une éternité qu’on ne les a pas revus ceux-là. Maintenant que tu le dis, ils ont disparu peu après votre départ. En tous cas, celui qui t'a fait ça ne t'a pas loupé.
– Tu dis ça parce que t'as pas vu la tête de l'autre, répondit Kogan en revoyant la bouillie sanglante du crâne de l'homme en question.
– Je connais cet air farouche, tu avais le même la dernière fois que je t'ai vu. J’imagine qu’ils n’ont pas survécu à la rencontre... et que tu n'as toujours pas renoncé à te venger...
– Y renoncer pourquoi faire ? Justice doit être rendue. D'ailleurs j'ai dû passer par la tour de garde. Il paraît qu'Amoric n'avait pas payé ses taxes ? On s'est présenté comme ses neveux et le chef de la milice a refusé de me régler un contrat sous ce prétexte.
– C'est possible… Depuis que Elzannah a disparu, il n'est plus le même et les affaires ne marchent plus aussi bien. Heureusement que Jared a repris en partie les choses en main et qu'Arthur veille sur Isadora à la Roseraie… Elle aussi a perdu le goût de vivre, les cultures seraient à l'abandon sans leur plus jeune fils…
– Elzannah ?! Qu'est-ce qu'il s'est passé ? s'attrista Kogan en revoyant le visage lumineux de la fillette.
– Personne ne le sait… Elle accompagnait Amoric pour une livraison destinée au campement que le Roi Audric La Poigne à fait monter à l'entrée du défilé vers Valperdu. Tu sais qu'il est toujours décidé à le conquérir ? Ils avaient tous les deux été invités à la table du Roi pour le souper, Amoric a été retenu et elle n'est jamais arrivée à leur tente pour le couchage. Il l'a cherchée pendant des semaines, en vain. La rumeur dit qu'elle aurait été enlevée par une créature surnaturelle… Il est question de lueurs, comme des feux-follets mais je n'en sais pas plus, si ce n'est que ce n'est pas la seule jeune fille à avoir disparu dans des circonstances étranges ces derniers temps… Amoric est passé par ici avant de rentrer chez lui… Il était méconnaissable, déchiré de devoir annoncer la disparition d'Elzannah à Isadora et leurs fils… Dire que c'était la première fois qu'il l'autorisait à l'accompagner dans son travail… Je suis désolée de n'avoir pas de meilleures nouvelles à te transmettre.
– Y a peut-être encore de l'espoir… Nous nous dirigeons vers le domaine Zenido puis je pensais pousser jusqu'aux Montagnes Rousses, j'ouvrirai l'œil. Nous n'allons rester qu'une nuit ou deux, sais-tu si j'ai une chance de croiser Amoric ?
– Le marché hebdomadaire a lieu après-demain, il est possible qu'il vienne mais c'est sans garantie. La dernière fois Jared est venu seul.
– D'accord, nous verrons bien. Merci Griselda, pour aujourd'hui et surtout pour la dernière fois… Je ne t'ai jamais oubliée, tu sais ?
Néala regarda, émue, l'attitude de Kogan qui avait saisi les mains de la vieille femme pour la remercier du fond du cœur. Elle se souvenait de ce qu'il lui avait raconté des conditions de leur rencontre, sa bienveillance sans façon qui avait contribué à sa convalescence. Elle se sentait également touchée par ce qui était arrivé à la fille d'Amoric. C'était le genre de drame qui pouvait briser un homme et toute une famille…
Griselda mit fin au moment d'émotion en indiquant qu'elle devait retourner travailler. Kogan et Néala restèrent plongés quelques minutes dans leurs pensées. Ils choisirent de ne pas les partager pour le moment, avalèrent une rapide collation préparée à leur demande par leur hôtesse et se mirent en route à la recherche d'un acquéreur pour la peau du caïmandile.