Trois temps sur un balcon

Chapitre 1 : Trois temps sur un balcon (en musique)

Chapitre final

840 mots, Catégorie: K+

Dernière mise à jour 16/01/2021 14:43

Je sors dehors, sur mon petit balcon alors que la nuit tombait. Il y a du vent, comme souvent ici. Il transporte la mer avec lui. Cette douce odeur salée qui est partout... Elle ne nous quitte jamais, à moins que nous ne quittions cette ville. Que nous quittions notre chez nous. Une mouette se posa sur une cheminée face à moi puis attendis. Quoi, je ne sais pas. Dans cette ambiance magique, je me perds dans mes pensées et laisse défiler les heures...

 Je repense à ma journée, à ma routine, mon ​présent. Dans mon petit appartement, je me sens bien. Et surtout, je me sens chez moi. J'ai trouvé ce lieu qu'au fond de nous-mêmes nous cherchons tous : ce lieu où l'on peut se réfugier quand ça ne va plus, que tout dérape, que c'est la fin du monde. Je ne veux plus jamais le quitter. Certains dirons que c'est une promesse bien éphémère, mais ce sont des mensonges. J'aime ma routine car je l'ai choisis. J'ai beau vivre seule, je ne le suis que rarement. Soit ce sont mes (très agréables) voisins qui m'invitent à prendre le thé, soit un oiseau trop curieux. La solitude me donne des idées sombres et dévastatrices. Ma petite ville au bord de la mer est chaleureuse. C'est presque comme si elle me berçait... J'ai vraiment de la chance. Je connais une ville merveilleuse. Resplendissante et pleine de surprises. C'est là bas que j'habite. Un petit moineau se pose à côté de ma main. Tout près, quelqu'un commence à jouer "Asturias" d'Isaac Albénizà la guitare...

  Soudainement, une grande tristesse m'envahit. Ce morceau... Mon... Mon frère l'aimais beaucoup... Je crois qui l'aime toujours mais je ne peux pas le lui demander. Même s'il est mort, je crois qu'il reste avec nous. En nous. J'aimais beaucoup mon grand frère, nous étions vraiment proches. Il m'a toujours soutenue et il était toujours là pour moi. J'essayais de lui rendre la pareille le mieux possible. Il était formidable. Lorsqu'il tomba gravement malade, il savait qu'il allait mourir. Pourtant, il est resté très calme. À la fin, il a accueillis la mort comme une vieille amie. Il semblait heureux et apaisé. Pour l'éternité. Après quoi, il a fallut que cet... idiot se pointe. Mais moi, je l'avais rayé de ma vie et surtout, j'avais tout fait pour l'oublier ! Je le détestait. C'est toujours le cas d'ailleurs. Il a détruit ce à quoi je tenais le plus sans aucuns scrupules ou même une once de pitié. Il... Il a osé faire du mal à mon frère ! Je ne lui pardonnerais jamais. Parce que je ne peut pas. Et aussi parce que je ne veut pas. C'est monstre. Comment... Comment ais-je pus lui faire confiance ? Cela fait partie de mes erreurs les plus graves. Enfin... tout cela est aujourd'hui du ​passé. La mouette qui m'observait s'envola vers d'autres horizons, sans nul doutes moins tumultueux. Doucement, les notes de "concerto pour clarinettes" de Mozart emplirent ma ville...

  

 Chassant ces sombres pensés, je me perdis à nouveau dans la contemplation de la nuit profonde et épaise. Le ciel ressemblait à une chaude couverture. Demain, lorsque je me lèverais, la vie auras repris son cours normal. Je partirais, comme chaque matin, vers 8h30, puis j'arriverais là-bas, je salurais le secrétaire puis commencerais mon travail. J'aime ce que je fait. Là n'est pas la question. Mais je déteste la routine dans laquelle les gens s'endorment. C'est d'une flemmardise à toute épreuve. Et c'est aussi d'une inutilité impressionnante. Demain je mettrais ma musique, celle qui change, qui m'encourage, qui m'aide. Le fait que ce ne soit pas toujours la même m'évite de sombrer dans mes propres habitudes. J'irais prendre une douche dont la température varie selon les saison et mes sautes d'humeur puis m'habillerais juste avant d'ouvrir mes fenêtres en grand. J'aime le fait de changer l'air, de faire rentrer de la "nouveauté" dans ma maison. C'est très important pour moi qu'il fasse bon, presque frais. Je prendrais un petit déjeuner léger car j'ai rarement faim le matin. J'attraperais mon sac et mes clés, sortirais de ma maison, croiserait Mme Dauven ainsi que sa fille, Juliette. De la vitre de mon bus, j'apercevrais la mer, respirerais l'odeur de la mer à plein poumons, puis m'éloignerais de ce lieux pour arriver à mon lieux de travail... Comme toujours... Il n'empêche que ce futurs me va... Avant que je ne rentre et que le petit moineau ne s'en aille, se fut la mélodie de "La liste de Schindler" de John Williams qui accompagna l'aube... J'aperçus sur la falaise, face à la mer, la jeune femme et le violon qui reproduisait cet air, d'une beauté incomparable ...

(Si vous avez le temps, je vous conseille d'écouter ces 3 musiques vraiment très... belles)

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