Schisma : Tourment [Webtoon Concours 2022]

Chapitre 1 : Ordinaire

Ce chapitre est en prélecture...

3070 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 08/07/2021 21:57

Ce chapitre est en prélecture...

Le cuir patiné avec le temps, dévoilait le galbe de son ravissant fessier. Les personnes dans la rue se retournaient irrémédiablement pour l'admirer. Le ténébreux, arborant deux intenses pupilles vertes, n'y prêta pas attention. Casque de moto en main, concentré sur son objectif, il traversa le passage piéton pour atteindre quelques mètres plus loin le lieu de rendez-vous.

⎮BEERGROUND⎮

Il vérifia l'heure sur son smartphone. Rien de grave, se disait le retardataire, ignorant volontairement le nombre faramineux de notifications sur son écran.


« Stan » l'appela-t-on, à peine le pallier franchi. L'homme qui le hélait - accompagné de ses amis - balançait ses bras comme un dératé pour signaler leur emplacement.

— Pour la discrétion, on en parlera plus tard, marmonna-t-il entre les dents.

Dépité, il souffla et commença à avancer dans leur direction, heurtant au passage l'épaule d'un individu. Ses poils se hérissaient soudainement. L'un comme l'autre, les deux hommes s'excusèrent, se jetant un coup d'œil placide. L'aura que dégageait la personne quittant le bar ne passait pas inaperçu, pourtant elle lui était étrangère, mais Stanley avait mieux à faire.

Le groupe maintenant au complet ne l'avait pas attendu pour débuter les hostilités. Certains - déjà éméchés - se plaignaient de ses retards incessants, le voyant trop peu, toujours occupé à ses basses besognes.

— Gérer une entreprise n'est pas de tout repos, répondit Stan - haussant les épaules.


Coude posé sur la table, le menton enfoui dans la main, il sirotait tranquillement le fond de sa pinte, balayant la salle du regard.

Au fond du bar, étaient disposées trois tables de billard fabriquées dans un bois massif. De vieux motards y jouaient, buvant fièrement leur breuvage. Quelques mètres plus loin, quelques-uns de leurs collègues jouaient au fléchettes, proches du gros pilier d'acier. Situés à l'extrémité, des vieux barbouzes se trouvaient les étudiants, rigolant, assis sur de vieux canapés en cuir usé. Peu d'entre eux fréquentaient l'endroit. Une grande mixité se trouvait parmi le personnel, comptant de charmantes serveuse et barmaids, notamment cette petite rousse voluptueuse, pimpante de sensualité. Le ténébreux se sentait parfaitement à son aise dans cet environnement.

Perdu dans ses pensées, il ne remarqua pas la serveuse débarrassée ce qui l'encombrait lui et son groupe de table - prenant une énième commande. Abigaël, la brune du clan, l'extirpa de ses songes, désignant la demoiselle quelque peu nerveuse, face à son visage revêche.

Sa première impression ne fut qu'éphémère lorsqu'il se plongea dans son regard hétérochrome, doté d'une froideur qu'il ne serait qualifiée de bon ou de mauvais. Il lui était impossible de détacher son regard du sien.

La serveuse réitéra sa question, mettant fin à cet envoûtement. Enfin presque. Il se focalisa sur la forme de sa bouche naturellement pulpeuse.

— Je vous prendrais le Gishiki, s'il vous plaît, répondit-il - sans l'ombre d'une hésitation

Aussitôt partie, il plongea rapidement sa main dans la poche intérieure de son blouson, sortant un petit papier plier en deux.


Eliah terminait de nettoyer la salle, tandis que Théophile, son collègue, s'occupait du reste. Terminant sa dernière tâche, le patron les interpella. Bras croisé, il trépignait. Les employés ne savaient jamais sur quel pied dansé avec celui-là. Eliah ne s'habituait toujours pas à cet excentrique.

— Félicitations les gars, vous avez grave géré ce soir ! Tenez, c'est pour vous, dit-il tout gaiement.

Entre confusion, surprise et joie, le patron se délecta de la grimace que tiraient ses salariés. Le dernier client à être passé en caisse leur avait offert un généreux pourboire. La jeune femme rangea le billet dans sa poche arrière.


Théo s'accouda au casier voisin, observant sa collègue scruter son portable :

— Tu es prête princesse ? Demanda-t-il avec un sourire amical.

— Hein ? S'exclama-t-elle relevant sa tête bouche bée.

— Le carrosse est de nouveau sur pied. Je peux, vous ramenez à tout instant ma dame.

— Oh merde, j'ai complètement oublié... Je rentre avec Eziel ce soir.

À la simple évocation de ce prénom, le sourire de son collègue s'estompa brièvement, avant de reprendre une mine étrangement joyeuse :

— Oh monsieur est rentré. C'est pour ça que tu étais pleine d'entrain ce soir.

— Bien sûr que non, s'écria-t-elle claquant la porte de son casier. Enfin, peut-être un peu. Il m'a promis de venir me récupérer sur mon lieu de travail ce soir.

Eliah - les joues rosies - se sentait désolé pour son collègue, ne sachant toujours pas ce qu'il s'était passé entre eux son frère et lui. Elle relut le dernier sms.

Eziel ♥︎

Samedi - 20h12

▶︎J'ai réussi à avoir un billet , ce soir je viens te chercher :D


La blonde balança la tête de gauche à droite. Personne. Elle vérifia son portable. Une notification en attente, elle déverrouilla son smartphone pour lire le message.

Eziel ♥︎

Samedi - 2h34

▶︎Je vais avoir un peu de retard... Pas plus de 10 min, promis !


On ne change pas les vieilles habitudes, murmura-t-elle, un sourire aux lèvres. Relevant la tête, elle aperçut un individu en face du trottoir, en pleine conversation téléphonique. Elle l'observa un long instant, plissant les yeux jusqu'à froncer les sourcils. À croire qu'ouvrir la bouche en cul de poule l'aiderait à améliorer sa vision. À ses yeux, elle bénéficiait d'une très bonne vue pour mater le « jolie p'tit cul ». Le concerné raccrocha et se tourna dans sa direction. Elle reconnut le ténébreux de tout à l'heure, mais ne saurait déchiffrer l'expression sur son visage.

Pas le temps de méditer là-dessus. Une voix douce et mélodieuse s'infiltra dans son oreille : « Salut toi. », l'incitant faire face à son nouvel interlocuteur. Son visage à lui seul illuminait la rue plongée dans l'obscurité. Elle cessa de s'émerveiller devant cette bouille et sauta au cou de ce dernier.

— Eziel !

— Woh... sacré accueil. Je ne pensais pas t'avoir manqué autant, se moqua-t-il - déposant un baisé chaste sur son front.

Quasiment identiques, les jumeaux étaient diamétralement opposés en terme de genre. On aurait pris le plus grand, pour faire un copié-collé, inversé à l'horizontale, réduisant légèrement la taille de la sœur.

Eliah huma l'écharpe de son frère, effaçant tous ces tracas des semaines écoulés en son absence. Pourtant indépendant, l'un comme l'autre, les jumeaux ne cessait se couver l'un et l'autre.

— Tu as bu ? Demanda Eziel - reniflant sa sœur.

— Deux, trois verres, pas plus, répondit-elle espiègle.

Ce fut la jumelle qui céda la première et se comporta telle une mère-poule, réajustant l'écharpe de son frère pour ne pas qu'il attrape froid. Cet imbécile tombait malade avec une facilité déconcertante. Une vraie tête de linotte. Une chose est sûre, elle ne pouvait contenir sa joie de revoir son double.


÷≑÷


Les rayons du soleil traversaient le store, frappant pile-poil là où il ne fallait pas. Aucune volonté à se réveiller, Eziel plissa plus fermement les paupières pour empêcher la lumière de s'infiltrer. Changeant de position, son front cogna le coin du livre avec lequel il s'était endormi. Il lâcha un grognement et ouvrit les yeux. Prenant une grande inspiration pour ne pas hurler de si bon matin, il se dépêcha de cacher le bouquin sous son plumard et pinça l'oreille de la belle au bois dormant.

— Réveille-toi sale parasite. Tu es dans mon lit.

La grosse loque qu'était sa jumelle, Eziel se vit obliger d'utiliser les grands moyens. En vérité, il n'hésita pas un instant à la pousser hors du lit.

Une main jaillit des profondeurs, s'agrippant au drap-housse. Peinant à remonter la pente, Eliah foudroya son frère d'un simple regard.

— Ce que tu peux être froid et sans pitié.

— On a pas élevé les cochons ensemble, il me semble, brailla-t-il - même si...

— Bien sûr que si ! D'ailleurs, je suis sortie par le même trou que toi.

Eziel attrapa le premier coussin, le lança, réussissant à éjecter sa cible qui lui gâchait l'existence. Le réveil sonna. De temps à autre, ils jetèrent un coup d'œil vers la porte, tout en se jaugeant. La tension était palpable. Ils attendaient impatiemment que la mélodie de leur opening préféré se termine, annonçant le début du match. Ils se précipitèrent vers la sortie. Le garçon ne tergiversa pas plus longtemps, attrapa sa sœur et l'envoya valdinguer sur le lit.

Il courrait à en perdre haleine jusqu'à la salle de bain, se hâtant de fermer à clef derrière lui. Eliah cogna contre la porte en signe de mécontentement.

— C'est le jeu, ma pauvre Lucette, la nargua-t-il.

Avec ce genre d'énergumène, il ne faut jamais baisser sa garde.

Eziel se dévêtit du peu qui lui restait. Il se faufila dans la douche, orientant le mitigeur vers lui. Il redressa la tête les yeux fermés. Il soupira d'aise, sentant chaque particule d'eau épouser sa peau. La mélancolie ne tarda pas à pointer le bout de son nez, se mordillant la lèvre inférieure, quelque peu tourmenté.


Sortant de la salle de bain, serviette enroulée autour du corps, Eziel traversa le couloir et s'arrêta à l'encadrement de la porte de la cuisine pour narguer sa sœur de corvée. Elle le toisa un bref instant, et esquissa un sourire moqueur, avant de détourner les yeux au moment propice. Le jumeau n'avait pas senti la présence de l'individu derrière lui, qui lui vola son linge. S'ensuivit une claque sur les fesses.

— Bah ça alors mon coco, ton cul s'est vachement raffermit.

— Léandre ! Qu'est-ce que tu fou ici toi ?! Demanda Eziel scandaliser.

— Ta grumelle m'a dit que tu étais rentrée et m'a gentiment invité à passer la journée avec vous.

Se couvrant du mieux les parties intimes, d'un simple geste de la main, il ordonna à ce qu'on lui rende la couverture. Il bougonna maudissant son meilleur ami, qui lui emboîta le pas satisfait de sa connerie.

Devant l'armoire, Eziel abandonna toute pudeur pour s'habiller :

— Eliah ne m'a rien dit.

— Elle voulait te faire une petite surprise.

— Paie ta surprise, dit-il avec dédain afin de dissimuler son enthousiasme.

— Normalement, c'était une sortie entre filles, mais j'ai convaincu ta sœur de nous inclure dedans.

— Hein ?

— Ouais... C'est le seul moyen pour faire sortir Jessy de sa grotte. Oh ! D'ailleurs Aoi sera là, ajouta Léandre - suivit d'un petit clin d'œil.

À la prononciation de ce prénom, le cœur d'Eziel rata un battement. Il se pinça l'arrête du nez, espérant que l'amie de sœur avait oublié cette histoire. Quel clampin, s'insulta-t-il silencieusement. Il examina dépité le rouquin, qui s'amusait tel un gamin avec les figurines de Greatman et Chiropteraman.


÷≑÷


Au centre commercial, Eliah guettait les alentours. Elle ne trouvait pas ce qu'elle cherchait. Soudain, une jeune femme métisse lui sauta dessus. Héléna était enfin là. Son amie était accompagnée de deux autres filles. Le quatuor était enfin au grand complet.

Jehanne, la moins excentrique - en apparence - salua le reste du groupe. Elle s'interrogeait de l'absence de Jessy. En parlant du loup, le garçon arrivait, peu enchanté de voir sa voisine d'enfance.

Le jeune homme - qui avait cette fois-ci teinté ses cheveux d'un gris argent - nettoyait ses lunettes et les remis sur son nez. Il grimaça de dégoût lorsque Jehanne l'embrassa sur la joue.

Toujours aussi timide, Aoi se colla à Eliah. La pauvre se cachait surtout de son frère, cloué sur place tel un gros niais. Elia plaqua ses mains sur les joues de ce dernier, gagnant toute son attention.

— fermes la bouche, tu baves sale pervers, lui dit-elle à voix basse.

La mâchoire crispée, Eziel piqua un fard, haïssant sa sœur dans ces moments fugaces.


La troupe pénétra à Éduc'Art, un magasin extérieur du centre commercial. Artiste en herbe ou féru de lecture, tout le monde y trouvait son compte.

Certains s'attardèrent dans le premier rayon pour découvrir les dernières nouveautés, tandis que d'autres accélèrent le pas jusqu'au rayon musique. Eliah en profita pour se diriger discrètement au rayon « développement personnel et bien-être ». Elle jeta un coup d'œil furtif autour d'elle, s'assurant que personne ne l'avait suivit. Il n'y avait qu'un vendeur dans les parages avec un Winter Gut dans la poche arrière.

Eliah parcourait des yeux les sections, jusqu'à dénicher le livre qui l'intéressait et le sortie de son étalage. Elle examina par la suite, les attrapes-rêves pendues au mur. Elle se figea lorsqu'elle aperçut son frère. Elle serra aussitôt son livre contre elle. Mains dans les poches, le jumeau l'observait impassible.

— Ça a recommencé quand ? Demanda-t-il.

Eliah, un sourire contrit, se ravisa pour ne pas lui raconter de fausses excuses. Il n'était pas dupe.

— Depuis ton stage. Je crois...

— Pourquoi tu ne m'as rien dit ?

— Je ne voulais pas t'inquiéter.

— Tu aurais pu au moins me réveiller, histoire de pas être surpris ce matin. Imagine, si je dormais à poil, dit-il en ébouriffant les cheveux de sa jumelle.

— Erk... répondit-elle écœurée.

Léandre se joignait à eux, un manga dans les mains à l'intention d'Eliah. Les yeux de la jumelle brillèrent de mille feux face au dernier tome de L'Assaut des Nains de jardins. Eziel préféra fuir les deux fanatiques. Il regardait la table au centre de l'allée et se retrouva nez à nez devant Le livre des Symboles, mis en avant sur un chevalet. Eziel se remémora le contenu de son livre de la veille. Peut-être trouverait-il des choses pertinentes à l'intérieur de ce livre ? Un petit tour à la bibliothèque ne lui ferait pas de mal.

Jessy, ne remarquant pas sa présence, passa à côté de lui, marmonnant dans sa barbe.

Eziel jeta un coup d'œil vers Elia et Léandre, puis se précipita vers Jessy, une tape sur l'épaule pour signaler sa présence, réussissant à lui faire décocher un petit sourire.


⎮𝒜𝓊 𝓅𝒶𝓁𝒶𝒾𝓈 𝒹ℯ 𝓁𝒶 𝒢ℴ𝓊𝓇𝓂𝒶𝓃𝒹𝒾𝓈ℯ⎮

Jehanne ne se fit pas prier et entra la première. L'intérieur du salon contrastait légèrement avec l'aspect bucolique et victorienne de la devanture. Un soupçon de fantaisie se baladait subtilement dans la boutique. Des billes colorées remplaçaient le pistil de certaines fleurs. D'autres fleurs semblaient pousser sur les champignons. Des insectes tels que des abeilles et papillons - en métal - étaient accrochés aux plantes. Impossible de mettre un nom sur les autres créatures qui décoraient l'intérieur.

Les étoiles pleins les yeux, Eliah scrutaient de plus près l'une des décorations disposés à gauche de l'entrée. Elle recula pour admirer l'ensemble et heurta quelqu'un. Elle percevait une odeur de jasmin. Cela devait provenir du thé qui s'était déversé un peu partout, tâchant au passage la chemise du serveur. Eliah se décala sur le côté, trébuchant sur un objet invisible. Heureusement qu'Eziel était là pour la sauver in-extremis avant qu'elle ne provoque le chaos dans ce lieu paisible.

« Ne vous inquiétez pas, j'ai des affaires de rechanges » dit le serveur, un sourire aux lèvres pour cacher son irritation. Son expression changea brusquement en croisant le regard de la criminelle. Elia hypnotisée par ces deux émeraudes, reconnue l'homme. Contrairement à l'autre soir, ses cheveux étaient légèrement plaqués en arrière. De peur qu'elle avale une mouche et ne s'étouffe, son jumeau plaça un doigt sous le menton d'Eliah. L'individu ne s'attarda pas sur l'incident et commença à balayer la salle du regard pour trouver une table adéquate à la bande.

Eziel poussa sa jumelle - jusqu'au fond de la salle, près de la fenêtre - dont les neurones peinaient à se reconnecter.


— Enfin ! s'extasia Jehanne devant la carte des menus.

— Un endroit charmant, sourit Héléna. Pour une fois, qu'on arrive à se caler un jour... J'suis hyper contente d'être avec vous !

— Grave !

— D'ailleurs vous passez bientôt vos examens à la fac, non ?

— M'en parle pas.... Vivement que je termine les études. Entre ça et le petit job en épicerie chez mes parents, j'ai rarement du temps devant moi, se lamenta Aoi.

Elle caressait avec délicatesse son petit menton. Ses jolis yeux bridés - qu'admirait tant Eziel - analysèrent scrupuleusement la carte, tapotant de temps à autre sur son portable. Toujours en pleine méditation, elle préféra prendre commande la dernière, et vérifia de nouveau l'écran de son smartphone. Une fois son tour, sous le regard médusé des garçons, déroutant le serveur qui notait à la va-vite, elle énuméra tous les desserts qu'elle souhaitait goûter.

— Aoi à un budget spécialement alloué pour la bouffe, expliqua Eliah amusée.

La blonde jeta un coup d'œil furtif, se focalisant sur cette paire de « fesses d'acier ».

— Efface-moi ce regard lubrique, c'est gênant, chuchota son frère.

— Gn... N'importe quoi, balbutia-t-elle.


Chacun leur tour, la petite bande, parée à prendre du diabète face à cette montagne de sucrerie au ton pastel, remercia le serveur.

— Merci beaucu...coup, merci beaucoup ! dit Eliah - d'une voix forte - frappant ses poings sur la table. Par chance, cette dernière ne bougea pas d'un iota.

Le ténébreux se racla la gorge, leur souhaitant un bon goûter. Tandis qu'Eziel la châtiait avec sa cuillère. Héléna se pencha sur le côté pour vérifier quelque chose.

— C'est pas faux ! Dit-elle en donnant des coups de coudes à son amie. Bon avant de lancer les hostilités, un petit selfie pour fêter ça.



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