Balafrée, Tome 1 : Stochasis

Chapitre 5 : Bibliothèque

2766 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 12/05/2021 23:12

Je marche au hasard dans cette étendue de sable doux et fin sans parvenir à apercevoir une oasis, la brulure de ma gorge me fait regretter de ne pas avoir bu avant la session. Tandis que je pense à de l'eau, je me rend compte que ce n'est pas normal que j'ai déjà si soif. Je suis dans ce désert depuis à peine 10 minutes constatais-je en consultant ma montre. De plus j'avais bu un verre de lait avant de partir ce matin donc il est improbable que j'ai soif maintenant. Je réfléchis quelques secondes et émit une hypothèse quant à cette soif soudaine : ils nous assoiffent et nous devons renoncer rapidement. Je décide qu'au plus profond de moi, je suis hydratée et que ce que je ressens n'est qu'une illusion très bien faite. Je me persuade et la sensation de brûlure dans ma gorge s'apaise. Alors, à ma plus grande surprise, je réapparais dans la salle : je n'ai pas réussi à trouver à boire ou à sortir ce désert ! Puis finalement en me remémorant les paroles de la machine, je me souvient qu'elle disait qu'il fallait juste se sauver. Mais, comment est ce que je suis censée survivre quand ce n'est pas une illusion assez réelle pour paniquer quand on ne le sais pas ? Pour la première fois de ma vie, je me demande quelles sont les intentions du Conseil des Sages. Avant, je ne me posais pas de questions comme ça car je me fichais royalement de ce que faisait les Sages tant que je vivais ma petite vie tranquille dans mon Quartier, même si la vie n'était pas très agréable avec ma mère. Quand la vie était pas super, mais je me répétait que au moins, je ne vivais pas dans le Petit Quartier et que, donc j'allais bien. Je me disais ça comme si c'était la mort d'habiter ce Quartier où je suis désormais. J'aimerai tant retourner dans mon ancien Quartier et leur dire que les gens ici ne sont pas différents d'eux. Que ces gens avaient juste pas autant d’argent qu'eux mais qu'ils n’étaient pas méchant, ou pire qu'eux et que c'est eux les pires car ils ne les aiment pas. J'avais envie qu'ils regrettent de faire croire aux gens d'ici qu'ils sont plus forts qu'eux alors qu'ils ne connaissent ni la douleur, ni la famine et encore moins la peur, de plus peu ont connu la mort alors qu'ici elle est presque courante. Je veux défendre mes nouveaux voisins, ces inconnus et tout ceux qui habite ici. Je veux être quelqu’un de bien et montrer aux Sages que c'est possible pour moi même en étant une Stochasis. Je veux être utile ici comme je n'est jamais pu être au Quartier Moyen. Je me répète ce monologue en sortant de la salle. Il est 6 heures 30, j'ai donc une bonne heure devant moi. Je me promène lentement dans la ville en train de se réveiller. Je me promène pendant un moment, quand je retourne au centre d’entrainement, Chari est déjà là, elle m'attend, la tête dans les nuages. Je la surprend en lui disant :

– Aller on y va, la rêveuse.

Elle sursaute et me lance un regard noir au quel je réponds par un sourire amusé. Elle soupire et part devant. Je la suis, en espérant trouver des réponses aux questions qui se bousculent dans ma tête.

Je marche à coté d'elle puis, je lui demande :

– Combien de temps allons nous mettre ?

– À peu près 1 h 30.

– Ok, sinon, hier Gykos m'a dit qu'elle travaillait sur un projet top secret et que Lefko ne sais pas ce que c'est non plus

– Alors pourquoi elle t'en a parlé ?

– Elle ne m'a rien dit, elle à juste dit qu'elle travaillait sur un truc secret, et moi, je crois que c'est un truc avec les... Nous, quoi.

– Vraiment ? m'interrogea Chari avec un petit sourire qui en disait long sur ce qu'elle pensait de mon petit discours.

– Oui, j'en suis sûre, lui répondis-je en levant les yeux au ciel.

– Donc d'après toi, ta mère adoptive en est une et elle cherche nos pouvoirs ? Je crois que tu cherche juste à te raccrocher.

– Me raccrocher à quoi ?

– À l'espoir que ta famille est comme nous.

– Moi non ! m'exclamais-je, outré qu'elle puisse penser que je me fais des illusions concernant ma mère adoptive.

– Si, mais je crois que c'est normal, tu es sous le choc.

– T'as passé ton diplôme de psychologue ce kalokairi ?

– Non, mais au début, je croyais que Chrysos était comme moi, mais c'est quasiment impossible soupira Chari.

–C'est pas ma faute si tu admire ta sœur adoptive à un point où ça frôle l'obsession ! Moi, je crois que tu as besoin d'une figure plus mature qui ne soit pas tes parents.

– C'est toi la psy, maintenant ? se renfrogna mon "amie".

Nous bondons encore un petit quart d'heure. Chari finit par me demander :

– Qu'est ce que ta mère à dit exactement ?

– Je ne m'en souvient pas parfaitement, mais c'était un truc comme : je travaille sur un projet top secret et personne dans mon entourage sais ce que c'est.

– Qu’est ce qui aurais un intérêt à être tellement top secret qu'elle ne le dit à personne ?

– Un rassemblement de Stochasis m'exclamais-je en levant les yeux au ciel.

–Chut ! Quelqu’un pourrais nous entendre, je te l'ai déjà dit, murmura rapidement Chari en vérifiant que personne ne m'avais entendue.

Mais, par chance nous n'avions pas croisé qui que ce soit depuis que nous étions sorties de la ville.

– C'est bon, nous n'avons pas croisé un chat depuis que nous sommes parties lui dis-je.

– Faux, rectifia elle, nous en avons croisé deux et le second, c'est toi qui l'a vu.

– C'est une expression soupirais-je, agacée comme à mon habitude par la manie de mon amie de toujours me contredire.

Je décidais de changer de sujet car le sourire satisfait qu'arborais Chari insupportait et me donnais l'impression de me faire dominer plus qu'en taille. Je lui demandais donc :

– Pourquoi nous n'avons croisé personne depuis que nous ne sommes plus en ville ?

– Car il y a tout ce qu'il nous faut dans notre ville.

– Sauf une bibliothèque ! lui rétorquais-je.

– Si mais elle est minuscule mais les gens s'en contentent. Et ceux qui trouvent leur bonheur prennent rarement la peine de d'aller jusqu'à celle de la ville de l'Est.

– Mais ils vont où alors ? demandais-je à ma partenaire de voyage.

– Dans celle de la ville Sud, elle est plus proche et est un peu plus grande que la notre.

– Mais...

– Elle est toujours très petite et elle ne t’aurais pas plut ajouta Chari.

– Et comment tu peux en être sûre ? lui demandais-je avec un regard interrogateur.

– Elle ne m'a pas convenue. et comme on a, j'en suis sûre, le même avis en ce qui concerne la taille des bâtiments ici, j'ai pensé qu'elle ne t’aurais pas plut.

– On est pas pareille !

– Si, un peu, il faut bien l’admettre.

– Non, boudais-je.

Je regardais ma montre : nous n’étions partie que depuis une trois quarts d'heure, le voyage allais être long...

Une demie heure plus tard, j'aperçus, au loin, une petite maison en béton à moitié démolie. Étonnée qu'un matériau aussi solide puisse aussi facilement se détruire, je demandais :

–Pourquoi est ce que cette maison est en partie détruite ?

– Chrysos m'a dit qu'il y a longtemps, il y a eu une révolte et que les gens du Petit Quartier avaient décidé de faire une seule et unique ville égale. Alors, les Sages ont dû menacer de détruire le Quartier. Ils ont commencé et la révolution s'est éteinte. Certaines personnes disent que cette révolte existe encore et qu'elle complote contre le gouvernement mais peu de gens y croient.

–Ce qui veux dire que cette maison a été détruite à cause des Sages.

– Oui, c'est ça. Nous arrivons ajouta-elle en désignant les maisons au loin, qui commençaient à apparaître.

– C'est pas plus grand que notre petite ville Ouest dis-je remarquer à Chari.

– Ici, on en a pas l'impression, mais en faite, c'est bien plus grand. Quand on sera dans le centre, tu verras à quel point c'est différent. 

C'est vrai, les maison sont plus grandes et plus hautes que celle de la ville Ouest. Et, même si ils ne sont pas bien nombreux, il y a quelques immeubles ! Ils sont d'un gris vieux et délavé, je ne sais pas si on peut dire qu'une couleur est vieille mais, bon pourquoi pas. Tout les bâtiments sont collé les uns aux autres,comme si il n'y avait pas assez de place pour tous. Je me suis toujours étonnée que certaines villes soit plus grandes que d'autres. Mais, les Quartiers ne sont pas égaux donc pourquoi les villes le seraient ? Bien que tout soit en encore bien plus petit que ce qu'il y avait dans mon ancien Quartier, ça se rapproche déjà plus de ce qu'il y avait. Pas mal de bâtiments ont été reconstruit avec du béton d'une autre couleur que celui qu'il y a fait à l'origine donc la plupart des bâtiments sont bicolore. La route est totalement piétonne. Il n'y a pas une trace de voitures. Il est 8h26 et les gens commencent à se lever pour aller travailler. J'aperçois des mendiants et si j’en avais eu, je leur aurait donné à tous quelques pièces et billets. Je passe devant eux en me maudissant de ne pas pouvoir les aider.

Nous marchons en silence, entre les bâtiments qui, comme me l'avait dit Chari, sont bien plus grands que dans le ville Ouest. Après un quart d'heure de marche silencieuse dans la ville, Chari s’arrête devant une boutique de taille moyenne. Elle déclare :

– Voici la plus grande bibliothèque du Quartier.

– Elle est vraiment pas très grande...

– Je sais, mais il n'y a pas plus grand.

– Quand on rentre, on dit quoi ? demandais-je à Chari. Parce que, je me vois mal entrer et dire « Je cherche un livre sur les Stochasis, et oui, j'en suis une. »

– Il faudra se débrouiller seule pour chercher. Sinon, on pourra emprunter 5 livres chacune.

– D'accord.

Elle rentre et dit à une dame d'une trentaine d'années :

– Bonjour, madame.

– Bonjour Chari, tu amène une drôle d'amie ?

Je déteste ce genre de gens. Bien sûr qu'elle est venue avec quelqu’un, sinon, nous ne serions pas entré côte à côte dans la boutique.

– Oui madame, elle s'appelle Ouli Evenos.

Chari me prend le bras et nous nous dirigeons vers le rayon de la psychologie, dans les étagères sur le contrôle de l'esprit. Elle prends une demie douzaine de livres et va s'installer à une table dont la peinture est à moitié partie. Je récupère également des livre et m'assoie en face de Chari. Je prends le premier livre qui s'appelle : L'hypnose, pratique et protection. Je n'y jette même pas un coup d’œil et le pose à l'autre bout de la table. J'en prends un autre qui se nomme : Comment contrôler les gens, l'hypnose domine le monde. Je le mets à ma droite, le jugeant peut-être intéressant. Je prends un troisième livre qui se nomme cette fois ci : Le contrôle, comment l'exercer et qui l'exerce. Je l'ouvre et vais directement à la table des matière. Je trouve dans la section "qui exerce le pouvoir dans le monde" un chapitre : Qui contrôle les esprits. Il ne donne finalement rien car l'auteur parle juste du gouvernement mais il précise bien que celui-ci ne le fait que pour notre bien donc, j'abandonne. Je fait les 4 autres de la même manière. Il n'y en à qu'un qui me parait digne d’intérêt : Les gens qui nous contrôle. Il parle vaguement de personnes dotées d'un don qui leur permettrait de faire faire ce qui leur plait aux autres. Je doute que ça aide beaucoup dans nos recherches donc je le repose. Je vais plusieurs fois chercher des livre, et 4 heures plus tard, nous avons vidé près de la moitié de l'étagère. Le soleil est haut dans le ciel quand Chari me chuchote :

– Je crois que j'ai trouvé quelque chose d’intéressant..., commence-elle

– Montre la coupais-je en me penchant sur le livre qu'elle étudiait.

Elle soupire et me montre du doigt le paragraphe :

Il parait que dans le Petit Quartier, il existe une race extrêmement rare qui ressemble en tout points aux humains normaux, sauf que leur esprit et leur cerveau est très différent, ils peuvent contrôler les mouvements des gens, personne ne connais leur nom.

– Tu crois que c'est de nous que cette personne parle ?

– Ça me semble probable.

A ce moment là, la bibliothécaire passe dans notre rangée et dit :

– Pose de midi, vous pourrez revenir dans une heure et emprunter tout les livres que vous voulez.

– Mais... nous exclamons Chari et moi en chœur.

– Non, vous reviendrez dans une heure.

Une idée me viens alors. Je demande alors, avec ma voix la plus persuasive possible :

– Même pas pour nous ? Juste emprunter ce livre, rien d'autre.

– No... Pourquoi pas ? Juste pour emprunter ?

– Oui, souriais-je en oubliant de me montrer persuasive.

– Non ! Vous pouvez bien attendre une heure !

– D'accord...

Je me lève et Chari me suis. Quand nous sortons de la petite bibliothèque, le soleil m'aveugle un instant. Je suis Chari jusqu’à un minuscule bâtiment qui me semble être un restaurent, mais je ne suis pas sûre de moi. Elle entre et une grande femme d'une cinquantaine d'années, squelettique, viens vers nous et demande à voix basse :

– Tu veux une table, Chari ? Elle t'accompagne ?

– Oui, Megalo, elle s'appelle Ouli.

Megalo nous emmène près de la seule table pour deux personnes et dit :

– Cela vous va ?

– Oui.

– Voulez vous le menu tout de suite ?

– Oui, mais pour moi, ce sera comme d'habitude.

La grande serveuse part quelques secondes et reviens avec un menu écrit sur une petite feuille de carton un peu humide. Je choisi des haricots rouges en sauce qui sont les moins chers du menu. Une fois ma commende passée, Chari et moi attendons en silence que nos plats arrivent. Quand ses pommes de terres grillées et mes haricots sont là, elle commence à parler :

– Tu as voulu essayer d'utiliser ton pouvoir sur la bibliothécaire, n'est ce pas ?

– Oui, et je pense que ça aurais pu marcher si je ne m'étais pas déconcentrée, pestais-je.

– On s'en fiche que tu n'es pas réussi, ce qui compte, c'est que c'est possible.

– Il ne faut pas oublier le livre, il pourrait en dire plus, il faut l'emprunter !

– Oui, et on ne l’étudiera pas là bas, il ne faut faut pas qu'elle se doute de quoi que ce soit.

– On peut aller chez toi, proposais-je.

– Ok, mais il y aura ma sœur.

– Alors, on ira chez moi, il n'y a personne de la journée.

– Donc, on n'emprunte le livre et on va chez toi pour l'étudier plus en détail.

– Oui.

Nous mangeons en une demie-heure. Quand nous avons fini, Chari interpelle Megalo. Elle vient et je lui donne les 15 allagis que coute mon repas. Nous sortons et je propose :

– On se retrouve dans 30 minutes ici, comme ça, on peut visiter chacune de notre coté.

– Ok. Mais tu n'as pas peur de te perdre ? me taquina-elle.

– Non, boudais-je en partant du coté opposé d'où Chari part.

Bien que nous ne soyons qu'en Fthinoporo, il faisait déjà frais. Je marchais rapidement. La ville était jolie, il y avait des arbres de part et d'autre de la chaussée. Je regarde ma montre un long moment après : il est plus de 13h15 ! J'avais rendez vous il y a près d'un quart d'heure ! Je cours du plus vite que je peux. Quand j'arrive devant le petit bâtiment qui sert de bibliothèque à cette ville je vois que Chari fait les cents pas devant la porte. Quand j'arrive vers elle,je lui dit :

– Désolée du retard, je n'ai pas vu l'heure.

– M'en fout.

– Alors pourquoi t'es renfrognée ?

– Le livre à disparu !






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