Tuer pour vivre

LUNDI 16 mars 2042

Une femme en noir s’approche de moi. Elle est très mince et ses longs cheveux bruns tombent en cascade sur ses épaules. Vêtue d’une robe en soie, elle s’avance d’une démarche gracieuse dans ma direction. Son visage se rapproche à toute allure du mien jusqu’à ce que je puisse voir chaque détail de sa peau trop pâle pour paraître normale. Son sourire disparaît et elle plaque deux mains glacées sur ma gorge. Je tente de la repousser mais l’étau se resserre de plus en plus. L’air me quitte peu à peu et je me sens sombrer dans les ténèbres.

Je me réveille en suffoquant, regardant autour de moi, complètement perdue. Ma couette a glissé sur le sol, et mon réveil indique sept heures. Le temps de reprendre mon souffle, je me lève et enfile un sweat par dessus mon pyjama.

- Quelle idiote, soufflé-je en m’apercevant que la fenêtre de ma chambre avait été laissée ouverte tout le long de mon sommeil.

Cela explique certainement mon mauvais rêve et mon manque d’air durant la nuit. Je m’empresse de la refermer avant d’empirer les choses, tout en consultant mon bracelet vital. La barre bleue a descendu de deux crans, ce qui me réduit à 71 ans et trois mois d’espérance de vie. Génial.

Nous sommes en 2042. La pollution a ravagé la population et je vis dans la ville la mieux préservée de la planète Terre. De sept milliards, nous sommes passés à six milliards d’habitants. Un chiffre très élevé de pertes, je sais, mais que voulez-vous, on fait ce qu’on peut. Aujourd’hui, la pollution est le plus gros problème pour la survie de l’humanité. Mais ça, c’était avant l’explosion…