Le début d'une fin

Chapitre 7 : Bonus : Joyeux anniversaire Tom !

851 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 30/06/2022 07:45

Vidéo : https://youtu.be/F4C5CyQPL_M / https://youtu.be/--kc3CC1VIY

~Tom Ella & Alexis Johnson~

—     Tiens. Joyeux anniversaire.

Dans le creux de sa main, Alexis tendait ses écouteurs à Tom. Le regard fuyant, il n’osait le regarder droit dans ses yeux émeraudes, par peur de se faire surprendre à rougir bêtement.

—     Oh ! Euh, me-merci Alexis. C’est super cool comme cadeau, mais fallait pas…

—     Pas les écouteurs, idiot ! Mets-les et écoute.

—     Oh...

Tom s’empara délicatement desdits écouteurs et les enfonça dans ses oreilles, mine de rien. Il leva son pouce en signe d’approbation, avec un léger sourire, attendant sagement la suite des événements. Aujourd’hui, il fêtait son anniversaire – dix-sept bougies, plus exactement. Pour couronner le tout, il avait tenu à passer la journée avec Alexis et personne d’autre, pas même son frère jumeau. Ça ressemblait tout bonnement à un caprice, mais aujourd’hui, il pouvait se le permettre !

Alexis essuya ses paumes devenues moites à cause de l’appréhension qui l’habitait depuis ce matin. Il avait passé plusieurs jours – et même des nuits – à concocter cette surprise pour Tom, rien que pour voir son sourire et ses yeux s’illuminer. Il attrapa son téléphone dans la poche avant de son jeans et déverrouilla l’écran, pour ensuite scroller jusqu’à l’application du dictaphone. Les doigts tremblants, il se sentit défaillir lorsqu’il appuya sur la touche Play.

Mi si sol fa mi mi si sol fa sol fa mi mi do

Les premières notes du piano se répandirent timidement dans les oreilles de Tom, telle une caresse à la fois douce et mélodieuse. Son souffle se coupa net et ses yeux s’écarquillèrent, les pupilles dilatées par la surprise. Ébahi, il fixa Alexis qui jouait nerveusement avec son briquet, faisant des étincelles par série de trois. Son cœur manqua un battement, voire deux ou trois. Peut-être même qu’il avait complétement cessé de battre. Il ne savait pas, il ne savait plus. Il entrouvrit sa bouche, mais aucun son n’en sortit, ses mots restèrent bloqués au fond de la gorge.

Depuis quand Alexis s’était-il remis à jouer du piano ? Il lui avait pourtant affirmé avoir tourné définitivement le dos à la musique, pour s’épanouir dans le dessin. Alors, comment se faisait-il que… ?

Il resta figé, bercé par ce rythme fluide empli de magie et d’élégance. Des frissons coururent le long de son dos pour disparaître dans sa nuque. Merde ! C’était quoi cette sensation ? Intense, puissante, vive. Elle le prenait douloureusement aux tripes. Elle lui faisait si mal qu’il sentit des larmes s’installer au bord de ses yeux, prêtes à se déverser. Alors, il ferma les paupières pour les chasser, mais surtout pour imaginer Alexis, ses doigts fins glisser sur le clavier, rencontrant chaque touche blanche et noire pour créer ces accords harmonieux, envoûtants. De la pure poésie. Il aurait apprécié pouvoir se délecter d’un tel spectacle, analysant chacun de ses moindre fais et gestes. Se faire hypnotiser par la finesse de ses mouvements. Voir les traits de son visage se durcir sous la concentration, à la recherche de la perfection.

Il reconnut très vite les airs de cette chanson, « Demons ». Celle dont les paroles et la mélodie lui retournaient l’estomac, la tête, le cœur, jusqu’à lui brouiller la vue. Jamais il n’avait connu pareille émotion en écoutant quelque chose d’aussi beau, d’aussi profond. Enfin, jusqu’à ce jour.

À défaut d’avoir une voix aussi ensorcelante que celle du chanteur, il lui arrivait de la fredonner inconsciemment, jusqu’à l’imprimer dans la tête des autres. Alexis avait dû s’en rendre compte.

Alexis avait dû tout donner pour lui composer ce cadeau.

Les canines de Tom se plantèrent dans la chair de sa lèvre inférieure. Il dû contrôler sa force pour ne pas qu’elles s’enfoncent jusqu’à le faire saigner. Si c’était un rêve, il ne voulait en échapper pour rien au monde, quitte à sombrer dans un sommeil profond. Si ce jour devait être son dernier, alors autant le finir ainsi : apaisé par le son du piano et par l’image de son petit ami encrée dans ses souvenirs.

Les derniers accords moururent comme un dernier souffle. Puis, un silence s’installa. Alexis ne triturait plus son briquet à présent. Ses doigts formaient un poing qu’il mordait impitoyablement, en attente d’un verdict.

Du revers de sa main, Tom balaya une larme avant qu’elle ne se fraye un chemin le long de sa joue, comme les précédentes, son sourire toujours affiché sur son visage.

—     Putain, t’es incroyable, Alexis… Merci…

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