The Dark Love (& Matt le jukebox)

Chapitre 9 : Souvenirs cachés ooOoo La plage ooOoo

3350 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 03/08/2022 20:40

ooOoo La plage ooOoo

 

 

Corentin était euphorique, il passait les meilleures vacances de sa vie : une eau limpide, de la musique, de nouveaux potes plus âgés et donc plus délurés… Il était majeur et diplômé, le lycée était enfin terminé pour lui, il pouvait donc en profiter pleinement. Il étira ses bras au-dessus de sa tête, il avait très envie de retirer sa chemise hawaïenne et de foncer vers le rivage.

 

— On se jette à l’eau ? proposa-t-il.

— L’un de nous devrait peut-être rester pour surveiller nos affaires, fit Cyk.

— J’ai une meilleure idée, intervint Artus.

 

Il ne regardait pas Cyril, pas plus qu’il ne regardait Matt ou Corentin. Il était tourné vers un trio de jeunes femmes, assises sur leurs serviettes, à quelques mètres derrière eux. Elles bronzaient en deux-pièces et badinaient dans la bonne humeur estivale. Artus les accosta très poliment, avec un sourire retenu, presque timide.

 

— Excusez-moi, pourriez-vous surveiller nos affaires une quinzaine de minutes pendant que l’on se baigne mes amis et moi, s’il vous plaît ?

— Oh. Euh… Oui bien sûr, répondit l’une des demoiselles, la voix teintée d’une certaine perplexité.

 

Elle s’attendait à se faire draguer, comme à chaque fois qu’elle se posait sur la plage avec ses amies et qu’un groupe de mâles s’installait à côté. C’était pénible, redondant au point de tomber dans le harcèlement, mais face à ce beau brun, aux yeux magnifiquement assortis à l’océan et extrêmement courtois, elle en venait presque à regretter que ce ne soit pas le cas. Un de ses copains mignons avait même amené une guitare, il y avait tous les ingrédients pour une après-midi sympathique de badinage plaisant. Elle retint son soupir, elle savait que les hommes bien élevés n’importunent jamais les gens, alors que ce sont précisément ces hommes-ci qui sont les plus intéressants à côtoyer.

 

— Merci beaucoup. On fera vite, promis.

 

En s’éloignant de leur bivouac sommaire, Matt ne pouvait s’empêcher de jeter des coups d’œil par-dessus son épaule. Les filles chuchotèrent entre elles, elles pensaient qu’il les matait et s’enthousiasmaient déjà de son retour, en compagnie du charmant garçon bien bâti à sa gauche et du grand blond à l’air ingénu. Mais Matt, lui, était juste inquiet pour sa guitare.

 

— T’as la confiance…

— Ne t’en fais pas. Elles ont intérêt à prendre soin de nos affaires, si elles veulent que je leur laisse mon numéro.

 

Matthieu ne put s’empêcher de rire.

 

— Mais sans déconner, comment tu fais pour qu’elles te tombent toutes dans les bras comme ça ?

— Ne fais pas l’innocent, tu es exactement comme moi. Maddie m’a expliqué que tu lui avais collé un râteau. Ainsi qu’à Ayumi, Zara, Wendy… J’ai oublié le prénom des autres. La liste était longue.

— Ouais, bon, d’ac. N’empêche que ton aplomb force le respect. Sois content de ne pas avoir atterri à l’opéra, j’ai sauvé ton sex-appeal !

— N’importe quoi… gloussa Artus en retenant son propre rire.

 

Corentin courut jusqu’à l’eau à hautes enjambées, sautant par-dessus les vagues comme un pantin désarticulé. Aux yeux de ses partenaires, il ressemblait à un gosse de six ans coincé dans un corps immense, il dépassait même Cyril. C’était la marée descendante, ils s’enfoncèrent dans l’eau tous les quatre, jusqu’aux mi-ventres d’Artus et Matt. Corentin barbotait gaiment, il regrettait de ne pas avoir amené son chien pour nager avec eux. Les trois autres se tenaient éloignés de ses longs membres maladroits s’agitant dans tous les sens.

 

— Eh ! Vous éloignez pas les gars ! J’vois rien sans mes lunettes !

— Inutile de baliser mon Coco : si j’te perds, j’ai plus de batteur.

— On pourrait recruter Hélène à sa place, qu’en penses-tu patron ? plaisanta Artus.

— J’y ai pensé figure toi, mais elle a pas la carrure.

— La carrure pour quoi ?

— Pour exploser tous les records et conquérir le monde ! s’écria Matt en faisant la planche, les bras écartés.

— Tu sais que tu ressembles à un génie du mal parfois ?

— Pt’être, mais ça fait de vous mes sbires. C’est pas top hein ?

 

Il éclaboussa Artus avec son pied. Son ami secoua la tête et passa une main dans ses cheveux. Cyril et Matt étaient persuadés qu’il s’apprêtait à regarder si sa chemise n’était pas souillée, avant de se rappeler qu’il était torse-nu et déjà dans l’eau. Ses réflexes de bourgeois affété le poursuivaient jusque dans la nudité. Corentin, de son côté, ne voyait effectivement rien. Il se redressa et vint s’accouder à Matthieu et Artus comme un aveugle sur ses guides.

 

— Vous saviez qu’il existe des méduses immortelles ?

— Qu’est-ce que tu racontes encore ?

— Je vous assure ! À la base, c’est un polype qui grossit pour devenir une méduse, ensuite elle rétrécit pour redevenir un polype, et le cycle reprend en boucle. Son secret c’est le clonage, ou plutôt le multi clonage, comme dans Naruto.

— À quel moment tu as pensé qu’on voulait savoir un truc comme ça ?

— Ça peut aider Matt dans ses plans de conquêtes du monde ! Il aura besoin d’un bassin rempli de méduses ou de requins pour éliminer ses ennemis.

— Tu regardes trop de mauvais films.

— N’en veux pas à Artus. Dès que ça ne touche pas à l’opéra, ça ne l’intéresse pas.

— Mais quel est ton problème avec l’opéra nom de Dieu ? râla Artus.

 

Un peu à l’écart, Cyril regardait ses camarades en train de se chamailler. Il aimait cette ambiance chaleureuse entre eux, mais pour l’instant, il n’était véritablement ami qu’avec Matthieu. Il avait envie de tisser des liens avec Corentin et Artus, il ne savait simplement pas comment s’y prendre. Redoutant sa balourdise, il avait pris le parti de se laisser porter par le courant, métaphoriquement.

 

Corentin, Artus et Matthieu étaient plus ou moins calmés. Coco avait eu le malheur de demander à Artus s’il existait un opéra sur l’océan, son compère avait enchainé pour lui parler de Riders to the Sea, un opéra de Benjamin Britten. Matt fit semblant de bailler, son meilleur ami lui donna un coup de coude. Imperceptiblement, un coin de la bouche de Cyril se mit à trembler, il avait envie de sourire. La mer continuait de se retirer et leurs bustes réapparaissaient progressivement sous ses yeux. Ils étaient très beaux tous les trois, injustement beaux comparés à lui, pensait-il.

 

Physiquement, Cyril avait un gabarit mixant celui d’Artus avec celui de Corentin, avec beaucoup moins de charme. Il mesurait un mètre quatre-vingt-cinq, soit cinq centimètres de moins que Corentin et dix de plus que Matt et Artus, mais contrairement au jeune adepte des percussions, il n’était pas svelte. Sa carrure large rappelait celle d’Artus, en plus massive encore, et en plus grasse surtout.

 

Cyk admirait le buste élancé de Coco, couvert de poils blonds, tirant sur le roux, bien implantés. Cette pilosité le vieillissait un peu. Dénudé, il avait un vrai physique masculin, avec un petit bedon arrondi malgré sa minceur. Artus était clairement le plus viril de la bande lorsqu’ils étaient habillés, mais les courbes de son torse imberbe et de ses cuisses épaisses adoucissaient sa silhouette, il avait l’air tendre au toucher. Cyril s’était souvent vu affublé du pseudonyme de petit ours par ses partenaires amoureux, autant à cause de son pelage brun, que de son caractère, et son corps moelleux comme un ours en peluche. Artus aussi avait un petit côté nounours, mais un nounours sans fourrure. Restait Matthieu, avec son corps fuselé, ses bras secs aux muscles saillants, ses jambes effilées et son unique ligne de poils bruns reliant son nombril à ses pectoraux. Il n’était ni plus beau, ni moins beau qu’Artus, ou même Corentin, ce n’était qu’une affaire de goût, et il avait la préférence de Cyril.

 

L’admiration esthétique de Cyk commençait à devenir problématique. Son être se laissait gagner par des émotions autrement plus sensuelles qu’une petite jalousie envieuse ou une intension amicale.

 

— Eh merde… maugréa Cyril en sentant le tissu de son maillot de bain se tendre.

 

Il baissa la tête, il ne devait plus les regarder. Ils étaient bien trop attirants, et le souvenir du contact de l’anatomie de Matthieu sous ses doigts ne l’aidait pas à se calmer. Comble de malchance pour Cyk, ce fut à ce moment que les trois autres se décidèrent à remonter vers la plage. Matt fut le premier à se retourner, réalisant que leur compagnon ne les suivait pas.

 

— Bah alors Cyk, tu viens ?

— Ouais, euh… Dans cinq minutes.

 

Les six yeux interrogatifs braqués sur lui l’embarrassèrent au point de le faire rougir sous sa moue bougonne. Une fois de plus, Matthieu fut le premier à comprendre et à rire aux éclats, redoublant la gêne de Cyril. Artus embraya à sa façon, plus acerbe, avec son humour impérieux et son rictus moqueur.

 

— Tu es un sacré vicieux en fait. Tu caches bien ton jeu…

— Ça lui va bien d’dire ça, l’obsédé du bikini… bloblota Cyril, la bouche dans l’eau, ses amis n’en comprirent pas un mot.

— Tu m’as déjà vu à poil pourtant. C’est Artus ou c’est Coco qui te fait de l’effet à ce point ? renchérit Matt.

 

Figé telle une statue grecque entre ses deux partenaires qui montaient dans la surenchère des provocations, le pauvre Corentin devenait plus rouge que Cyril. Il était habitué aux blagues grivoises entre hétéros. Il avait appris à donner le change, à rire et plaisanter avec les autres, cachant au mieux son émoi et sa candeur de vierge, mais il n’avait jamais côtoyé de gays de manière aussi intime. Il devait encore une fois apprendre à dissimuler son manque d’assurance.

 

— Mais cassez-vous si c’est pour me faire chier comme ça ! mugit Cyril.

— Ça redescendra plus vite si on t’emmerde Cyk ! Fais-moi confiance !

— On en a tous une. Je pense qu’on s’en remettra de la voir… Enfin pour ceux qui ne la connaissent pas encore, se moquait toujours Artus, les bras croisés.

— Doucement les gars, on n’est pas tout seuls sur la plage… couina Coco en jetant des regards paniqués autour d’eux.

 

Cyril était contrarié, mais Matthieu avait raison : le taquiner sur son intumescence imprévue avait favorisé son repos. Il boudait en sortant de l’eau, alors Matt lui gratta affectueusement l’arrière du crâne pour le réconforter. Artus attrapa Coco par les épaules et prit la tête de la marche avec lui, en direction des jolies demoiselles gardant leurs affaires. Ils étaient tous deux impatients de les revoir de plus près. Matthieu les suivit du regard, sans se départir de son petit sourire mystérieusement fripon. Il avait l’air heureux, mais au bout d’une minute, Cyk réalisa qu’il était plongé dans ses pensées.

 

— Ça va Matt ?

— Hum ? Oh ouais, ça va. J’ai envie de composer.

— Quoi ? Là, maintenant ?

— Carrément, ouais !

— Attends ! Tu ne vas pas me laisser tout seul avec les hétéros quand même ?

— Ils vont pas t’mordre ! rigola Matthieu face à la mine angoissée de son bassiste. J’te confie ma guitare, t’as qu’à leur jouer un truc romantique.

— Mais c’est toi qui fais ça d’habitude ! Merde, me laisse pas tenir la chandelle Matt !

 

Matt lui tapota les omoplates, avant de retirer sa main et de filer jusqu’à l’esplanade en l’abandonnant lâchement.

 

Il y avait un piano à queue dans le hall de leur hôtel. Matthieu avait repéré que le modèle était assez luxueux, c’était un Bösendorfer. Il n’avait pas souvent l’occasion de jouer sur de telles pièces d’orfèvres, il l’avait testé dès leur arrivée. Le son était excellent. Matt s’y installa à nouveau. Selon son inspiration, il commençait à travailler ses morceaux tantôt à la guitare, tantôt au piano. La tentation était trop forte face à ce bijou noir étincelant, aux cordes horizontales. Et pour ce qu’il avait en tête, il estimait que le son serait plus planant et émouvant au clavier.

 

Une heure plus tard, Artus se glissait discrètement à l’intérieur du petit salon de plaisance. Il vint appuyer son épaule contre le mur, dans le dos de Matthieu qui avait perdu toute notion du temps, pour le regarder jouer. Matt ne souriait pas beaucoup lorsqu’il composait, et Artus le trouvait plus intéressant de cette manière, sans les masques sociaux qu’il s’imposait pour manipuler le monde à sa guise et obtenir ce qu’il voulait. Il n’avait pas besoin de dissimuler ses émotions, de faire semblant, il était seul et très concentré, peut-être sur les mouvements de ses mains, ou sur ce qu’il avait à l’esprit, concentré pour écouter les accords qui fonctionnaient, concentré pour comprendre le sens de sa propre mélodie.

 

Artus soupçonnait Matt d’être doté d’une synesthésie des couleurs en complément de sa mémoire eidétique. Il ne l’avait évoqué que très brièvement, une fois, alors qu’ils discutaient une nuit chez sa mère de leur projet et de leur futur logo. Le monde devenait bleu au début du refrain de Something just like this, il y avait beaucoup de jaune dans l’intro de My generation, et Matt voulait un jukebox vert. Ses accords préférés étaient toujours en nuances de vert. Il avait beau être fier de sa mémoire exceptionnelle, l’orgueil de Matthieu le poussait à cacher toutes ses autres bizarreries, mais elles n’échappaient guère à Artus.

 

Parfois, un sourire réapparaissait sur son visage, tirant largement sur ses pommettes rieuses. Matthieu retrouvait sa frimousse malicieuse et joviale, avant qu’il ne se replonge dans d’autres ressentis, plus sobres, voire plus négatifs. Les notes s’écoulaient, limpides, en véritable régal pour l’ouïe d’Artus. Il laissait son crâne se balancer discrètement au rythme vif et poétique de ce morceau inédit qu’il aimait déjà.

 

— Celle-là doit être bleue, murmura Artus pour lui-même.

 

Artus ne voyait pas les couleurs, mais il reconnaissait facilement les accords depuis le temps qu’il pratiquait le chant et la musique. Le travail pour compenser le talent inné, tel était son leitmotiv. Sa mère l’avait toujours encouragé dans cette voie, Matthieu avait pris le relai, et l’effort payait.

 

La dernière note se perdit dans l’écho du hall. Dans le silence retrouvé, Matthieu sentit enfin la présence derrière lui. Son sourire rejaillit dès qu’il reconnut Artus.

 

— J’t’avais pas vu. Ça fait longtemps que t’es là ?

— Un moment. C’était superbe, comme à chaque fois.

 

Matt élargit son sourire. Il était habitué aux glorifications et autres louanges nourrissant son ego, mais toutes celles venant d’Artus, et trahissant son admiration pour lui, le remplissaient de bonheur. Artus finit par lui rendre son sourire.

 

— Viens. Cyk et Coco meurent de faim.

 

Le quatuor dina sur une terrasse en bord de mer, dans un restaurant étoilé qu’Artus avait choisi, pour le plus grand plaisir de Corentin. Ils flambaient la récompense de leur premier concours gagné tous ensemble. Soucieux de sa voix, Artus n’avait bu qu’un verre de vin et Corentin avait siphonné le reste de la bouteille. Cyril préférait la bière. Matt évitait simplement de croiser les effluves et carburait au sex on the beach.

 

Ils retournèrent sur la plage pour décuver un peu sous la voute céleste. Coco avait dû s’agripper à Artus et Cyril pour pouvoir marcher droit. Les deux porteurs laissèrent tomber leur cadet, qui s’étala par terre dans une gesticulation rappelant celle de son chien, avant de s’allonger à leur tour, en compagnie de Matthieu.

 

— Dis Cortex, tu veux faire quoi cette nuit ? beugla Corentin.

— Il va falloir l’achever. Elle souffre, la pauvre bête.

— La même chose que chaque nuit Minus…

— Ne l’encourage pas Matt.

 

Corentin tendit les bras vers les astres.

 

— Mon père m’avait offert un télescope quand j’étais p’tit. Il rêvait de devenir astronome, mais à la place, il est devenu proctologue. Il est passé d’un trou noir à un autre… Vous comprenez ? Trou noir…

— Oh mon dieu… fit Artus en se pinçant l’arête du nez.

— Oui, Cyk et moi on est spécialistes des trous noirs, répondit Matt pour le taquiner.

 

Il espérait le faire taire en le mettant mal à l’aise, mais Coco était totalement désinhibé par le vin et il se contenta de ricaner bêtement en se roulant dans le sable.

 

— Et vous saviez qu’il existe quatre types de trous noirs ?

— Ouais, mais pour les autres, faut plutôt demander à Artus.

— Vous allez passer la nuit à faire des blagues salaces ?

— D’abord il y a le trou noir de Kerr, celui de Reissner-Nordström, c’lui de Schwarz… Shwarzenegger, euh Schwarzschild ? Ouais, Schwarzschild, c’est ça. Et pis un autre encore dérivé de la théorie de Kerr. L’astrophysique c’est trop marrant parce que…

 

Corentin continuait de parler du ciel, sans discontinuer, plus personne ne l’écoutait. Il s’en fichait, ou plutôt il ne s’en rendait pas compte. Imbibé d’alcool, il continuait de réciter ses vieilles connaissances en astronomie. Même le léger ronflement de Cyril, endormi à sa droite, ne parvint pas à le perturber. Artus pencha la tête sur le côté gauche pour regarder Matthieu.

 

— Tu as déjà une idée des paroles ? Pour la chanson de tout à l’heure.

— Quelques-unes.

— Parfois j’aimerais être dans ta tête, pour voir comment tu fonctionnes.

— Pas sûr que tu supporterais le voyage, répondit Matt de son air filou.

— Tu aurais fait un malheur à l’opéra, mon petit champion de poésie.

— Fous-toi de ma gueule…

 

Artus se mit à rire, d’un rire décontracté, venu spontanément, sans raison apparente. Matthieu le regarda s’esclaffer, sans jamais pouvoir se détourner de ce visage rayonnant.

 

Et je comprends enfin pourquoi, cette petite chose, elle, ne vient que pour toi…

Laisser un commentaire ?