La prophétie de la dernière sorcière - Tome 2 : Vengeance
Chapitre 1 : Toutes voiles dehors
Perché dans le nid-de-corbeau, Nikushi remonta son col de fourrure pour lutter contre le vent glacé qui l'enveloppait d'embruns salés. De là-haut, il avait une vue imprenable sur le navire et son équipage, ainsi que sur l'immensité mouvante de la Mer d’Argent. Il plissa les yeux pour percer les ténèbres qui étaient uniquement atténuées par les lampes à huile du bâtiment et la lueur blafarde de la lune.
Il avait été embauché pour repérer le moindre danger et protéger le voilier de toute attaque de monstre marin. Cela faisait déjà trois semaines qu’il était à bord du Perle d’Ambre, à guetter la moindre présence de sharikis et autres yebahiris ibabochis, mais grands squales comme serpents de mer géants semblaient décidés à laisser le bateau en paix, pour le moment en tous cas.
Ces créatures n'effrayaient pas le moins du monde le jeune homme de vingt-trois ans. En effet, il étudiait sans relâche les moyens de combattre les monstres de ce type depuis des années et avait fait sa spécialité de l’abattage des reptiles géants. Pour cela, il avait conçu et créé des armes spécifiques, s'inspirant d’antiques gravures dénichées aux quatre coins de Yazuli. Cela faisait de lui le chasseur le plus expérimenté de Yazuli et Midrilemi réunis.
L’homme aux yeux verts repoussa les cheveux châtains qui menaçaient de lui tomber dans les yeux, rajustant son bandeau de cuir pour les maintenir vers l’arrière. S'adossant au grand mât, les bras croisés sur la poitrine, il se remémora le moment où, déjà sept ans auparavant, il avait pris la mer pour la première fois.
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Une main levée en miroir avec celle de Kogan, Nikushi regardait s’éloigner la terre qui l’avait vu naître avec, sur le quai, la silhouette de plus en plus petite de son ami, celui qui était comme un frère pour lui. L’adolescent de seize ans releva fièrement le menton et écrasa vivement la larme qui menaçait de s’échapper de son œil droit avant de se tourner résolument vers son maître. Aïmiro, qui partageait sa tristesse, lui tapota gentiment l’épaule :
– Il me manquera à moi aussi mais la vie est ainsi, fils, des rencontres et des séparations. Les choses sont comme elles doivent être. Vos chemins se recroiseront, si telle est votre destinée.
– J’espère que nous aurons cette chance, alors. En attendant, j’ai hâte de découvrir la terre où vous êtes né ! Racontez-moi, est-ce que Yazuli est très différente de Midrilemi ?
– Oh, oui ! Le climat y est bien plus chaud, la végétation est très différente, quant aux constructions, tu en jugeras par toi-même mais nous utilisons davantage le bois et le papier que la pierre, le métal et les vitrages. En tous cas, c’était ainsi quand j’ai quitté le pays.
– Vous pensez que ça a changé ?
– C'est fort probable. Tu sais, j’étais à peine plus vieux que toi quand j’ai débarqué dans ce qui est devenu le Port des Alliés Inespérés. Je suis arrivé plein d'assurance et de rêves d'aventure et de gloire. Je me croyais prêt à faire la guerre, je me trompais lourdement. Je ne souhaite à personne de vivre de telles horreurs. J’y ai laissé mon innocence et suis devenu un homme différent de ce que j’avais imaginé. C’est l’amour qui m’a sauvé et, après sa mort, je n’aurais probablement pas gardé l’élan de vivre si je n’avais pas rencontré les bonnes personnes. Kogan et toi en faites clairement partie.
Nikushi essaya de ravaler la boule qui lui obstruait la gorge à l’évocation de Kogan. Il tenta de se raccrocher à l'exaltation qu’il ressentait à l’idée de découvrir un pays et une tout autre culture. Il se réjouissait aussi d’avoir dorénavant la pleine attention du vieux yazulien pour parfaire sa formation, sachant qu’il lui avait promis qu’il pourrait étudier pleinement les sciences physiques, mécaniques et techniques.
Le jeune homme avait en effet un attrait tout particulier pour les outils et autres machines. Il rêvait de perfectionner l’existant et même de créer des objets qui faciliteraient encore davantage la vie de chacun. Dans leurs diverses missions où les arts de la guerre étaient inutiles, il laissait volontiers à Kogan les tâches physiques pour s’atteler à l’entretien et la réparation du matériel agricole. Il adorait étudier comment les engrenages, les courroies et les poulies fonctionnaient les uns avec les autres et passait du temps à fabriquer de ses mains des pièces de remplacement.
Nikushi profitait également de ses rares temps libres pour dessiner des plans ou créer de petites machines et Kogan le taquinait souvent sur ces passe-temps qu’il jugeait étranges. Le plus jeune ripostait invariablement en pointant le manque de patience et de finesse de son « frère » qui préférait se renforcer et s’entraîner dès qu’il en avait le loisir.
Oh, Nikushi n’était pas en reste en matière de techniques martiales et il avait vite acquis des techniques aussi performantes que celles de Kogan et, même si ce dernier restait plus lourd et plus puissant que lui, Nikushi compensait par son agilité et son utilisation plus créative encore des ressources environnementales. Cela donnait lieu à des combats acharnés qu’Aïmiro finissait généralement par interrompre, las de les voir s’épuiser à ne pas vouloir concéder la victoire à l’autre.
Le vieux maître avait plaisir à les voir évoluer tous les deux, si semblables et si différents à la fois. Il sentait l’aîné s’apaiser au contact du plus jeune, reportant à plus tard ses projets de vengeance, et le cadet s’épanouir, malgré son absence de passé et les cauchemars qui venaient le hanter de plus en plus souvent.
Quand Aïmiro avait décidé de rentrer au pays, Kogan avait longuement réfléchi avant de lui annoncer qu’il ne ferait pas la traversée avec eux. La tristesse avait naturellement étreint le vieux yazulien qui savait qu’il ne reverrait pas le jeune homme et pour qui séparer ceux qu’il élevait comme deux frères était un véritable crève-cœur. Il avait cependant ses engagements auprès de Nikushi, qu’il ne pouvait pas abandonner si jeune alors qu’il lui avait promis de le former jusqu'à ses vingt ans, comme Kogan. Par ailleurs, après cinquante-sept ans loin de Yazuli, il savait que le temps lui était compté pour revoir la terre de ses ancêtres et y retrouver ses proches, s'ils étaient encore en vie. Il devait donc rentrer tant qu’il en avait encore l’énergie.
Voilà ce à quoi il songeait, la main posée sur l’épaule de son jeune disciple tandis qu’il voyait, le cœur lourd, disparaître la silhouette de Kogan à l’horizon.
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Tant de choses s’étaient passées en sept ans pour Nikushi. La traversée lui avait fait goûter aux roulis infernaux des tempêtes et aux nausées insupportables de la première semaine puis le vent était tombé, les laissant immobiles sur une mer d’huile. C’est là qu’il avait été confronté à son premier yebahiri ibabochi. À en croire Aïmiro, c’était un jeune spécimen qui avait dévoilé son énorme tête bleue zébrée d’anneaux blancs dans l’espoir de happer quelques marins au passage.
D’instinct, le maître et l’élève avaient attaqué de concert et c’est ainsi que Nikushi avait tranché sa première tête de serpent marin. Il la revoyait encore à ses pieds, presque aussi grande que son buste avec les longs crochets ivoire dépassant de sa gueule. Ses yeux dorés fendus contrastaient avec le bleu océan de ses écailles, dont les lignes blanches ressemblaient à l’écume des vagues. C’était une créature aussi magnifique que dangereuse dont il avait gardé une écaille bicolore en souvenir. Il la portait encore en pendentif, premier élément de sa collection à laquelle il lui tardait d’ajouter une écaille noire comme la nuit.
Quelques semaines après sa rencontre avec le reptile, ses cauchemars avaient brusquement changé de registre : alors qu’il ne revivait, depuis toujours, que l’incendie dans les décombres duquel il avait été découvert, le jeune homme se réveillait à présent glacé d’horreur devant les images d’un dragon crachant le feu. Un monstrueux dragon noir comme la nuit et doté d’yeux immensément bleus. Les détails de la scène s’affinaient, nuit après nuit, rendant ses rêves de plus en plus insupportablement réalistes. Ils le laissaient chaque matin tremblant, trempé de sueur et le cœur battant à tout rompre.
Quand il avait parlé à Aïmiro de ces nouveaux rêves, Nikushi avait aperçu comme un éclair d’inquiétude dans son regard. Le pensait-il fou ou lui cachait-il quelque chose ? Quoi qu’il en fût, Aïmiro s’était contenté de lui conseiller de méditer pour calmer son esprit, émettant l’hypothèse que son cerveau mélangeait des événements passés et sa chasse en mer.
Nikushi préféra de ce fait garder pour lui les détails qui se précisèrent au fil des mois. En plus de l’incendie et du terrifiant dragon, il voyait à présent chaque nuit des corps mutilés et entendait des hurlements de détresse. Un matin, il se réveilla avec l’image épouvantable d’une tête, fraîchement tranchée, roulant vers lui pour planter son regard dans le sien. Il connaissait ces yeux, il en était certain.
Quand il se rasa ce matin-là, il revit dans le miroir les yeux de la tête décapitée et des souvenirs remontèrent. Cette tête appartenait à un homme immense, aux longs cheveux noirs. Il était souvent accompagné d’un autre, blond, au visage traversé par une impressionnante cicatrice. Le cœur de Nikushi fit un petit bond à l’évocation de ce deuxième visage de son passé. Les souvenirs de la cicatrice de Kogan se superposèrent à son image mentale mais cela ne correspondait pas : l’homme dont la figure le hantait alors, avait un visage plus long que celui de Kogan, un peu comme… un peu comme le sien, réalisa-t-il, comprenant soudainement qu’il venait de retrouver le visage de son propre père.
La précision de ce souvenir entraîna le défilé des autres et, semaine après semaine, il recouvra progressivement la mémoire. Il se réveilla secoué par une violente nausée quand la mort de son père sous les crocs de Kogan devenu dragon se rejoua dans son cauchemar. Cette dernière pièce du puzzle s’assembla, libérant la totalité de ses souvenirs et déclenchant, pour Nikushi, un sentiment de trahison incroyablement douloureux. En effet, plus encore que les souvenirs de son enfance et les événements terribles auxquels il avait assisté, il se sentait profondément meurtri par les sept ans de mensonges sous couvert de générosité et de bienveillance.
À partir de ce moment-là, Nikushi, ou devrions-nous dire Tiyani, vit grandir en lui une rage et un désir de vengeance qu’il se garda bien de dévoiler à qui que ce fut, préparant soigneusement ses plans, pour rentrer à Midrilemi et retrouver Kogan afin de l’obliger à répondre de ses actes.
L’homme soupira en écho à ces souvenirs difficiles puis afficha un sourire carnassier. Oui, lors de son premier voyage en mer, il était exalté par la perspective de la découverte, et triste de perdre son frère, son meilleur ami mais aujourd’hui, c’était bien différent.
Nikushi s’accouda au bord du nid-de-Corbeau et laissa ses pensées revenir sur les événements récents qui lui avaient permis d’exprimer enfin ce qu’il avait sur le cœur et de confronter son vieux maître aux conséquences de ses choix.
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C’était une douce journée. Les cerisiers en fleurs embaumaient et des pétales voletaient, délicatement emportés par la brise. C’était une saison qu’Aïmiro affectionnait particulièrement, la même que celle à laquelle ils avaient débarqué, déjà sept ans plus tôt. Ils avaient alors quitté Midrilemi à la fin de l’automne et, quelques semaines plus tard, ils avaient goûté au printemps sans même avoir subi les rigueurs de l’hiver, un des mystères du monde que son maître lui avait expliqué par des calculs scientifiques qui l’avaient passionné.
Nikushi était parti s’entraîner au petit jour, attendant que son vieux maître soit prêt à se lever après une longue nuit de sommeil. À quatre-vingt-deux ans, le yazulien se montrait de moins en moins actif. Cela faisait déjà trois ans qu’il n’entraînait plus Nikushi, qu’il avait délivré de son serment de disciple. Il l’avait accompagné, comme Kogan, jusqu'à ses vingt ans puis avait pris sa retraite, se laissant insidieusement glisser dans une torpeur mélancolique.
Même après avoir recouvré la mémoire, Nikushi avait respecté les valeurs que lui avait transmis Aïmiro en prenant soin de lui comme le vieil homme l’avait fait à son égard dans le passé. Ils vivaient sous le même toit et le jeune homme entretenait la maison, s’occupait du linge et des repas ou payait quelqu’un pour le faire lorsqu’il s’absentait pour des missions ou pour ses études. Nikushi se montrait attentif et bienveillant envers le vieil homme, cachant soigneusement son ressentiment vis-à-vis de ce qu’il lui avait dissimulé et en lien avec la jalousie qu’il éprouvait à l’égard de Kogan, dont Aïmiro avait toujours regretté l’absence à leurs côtés. Le jeune homme savait que le vieux yazulien avait une tendresse toute particulière pour Kogan et il lui en voulait de ne pas mieux le lui dissimuler, surtout après ce que ce dernier avait commis comme atrocités.
Confortablement installé dans son atelier où Aïmiro ne mettait jamais les pieds, Nikushi pouvait passer des heures à concevoir, fabriquer et tester des armes, lance-harpon, lance-filet, boucliers expansifs et autres outils efficaces pour traquer et terrasser de grands sauriens. Il gardait néanmoins une préférence pour son sabre forgé par les nains des Montagnes Rousses et s’en était même fait forger un second par leurs cousins yazuliens. Il persistait à s’entraîner quotidiennement à leur maniement. L’alliage particulier avec lequel ils étaient forgés les rendaient très solides et parfaitement tranchants, y compris en ce qui concernait les écailles des draconides, comme il avait pu le constater avec le yebahiri ibabochi.
En prévision de sa vengeance, le jeune homme avait profité de partir en quête de fleurs et de baies de Keyihayili dans la région sauvage et reculée du Rukimereti pour y traquer les hararas qui s’y étaient réfugiés. Ils n’y gênaient personne mais Nikushi se fit un plaisir de parfaire ses techniques sur elles. Certes, ces créatures ne crachaient pas le feu, contrairement au dragon qu’il voulait abattre, mais elles projetaient un liquide corrosif et étaient dotées de trois têtes chacune, ce qui les rendaient tout autant redoutables que leur cousin ailé. Il était donc assez fier d’en avoir abattu une poignée, qui lui avaient rapporté pas mal d’écus pour leurs peaux, crocs, griffes et autres organes prisés.
À chacun de ses retours à Maziongaï où il vivait avec Aïmiro, Nikushi rangeait soigneusement ses économies destinées à ses projets dans une cachette secrète puis allait prendre des nouvelles de son vieux maître. Il le trouvait généralement en train de méditer assis au pied de son rosier blanc ou debout au sommet de la falaise, fixant tristement l’horizon. S’il n’y était pas, c’est qu’il était occupé à écrire ses mémoires. Il avait commencé à noircir des pages plus d’un an auparavant, consignant, le plus fidèlement possible son histoire dans un grand registre.
Aïmiro racontait volontiers des bribes de sa vie à Nikushi, qui aimait se laisser bercer par ses mots. Il lui avait néanmoins interdit de consulter l’ouvrage avant sa mort et lui avait fait promettre de ne rien utiliser de ce qu’il y apprendrait contre qui que ce fut. Nikushi avait ri intérieurement et prêté serment avec légèreté : il savait déjà tout ce qu’il avait besoin de savoir et aucune promesse ne se mettrait en travers de la vengeance qu’il était soigneusement en train de préparer.
En cette journée printanière, après avoir complété ses économies et s’être attardé à regarder la danse hypnotique des pétales de cerisier, Nikushi avait contourné le bassin aux carpes rouges et dorées pour rejoindre la silhouette d’Aïmiro au pied de son rosier. L’homme aux cheveux et à la barbiche d’argent tressés l'accueillit avec un sourire.
– Aide-moi à me lever, fils, souffla-t-il, mes jambes refusent de me porter.
Nikushi soutint le vieil homme amaigri, l’épaulant avec lenteur pour traverser le jardin vers la maison. Sa structure en bois agrémentée de panneaux coulissants en faisait un habitat modulable, lumineux et aéré. Des peintures représentant des spires végétales agrémentées d’oiseaux colorés venaient l’égayer. Nikushi se déchaussa et fit glisser latéralement la porte pour pénétrer dans l’espace où Aïmiro écrivait et prenait du repos.
– Je vais m’allonger un peu. Je me sens tellement fatigué…
Le jeune homme le souleva sans peine et l’aida à s’étendre sur le lit au matelas garni de paille de riz. Le vieil homme était pâle. Son visage se détendit dans un sourire et Nikushi comprit que le moment était venu. Il se servit un gobelet d’alcool de riz et en but une gorgée avant d’annoncer d’une voix douce mais parfaitement audible pour son vieux maître :
– Je me souviens de tout. Je sais que Kogan est un métamorphe et je sais que c’est lui qui a massacré ma famille. Certes, ce n’étaient pas des gens très aimants, et vous avez pris bien plus soin de moi qu’ils ne l’avaient fait en douze ans, mais c’était mes proches.
Aïmiro fit mine d’ouvrir la bouche pour répondre mais Nikushi le coupa :
– C’est trop tard pour parler. Je sais que vous connaissez la nature de Kogan et malgré cela vous l’aimez plus que moi. C’est pour ses crimes, vos mensonges et l’amour que vous lui portez que je fais le serment de le traquer et de me venger de lui. Je voulais que vous le sachiez avant de mourir. J’ai tout ce qu’il me faut pour retourner à Midrilemi et le mettre hors d’état de nuire.
Aïmiro épuisa ses dernières forces à essayer de convaincre son ancien disciple de ne pas céder aux appels de la vengeance mais c’était peine perdue. Il rendit son dernier souffle déchiré par la perspective de savoir que ses deux élèves étaient destinés à s’entre-tuer. Sa dernière pensée fut amère et pleine de culpabilité.
Nikushi procéda aux rites funéraires tels que pratiqués à Yazuli, faisant enterrer Aïmiro au pied de son rosier, bouture de celui où reposait sa douce Méloë, à bien des milles de là. Deux jours plus tard, il fermait le domaine et en confiait les clefs au dernier ami vivant d’Aïmiro avant d’embarquer en direction de sa terre natale et de son destin.
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Sur le Perle d’Ambre, Nikushi s’ébroua pour chasser la tristesse qui prétendait s’inviter : le vieux avait eu ce qu’il méritait et il pouvait s’estimer heureux qu’il eût pris soin de lui jusqu’au bout. Maintenant, il n’avait plus qu’à patienter encore deux ou trois semaines pour appareiller à Midrilemi et y retrouver Kogan. Il ne savait pas encore comment il ferait pour lui mettre la main dessus mais il avait de la ressource et était déterminé à tenir sa promesse.