La prophétie de la dernière sorcière - Tome 2 : Vengeance

Chapitre 10 : Stratégie

3503 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 22/10/2022 08:44

Chapitre 10 : Stratégie


    Jimbo, qui avait accompagné Kogan jusqu’à le voir disparaître sous l’arche, sentit son sang se glacer et son estomac se révulser en se retournant vers ce qu’il restait du camp. Les corps gisaient dans des postures rendues plus atroces encore par les ombres mouvantes de l’incendie. Ces hommes étaient pour lui des inconnus, voire des ennemis, étant donné les actions de leur chef, mais la scène le renvoya à son enfance, les visages de ses parents et de sa petite sœur se mirent à danser devant ses yeux. 

    Submergé par les souvenirs, Jimbo s'effondra à genoux, il cacha son visage dans ses mains et se recroquevilla. Il se souvint des moments de bonheur auxquels avait succédé l'épouvantable désolation qu’il avait trouvée au Domaine. La vie et la mort se côtoyaient tour à tour dans son esprit, ravivant la douleur de sa perte. Ses pensées se tournèrent vers Kogan. Il lui manquait déjà  : cette souffrance lui avait semblé moins insupportable quand ils l’avaient partagée au Domaine Zenido. 

Une sensation douce et chaleureuse accompagnée d’une vibration se fit sentir contre son flanc. Jimbo chassa les larmes de ses yeux et regarda avec surprise Freya qui était venue se blottir contre lui. Il caressa prudemment sa fourrure et elle ronronna de plus belle. Réconforté par sa présence, Jimbo sentit sa respiration s’apaiser et, sans même s’en rendre compte, il glissa dans le sommeil.

Il se réveilla transi, piqué par la pointe d’une lance.

– Y en a un qui est en vie ! Il a même pas l’air blessé ! Allez, lève-toi et vite !

Jimbo éleva les mains pour montrer qu'il n'avait pas d'arme et obtempéra. Il voulut plonger la main dans sa poche mais le soldat le menaça.

– Garde tes mains en l’air ! Décline ton identité et dis-nous ce qu’il s’est passé ici !

– Je suis Jimbo Tamanyi, le Roi Audric m’a envoyé chercher de la sève pour un remède pour Dimit. Je suis arrivé hier soir mais pendant la nuit nous avons été attaqués. 

– Envoyé par le Roi, tu dis ? Je veux voir ton laissez-passer.

Jimbo désigna sa poche et l’homme d’un hochement de tête lui accorda d’y plonger la main. Il en sortit avec lenteur le document qu’il tendit au soldat. Un autre s’approcha du gradé pour lui indiquer à voix basse :

– C’est le seul survivant, chef. Les corps sont difficiles à identifier et nous ne sommes pas sûrs du nombre de macchabées. Il va falloir recenser les morceaux pour y voir clair. Quant aux bâtiments, ils ont été entièrement rasés.

– Qui a fait ça ?

Jimbo haussa les épaules et garda le silence quelques instants. Il était hors de question pour lui de révéler la moindre information concernant Asraya et son peuple. Il avait déjà bien assez trahi Kogan comme ça. Son regard dévia sur le carnage environnant, qui était encore plus insoutenable de jour. Il laissa paraître ses émotions et déclara d’une voix voilée par l’angoisse :

– Je crois que c’était des démons…

Les soldats, qui avaient déjà entendu maintes histoires de ce type, échangèrent des regards inquiets. Un frisson parcourut l’assemblée et plus d’un blêmit. Le gradé fut le premier à se ressaisir. Il ordonna que Jimbo fût escorté jusqu’à Audric. 

Au moment de s’engager dans le défilé, Jimbo croisa le regard mordoré de Freya. La femelle lynx resta tapie dans la végétation. Elle regarda le dernier humain de sa connaissance disparaître à nouveau avant de s’enfoncer sous le couvert des arbres, bien décidée à explorer davantage ce nouveau territoire.


.oOo.   


    Néala sursauta en entendant les asrayens revenir de chasse alors qu’il s’était écoulé à peine une heure depuis leur départ. Elle courut vers l’arche pour les voir apparaître un à un. Les premiers étaient chargés d’un chevreuil suspendu à une solide traverse de bois, d’autres suivaient tenant des lièvres dodus par les oreilles, plusieurs, dont Elzannah, portaient des paniers contenant les derniers champignons de la saison, quelques plantes racines et des fruits secs. 

    Derrière eux surgirent les guerriers affublés de leurs peintures effrayantes. Les blessés étaient soutenus par les autres mais la plupart étaient indemnes. Kogan franchit l’arche le dernier, Zibellule posée sur son épaule. Il cligna des yeux éblouis, surpris de constater que l’astre solaire avait à peine avancé à Asraya. Cette distorsion du temps entre les deux mondes était déstabilisante pour le guerrier qui se targuait d’avoir une excellente perception du temps.

Néala s’élança vers lui et, voyant ses traits tirés, se surprit à lui sauter au cou pour prendre des nouvelles.

– Eh bien, on dirait que je t’ai manqué !

– C’est juste que je m’inquiétais, tu arrives toujours à te mettre dans des situations impossibles depuis que je t’ai rencontré. J’ai détesté rester ici à t’attendre, d’autant plus que je n’ai pas eu l’occasion de te prévenir…  

Elzannah qui s’était tournée vers eux mit les poings sur ses hanches. Lèvres pincées et cœur inexplicablement serré, elle les regarda se fixer longuement dans les yeux.

– Bah, tu vois, il ne m’est rien arrivé de fâcheux. D’ailleurs j’ai vu Jimbo et j’ai des nouvelles d’Amoric.

Kogan prit un air grave et tendit la main vers Elzannah pour l’inviter à s’approcher. Néala recula de quelques pas ce qui permit à l’adolescente de venir se blottir contre lui. Il referma les bras autour d’elle en sentant son émoi. L’adolescente ferma les yeux en inspirant profondément pour s’imprégner de son odeur, attendant en tremblant qu’il lui annonce la mort de son père.

– Il est en vie, Elzannah.

– En vie ? Mais pourquoi ton air inquiet ?

– Il ne peut plus parler… Il a été blessé à la gorge. Ça cicatrise mais les sons ne passent plus… 

Elzannah enfouit son visage contre le torse de Kogan, laissant l’information s’imprégner des émotions de l’homme. Elle le sentait à la fois rassuré, inquiet et apaisé par son contact. Il lui embrassa le haut du crâne et la laissa se détacher de lui. Derrière eux, Sang-Lin les attendait pour le retour de mission.   


.oOo.        


Nikushi talonna sa monture blanche à la robe brunie par la poussière du chemin. Elle accéléra le trot, suivie par son compagnon pommelé chargé des bagages. À l’horizon, des nuages menaçants s’amoncelaient, poussés par la bise en provenance du Nord. Cela présageait l’arrivée imminente de la neige. Il remonta son col et remua ses doigts engourdis, puis leva son séant pour retrouver de la mobilité dans ses articulations ankylosées par les heures de monte. 

Devant lui, la Cloison lui bouchait maintenant l’horizon et il apercevait, à quelques lieues encore, le défilé permettant d’accéder à Valperdu. Détaillant cette barrière naturelle, Nikushi constata que les parois abruptes étaient percées par endroits de cavités naturelles qui pourraient lui servir de refuge, si le mauvais temps le rattrapait. Il espérait néanmoins arriver à bon port avant lui et passer la prochaine nuit dans un bon lit, le ventre plein.

La jument renâcla et ralentit l’allure. Son cavalier la talonna à nouveau tout en l’encourageant :

– Oui, ma grande, moi aussi je suis fourbu mais, si tu tiens bon, tu passeras la nuit sur une litière de paille avec du grain et moi au chaud dans un bon lit.

Semblant comprendre ses encouragements, la jument allongea l’encolure et la foulée, entraînant son compagnon de bât.



.oOo.  

 


Jimbo faisait les cent pas dans la cabane, suivi des yeux par Amoric lassé de le voir ainsi tourner comme un lion en cage. Le marchand leva une main pour inviter son compagnon à l’apaisement et Jimbo s’assit en soupirant.

– Ça fait déjà trois jours que je suis revenu et je ne supporte plus cette surveillance continuelle. J’ai bien vu la défiance d’Audric quand ils m’ont amené à lui. J’ai dû justifier d’être le seul survivant et indemne de surcroît ! Comme si j’avais choisi d’être au milieu d’un tel conflit ! Je n’ai même pas choisi d’être ici ! Aucun de nous ne l’a fait ! Nous ne sommes que des pions sur son échiquier !

Amoric leva les mains en signe d’impuissance. Il avait retrouvé un peu de couleurs depuis qu’il avait appris qu’Elzannah était saine et sauve et recouvrait progressivement des forces. La nourriture n’était pas fameuse mais le marchand avait repris un peu de poids et s’habituait à se passer de l’engourdissement provoqué par l’alcool. Certes, à chaque lampée d’eau insipide les saveurs chaleureuses du vin lui manquaient mais il apprenait à faire sans et le manque se faisait de moins en moins sentir. Il remerciait d’ailleurs sa période d’inconscience de lui avoir permis de se sevrer sans trop en souffrir. 

Restait à présent à gérer l’ennui et l’incertitude de revoir les siens. Jimbo qui s’était relevé et remis à marcher murmura en écho aux pensées de son compagnon :

– Kogan a promis de nous tirer de là, si on arrive pas à s’échapper nous-mêmes. Je déteste me sentir aussi impuissant et encore plus servir d'otage.

Amoric confirma d’un mouvement de tête avant de s’allonger. Regarder le plafond et y compter les araignées, il n’y avait que ça à faire. 


.oOo.  


Sang-Lin écouta avec satisfaction le compte rendu de l’excursion du jour et exposa la suite des évènements :

– J’ai été informée que le stock de couvertures et de vêtements chauds est maintenant suffisant pour affronter l’hiver du continent. Nous allons donc démarrer très prochainement la conquête de Valperdu. Dès la prochaine expédition de chasse, les personnes qui maîtrisent la magie de la terre et des végétaux s’enfonceront dans la forêt primaire pour contourner le lac et y établir un camp de base. Dès qu’il sera suffisamment étoffé, on commencera l’évacuation d’Asraya par les jeunes mères et les enfants. En parallèle, les guerriers s’assureront de garder l’attention de La Poigne sur la région à proximité du défilé. 

– Comment ferons-nous quand tout le monde aura été évacué ? Ne penses-tu pas que les midrilemiens voudront nous exterminer comme autrefois ?

– Nous ferons ce qu’il faut pour assurer la sécurité des nôtres. Salhinka utilisera sa magie pour protéger notre nouveau foyer et les sœurs Siliki s’organiseront pour aller solliciter les nains des Montagnes Rousses afin qu’ils nous soutiennent au nom de leurs aïeux disparus dans la Grande Épuration. De toute façon, la noirceur progresse de plus en plus vite et j’ignore ce qu’il adviendra quand elle atteindra l’arche. Nous ne pouvons pas prendre le risque de nous retrouver tous coincés ici, sans nourriture et condamnés à finir déshydratés comme le reste de notre île.

Chacun hocha gravement la tête à cette conclusion. Ils n’avaient pas vraiment le choix, effectivement. La cheffe se leva alors et, d’un signe de la main, provoqua la reprise du cours des activités quotidiennes. Bientôt, le parfum de la viande rôtie vint chatouiller les narines des asrayens affamés.


.oOo. 

 

Audric poussa la porte de l’infirmerie où s’affairait la vieille guérisseuse. Comme à son habitude, elle ne daigna pas lever les yeux sur lui, continuant imperturbablement à prodiguer ses soins. Les hommes désignés pour l’aider saluèrent leur Roi d’un signe de tête avant de reporter leur attention sur Dimit.

– Il est temps de me le basculer sur l’autre côté ou sa peau va noircir et se nécroser sur tous ses points d’appuis. 

Dimit sentit les grandes mains calleuses le pousser fermement sur le ventre. La douleur sur l’arrière de son corps était lancinante et il se sentait tout ankylosé par l’immobilité forcée. Il ne put s’empêcher de gémir. Les mains continuèrent de presser son corps jusqu’à l’amener sur l’autre flanc. Il haleta, ses yeux roulèrent sous ses paupières closes et son front se mit à perler.

– Vous ne l’avez pas fait toutes les deux heures comme je vous l’ai recommandé. Je le vois ici et ici. 

Elle pointa du doigt la hanche et le genou du grand brûlé. La peau présentait une marque rouge. Les soldats baissèrent les yeux. Dimit sentit les mains chaudes et fermes de la femme enduire d’huile les zones incriminées et les masser. La douleur s’y atténua progressivement. Il laissa échapper un léger soupir.

Audric exigea alors son rapport journalier, le faisant sursauter et gémir de douleur à nouveau. Dimit ouvrit péniblement les yeux mais ne rencontra que le mur.

– Comme tu le vois, le cataplasme est efficace : la chair cicatrise petit à petit mais il lui faudra du temps avant de retrouver un semblant de peau. La fièvre est tombée donc il est beaucoup plus souvent conscient. Malheureusement pour lui, il souffre d’autant plus, et ce n’est que le début.

– Fais ce qu’il faut pour le soulager. 

La guérisseuse s’interrompit un instant pour toiser le roi de sa petite taille :

– Tu ne vas pas m’apprendre mon métier. Allez, pars maintenant. Il a besoin de repos et j’ai encore du travail.

Sans plus lui accorder d’attention, elle se remit à l’ouvrage et Dimit entendit Audric repartir d’un pas vif. 

Il grimaça en constatant qu’il ne lui avait, une fois encore, pas adressé le moindre mot. Il connaissait la pudeur d’Audric mais, après toutes ces années de loyaux services, il aurait espéré qu’il se montrât un peu plus soutenant dans son épreuve. L’homme tenta de ravaler son amertume, il ne devait pas se plaindre de sa place, il était né moins que rien et n’aurait jamais pu espérer monter si haut dans la hiérarchie. Cela valait bien quelques sacrifices pour son frère de coeur, son ami, aussi peu démonstratif fut-il. 

Son attention fut brusquement ramenée sur le moment quand il sentit la fraîcheur de l’épaisse pâte que la guérisseuse lui appliquait sur la peau. La douleur pulsante se partagea à l’apaisement. Il serra les dents pour contrôler ses gémissements puis se laissa glisser dans la douceur de l’inconscience quand la vieille badigeonna ses brûlures les plus profondes. Dans ses rêves sans issue, les flammes du dragon le brûlaient encore et encore.


.oOo.  



Le ciel était plus menaçant que jamais et l’ambiance s’était considérablement assombrie. Le crépuscule prenait des nuances violettes et rougeoyantes dans les rares trouées entre les épais nuages. Nikushi pesta quand un premier flocon virevolta mollement avant de se déposer sur la crinière de sa monture où il tarda à fondre. Un deuxième suivit, puis un autre et tout s’accéléra. Bientôt la visibilité fut brouillée par le rideau tourbillonnant de la neige balayée par le blizzard. 

Sous les pieds des chevaux, le sol blanchissait à vue d'œil. Eux-mêmes, tout comme Nikushi, se couvraient progressivement d’une couche de neige que leur chaleur corporelle ne parvenait plus à faire fondre. Des volutes de vapeur émanait d’eux, ajoutant un écran supplémentaire vers leur destination. 

Nikushi rajusta ses vêtements pour se protéger au mieux et plissa les yeux pour fixer son objectif. Il le savait, le défilé était à moins d’une heure de là. Il sortit de sa poche la boussole que lui avait offert Aïmiro à leur arrivée à Yazuli. Tant que la luminosité était suffisante, il pourrait avancer vers son objectif. Restait à se fier à son instinct pour ne pas dépasser le défilé et arriver enfin.

Son estomac gronda et la jument renâcla. Il lui tapota l’encolure, criant pour l’encourager à tenir bon.

Tous sens aux aguets, Nikushi luttait contre la petite voix de la raison qui lui disait qu’il devait s’arrêter. Il claquait des dents et sentait la rage bouillonner en lui. Il le savait, le but était tout proche et pourtant il était coincé là, à la merci des éléments. Il tourna la tête pour tenter de percer les hurlements du vent à la recherche de signes humains. Il lui semblait sentir de la fumée mais impossible d’en définir l’origine avec précision. 

Sous ses fesses, la jument s’immobilisa. Il activa ses jambes pour l’encourager mais elle refusa de reprendre la marche, tête basse, aveuglée par la neige. Nikushi se tourna vers l’autre cheval et constata à sa silhouette que l’animal s’était couché. Il jura et se laissa glisser au bas de sa monture pour aller voir le pommelé. Il tira sur la longe pour l’inciter à se relever mais l’animal refusa et la jument en profita pour se coucher à son tour près de son congénère.

Frigorifié, Nikushi fouilla dans les fontes pour en sortir sa couverture de peau et se résigna à se glisser entre les deux chevaux pour passer la nuit à la merci des éléments. 


Nikushi se réveilla en sursaut, la poitrine prise dans un étau. Il était coincé ! Son corps lui envoyait des vagues de douleur fantôme et il lui fallut un moment pour réaliser où il était. La brume du cauchemar continuait de lui rapporter les images et les sensations du jour où il avait été trouvé coincé dans les ruines calcinées de son foyer. La vision fugace de Kogan se transformant en dragon et dévastant tout sur son passage ranima la flamme de la rage en lui. Il était près du but, il fallait juste qu’il arrive à s’extraire de son refuge devenu prison. 

La neige était en effet tombée toute la nuit et avait formé une couche épaisse au-dessus de l’homme et des chevaux, formant sur eux trois un dôme gelé. Par chance, la couverture les avait un peu isolés de la morsure glaciale. Il encouragea les chevaux à se lever. Le hongre se mobilisa en premier, et la glace craqua. La neige dévala vers Nikushi qui se colla à la jument au moment où elle se redressait sur ses jambes. Il tira sur la lourde couverture écrasée par la masse de neige pour la récupérer péniblement. 

Enfin, il put la plier, toute enraidie, et la ranger. Il fouilla dans ses affaires pour trouver de quoi nourrir les chevaux et se sustenter. Ses provisions se résumaient désormais à quelques morceaux de viande séchée et une pomme flétrie. Il mangea avec lenteur, laissant les équidés mâcher leur ration, puis bu le peu qu’il lui restait dans son outre. Il n’avait plus le choix. Il lui fallait arriver vite.

Un croassement lui fit lever le nez. L’oiseau qui l’avait poussé volait en cercles au-dessus de lui. Il le suivit des yeux et constata qu’il avait dépassé le défilé. Nikushi soupira en regardant le paysage rendu méconnaissable par les congères. Il rassembla les affaires, et prit la jument en main. Elle semblait épuisée. Il hésita à rester à pied pour l'épargner mais la neige épaisse et collante rendait compliquée son avancée. Il se hissa donc sur la jument et tous trois reprirent la route vers leur destination.      

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