La prophétie de la dernière sorcière - Tome 2 : Vengeance

Chapitre 11 : Un rapprochement de bon augure

3410 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 05/11/2022 10:24

Chapitre 11 : Un rapprochement de bon augure


Des coups frappés à sa porte firent sursauter Audric qui était plongé dans l’étude des derniers rapports arrivés par corbeaux.

– J’avais expressément demandé à n’être pas dérangé !

Le soldat, regard fuyant, bredouilla des excuses d’une voix mal assurée.

– ’Scusez-moi, Seigneur, mais quelqu’un est arrivé pour vous, un certain Nikushi…

– Alors qu’est-ce que vous attendez pour le faire entrer ?! Arrêtez de me faire perdre mon temps !

– Hem, heu, oui, heu…

Nikushi grelottait à l’extérieur, dansant d’un pied sur l’autre pour tenter de retrouver un semblant de sensibilité dans ses pieds. Agacé par les diverses procédures de sécurité et ayant entendu l’injonction du roi, il estima que l’homme ne réagissait pas suffisamment promptement : d’un coup d’épaule, il le bouscula et pénétra dans la pièce.

La chaleur émanant de l’âtre l’enveloppa aussitôt. Il abaissa sa capuche couverte de glace, puis laissa tomber sa cape lourde de neige au sol avec un soupir de soulagement. Il s’inclina brièvement devant le maître des lieux dont il accrocha un instant le regard bicolore et brillant d’intelligence. Sans plus attendre, il prit une chaise et s’installa devant le feu, ses mains glacées tendues vers les flammes.

– Excusez-moi, mon Roi, mais la route à été longue et harassante. La neige m’a surpris la nuit dernière et j’ai grand besoin de me réchauffer.

Audric sourit devant l’assurance du jeune homme puis tourna son visage sévère vers le soldat qui était toujours dans l’embrasure de la porte qui laissait entrer la bise. Il frappa dans ses mains pour le tirer de son hébétement :

– Qu’est-ce que tu fais encore à lambiner ?! Va vite chercher de quoi nous restaurer ! Et par Sokar, ferme-moi cette fichue porte !

– Oui, mon Seigneur, souffla l’homme sans demander son reste.

– En attendant, jeune homme, permet-moi de t’offrir de quoi te revigorer.

Nonchalamment, Audric entraîna son siège auprès de celui de Nikushi puis alla chercher sa meilleure bouteille d’eau de feu. Il en servit deux godets.

– Trinquons à ton arrivée. Tu as fait vite et j’en suis très satisfait. Nous avons beaucoup de choses à nous dire, toi et moi.

Nikushi dissimula soigneusement sa jubilation derrière un sourire poli, avala une lampée du breuvage ambré et ferma les yeux le temps de savourer la sensation brûlante qui se propageait le long de son gosier. Il émit un claquement de langue satisfait :

– Effectivement. J’ai ouï dire que vous vouliez de l’aide face à un dragon ? Cela tombe bien, c’est ma spécialité.

Audric désigna la ceinture sertie d’écailles de différentes couleurs qui ornait la taille de son invité.

– Je vois en effet que tu arbores les trophées de plusieurs grands reptiliens. J’ignorais qu’il en existait autant sur ce continent.

– Ce n’est effectivement pas sur ces terres que j’ai appris mon art. J’ai tué mon premier yebahiri ibaboshi en Mer d’Argent à l’âge de seize ans. J’ai gardé en souvenir l’écaille que je porte autour du cou. Les autres proviennent de plusieurs hararas de Yazuli. L’un d’entre eux en avait de couleurs différentes pour chacune de ses huit têtes. Un combat magnifique.

– Je n’en doute pas. Néanmoins, la tâche que je compte te confier promet d’être un peu plus ardue : ce dragon, je le veux vivant et soumis à ma volonté.

– Je ne suis pas dresseur, mon Roi. Néanmoins, je suis certain de pouvoir vous le capturer comme vous le souhaitez.

– C’est parfait ainsi. Une fois réduit à l’impuissance, je sais exactement comment le plier à ma volonté. J’ai appris de mes erreurs. La prochaine fois, il ne m’échappera pas.


Allongé sur le dos, Nikushi laissa échapper un soupir de contentement. Son ventre tendu sous ses doigts et la douce torpeur de l'alcool étaient aussi satisfaisants que le confort de la couchette sous son corps et la chaleur des couvertures. Ses muscles endoloris par le voyage le remerciaient déjà pour ce repos plus que mérité. Il ne lui manquait qu’une compagnie féminine pour parfaire ce moment.

Laissant ces basses préoccupations de côté, il repensa aux événements depuis son arrivée givrée : après un solide repas, Audric et lui avaient passé plusieurs heures à discuter expériences et stratégies. Le roi lui avait donné les informations en sa possession concernant le dragon et une mystérieuse arche de pierre à Valperdu et, en échange, il lui avait griffonné des plans de pièges adaptés à la topographie du terrain décrit et lui avait parlé des différentes armes en sa possession ou qu’il était capable de construire.

Bien entendu, Nikushi s'était bien gardé d'informer Audric de son intention d'exécuter simplement la bête, ou l'homme, d'ailleurs. Comme il s'y attendait, La Poigne ne lui avait d'ailleurs pas indiqué que Kogan et le dragon n'étaient qu'un seul être. Il avait donc tout aussi soigneusement tu sa connaissance de cette information non négligeable.

Ce fut avec un sourire aux lèvres que le jeune homme laissa ses yeux verts se fermer, les pensées emplies de la satisfaction de voir se profiler concrètement sa vengeance.


.oOo.


Jimbo s'essuya le front avec son vêtement. Las des journées interminables de captivité, il avait pris le parti d'entretenir sa forme physique par toute une série d'exercices qu'il répétait jusqu'à épuisement. L'endurance qu'il avait acquise au fil des années par les travaux au domaine revenait vite. Il voyait avec satisfaction son corps affaibli par l'inactivité prolongée retrouver de la vigueur.

Voyant Jimbo s'étendre pour récupérer, Amoric prit le relai. Il avait commencé à suivre son exemple, à moindre échelle, depuis quelques jours, ce qui lui permettait de mettre à distance les pensées bien plus efficacement que l'observation du plafond et de ses occupantes.

Lui aussi retrouvait petit à petit son corps d'avant la disparition d'Elzannah et ses excès d'alcool. C'était bon de se sentir moins vieux, plus vigoureux. Il repensa au jeune homme plein de fougue qu'il avait été. Il était tombé bien bas, constata-t-il avec amertume avant de s'ébrouer et de frapper l'air de ses poings avec vitalité.

Le marchand s'interrompit et alla rapidement s'asseoir sur son lit quand on frappa à la porte. Le soldat de garde entra, jeta un œil soupçonneux aux prisonniers et déposa le plateau. Juste avant qu'il ne reparte, Jimbo et Amoric perçurent des bribes de conversion faisant état d'un certain Nikushi. L'œil du marchand s'alluma en entendant ce prénom. Il agita vainement les mains en articulant dans le vide, frustré de ne pas savoir se faire comprendre de Jimbo. Si seulement il avait eu du papier ou même un outil pour graver un message… Mais Audric s'assurait de ne rien leur laisser qui eût pu être utilisé comme arme. Même la nourriture devait être mangée avec les mains ou une simple cuillère en bois que les geôliers s’assuraient de reprendre avec les écuelles après chaque repas.

Nikushi. Ce n’était pas un prénom si courant sur le continent. Il faisait écho à ce que Kogan lui avait raconté des événements après son départ du Port des Alliés Inespérés. Se pouvait-il que ce nouvel arrivant soit précisément le jeune condisciple de celui qu’il considérait comme un fils ? Avaient-ils dans les murs un allié potentiel ? Amoric, qui touillait nerveusement sa bouillie, était frustré de ne pas pouvoir partager ses réflexions avec Jimbo.

– Vous avez l’air tout agité. C’est le prénom Nikushi qui vous fait réagir comme ça ?

Amoric hocha vivement la tête.

– Quelqu’un que vous connaissez ?

Il répondit par un geste flou de la main.

– En lien avec Kogan ?

Nouvel acquiescement.

– Je vois. Je verrai si je trouve l’occasion de croiser cet individu. Peut-être acceptera-t-il de nous aider…

Le geste d’impuissance d’Amoric fut suivi du tintement des cuillères dans les bols et des sons de mastication.


.oOo.


Nikushi se surprit à se réveiller après que le soleil eût dépassé son zénith. Une telle grasse matinée était tout à fait inhabituelle pour lui et probablement due au copieux repas et à la qualité de l’alcool ingéré la veille. Il s’étira en baillant, retardant un instant encore le moment de quitter la chaleur du lit pour la froideur de la pièce. Sitôt extirpé du couchage, il s’empressa de faire un rapide brin de toilette à la cuvette mise à sa disposition puis de se vêtir chaudement. Il prit ensuite le temps de se peigner sommairement avant de rajuster son bandeau de cuir sur son front. Bientôt il pourrait nouer ses cheveux châtains sur sa nuque, constata-t-il avec satisfaction.

Il s’offrait un sourire carnassier quand son estomac se rappela à son bon souvenir. Il décida donc de quitter le lieu en quête de quelque chose à se mettre sous la dent. La bise glaciale et une épaisse couche de neige l’accueillirent. Des empreintes lui indiquèrent que quelqu’un était passé peu de temps avant. Il décida de les suivre à travers le campement mais elles furent rapidement recouvertes par de nombreuses autres. Les soldats en faction avaient le visage émacié et l’air maussade. Rares furent ceux qui répondirent à ses salutations.

Quelqu’un daigna enfin lui désigner la tente servant de réfectoire. Nikushi pénétra le lieu, appréciant la relative chaleur qui y régnait. Les conversations cessèrent dès son entrée et des paires d’yeux peu amènes se posèrent sur lui. Le préposé aux rations lui servit une louche de bouillie dans un bol et le fit glisser vers lui sur la planche qui servait de comptoir :

– Tu f’rais mieux de vite grailler. La Poigne t’attend depuis un moment et ça l’a pas mis d’bonne humeur. Tu l’trouv’ras dans l’infirmerie, pas loin du palace où t’as créché c’te nuit. D’habitude c’est les gradés qui dorment là. Eux non plus sont pas d’bonne, du coup.

– Merci pour ces informations, Monsieur.

– Tu peux m’appeler Pratt, Petit.

– Nikushi. Enchanté, Pratt.

Il plongea la cuillère dans la mixture peu appétissante mais fumante et la porta à ses lèvres. C’était fade mais nourrissant. Un mélange de céréales et de fèves dans du lait bouilli. Ils devaient avoir des vaches sur place.

Nikushi sortit de sa poche intérieure ses précieuses épices de Yazuli. Il s’offrit une pincée de son mélange préféré et remua. La mixture blafarde prit une belle nuance ocre. Il goûta à nouveau, voilà qui était nettement mieux.

– Ça à l’air sympa ton truc, j’peux goûter ?

– Bien-sûr.

Nikushi tendit son bol à Pratt, le laissant y plonger sa cuillère. L’homme ferma les yeux en appréciant les saveurs.

– Vache ! Ça change tout ! Va falloir demander à La Poigne de nous en procurer. Y en a marre de manger tous les jours les mêmes trucs insipides ! Si t’arrives à nous avoir ça, tu pourras m’demander tout c’que tu voudras ! Ça f’ra du bien aux hommes. Y a trop d’choses qui s’passent mal ici avec tous les bons gars qu’on a perdus à cause des démons… Du coup y a quasiment plus personne qui accepte d’aller chasser. Pourtant c’est plein d’lièvres dodus et de cerfs à Valperdu !

– Prenez déjà ce sac, j’en ai encore en réserve.

– T’es sûr ?

– Oui, allez, je vais suivre vos conseils et vite finir de manger pour aller rejoindre Audric. Vous verrez, bientôt les choses vont s’arranger.

– Je l’espère, Petit, je l’espère. Et merci pour ça !

– C’est normal, faut s’entraider. Je reviendrai tout à l’heure. J’aimerais en savoir plus sur ces démons et puis je pourrai probablement aider pour la chasse. C’est ma spécialité.

– Quand tu veux, P’tit, quand tu veux !

Nikushi termina rapidement son bol et traversa lestement vers la sortie. Il se frotta les mains avec satisfaction. Déjà un allié parmi les soldats. Les choses s’annonçaient vraiment sous les meilleurs augures.

Il trouva facilement l’infirmerie et frappa doucement à la porte avant d’entrer. Des odeurs étranges lui agressèrent les narines. La stature rigide du souverain lui bouchait la vue. Audric ne daigna pas se tourner vers lui. Il fixait la vieille guérisseuse, dissimulant derrière un masque d’indifférence ce qu’il ressentait en entendant les plaintes de Dimit.

Audric assistait aux soins chaque jour, houspillant l’ancienne qui persistait à lui manquer de respect dès qu’elle en avait l’occasion. Elle savait qu’il ne pouvait pas se passer d’elle et le lui faisait sentir.

Nikushi percevait distinctement la tension dans la pièce. Il s’avança en silence pour prendre place près du roi. La scène lui souleva le cœur et les cris de l’homme qui subissait les soins lui tordirent les tripes.

– Excusez-moi, Sire, cet homme semble beaucoup souffrir, pourquoi ne lui donnez-vous pas de la décoction d’opiyemi ?

– De la décoction de quoi ?

– Il s’agit de grandes fleurs bleues. On en récolte les capsules et les graines. La sève peut être utilisée pure mais on peut également faire des décoctions avec les feuilles séchées et les capsules. À Yazuli, nous en utilisons couramment pour traiter les douleurs, en ingestion ou en application locale. Vous n’avez pas ça ici ?

– J’espère pour toi qu’on n’a effectivement pas ça ici, tonna Audric à l’intention de l’herboriste.

Sans lui adresser un regard, elle lui répondit :

– J’ai effectivement eu vent de plantes ayant de telles vertues mais jamais eu l’occasion d’en tester les effets. Seriez-vous par chance détenteur de ce précieux remède, jeune homme ?

– Effectivement, j’en ai plusieurs onces et des graines qui pourraient être plantées. J’ignore néanmoins si le climat conviendra.

Nikushi sortit une petite bourse de cuir usé fermée par un lien teint en bleu. Il la tendit à la vieille femme :

– Étant donné son état, je partirai sur deux ou trois pincées de feuilles dans chaque tasse de remède. Vous me direz quand vous aurez besoin de plus. Sire, étant donné le faible encombrement, vous devriez pouvoir vous en faire acheminer par corbeaux depuis le Port des Alliés Inespérés. Il me semblait que votre père avait vécu plusieurs années à Yazuli. Je suis surpris que vous n’ayez pas connaissance de ce remède qui est habituel là-bas.

Audric dissimula soigneusement ses sentiments à l’évocation de son père. Le grand, le brave, l’adulé, Bastius le sage que tout le monde aimait tant. Même ce jeune homme venu d’outre mer connaissait son histoire, peut-être mieux que lui, d’ailleurs.

Son père n’en avait jamais vraiment été un. Il était trop occupé pour élever son fils à qui il n’avait vraisemblablement pas pardonné la mort de sa douce et tendre Sanzashi. Sa mère, qu’il ne connaissait qu’à travers des portraits où son père avait l’air heureux, avait la peau dorée du peuple yazulien et leurs cheveux noirs et raides dont il avait hérité. Elle avait de grands yeux d’un brun très sombre, presque noir, et bordés de longs cils fournis. Audric y reconnaissait les nuances de sa prunelle gauche qui contrastait si fortement avec la droite, semblable à celles de son père. Cette particularité l’avait toujours rendu différent aux yeux du monde, et aggravé sa solitude d’enfant entouré d’adultes.

Certes, il aurait pu jouer avec la progéniture des serviteurs mais ça ne rentrait pas dans l’organisation imposée par son illustre père qui avait programmé chaque moment de sa journée, faisant défiler précepteurs et maîtres d'armes, intendants et gouvernantes.

Personne ne parlait jamais de sa mère à Audric qui n’avait découvert qu’à l’âge de dix ans qu’elle était morte en lui donnant la vie.

Sanzashi était une femme douce et délicate, à la constitution fragile. Elle avait rejoint Bastius par amour, après d’âpres négociations avec son père, ce qui lui avait valu d’être reniée. Le voyage en mer avait été rude pour la jeune femme qui s’était difficilement acclimatée à Midrilemi. Nostalgique, elle se languissait de ses terres et désespérait de porter un enfant qui la comblerait.

Ce fut un jour où il avait échappé à la vigilance des adultes pour se promener dans le cimetière qu’Audric était tombé sur la tombe de sa mère. La date de sa mort, identique à celle de sa naissance, l’avait frappé. Il avait calculé son âge, elle était si jeune, à peine vingt-cinq ans. Sur la pierre tombale, six dates avaient également été gravées, toutes antérieures à sa naissance. Il n’avait appris que plus tard que c’était là l’unique vestige de ses frères et sœurs aînés qui n’avaient jamais pris leur souffle.

Voilà tout ce qu’il était pour son père, le spectre vivant de toutes ses peines, la prunelle de ses yeux qu’il ne supportait pas de regarder.

Le grand homme secoua la tête, ramenant son attention sur l’instant présent. Il regarda la guérisseuse préparer le breuvage et aider son cher Dimit à se redresser pour l’ingurgiter à petites gorgées. Un silence pesant suivit la prise, le roi guettant les effets du remède sans pour autant adresser une parole à son ami. Chaque fois qu’il en avait l’élan, sa gorge se nouait, comme si les mots pouvaient rendre plus réelle sa condition. Il pinçait alors invariablement les lèvres, fusillant du regard la vieille guérisseuse.

Nikushi observait sans mot dire. Il étudiait les micro-expressions de chacun, déduisant les émotions et les liens entre les personnes présentes dans la pièce. Les soldats étaient visiblement craintifs des réactions de leur souverain, contrairement à la veille femme qui respirait l’aplomb de l’expérience. La souffrance de l’homme roux était palpable et, à en voir les réactions d’Audric, cet homme lui était bien plus précieux qu’il ne voulait le montrer. Nikushi en eut la confirmation en lisant le soulagement sur le visage du roi quand le visage du blessé se relâcha sous les effets de l’opiyemi.

– Mon pauvre Dimit, c’est la première fois que tu as l’air paisible depuis que le dragon t’as carbonisé, murmura le roi d’une voix légèrement voilée, je suis content que tu puisses être enfin soulagé. Allez, tu dois guérir maintenant, j’ai encore besoin de toi.

Dimit l’entendit depuis la douce torpeur dans laquelle était en train de le plonger le remède. Un léger sourire étira ses lèvres tandis que son cœur faisait un saut de joie et de soulagement, son roi ne l’avait pas abandonné.

Réalisant qu’il venait de s’exprimer à haute voix, Audric se ressaisit et fusilla chacun de regard :

– Je vous rappelle que vos survies dépendent de la sienne donc vous avez intérêt à rester efficaces.

La grande main d’Audric surprit alors Nikushi en s'abattant sur son épaule pour le serrer contre lui :

– Merci pour votre aide, mon jeune ami. Allons fêter cette bonne nouvelle dans mes quartiers et préparer la capture de ce dragon de malheur. Il ne restera pas impuni pour ses crimes !


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