La prophétie de la dernière sorcière - Tome 2 : Vengeance
Chapitre 14 : Le médaillon
Le camp reculé aux abords du défilé de Valperdu était en pleine effervescence. Les blessés liés aux échauffourées avec les asrayens y étaient acheminés jour après jour et Audric préparait la riposte, envoyant des corbeaux dans les divers comtés de Midrilemi pour se procurer les matériaux spécifiques recommandés par Nikushi. Il maudissait la neige hivernale qui allait multiplier les temps d’acheminement et préparait un groupe de soldats à destination des Montagnes Rousses.
Jimbo et Amoric assistaient à cette agitation depuis leur captivité. Leur entraînement commençait à sérieusement porter ses fruits et ils se sentaient jour après jour plus en énergie et impatients de quitter les lieux. Amoric avait négocié un jeu de stratégie pour passer le temps. Jimbo et lui s’en servaient pour imaginer des plans d’évasion, quand Audric ne les gratifiait pas de sa présence comme partenaire de jeu.
Voyant les blessés toujours plus nombreux, Jimbo se risqua à proposer au roi que lui et Amoric pussent prêter main forte à la guérisseuse, ne serait-ce que pour aider à la manutention des patients. Il fut très surpris de voir sa proposition acceptée puis compris qu’Audric ne prenait aucun risque pour autant puisqu’il décréta que les deux hommes se relaieraient à l’infirmerie, limitant ainsi leur oisiveté commune.
Jimbo fut le premier à se mettre à l’ouvrage. Les gémissements de douleur qui l’accueillirent le prirent aux tripes. Ces gens avaient beau être ses ennemis, ils n’en restaient pas moins des êtres humains. Une part de lui se réjouit de voir Dimit plus en forme. Malgré sa peau encore à vif, il commençait à se mouvoir et aidait ainsi à soulager ses pairs du mieux qu’il le pouvait, épongeant un front ici, apaisant un sommeil troublé, là. Il prenait son mal en patience en attendant de pouvoir retrouver sa place auprès de son roi.
Jimbo passa des heures à réaliser les plus sales besognes avant d’être autorisé à aller se reposer. Epuisé par cette reprise d’acivité intense, il admira la vieille femme qui enchaînait des journées interminables sans paraître en souffrir. Il soupira en s’allongeant tandis qu’Amoric était invité à le remplacer.
Ce que l’un comme l’autre ignorait c’est qu’il n’y avait pas qu’une seule infirmerie. Une personne avait un traitement tout à fait spécial dans un lieu spécifiquement réservé dans lequel rares étaient les personnes autorisées à pénétrer. Audric s’y rendait justement, suivant la vieille guérisseuse qui avait confié les autres malades à ses aides et au marchand. Elle poussa la porte de la cabane et ils furent accueillis par la chaleur de la flambée. Une silhouette masculine était assise au chevet d’un corps frêle dissimulé par une chaude couverture.
Le roi se tira une chaise et s’assit à son tour.
– Comment est-ce qu’elle va ?
– Son état est stable mais elle reste inconsciente. Elle commence à cicatriser.
– Retournez-vous, Messieurs, je vais changer ses pansements.
Ils obéirent. Audric reprit :
– J’ai constitué le groupe pour les Montagnes Rousses, tout sera bientôt prêt. Tu vas te joindre à l’expédition pour expliquer nos attentes aux nains.
– Non, Sire. Elle m’a sauvé la vie. Je vais rester à son chevet et la garder pour vous, jusqu’à ce qu’elle soit sur pied. Tenez, j’ai fait des plans pour les forgerons. Confiez-les à vos hommes, je suis sûr que ça ira très bien. De toute façon, le temps qu’ils fassent le nécessaire et vu le temps qu’il fait, nous avons tout intérêt à attendre le dégel pour la prochaine offensive.
Audric se surprit à ne pas insister. Rare étaient ceux dont il acceptait les refus. Le jeune homme en faisait partie. Il aimait son esprit pratique et posé qui, d’une certaine façon, lui rappelait le sien, le désir de gloire en moins.
– Ainsi soit-il mais je veux être le premier informé quand elle reprendra connaissance.
– Il ne saurait en être autrement.
– Voilà, j’ai terminé, Messieurs. Jeune homme, voici un nouveau sachet de décoction. Veillez à lui en donner toutes les quatre heures. Si la douleur vous semble trop forte, vous pouvez y ajouter un peu de votre opiyemi, je vous fais confiance pour doser. D’ailleurs, il faudrait en faire acheminer, avec tous les nouveaux blessés le stock ne va pas faire long feu, Audric.
– J’enverrai un corbeau. Ça serait quand-même bien que tu me vides un peu cette infirmerie.
– Pour ça, il faudrait que tu arrêtes d’envoyer tes hommes se battre contre des êtres dotés de magie. Quel sens ça a tout ça ?
– Fais ton travail et laisse-moi faire le mien, vieille femme.
– Comme bon te semblera. Néanmoins, ton bras droit étant tiré d’affaire, je ne vais pas rester éternellement ici. J’ai délaissé mes propres patients bien trop longtemps. Dès que les routes seront praticables, je rentrerai chez moi.
– Si je t’y autorise.
– C’est ce que nous verrons, mon petit, il n’est pas encore né celui qui me dictera ma conduite, quel que soit son rang.
La vieille guérisseuse se drapa dans sa dignité et sortit sous le regard noir du souverain. Il lui laissa quelques secondes d’avance puis partit à son tour après un bref signe de main.
.oOo.
– Eh bien, ça aura été plus rapide que prévu, sourit Elzannah en regardant le médaillon rond portant le symbole en forme de dragon de la famille Zenido. Elle suivit des doigts les runes identiques à celles de la lame de Kogan avant de laisser le bel objet se balancer au bout de sa chaîne.
– Comment pouvons-nous vous remercier ? demanda Nawa à Torriend.
– En transmettant mon invitation à Wilfir et Kaninta. J’ai grandi avec eux et je ne pensais jamais les revoir. Ils ont leurs places chez nous, tout comme leurs descendants, et je tiens à ce qu’ils le sachent. J’ai hâte de les revoir.
– Promis, nous leur transmettrons. Bon, on a tout ? Vous êtes prêtes ?
Elzannah et Manon qui touchaient chacune le traîneau chargé de toutes leurs affaires hochèrent positivement la tête. Nawa les toucha l’une et l’autre et sous les yeux ébahis de l’assemblée, elles se volatilisèrent.
– Faites place ! cria Dara en percevant l’intention de sa sœur de la rejoindre. Elle lui donna l’autorisation mentalement dès qu’elle fut dans un espace dégagé suffisant et Nawa, Elzannah et Manon apparurent avec leur chargement.
La jeune fille avait pris la même teinte que les naïades, secouée par le voyage. Elle se plia en deux, tentant de juguler sa nausée. Un rugissement de rage du dragon l’aida à faire abstraction du vertige. Kogan avait besoin d’elle. Elle tituba jusqu’à l’endroit où il était enchaîné et lui envoya des vagues d’apaisement et de confiance pour contrecarrer sa rage et sa douleur.
La créature la laissa accéder à la part humaine et tendit le museau vers elle, acceptant le contact. Elle lui caressa le bout du nez puis lui tendit le médaillon. À son contact, Kogan retrouva forme humaine. Elzannah ne s’habituait pas à la violence de ses métamorphoses. Elle y assistait en partageant sa souffrance et sa désorientation.
Quand il eut recouvré son apparence d’homme, elle l’enveloppa mentalement de son amour et lui passa avec douceur le médaillon autour du cou.
– Normalement, tu ne devrais plus te transformer involontairement.
Kogan plongea dans l’océan de son regard et elle sentit le mélange de gratitude, honte et tristesse qui l’habitait.
Il saisit l’objet entre ses doigts et revit son père. Elle partagea son image mentale et y répondit :
– Il te l’avait fait faire quand tu étais petit mais n’a jamais eu l’occasion d’aller te le chercher. Il t’attendait depuis tout ce temps dans les Montagnes Rousses.
– Ils me manquent, tu sais ? Et elle aussi…
Elzannah, faisant fi de sa nudité, le prit dans ses bras. Sang-Lin se racla la gorge, une paire de braies et une tunique épaisse à la main.
– Tu vas attraper la mort si tu restes dans cette tenue. Contente de te retrouver parmi nous. J’espère que tu vas à nouveau pouvoir nous aider dans ce qui nous attend.
Kogan afficha un sourire carnassier :
– Oh oui, vous allez pouvoir compter sur moi. J’ai beaucoup de comptes à régler et je peux vous garantir que vous l’aurez votre terre pour vivre. Par Sokar, je n’hésiterais pas à mettre ce monde à feu et à sang s’il le faut. La Justice sera rendue et tous nos disparus seront vengés. J’en fais le serment.
Tous frissonnèrent à ses mots prononcés avec une ferveur et une rage vibrante. Aucun doute permis sur le fait qu’il tiendrait parole.
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Sa conscience lui revenait par bribes, poignardée par chacune de ses courtes respirations. Machinalement, elle essaya de réguler son souffle en le ralentissant mais la douleur s’accrut. Impossible de respirer sans souffrir, comme si on lui plantait une lame dans la cage thoracique à chaque inspiration et chaque expiration. Elle voulut toucher sa poitrine pour trouver l’origine de la souffrance mais ses bras infiniment lourds ne répondaient pas.
Son corps tout entier n’était que douleur, son dos, tout comme l’arrière de ses bras et de ses jambes lui semblaient à vif. Où était-elle ? Les souvenirs lui revenaient par bribes, l’exode d’Asraya, Kogan qui se battait, les deux corps inertes et desséchés – la bile lui monta dans la bouche à ces images –, leur capture, la transformation de Kogan et la souffrance… Comment était-elle sortie de là ? Comment avait-elle survécu ?
Assoiffée, elle passa une langue râpeuse sur ses lèvres craquelées. Aucun son ne franchit la barrière de sa gorge desséchée. Elle devait boire. Elle essaya d’ouvrir les yeux mais ses paupières étaient si lourdes, trop lourdes.
– Attends, je vais t’aider.
La voix lui était inconnue. Néala sentit qu’on venait la soutenir avec douceur au niveau de la nuque pour lui faire redresser la tête. Elle grimaça quand la douleur explosa également dans son crâne.
– Là, ça va aller, je te le promets. Bois doucement, c’est chaud et ça va te soulager.
Nikushi posa délicatement le bord du bol contre ses lèvres et la laissa déglutir à son rythme. C’était la première fois qu’elle semblait un peu consciente depuis qu’elle les avait protégés des flammes du dragon, jetant ses dernières forces dans la création spontanée d’une pellicule d’eau autour d’eux.
Cette protection, associée à l’armure de cuir et aux couches de vêtements, avait évité à Nikushi d’être purement et simplement consumé. Il avait néanmoins pris de plein fouet l’intensité de leur chaleur. Par chance pour elle, son corps avait globalement fait écran à celui de Néala, la préservant de la morsure du feu. Seules des zones de peau dénudées avaient rougi et il avait appliqué de la neige dessus pour la soulager avant de s’étendre auprès d’elle jusqu’à ce que le froid engourdisse suffisamment son dos douloureux. Constatant au rosissement de la neige, qu’elle présentait des blessures qui saignaient, il mit de côté sa douleur, pour l’amener le plus rapidement possible au camp.
Nikushi lui avait prodigué les premiers soins avant de la mettre sur le pommeau de sa selle afin de la confier à la guérisseuse. Sentir son corps inerte appuyé contre le sien, respirer malgré lui l’odeur de ses cheveux durant toute la chevauchée, il n’osait pas se l’avouer mais la présence de cette femme, l’amie de celui qu’il haïssait le plus au monde, le troublait. À la base il l’avait sauvée pour répondre à la demande du roi mais inexplicablement, il ressentait une réelle envie de prendre soin d’elle. Il savait qu’il devait se préserver de tout sentiment. Il avait été trop trahi dans sa vie pour tomber encore dans le panneau. Il pouvait néanmoins faire semblant, si c’était la stratégie la plus adéquate. Quoi qu’il en soit, elle ne pourrait qu’être un obstacle entre lui et sa vengeance et, ça, il ne le permettrait pas, à personne.
La dernière goutte de décoction coula dans la gorge de Néala. Elle sentit le remède engourdir agréablement ses sens et se laissa glisser à nouveau dans le confort de l’inconscience. Nikushi accompagna le mouvement de son corps jusqu’au matelas puis la borda machinalement, repoussant une de ses boucles rousses qui s’était collée à son front perlé de sueur. Il le lui rafraîchit à l’aide d’un linge humide puis s’étira et grimaça : malgré le baume, il lui faudrait un peu de temps avant que la sensation de tiraillement, qui persistait dans son dos, ne disparaisse.
Quelques heures s’étaient écoulées et Néala reprenait à nouveau conscience, taraudée par son estomac. Elle parvint à ouvrir péniblement un œil. L’atmosphère était sombre et elle ne reconnaissait pas les lieux. Elle essaya de bouger mais une nouvelle fois les douleurs la clouèrent sur place. Elle gémit, réveillant Nikushi qui s’était assoupi à ses côtés. Il se redressa, ses cheveux longs tellement en bataille qu’il dut les discipliner de ses doigts avant de rajuster son bandeau de cuir.
Néala, qui avait réussi à tourner la tête, le regarda faire. Son cœur manqua un battement quand leurs yeux se rencontrèrent. La lueur de la bougie révélait les nuances vertes, réhaussées de paillettes dorées, des prunelles de Nikushi. Elles lui rappelèrent le soleil filtrant à travers les feuillages de la forêt des Chênes Vénérables où elle avait grandi. Nikushi s’abîma aussi dans le regard émeraude de Néala, y lisant de la douceur et de la nostalgie. Il sentit qu’elle le regardait vraiment, comme si elle sondait jusqu’au fond de son âme. Il se redressa brusquement, rompant le contact.
– J’entends que tu as faim. Ne bouge pas, je vais te réchauffer un peu de soupe.
Il s’affaira plus que nécessaire, soucieux de se départir du trouble qu’il avait ressenti, puis lui apporta le bol. Elle bloqua sa respiration, serrant les dents de douleur, quand il la redressa pour la mettre en position semi-assise. Haletante, elle dut se faire violence pour calmer sa respiration déchirante et pouvoir manger enfin. Trop faible pour tenir elle-même ne serait-ce que la cuillère, elle se laissa nourrir.
C’était une riche soupe de fèves et de pois qui la rassasia vite et, malgré ses nombreuses questions, elle sentit le sommeil l’emporter à nouveau. Bien qu’il l’eût promis au roi, Nikushi réalisa qu’il ne l’avait pas encore informé de son réveil. Il décida de garder cette information pour lui pour le moment, laissant les rouages de son cerveau se mettre au travail afin de déterminer comment utiliser au mieux la situation au service de sa vengeance.
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D’importantes chutes de neige avaient immobilisé Valperdu, les Montagnes Rousses et le camp reculé du roi Audric. L’heure était à la patience et à l’attente. Même les corbeaux refusaient de voler dans le blizzard qui formait d’immenses congères rendant impossible de sortir.
Les nains avaient l’habitude de vivre en autarcie, ils n’étaient donc pas impactés par le mauvais temps et se contentaient de vaquer à leurs occupations habituelles, enrichie des projets amenés par les trois hommes envoyés par Audric suite au refus de Nikushi d’aller lui-même rencontrer les nains forgerons. Coincés par la neige, les soldats se voyaient contraints de cohabiter avec ce drôle de peuple dont la progéniture curieuse était sans cesse dans leurs pattes à leur poser toutes sortes de questions. Ils prenaient néanmoins leur mal en patience : les lieux étaient confortables, la nourriture riche et copieuse et ils bénéficiaient aussi des alcools forts qu’ils avaient livrés en avance de paiement. Ils étaient finalement bien mieux lotis qu’au camp et n’avaient pas le risque de se faire pulvériser par des démons.
Ignil faisait des allers-retours entre la forge, où se préparait la commande, et les étrangers, qu’il trouvait fascinants avec leurs armures et leurs armes, tellement différent des femmes et de la fée qui étaient venues. Il était frustré de ne pas pouvoir être partout à la fois. Il avait tellement de questions à poser et de choses à découvrir. Il rêvait d’ailleurs de quitter la mine pour découvrir le monde et Karmina était pareille. Lui et elle se relayaient pour essayer de compiler le plus d’informations possible sur les instruments en cours de forge, les intentions du chef de ces soldats et ce qui existait ailleurs sur le continent.
Maugs était de nature plus prudente et craintive que ses camarades. Petit rat de bibliothèque, il passait des heures à fouiner dans les archives et les grimoires. Lire était sa passion et il avait une excellente mémoire de ce qui lui tombait sous les yeux. Il était d’ailleurs dans les bonnes grâces de l’archiviste qui voyait en lui son futur successeur. Curieux comme ses amis, il cherchait des données de son côté, sans toutefois rêver d’aventure comme eux. Cela dit, il savait que peu importait le danger, s’ils décidaient de quitter les Montagnes Rousses, il les suivrait n’importe où, quoi qu’il arrivât.
Comme à leur habitude, les trois jeunes nains se retrouvaient pour le repas. Ils avaient leur coin de table fétiche, un peu éloigné de l’agitation principale, avec les durs de la feuille en voisins direct. Ça leur permettait de discuter en toute tranquillité. Alors qu’Ignil engouffrait un énorme morceau de pomme de terre, Maugs dit :
– Les gars, faut que je vous raconte ce que j’ai trouvé aujourd’hui.
– Humpf ?
– Leur chef, aux soldats, c’est bien Audric La Poigne ?
– Oui, c’est ce que je les ai entendu dire.
– Et alormpf ? demanda Ignil la bouche pleine.
– On est bien d’accord que son nom à l’origine c’est Asashi, Audric Asashi ?
– Ouais, allez accouche Maugs ! Qu’est-ce t’as trouvé ?
– C’est l’humain qui est venu le plus souvent ici. Ça fait des années qu’il veut qu’on lui accorde l’exclusivité sur tout ce qui est forgé chez-nous. C’est lui qui essaie de s’installer à Valperdu. C’est de lui dont parlaient les étrangères la fois dernière.
– T’es en train de dire que c’est un ennemi ? demanda Ignil.
– Pour elles, c’est certain. Pour nous, je sais pas.
– Elles ont parlé d’un dragon, non ? s’enquit Karmina.
– Oui, confirma Ignil.
Il marqua un temps de réflexion.
– Mais alors, ce que mon père et ton oncle sont en train de forger, ça pourrait être destiné à ce dragon, non ?
Les deux autres hochèrent gravement la tête, peu réjouis à cette perspective. Elzannah, Nawa et Manon n’avaient passé que peu de temps parmi eux mais elles s’étaient montrées sympathiques et bienveillantes et avaient volontiers passé du temps avec eux à satisfaire leur curiosité. Ils détestaient l’idée que leur ami, pour qui elles étaient venu chercher de l’aide, pâtisse à cause de ce que forgeaient leurs proches.
– Vous pensez qu’ils savent à quoi ça va servir ? demanda Maugs d’une petite voix.
– Si nous on a deviné, je pense que eux aussi…
– Je veux pas y croire. Faut qu’on vérifie.
– En tous cas, tempéra Karmina, tant que la neige tombe comme ça, personne ne pourra circuler et ça laisse le temps d’aviser.