La prophétie de la dernière sorcière - Tome 2 : Vengeance

Chapitre 22 : Le Grand Appel

3586 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 28/05/2023 23:26

Chapitre 22 : Le grand appel


Le printemps reprenait ses droits à la Roseraie, les rosiers se couvraient de jeunes feuilles et les bulbes pointaient leurs nez. Arthur et Jared avaient passé tout l’hiver auprès de leur mère, plus maigre et fantomatique que jamais depuis que leur père était parti à la recherche de leur sœur. Il était lui-même dans un état tellement déplorable, au moment de son départ, qu’ils s’inquiétaient pour lui tout autant qu’Isadora, malgré les rares courriers qui leur étaient parvenus, leur indiquant qu’il était toujours en vie et décidé à retrouver sa fille. 

L’hiver avait été long, les journées rassemblés autour du foyer à confectionner des mélanges de pétales de roses séchés et autres savons parfumés n’avaient pas eu la saveur habituelle sans les récits de leur père ou la voix douce d’Elzannah pour leur faire la lecture de ses romans préférés. Maintenant que le soleil reprenait de la vigueur, les jeunes hommes étaient contents de pouvoir retourner travailler la terre. Par solidarité, un voisin avait accepté de vendre pour eux leurs marchandises, puisqu’Amoric n’était pas rentré avec leur attelage.

Le soleil était tout juste en train de se lever et la maisonnée s’éveillait. Comme souvent, Arthur était le premier levé pour faire chauffer le petit déjeuner. Il avait les cheveux en bataille et les brumes du rêve flottaient dans son esprit, tellement réaliste qu’il en frissonna. Bientôt son frère le rejoignit puis leur mère entra. Elle les regarda l’un et l’autre comme si elle les voyait pour la première fois après des mois noyée dans le brouillard. Elle se laissa tomber sur une chaise et murmura, incrédule :

– Je l’ai vue en rêve. Elzannah. Elle avait grandi, elle allait bien, elle nous demandait de nous rassembler pour entrer en lutte contre Audric La Poigne.

Jared et Arthur échangèrent un regard et hochèrent la tête.

– Moi aussi, je l’ai vue, indiqua l’aîné.

– Et moi pareil, confirma le plus jeune. Si on a fait tous les trois le même rêve en même temps c’est que ce doit être plus qu’un rêve. Elle a évoqué La Prophétie de Mina Achinala, est-ce que ça veut dire que la magie a vraiment existé et qu’elle est de retour ?

– Je ne sais pas, avoua leur mère. Quoi qu’il en soit, je vais aller à la rencontre des autres familles qui ont des ados portés disparus. S’ils ont fait un rêve similaire, on réunira le conseil pour voir ce qu’on fait. On est loin de Valperdu, si nous voulons soutenir nos enfants, il nous faudra nous mettre en route rapidement.


Aux quatre coins de Midrilemi, des familles entières se réveillèrent avec ce rêve en mémoire. Chaque fois, le message était le même, exprimé par la bouche de leur fils ou leur fille disparu. Certains prirent peur et décidèrent de faire comme si de rien n’était mais d’autres commencèrent à ébruiter le message et à réunir des Conseils. De Désolitude à Terrenoire, des coalitions se formèrent et des vivres et des armes furent rassemblés pour se mettre en route en direction de Valperdu. 

Parmi les hommes recrutés bon gré mal gré par Audric La Poigne, et qui étaient eux aussi en route pour grossir ses troupes, d’autres proches de disparus firent le même rêve les appelant au soulèvement. Ils marchèrent vers Valperdu avec un entrain neuf, prêt à rallier le camp des asrayens dès que l’occasion se présenterait. Une ère nouvelle, plus juste, l’espéraient-ils, était en marche.


Tout comme ses fils et sa femme, Amoric s’éveilla avec le visage et la voix de sa fille en mémoire. Il sourit bêtement, heureux de l’avoir retrouvée, ne serait-ce qu’un temps. Il rejoignit alors le feu de camp où de l’eau avait été mise à chauffer et fit part de son rêve à Sang-Lin qui lui expliqua :

– C’est l’œuvre de Hilimi, notre fée des rêves. Elle a capté l’essence de chacun des adolescents que nous avons recueillis pour les faire apparaître en songe à leurs proches avec le même message que celui que vous avez entendu de la bouche d’Elzannah.

– À tous leurs proches ?

– Ascendants, frères et sœurs, cousins, cousine et oncles et tantes…

– Donc Isadora, Jared et Arthur doivent savoir qu’elle est en vie, se réjouit Amoric. Je n’ai pas eu l’occasion de leur donner des nouvelles depuis bien trop longtemps…

– Si vous le souhaitez, vous pourrez leur faire parvenir un message par son biais, pour les rassurer, suggéra la cheffe des asrayens.

– Je vous en serais infiniment reconnaissant. Tous se sont fait bien trop de soucis depuis la disparition d’Elzannah.

– Alors nous verrons ça dès ce soir. Il est temps de manger rapidement et de lever le camp.

Au moment où le groupe allait se mettre en route, Eyana se mit en retrait, annonçant d’une voix claire :

– Gardez vos distances, une de mes sœurs arrive.

L’instant d’après, Dara apparut accompagnée d’Elzannah, Ignil, Karmina et Maugs dont les teints verdâtres laissaient deviner qu’ils avaient moyennement apprécié le voyage instantané. Accrochés les uns aux autres et à la naïade, ils mirent quelques instants avant de réaliser qu’ils étaient arrivés à bon port. Ils cessèrent alors de s’agripper et reprirent leur souffle.

Les mains tremblantes, Amoric avança à pas lents. Quand sa fille se redressa et croisa son regard, leurs cœurs s’emballèrent. Son menton se mit à trembler et elle pinça les lèvres pour essayer de contenir l’émotion qui lui emplissait les yeux. Elle ressentait celle de son père, identique à la sienne, l’alimentant d’autant plus. Soulagement, gratitude, teintés de culpabilité. Ils se jetèrent dans les bras l’un de l’autre. Il huma ses cheveux et elle s’enivra de son odeur rassurante. Enfin elle regagnait son foyer !

– C’est si bon de te retrouver ! Je me suis tellement inquiété pour toi… J’ai cru t’avoir perdue à jamais ! Je ne pouvais pas me le pardonner… Je voyais ta mère dépérir et c’était de ma faute, je n’ai pas su te protéger.

– Ne t’en fais pas, je vais bien. Ce n’était pas ta faute… J’ai perçu ce que le roi prévoyait pour moi alors je me suis enfuie dès que j’en ai eu l’occasion… C’était la seule chose à faire.

– Je n’aurai jamais dû permettre qu’il m’éloigne de toi. C’était mon rôle de te protéger.

– C’est un homme dangereux, qui ne laisse personne lui dicter sa conduite. Si tu t’étais opposé, je suis certaine qu’il n’aurait pas hésité à te tuer… 

Elzannah se figea en réalisant que son père parlait. Elle leva les yeux sur sa gorge où sa barbe mal rasée laissait voir la marque laissée par la lame de Dimit. Il frissonna quand elle toucha la ligne du doigt.

– Kogan m’avait dit que tu ne pouvais plus parler, murmura-t-elle.

– C’est exact et c’était encore le cas il y a peu mais ton amie Maroussia a pu me soigner et je lui voue pour cela une reconnaissance éternelle.

– Ce n’était que peu de chose, rosit l’intéressée.

Elle prit à son tour Elzannah dans ses bras.

– Tu étais passée où ? Tout le monde s’inquiétait pour toi. Et qui t’accompagne ?

– C’est une longue histoire.

– Et bien tu la raconteras en chemin, trancha Sang-Lin. À ce rythme-là nous n’arriverons jamais à temps pour empêcher Kogan de tomber dans les griffes de La Poigne. 


.oOo.


Audric laissa apparaître furtivement un sourire satisfait avant de lever son poing ganté pour inviter le corbeau à reprendre son envol. Les nouvelles étaient bonnes. Malgré les réticences des différents comtés, des troupes fraîches étaient en chemin et devaient arriver dans les jours suivants. Quant au piège, il était installé, amorcé et prêt à se refermer sur sa proie. Il jouait d’ailleurs machinalement avec le bracelet qui luisait à son poignet. 

Ses hommes avaient monté un camp plus que confortable dans une caverne en retrait de celle destinée à capturer Kogan et il se demandait pourquoi il avait passé autant de temps à se geler les miches à Camp Reculé au lieu de s’installer dans ces cavernes douillettes. Ah oui, c’était à cause de l’accès au Défilé. Cela dit, malgré son sinistre passé de geôle à créatures magiques, La Cloison avait tout lieu d’être investie comme lieu de vie. Il s’y attèlerait bientôt afin de profiter d’une vue imprenable sur Terrenoire en plus de l’accès à Valperdu. Cela ferait également une piste d’envol parfaite à dos de son futur dragon. 


Dans une cavité plus basse, Gromki et Gromgur se reposaient dans l’attelage maintenant vide. À proximité d’eux, les chevaux mâchonnaient leur ration de foin. Les deux cousins conversaient à voix basse, contrariés d’être coincés là. Le Roi leur avait en effet remis leur paie en souriant mais le coffret était bien trop lourd pour être ramené à pied au Camp Reculé où les attendaient leur charriot et leurs deux vaillants poneys. Ils n’avaient donc pas d’autre choix que d’attendre la capture du dragon.

– Je persiste à penser qu’on s’est fourrés dans un guêpier, grommela le père d’Ignil.

– Et je suis d’accord avec toi mais on n’avait pas le choix.

– Je sais bien mais quand-même…

– Inutile de ruminer. Le mieux qu’on puisse faire c’est repérer les lieux, comme ça, s’il y a du vilain, on pourra toujours se mettre en sécurité, raisonna Gromki. 

– Bonne idée, cousin. Je te propose qu’on commence par mettre en sécurité l’or, ensuite nous ferons des plans de ces réseaux de grottes. Si ça se trouve, il y a quelques gisements exploitables par ici.

Gromgur hocha la tête et sortit une pioche et son sac de toile qui contenait de quoi écrire. Il y ajouta quelques torches, une outre rebondie et quelques vivres, savait-on jamais. Les deux cousins creusèrent dans un coin de la grotte pour enterrer leur trésor et couvrir la zone d’un de ces gros blocs de rocher que seuls les hommes de leur peuple peuvent manier sans trop de difficultés. Il se mirent alors en route à travers les cavités, l’un marquant leur passage sur les parois et le second traçant le plan sur un parchemin.


À une centaine de pas de là, Néala s’éveilla, tout étonnée de voir que le soleil était déjà haut dans le ciel.

– Comment tu te sens ? lui demanda Nikushi qui l’observait depuis l’autre côté du feu.

– Un peu mieux… Je ne pensais pas dormir si longtemps.

– C’est que ton corps en avait besoin. La chevauchée a dû t’épuiser après ces semaines passées alitée. Est-ce que tu veux manger un morceau ? 

– Volontiers, je me sens affamée.

Elle étouffa un gémissement en se redressant, son corps restait excessivement douloureux. Elle en venait à douter d’être rétablie un jour. Serviable, Nikushi vint l’aider à s’adosser avant de lui tendre un bol de soupe qu’il avait préparée avec des rations volées. Elle le portait à ses lèvres quand ils entendirent des bruits de voix à l’extérieur. Nikushi se dirigea vers l’ouverture et se pencha discrètement au dehors. C’était bien Kogan, Zibellule sur l’épaule, accompagné de Jimbo et d’une jeune femme brune. 

– Vos amis arrivent, indiqua Nikushi qui sentit ses poils se hérisser à la perspective d’être enfin face à son meilleur ennemi.

– Oh ! Aide-moi à me relever !

Le cœur de Néala émit des battements désordonnés tandis que Nikushi la soutenait jusqu’à l’entrée de la grotte. Il se gonfla alors de joie et les larmes lui montèrent quand elle posa les yeux sur Kogan. Ils allaient être enfin réunis après des semaines de séparation et d’inquiétude. Trop faible pour descendre, elle utilisa son pouvoir pour trouver une source d’eau à proximité d’eux et forma une petite sphère qu’elle fit léviter à hauteur de leurs yeux.

Kogan la repéra aussitôt. Un large sourire fendit son visage jusque-là fermé. 

– Nous sommes presque arrivés, annonça-t-il à ses compagnons de route.

Jimbo et Maroussia reconnurent eux aussi la magie de Néala et accélèrent le pas, examinant La Cloison pour découvrir où elle se cachait. Kogan la repéra le premier et la désigna aux autres. Comme annoncé par Jimbo et Amoric, elle était accompagnée d’un homme dont il percevait la silhouette, bien trop proche d’elle à son goût. Zibellule perçut sa discrète jalousie et frémit.

Quelques rapides minutes plus tard, ils pénétraient dans la grotte rendue accueillante par le feu. Zibellule se trouva un perchoir afin de profiter de la scène. Nikushi se mit en retrait, dissimulant dans l’ombre un rictus face à Kogan qui n’avait d’yeux que pour Néala. Maroussia et Jimbo s’installèrent près du feu, acceptant un bol de nourriture chaude proposé par Nikushi. 

Kogan et Néala restèrent debout l’un en face de l’autre, à se fixer intensément, dans le silence des autres. Kogan finit par effacer les derniers pas pour prendre Néala dans ses bras. Il saisit délicatement son visage entre ses mains, comme incrédule de la retrouver réellement en vie, puis repoussa quelques-unes de ses boucles rousses derrière son oreille, la faisant frissonner. Enfin, il la serra contre lui, relâchant aussitôt son étreinte en l’entendant gémir de douleur.

– Je suis désolé. J’ai cru que tu étais morte… Que je t’avais tuée… Je ne me le serais jamais pardonné.

– Je suis en vie, Kogan, tout va bien.

– Je ne sais pas par quel miracle… 

Il détourna les yeux et elle se blottit plus fermement contre sa poitrine, s'imprégnant de son odeur, de sa chaleur et des battements sourds de son cœur.

– C’est grâce à toi, en fait, murmura-t-elle. Si tu ne m’avais pas entraînée à faire usage de mon don, je n’aurais probablement pas eu le temps de nous constituer un bouclier alors que j’étais en état de choc…  

– Ne me dis pas que tu te sens coupable.

– Évidemment que si… J’ai ôté deux vies…

– Légitime défense.

– Ça ne change rien au sang que j’ai sur les mains.

– Quel sang ? C’était une exécution on ne peut plus propre, ricana-t-il. 

Elle grimaça au souvenir des deux hommes momifiés et laissa échapper un long soupir avant de reprendre :

– Je préfère ne plus y penser. Je ne peux pas revenir en arrière, de toute façon. Tu sais, je me suis fait du souci pour toi quand j’ai su que tu me croyais morte… On m’a dit que la rage te dévorait… J’ai eu peur que tu en perdes complètement le contrôle.

Kogan recula d’un pas. Son regard s’était durci et son visage fermé.

– Tu n’as pas à t’inquiéter de ma rage. C’est une vieille compagne de route qui me tient en vie depuis toujours. Elle est ma source d’énergie, mon moteur pour aller de l’avant et pour éradiquer les injustices de ce monde.

– Je croyais que tu avais accompli ta vengeance… Tu n’es donc toujours pas apaisé ?

– Tous les gens qui m’ont fait du mal, ou qui en ont fait aux gens que j’aime, n’ont pas encore été punis et je n’ai pas fini de me battre pour la Justice, non. Ce monde a besoin d’être nettoyé de ses monstres et s’il faut en devenir un pour le faire, alors qu’il en soit ainsi. Je n’ai jamais eu peur de me salir les mains pour une bonne cause.

Le visage de Néala s’assombrit et son cœur se serra. Kogan serait-il un jour en mesure de vivre en paix ou s’enliserait-il éternellement dans des cycles de souffrance, de vengeance et de violence ? Elle avait mal pour lui et souffrait de ne pas réussir à alimenter suffisamment la lumière qu’elle savait exister en lui pour l’aider à s’extraire de cette noirceur dans laquelle il s’enlisait. 

Soudainement épuisée, ses oreilles se mirent à bourdonner et sa vision se troubla. Kogan la rattrapa au moment où ses jambes se dérobèrent. 

Alarmée, Maroussia se leva :

– Installe-la sur la paillasse, je vais voir ce que je peux faire pour elle. 

Elle passa ses mains au-dessus du corps inerte de Néala et plissa le front, concentrée. La lueur verte de sa magie enveloppa progressivement sa patiente puis s’estompa.

– Comment va-t-elle ? s’inquiéta Kogan.

– La pauvre souffre beaucoup. Elle a eu des os brisés, des muscles endommagés, des brûlures. C’est en cours de régénération mais elle est visiblement épuisée. *

– Est-ce que tu peux la soulager ?

– Je vais faire de mon mieux mais la soigner va probablement me prendre un bon moment et j’aurai besoin de repos après ça.

– Prends le temps dont tu as besoin. Nous veillons sur vous. D’ailleurs, j’en profite pour me présenter, je suis Kogan, lança-t-il à Nikushi. 

Ce dernier sortit de l’ombre et se campa devant lui. Kogan fronça les sourcils puis écarquilla les yeux et se fendit d’un large sourire :

– Nikushi ! C’est bien toi ? Tu m’as tellement manqué ! Mais qu’est-ce que tu fais là ? Depuis quand es-tu revenu à Midrilemi ? Et comment va Aïmiro ?

Nikushi ne s’attendait pas à une réaction aussi pleinement joyeuse de la part de Kogan. Une part de lui avait envie de prendre dans ses bras l’homme avec qui il avait grandi comme un frère mais l’autre tenait à sa vengeance et il ne savait sur quel pied danser. Kogan le prit par surprise en lui donnant une accolade virile qu’il se surprit à apprécier avant de se ressaisir et de reculer d’un pas, l’air grave.

– Aïmiro est mort, chez lui, à Yazuli, au printemps dernier. J’étais à son chevet pour son dernier souffle. J’ai pris la mer juste après ses funérailles. Je n’avais plus de raison de rester là-bas. 

– Mort… J’aurais aimé le revoir une dernière fois. J’étais si jeune quand vous êtes partis. Il s’est passé tant de choses depuis…

– Pour moi aussi. Nous prendrons le temps de nous raconter tout ça plus tard. Je te rappelle qu’on n’est pas ici pour le plaisir. Le Roi Audric te veut et j’ai prétendu m’allier à lui et j’ai pris soin de ton amie comme j’ai pu. 

– Merci, mon frère. C’est vraiment bon de te retrouver.

Jimbo les regardait l’un et l’autre, interloqué.

– Frère ? Nikushi ? Est-ce que vous ne nous aviez pas dit vous appeler Tiyani ?

– C’est effectivement mon prénom.

– Tu as donc retrouvé la mémoire ? se réjouit Kogan avec une pointe d’inquiétude.

– En grande partie, oui, au fil des années. Mais encore une fois, nous y reviendrons plus tard.

Depuis son perchoir, Zibellule ne perdait pas une miette de l’échange ni des émotions véhiculées par les deux hommes. C’était un peu trop facile à son goût, étant donné les éléments en sa possession, mais elle savait que tôt ou tard sa patience serait récompensée et que ses visions se réaliseraient. En attendant, chacun allait prendre du repos et des forces avant la suite des évènements. 



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