La prophétie de la dernière sorcière - Tome 2 : Vengeance

Chapitre 27 : Manipulation

3729 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 04/09/2023 14:39

Chapitre 27 : Manipulation 


Dans son espace confortablement aménagé, Audric déplaçait avec satisfaction ses pions sur le plateau qui lui servait à ses stratégies. Il avait enfin pu sortir de son sac de cuir la pièce maîtresse de son jeu, le dragon qu’il avait patiemment sculpté comme chacune de ses autres figures.

– Voyez-vous, ma chère, ce dragon représente bien évidemment la créature que j’ai exhibée tout à l’heure. La quête d’une vie. La clef que je convoitait ardemment pour enfin sortir de l’ombre de mon illustre père.

– Vous ne lui arriverez jamais à la cheville, Seigneur, contrairement à vous, votre père était aimé et respecté. Vous, ne générez sur votre passage que de la violence, de la souffrance et de la peur.

– Très précisément. Et c’est pour cette raison que mon nom traversera les âges. Et le dragon, Kogan réalité, sera le symbole inoubliable de ma puissance.

– Kogan ?

Isadora échangea un regard surpris avec ses fils, renforçant la jubilation du roi.

– Où avais-je la tête ? Il est évident que vous ignorez tout de la nature du jeune homme que vous avez accueilli comme un fils, un frère. Eh bien figurez-vous que, quand il s’enrage, il se transforme en dragon et, grâce aux nains forgerons des Montagnes Rousses, je peux non seulement le garder sous cette forme mais en plus il m’obéit sans pouvoir manifester la moindre résistance.

Zibellule frémit de jubilation en ressentant la détresse causée par les mots du roi chez ses interlocuteurs. Inquiétude, dégoût, colère et peine se bousculaient de l’un à l’autre. Elle sentit le roi tressaillir sous ses pieds, et perçut avec délice la douleur que le dragon lui transmettait par l’intermédiaire du bracelet.

Jared prit une inspiration, carra les épaules et posa la question qui lui brûlait les lèvres.

– Qu’est-ce que vous attendez de nous, au juste ?

– Oh, pas grand chose. Juste de convaincre votre père, votre sœur et tous les Asrayens de se soumettre à ma volonté et de mettre leurs pouvoirs au service de ma cause. C’est bien simple, je veux régner sur ce continent et tous les autres comme un empereur absolu et vous allez tous m’y aider. D’ailleurs, c’est une excellente chose que tu me proposes ainsi ton aide, mon garçon.

– Je ne vous ai rien proposé du tout.

– Ne me coupe pas la parole ou tu vas le regretter. Je disais donc, c’est une excellente chose que tu proposes ton aide puisque voilà ce qu’il va se passer : ton frère et toi allez vous rendre auprès des Asrayens, Zibellule vous ouvrira la voie, n’est-ce pas, ma chère ?

– Avec grand plaisir, Seigneur.

– Vous allez leur remettre un courrier que j’ai préparé pour leur cheffe, cette femme à la peau cuivrée qui maîtrise le feu, puis revenir gentiment auprès de votre maman que je vais garder précieusement à mes côtés. Évidemment, Zibellule sera là pour vérifier tous vos faits et gestes. Si elle me rapporte quelque chose qui me déplaît, je saurais en faire payer le prix à votre douce mère, susurra-t-il en effleurant délicatement sa mâchoire du dos des doigts. Me suis-je bien fait comprendre ?

– Ne vous inquiétez pas pour moi, les garçons. Je me défendrai, si nécessaire. Faites selon les valeurs qu’on vous a transmises, votre père et moi.

– Tss, tss, tss… Isadora, je vous trouve assez déraisonnablement courageuse. Allons, mes petits, filez donc remplir votre mission. Et n’oubliez-pas, si Zibellule me rapporte quelque chose de déplaisant, cela se paiera.

Jared résista à l’envie de protester, soutenu par le contact apaisant d’Arthur. Il serra les poings et emboita le pas à la petite fée blanche au regard si sombre. Son frère cadet suivit. L’un et l’autre partageaient l’envie de remettre le roi condescendant à sa place. Ils se sentaient humiliés d’être obligés de se soumettre à sa volonté et qu’il les traite comme des enfants. N’avaient-ils pas respectivement vingt-et-un et quinze ans ? Audric pensait s’être arrogé des alliés par la peur et le chantage. Il venait de se confirmer deux ennemis de plus.

 

.oOo.


Elzannah reconnut la présence de ses frères au moment où ils franchirent le seuil, précédés par Zilbellule. Elle laissa échapper une exclamation soulagée et joyeuse qui attira l’attention de leur père qui s’élança vers eux. Les quatre corps entrèrent en collision dans une étreinte débordant d’amour qui attendrit les personnes autour et fit grimacer la fée albinos.  

Amoric était aux anges, ses trois enfants blottis contre lui. Il sentait son cœur battre puissamment dans sa poitrine. Elzannah rayonnait de tout cet amour partagé, de retrouver enfin ses frères. Ils firent durer le câlin quelques instants de plus mais Zibellule toussota pour se rappeler à leur bon souvenir. Les garçons relâchèrent leur étreinte à contrecœur exprimant à haute voix leur joie de retrouver leur sœur et leur père.

– Elzannah ! C’est tellement bon de voir que tu vas bien ! se réjouit Arthur.

– Et toi, papa, tu as tellement meilleure mine ! renchérit Jared.

– Vous aussi avez l’air en forme, les garçons ! J’ai l’impression que vous avez profité de mon absence pour grandir encore !

– Tu dis ça parce que tu t’es pas vue, Elzie, répondit Jared. Tu as l’air plus… mature, presque adulte.

Amoric les regardait se retrouver avec nostalgie. Jared avait raison, ils avaient tous tellement grandi… Où donc étaient passé ses bébés ? Il chercha du regard Isadora, s’attendant à la voir à la suite de ses fils, mais ne la vit pas.

– Fils, où est votre mère ?

Les deux jeunes hommes laissèrent leurs sourires s’estomper et échangèrent un regard lourd de sens. Jared invita son cadet à expliquer.

– Audric l’a gardée avec lui. Malheureusement il nous attend… Il nous a donné la mission de transmettre une missive à la Cheffe des Asrayens et de retourner auprès de lui. Est-elle présente ?

La foule se fendit et Sang-Lin la traversa sans hâte, menton levé. Elle tendit la main à Zibellule et la petite fée se posa sur sa paume, la fixant de son regard abyssal qui la fit frissonner. Tous les Asrayens présents remarquèrent alors ses nouvelles prunelles, inquiétantes, dérangeantes. 

– Par Sokar, où étais-tu passée ? Et qu’est-ce qui est arrivé à tes yeux ?

– À dire vrai, cela ne te regarde plus. Je rends mes comptes au roi Audric, maintenant que je vous ai amenés exactement là où je voulais.

Sang-Lin en resta sans voix. Un éclair de colère traversa ses prunelles vertes. Elle voulu retenir la félone mais Zibellule esquissa un salut moqueur et reprit son vol pour se percher sur l’épaule d’Arthur. Il émit le geste de la chasser du revers de la main.

– À ta place, j’éviterais. Tu ne voudrais pas que je me plaigne auprès d’Audric et que ta maman en paye le prix, si ? 

Elle avait murmuré ça à l’insu de tous, directement dans le creux de son oreille qui dépassait de sa chevelure aussi sombre que celle de son père quand il était jeune. Il ferma un instant ses yeux bleus et déglutit lentement en serrant les poings pour ne pas répliquer. 

Jared tendit le parchemin roulé à Sang-Lin et la femme prit le temps de lire dans le silence lourd. Quand elle eut terminé, elle le roula soigneusement et fixa les yeux verts du garçon.

– Tu connais le contenu de ce document ?

– La Poigne a seulement dit qu’il exigeait votre reddition. Mais pour ce que je vois ici, je doute que vous ayez l’intention de lui répondre positivement. Est-ce que je me trompe ?

– Absolument pas.

– Le problème, c’est qu’il retient notre mère et a menacé de lui faire du mal, si nous n’obéissons pas à ses ordres. 

– Ce qui est tout à fait problématique. Dans l’immédiat, je vais vous inviter à rester avec nous. 

– Mais…

– Je suis désolée mais je ne vous laisse pas le choix. Je comprends que vous soyez inquiets mais il est hors de question de vous laisser retourner entre les griffes d’Audric. Quant à toi, Zibellule, tu vas retourner auprès de Sieur Audric pour lui indiquer que je n’ai pas laissé les garçons repartir et que je lui apporterai personnellement notre réponse au bord du ruisseau quand le soleil sera à son zénith.

– Mais… tenta Zibellule à son tour.

– Il n’y a pas de « mais », Zib. Tu as choisi ta voie, choisi ton camp, malgré la protection et la confiance que je t’avais accordées. Va porter cette information à ton maître. Invite-le à venir avec ses prisonniers pour la négociation qui suivra ma réponse. Je sais que Kogan nous est perdu mais il est dans son intérêt de nous restituer Isadora et les jeunes nains sans leur causer le moindre dommage. Il veut la puissance et la domination, soit. À lui de ne pas nous obliger à continuer cette guerre qu’il a causée en voulant s’approprier Valperdu.

– Sang-Lin…

L’inquiétude dans la voix d’Amoric lui fit poser ses yeux vert d’eau sur lui. Elle tenta un sourire encourageant mais la lassitude se lisait dans son regard. 

– Mon ami, c’est un risque à courir pour éviter de nous retrouver exploités comme nos aînés l’ont été dans le passé. Le sacrifice de Mina Achinala ne peut avoir été vain, il ne le doit pas et je refuse de me soumettre à un tyran. Audric est intelligent, il saura faire les choix en sa faveur. 

– Et pour ça on sacrifie Kogan ?! s’indigna Néala.

Elzannah ressentait la même rage, contrebalancée par la peur qu’elle éprouvait pour sa mère. La savoir entre les sales pattes de La Poigne la répugnait. Zibellule le perçut et concentra son pouvoir vers elle, arrosant dans l’esprit d’Elzannah la pousse de haine en train de germer.

– À l’heure qu’il est, nous ne pouvons rien pour lui et, quoiqu’il en soit, nous ne discuterons pas de ça devant Zibellule, aussi faible et insignifiante soit-elle.

L’insulte et le mépris frappèrent de plein fouet la petite fée qui s’assombrit. Ces émotions négatives directement à son égard l’impactaient différemment, à la fois nourrissantes et toxiques. Elle s’ébroua sur l’épaule d’Arthur et lui susurra des menaces juste avant de quitter brusquement les lieux.

Le jeune homme blêmit et tomba dans les bras de sa sœur qui vécut violemment son angoisse à travers lui. Jared et leur père les serrèrent dans leurs bras.

– Ça va aller, les enfants… Sang-Lin est une cheffe avisée, votre mère est une femme intelligente et pleine de ressources. Ça va aller… On sera bientôt tous réunis. Enfin, je l’espère de tout cœur, ajouta-t-il mentalement tout en les berçant contre lui.

Le conseil reprit, prenant en compte les nouveaux éléments. 

Néala ne décolérait pas. Elle avait envie de hurler à l’injustice d’abandonner ainsi Kogan. L’injustice. L’histoire de sa vie. Et ça se répétait, une fois encore. Il avait fait confiance aux Asrayens et ils allaient l’abandonner à son triste sort. Insupportable. Inacceptable.

Elzannah ressentait sa rage et la partageait, déchirée entre sa volonté de sauver Kogan et la nécessité de s’assurer avant tout de la sécurité de sa mère. Sa colère revenait néanmoins vers le responsable de cette situation, Nikushi, le traître, qui gisait toujours inconscient. Avec un détachement calculé, pour ne pas attirer l’attention, la jeune femme traversa la grotte vers la silhouette inanimée, laissant les stratèges à leurs conciliabules. 

Maroussia dormait un peu plus loin, épuisée par l’usage prolongé de son don. Jimbo veillait sur elle, caressant du bout des doigts ses cheveux ébènes. Assis à même le sol, il accueillait sa tête sur ses cuisses et l’avait couverte de sa propre veste. Tout s’était passé si vite qu’il n’avait pas eu l’occasion de lui procurer un confort plus adapté. Elle avait soudainement défailli devant lui et il l’avait rattrapée au vol pour lui éviter de se blesser. Perdu dans sa contemplation de la femme, il ne préta pas attention à Elzannah qui se penchait à présent sur le corps immobile de Nikushi.

Elle prenait le temps de regarder la cause de sa haine, ce sentiment qu’elle avait si souvent ressenti à travers les autres et qu’elle éprouvait pour la première fois de l’intérieur. Son visage était plutôt fin, juvénile malgré la repousse de barbe qui couvrait son menton et sa lèvre supérieure. Ses longs cheveux châtain étaient en partie collés par la sueur qui baignait son front sous le bandeau de cuir. À son cou brillait une écaille colorée, blanche et bleue. D’autres ornaient sa ceinture, dont des noires, identiques à celles de Kogan. 

– Sale traître, tueur de dragons, souffla-t-elle en appuyant lentement son genou sur sa poitrine qui s’élevait et s’abaissait avec lenteur.

Le souffle du blessé se ralentit encore et elle porta les mains à sa gorge et commença à serrer lentement, se réjouissant de voir son visage rougir tandis que l’oxygène commençait à lui manquer. Dans un sursaut d’instinct de survie, Nikushi ouvrit les yeux, la heurtant de sa souffrance et de son désarroi qui alimentèrent sa haine plutôt que de la désamorcer. Elle ressentait une telle aura de puissance qu’elle en était grisée. Elle souriait de toutes ses dents, projetant la puissance de sa haine sur sa victime. Il porta les mains à sa gorge pour essayer de lui faire lâcher prise mais Elzannah était comme possédée. Elle voulait qu’il souffre. Elle voulait qu’il crève.

Le cri de Néala traversa la salle plus vite que sa propriétaire qui se jeta sur l’adolescente pour l’obliger à lâcher prise. Malgré sa petite taille, Néala parvint à déséquilibrer Elzannah en la projetant contre la paroi dans un grognement sourd.

– Mais tu es complètement folle ?!

– C’est de sa faute si on en est là ! C’est à cause de lui que Kogan est piégé. C’est à cause de lui que maman… 

Sa voix s’étrangla et elle éclata en sanglots, se recroquevillant sur elle-même.

Couché en chien de fusil, Nikushi toussait péniblement. Néala, qui l’encourageait à respirer lentement, était partagée entre l’envie de gifler Elzannah et l’élan de la prendre dans ses bras. Cette dernière était maintenant adossée au mur, la tête nichée contre ses genoux entourés de ses bras. Elle pleurait à chaudes larmes.

– Tiyani a fait des mauvais choix mais il n’est pas quelqu’un de mauvais, murmura Néala. Le tuer ne changera rien à la situation. Notre véritable ennemi c’est Audric et personne d’autre.

Laissant Amoric et Jared qui débattaient âprement de la marche à suivre avec les Asrayens, Arthur, qui avait assisté à l’intervention de Néala, se faufila contre sa grande sœur pour la serrer dans ses bras.

– Qu’est-ce qu’il t’arrive, Elzie ? C’est pas toi ça. Toi, tu es un rayon de soleil, tu es douce et aimante, aventureuse et courageuse, mais pas une meurtrière… Tu vaux bien mieux que ça.

Elle rougit de honte et enfouit son visage contre la poitrine solide de son frère, sanglotant encore avant d’avouer d’une petite voix :

– Je sais pas ce qu’il m’a pris. J’ai tellement mal, tellement la rage… J’ai perdu le contrôle… Je n’ai réalisé ce que je faisais que quand Néala m’a poussée… Mais j’arrive même pas à regretter mon geste. Une part de moi persiste à vouloir le voir mort. Tu imagines ?! Son regard suppliant ne m’a même pas touchée, pas plus que sa détresse ! Est-ce que je deviens un monstre ?

– Mais non, mais non… Tu seras toujours ma grande sœur préférée, celle qui me faisait rêver d’aventure en me lisant des romans.  

– J’en peux plus, Tuture, j’ai vu trop de choses affreuses, ressenti trop de souffrances et de haines, j’ai même dû tuer pour survivre… Je suis fatiguée de me battre, fatiguée de tout ça… Je veux juste rentrer à la maison avec Jared et toi, maman et papa. Je veux lire dans mon arbre et regarder pousser les fleurs, comme avant.

– Moi aussi, Elzie, moi aussi. Et on va faire ce qu’il faut pour ça.

Tout en aidant Nikushi à s'asseoir, Néala ne perdait pas une miette de l’échange. Sa colère contre Elzannah fondait comme neige au soleil. Elle la voyait perdue, vulnérable et imaginait bien ce qu’elle pouvait ressentir. L’absence de sa mère et de sa grand-mère la submergea alors comme un raz-de-marée. Les larmes lui montèrent aux yeux et elle lutta pour les retenir, se concentrant sur les pansements de Nikushi pour s’assurer qu’aucune suture n’avait cédé suite à l’agression. 

Il semblait sauf. Il ne quittait pas son visage des yeux et écoutait l’échange entre le frère et la sœur pour essayer de comprendre ce qu’il se passait. Quand une larme roula sur la joue de Néala, il tendit la main pour empaumer délicatement sa joue et cueillir la perle salée d’un mouvement du pouce.

– Elle a raison, avoua-t-il d’une voix rauque, tout ça c’est de ma faute et je mériterais de mourir pour ce que j’ai fait.

Une deuxième larme glissa et il l’effaça comme la première.

– Pardonne-moi, Néala… Je sais que tu tiens énormément à Kogan. Je savais que j’allais te faire souffrir mais je n’arrivais pas à renoncer à me venger. Je lui en voulais tellement d’être un monstre que j’en suis devenu un à mon tour…

– Vous n’êtes des monstres ni l’un, ni l’autre… Cette rage qui vous anime m’est étrangère mais je sais que lui peut comprendre tes choix et certainement te les pardonner. Il est passé par là avant toi… Sais-tu que sa famille et tous ses proches ont été massacrés par les Serpents quand il n’avait que neuf ans ? Ce à quoi tu as malheureusement assisté avec les tiens était sa propre vengeance… J’aimerais tant vous voir trouver la paix. C’est insupportable pour moi d’être déchirée entre vous.

La tristesse et l’élan d’amour véhiculés par Néala enveloppa Elzannah qui comprit enfin les choix de la guérisseuse. Elle se décolla de son frère pour poser sa main sur l’épaule de la femme et s’excuser à son tour.

– Je suis désolée, Néala. quand je t’ai vu venir au secours de Nikushi malgré sa traîtrise, j’ai cru que tu te fichais du sort de Kogan. Je n’avais pas compris que tu tenais autant à lui aussi.

Néala acquiesça sombrement et Nikushi reprit :

– Je vais essayer de réparer le mal que j’ai fait… Je suis prêt à donner ma vie pour libérer Kogan si c’est nécessaire. Tout ça est un tel gâchis…

L’assemblée qui venait de finir de délibérer découvrit la scène avec surprise. Les concernés choisirent de taire ce qu’il s’était passé, prétendant simplement que Nikushi venait de reprendre connaissance, proposait son aide et acceptait de se soumettre au jugement des Asrayens pour ce qu’il avait fait. 

– Malgré tout ce qu’il a fait, je me porte garante de lui, affirma Néala.

– Je le soutiens aussi, renchérit Elzannah. Je ne suis pas prête à lui pardonner ses actes mais ce que je perçois de ses sentiments est limpide. Culpabilité, tristesse et ardent désir de se racheter.

– Là-dessus, je fais entièrement confiance à ma fille.

– Et nous à notre sœur, clamèrent en chœur Arthur et Jared.

– Très bien, très bien, tempéra Sang-Lin. Mais il restera désarmé et entravé jusqu’à nouvel ordre. Nous allons préparer l’entrevue avec La Poigne et tenter de rétablir l’ordre des choses. Par contre, l’objectif du jour est de récupérer Isadora, Ignil et Maugs. Rien de plus. Si vous voulez œuvrer pour Kogan, il faudra le faire dans un second temps et en votre propre nom uniquement. Ce n’est pas de gaîté de cœur mais, en tant que cheffe, j’ai le devoir de faire de la sécurité des Asrayens une priorité absolue.

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