Histoires d'Aesthria

Chapitre 2 : l'Opération

2860 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 23/09/2022 20:28

Vous savez, quand on parle des militaires, on pense facilement aux soldats défendant leur pays au péril de leur vie et à la sécurité de durant des guerres. Mais honnêtement, ce n’est que la partie visible de ce monde. Quand il y a la paix, il y a toujours des activités à faire en tant que soldat. Mais ce sont souvent des activités qui sont en dehors de la juridiction de notre pays et souvent, des activités officieuses. En sommes, des opérations secrètes. Je me rappelle en avoir participé une, à l’époque, quand j’étais le sergent d’une unité spéciale de Teckmilia.


Je me rappelle que j’avais reçu des ordres de mon supérieur, qui nous avait envoyés, moi et mon unité de cinq soldats Tickiens, de se déployer sur le territoire du royaume, proche de la frontière entre Teckmilia, unique royaume possédant une technologie avancée, et Drakinia, un royaume dirigé par l’Eglise de la Magie, qui considérait la technologie avancée et les tickiens comme des hérétiques. Mais bon, trêve de blabla, passons plutôt à la mission. Pour commencer, on nous avait appris qu’un petit campement de surveillance de la région ne donnait plus de nouvelles. De ce fait, et de peur de créer la panique en envoyant des soldats officiellement, l’Etat-Major avait décidé de nous envoyer, moi et mes hommes, nous occuper de cette affaire dans la plus grande discrétion, en allant voir ce qui s’est passé, mais aussi éliminer les forces ennemies en présence et obtenir des informations sur les évènements passés.

Putain… J’étais sûr que les soldats qui étaient là-bas étaient soit morts, soit capturés par l’ennemi… Mais bon, les ordres sont les ordres. Et mes hommes se préparaient à l’opération. Il y avait James et Jack, deux frères jumeaux qui savaient y faire avec leurs armes : Jack aux sabres électriques et James au fusil de précision modèle railgun. Ensuite, il y avait McMillan, le gros bras de l’équipe. S’il fallait porter des armes lourdes ou tout action demandant de la force brute, McMillan était toujours l’homme à le faire. D’ailleurs, il n’hésitait pas à prendre ses deux armes lourdes favorites : une mitrailleuse laser lourde et une grosse hache de guerre à deux mains. Ensuite, il y avait notre sapeur, Edith. Elle savait à la fois se débrouiller avec une mitrailleuse laser, mais aussi s’occuper des blessés avec un scalpel et pas grand-chose… Et puis, il y avait moi : William Price, sergent de l’unité Black Dogs, unité spécialisée dans les opérations clandestines, comme celle-ci.


Je suis sûr et certain que tu te demandes ce que j’utilise comme arme, pas vrai ? Rien de plus simple : un pistolet laser, une lance électrique et surtout, mon petit jouet préféré : mon bras gauche robotique, alimenté par de la tickine, mais capable de balancer pas mal de décharges électriques, grâce aux bobines telsa sur mon avant-bras. Je peux vous dire que celui qui s’en prend une, il la sent passer dans tout son corps. Mais bon, trêve de plaisanterie, le boulot n’attendait pas, tout comme l’ennemi.


Une fois notre équipement préparé pour la mission, nous rejoignîmes l’héliport pour monter dans l’une de nos navettes de transport militaire. Un bel engin, alimenté, tout comme tout ce qui est technologiquement avancé, par de la tickine, l’élément le plus important de tout notre royaume. Sur tout le continent, ce matériau aux propriétés énergétiques et extrêmement puissantes se trouve sous Tickin City, d’où le nom de la capitale de Teckmilia. Mais cessons le cours d’histoire et passons à notre petite mission, veux-tu gamin…


Après plus d’une heure de vol au-dessus du territoire Teckmilien, nous étions en train d’arriver vers le point de rendez-vous. Etant donné que je sentais que ça allait partir en couille, si jamais on arrivait comme ça sur le terrain, j’ordonnai au pilote de nous déposer à un kilomètre de la position. Ce que le pilote fit. Quand mon unité descendit du véhicule, j’en profitai pour dire au pilote de rester sur place et que, si l’unité n’est pas revenue dans les deux heures qui suivent ou qu’il ne reçoit aucune nouvelle de l’unité, de partir prévenir le QG de ce qui se passe ici. Bien sûr, le pilote exécuta les ordres et éteignit les moteurs de la navette. Qui était suffisamment petite pour se cacher sous les grands arbres de trois à quatre mètres de haut.


Une fois l’équipe prête, je laissais les jumeaux commencer à partir en éclaireurs. Ces deux-là savaient rester discrets et le fait qu’ils compensaient les défauts de l’autre en faisait un duo mortellement efficace, d’où leur présence dans mon unité. Avec McMillan et Edith, nous les suivions à la trace environ cent mètres en arrière. Il y avait au moins cent mètres de distance entre les jumeaux et le reste de l’équipe et si jamais il y avait des problèmes, nous pouvions intervenir rapidement. Bien évidemment, nous faisions en sorte d’avancer tout en restant sur nos gardes et donc, nos armes étaient chargées et prêtes à tirer au moindre assaut ennemi.


Mais fort heureusement, il n’y eut pas d’attaque durant le trajet entre le vaisseau et le lieu de l’opération. Quand nous fûmes proches des lieux, je trouvai que l’ambiance était calme… Trop calme pour une telle soirée. Et quand le reste de l’équipe arriva aux côtés des jumeaux, James me passa un de ses viseurs pour voir ce qui s’était passé et la vache, je ne pensais pas tomber sur quelque chose de ce genre…


Dans le viseur, je pus voir le camp, abandonné de toute vie. Tout ce qui restait n’était que mort et désolation. En effet, j’avais remarqué quelques cadavres de nos soldats de l’armée au sol, des signes de combats, mais aucun cadavre ennemi. Ainsi, j’avais ordonné à James de se positionner en hauteur, sans qu’il ne se fasse repérer. Ensuite, j’envoyai le reste de l’équipe, vers le campement. McMillan, armé de sa mitrailleuse, ouvrait la marche avec son armure blindée, j’étais derrière tout Edith, et Jack fermait la marche derrière nous.


En avançant dans le campement, nous pouvions voir que des barricades de fortunes avaient été faites au niveau des entrées des bâtiments, mais aussi sur les voies stratégiques du campement. De plus, on vit des cadavres de quelques-uns de nos soldats, mais aucun cadavre ennemi. Je trouvais ça louche, très louche même… D’ailleurs, plus on avançait vers le cœur du campement, et plus on remarquait que le nombre de cadavres alliés était important. J’espérais trouver des réponses dans le bâtiment principal du campement.


Nous arrivâmes quelques secondes plus tard devant l’objectif actuel : un Bunker ayant un rez-de-chaussée et un étage, entièrement faits de pierre et de béton, mais possédant au passage des runes gravées sur les murs extérieurs. D’après mon œil gauche cybernétique, il s’agissait d’écritures magiques, qui plus est, insufflé de sorts de protection. J’en avais entendu parler, c’étaient une magie qui permettait de bloquer de puissantes attaques. Cependant, elles n’avaient pas été endommagées, ce qui était très bizarre quand même. Pour faire autant de morts, surtout si c’était des drakiniens, ils auraient pu les éliminer avec la magie, mais là, rien…


L’équipe et moi entrâmes dans le bâtiment et je me dirigeai vers l’ordinateur central de l’avant-poste, dans l’intention de chercher dans la base de données toutes informations sur ce qui s’était passé. Eh bah, mon vieux, ce que j’y vis, allait nous faire grimper dans un autre niveau de danger. En effet, ce que je regardais était une vidéo surveillance de nos soldats se faisant attaquer et dévorer par des mort-vivants… Oh bordel, je pensais que l’on en avait fini avec les zombies depuis la Grande Guerre Magique, mais ils étaient de retour. Je prévins l’équipe de se préparer à un potentielle attaque surprise, tandis que je sortais un câble permettant de brancher l’ordinateur à la partie cybernétique de mon crâne, sur le côté gauche. Ainsi, je lançai le téléchargement des données récupérées, tandis que le reste de l’équipe se préparait au pire, regardant un peu partout et ça n’a pas loupé.


En effet, à peine quelques secondes après avoir branché l’ordinateur à mon crâne, les alarmes détectèrent de nombreux signes de déplacements vers le bunker. Eh bien, ça n’allait pas être de la tarte. Ainsi, j’ordonnai à l’équipe de venir la position et je demandai à James, par le biais de la radio implanté dans mon système cybernétique, de nous couvrir jusqu’à ce que l’on sorte du bunker. Cependant, au moment où l’on se préparait à recevoir ces foutus morts-vivants, l’un d’eux surgit de derrière moi et tenta de me mordre le bras gauche. Malheureusement pour lui, il se prit un bon gros voltage qui l’électrocuta et le tua sur le coup, laissant la fumée de viande grillée du zombie se dégager du cadavre. Je décidai de pointer mon regard vers la partie sombre et active la vision nocturne que mon œil cybernétique possède, venant ainsi voir cinq zombies qui commençaient à se relever. J’en profitai pour sortir mon arme et tirer au niveau des crânes ennemis pour les mettre au sol une bonne fois pour toute, avant de me remettre en position. J’analysais l’ordinateur central, venant observer rapidement où les ennemis allaient arriver afin de donner les informations à l’équipe, les laissant se positionner de sorte à faire de ce bunker une forteresse de défense, le temps de prévenir James de partir vers la navette et de la ramener au bunker, une fois le téléchargement réalisé.


Ainsi, McMillan se positionna au niveau de l’étage supérieur, armant sa mitrailleuse lourde et visant ceux qui s’approchaient du bunker. Edith se plaça au niveau de l’une des deux entrées secondaires, sa mitraillette en main et prête à tirer, tandis que Jack attendait les zombies à l’autre entrée secondaire. De mon côté, étant donné que j’étais toujours branché au système du bunker, j’activai les systèmes de défenses en prenant le contrôle des mitrailleuses lourdes. Nous étions prêts à les recevoir. Maintenant, il fallait attendre que le téléchargement soit fini dans les cinq minutes suivantes. Et cette période était la plus longue de ma vie.


Durant le temps de téléchargement, une horde de morts-vivants fonça sur les portes du bunker, tandis que toute l’équipe commençait à mitrailler tout ennemis en approche. Le sang giclait de part et d’autre. J’entendais McMillan rire aux éclats en faisant un massacre avec son arme, tandis qu’Edith continuait de tenir sa position, utilisant quelques gadgets qu’elle gardait sur elle de temps en temps. Quant aux jumeaux, ils restaient sérieux durant leur combat : Jack frappait avec force et rapidité les crânes ennemis, tandis que James touchait à chaque fois la tête des revenants et surtout ceux qui étaient bien plus costaud que les autres. De mon côté, je contrôlais les tourelles de défenses et j’en profitais pour protéger le plus possible la zone. En clair, un bon nettoyage en bonne et due forme.


Une fois les cinq minutes passées et la zone pacifiée, laissant autour du bunker pas mal de cadavres, je retirai le câble reliant mon implant à l’ordinateur. Je prévins l’équipe par radio que le téléchargement était fini et James partit en premier, afin de prévenir la navette. Le reste du groupe se réunit au niveau de la salle centrale, nous sortîmes, armes en mains, du bunker pour nous diriger vers la navette. Nous ne savions pas si d’autres ennemis allaient revenir, mais nous devions faire vite. Enfin, c’était jusqu’à ce que l’on tombe sur lui.


Alors que nous nous dirigions vers la navette, une silhouette obscure nous barra le chemin et, McMillan, qui était devant, décida de tirer quelques salves devant lui, mais par surprise, la silhouette esquiva rapidement et vint emmagasiner de la magie dans son bras gauche, avant de lancer un trait vert sur McMillan, qui se prit le coup sur l’épaule droite. Je pensais que l’on allait affronter encore un mort-vivant à cet instant-là, mais je me rendit compte au moment où il tira ce trait que l’adversaire allait être un type coriace. Probablement un nécromancien et potentiellement le même qui avait attaqué cet avant-poste. On aurait bien aimé s’occuper de lui, mais McMillan commençait vraiment à souffrir de martyr à cause du maléfice qui commençait à le ronger intérieurement. Il avait du mal à viser et il cessa de tirer pour ranger sa mitrailleuse. Il savait que le sort allait le tuer à petit feu et, n’ayant pas de quoi soigner une magie de cette catégorie là sur nous, il prit sa hache de guerre et il se jeta sur le nécromancien, nous laissant ainsi une chance pour nous de nous échapper. Il se sacrifia pour que toute l’équipe puisse partir. C’est beau dit comme ça, mais parfois, dans une guerre, le sacrifice est souvent vain… Mais pas ici.


En effet, McMillan arriva à être au corps à corps et il se battit contre lui, nous laissant partir dans la forêt. Malheureusement, mon œil cybernétique ne put pas récupérer une image nette de cette silhouette sombre, mais au moins, nous savions qui était probablement le responsable de ce massacre. Edith, Jack et moi nous enfonçâmes dans la forêt, laissant McMillan barrer le chemin de cet homme.


Une fois dans la forêt, nous courûmes en direction de la navette, tandis que des morts-vivants commençaient à se relever et à s’approcher de nous. N’ayant pas le temps de s’occuper de cela, le groupe continua d’avancer et d’éliminer ceux qui nous empêchaient d’avancer. Mais au bout d’un certain moment, nous arrivâmes enfin à la navette où James et le pilote étaient en train de faire du nettoyage en éliminant les revenants autour du véhicule. Nous arrivions à temps car le pilote allait bientôt plier face à trois morts qui venaient sur le soldat. Jack fonçait sur le petit groupe de mort vivants et décapita les deux premiers avant de planter son épée dans le crâne du dernier, retirant la lame une fois que le revenant ne bougeait plus. Le pilote, voyant que le groupe était arrivé, alla dans son cockpit pour se préparer à décoller. J’en profitai pour appeler James et revenir dans la navette rapidement, avant que je tente de contacter McMillan. Je reçus sa voix, et malheureusement, j’entendis qu’il se battait encore mais dans une mauvaise posture. D’ailleurs, McMillan nous avait dit de partir maintenant et de ne pas se retourner, car il était trop tard pour lui. Entendant l’ordre de McMillan, et sachant qu’il était mort, j’ordonnai au pilote de partir sur le champ et avec insistance.


La navette décolla et il mit la vitesse au maximum pour se diriger vers la capitale. On avait pu s’en sortir, mais malheureusement, on avait perdu un bon soldat. En repensant à cela, j’en profitai pour sortir un de mes cigares et me le mettre. Je plaçai mon pouce et mon index cybernétique, utilisant la foudre de mon bras pour allumer le bout. Je pris une bouffée avant d’expirer la fumée, regardant le lieu de la bataille, me remémorant ce qui s’était passé, mais surtout cette silhouette. Avec ce que j’avais pu récupérer, on avait de quoi pouvoir faire inquiéter l’Etat-Major pour agir. Mais la plus grande menace n’était pas les morts-vivants, mais cette silhouette.


Cependant, si jamais ce type allait de nouveau ressortir de l’ombre, je me préparerai à bien recevoir cet enfant de catin une bonne fois pour toute

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