De l'autre coté de la justice - Tome II

Chapitre 16 : ARC II - Une nouvelle menace

Chapitre final

6538 mots, Catégorie: K+

Dernière mise à jour 18/10/2017 12:35

Elle recevait un appel. Elle le décrocha alors sans trop regarder de qui il s'agissait. Elle entendit en réponse à son décrochage la voix de son amant.

 

- Akihira ? C'est toi ?


-Non, c'est le père Noël.

 

Une pointe d'exaspération se fit entendre dans sa voix en retour à cette réponse.

 

- Moi aussi je suis content de te parler...


-Le voyage se déroule bien ?


- Oui, pour le moment nous n'avons rencontré aucun problème.

 

Et à l'autre bout du fil, à des centaines de kilomètres de là au beau milieu de la mer, l'homme s'assit sur le bord d'un lit, un lit plutôt simple mais d'allure confortable tout comme le reste de la pièce aménagé avec tout ce qui fallait, dans la simplicité qui apportait à sa manière une touche de luxe. C'était l'une des chambres du navire réservée au personnel en déploiement, et dans laquelle Rentarô allait dormir et passer son temps pendant son trajet. Comme il était bientôt l'heure de se coucher il avait ôté la veste de son costume pour se mettre plus à l'aise, en chemise un peu ouverte au niveau du torse.

 

- On avance à vitesse de croisière pour éviter de faire des mouvements suspects qui nous mettraient à découvert.

 

-Je vois. Vous allez avoir un paquet de route à faire.


- Je sais. Tout va bien de votre côté ?

 

-Ça peut aller.

 

- Comment va la petite ?

 

Questionna Rentarô en prenant un léger sourire triste. Il posait la question tout en sachant pertinemment la réponse.

 

-Comme si un membre de la famille était mort.


- Je vois...

 

Sa réponse fut celle à laquelle il s'attendait. En conservant son petit sourire triste, il baissa un peu la tête en pensant à ce que sa fille devait ressentir. Mais il ne pensait pas seulement à elle, bien évidemment.

 

- Et toi, comment vas-tu ?


-Comme d'habitude.

 

- Tu es sûre que ça va comme d'habitude ?

 

Insista-t-il un peu. Il n'avait pas oublié que sa maîtresse était proche de l'androïde et en prenait grand soin.

 

-Mais oui, t'inquiètes pas.

 

- J'aimerai pouvoir être là mais...

 

-Je sais.

 

- Ça va être dur quelques semaines sans vous, sans toi...

Elle prit un petit sourire à cela.

 

-Tu tiendras sans moi au lit ? Si j'apprends que tu m’as trompé avec mon amirale je vais être vexée.


Il s'attendait à ce genre de réponse, depuis le temps il connaissait le côté plaisantin de sa petite amie. Cela l'amusait, et ça lui faisait un peu de bien de plaisanter avec elle en ce moment.

 

- Je vais faire de mon mieux, mais je ne peux pas te le promettre. Et puis il faut avouer qu'elle a son charme.


-Oui, elle est pas mal.


- Enfin, je doute qu'elle soit partante. On dirait presque encore une enfant à ce niveau.

 

Il se laissa tomber à l'arrière sur son lit pour y reposer son dos. Il regarda le plafond de son léger sourire, les yeux presque entrouverts en gardant le téléphone à son oreille. Bien sûr il plaisantait sur tout cela, jamais il ne se permettrait de tromper celle qu'il aimait.

 

- Et puis, tu sais bien que tu es la seule que j'aime.


-J'espère bien. Tu m'a quand même fait un gosse.


- Hé, c'est toi qui l'a voulu. Tu étais même prête à me faire la gueule parce que j'étais réticent, jusqu'à ce que tu m'envois au plafond et me fasses finir au-dessus de toi.


Elle joua alors la carte de l'innocence.

 

-J'ai fait ça moi ?

 

Cependant elle ne dupait personne, encore moins lui qui s'en rappelait comme si c'était hier. Il repassait encore la scène en mémoire, il ne l'avait pas oublié. Après tout il s'agissait de la nuit où il eut goûté au plaisir charnel pour la première fois. Mais cette fausse innocence l'amusait toujours autant.

 

- Parce que je t'avais appelé par ton prénom. Tu n'en avais pas encore l'habitude. Et ne fais pas comme si tu ne t'en rappelais pas, je sais très bien que tu te fous de moi.

 

Elle lâcha alors un petit rire amusée a l'autre bout du fil.

 

-C'est vrai.

 

Et il poursuivit, en adoucissant peu à peu sa voix, prenant même une certaine sensualité amusée en se remémorant les événements qui dataient maintenant d'il y a plus d'une dizaine d'années. Le temps était passé si vite.

 

- Et après tu as passé tes bras autour de mon cou, tu m'as attiré vers toi et tu m'as embrassé...

 

-Quelle nostalgie.

 

Il éleva un sourcil en entendant bien le ton sarcastique qu'elle prenait avec lui, comme il en était coutume.

 

- Même à des centaines de kilomètres tu te fous de ma gueule...


-L'amour n'a pas de distances héhé.


Il n'était pas vraiment convaincu par sa définition de l'amour qui lui était propre. Il avait dû s'en accommoder depuis un moment maintenant.

 

- C'est comme ça que tu vois l'amour toi.


-Je le vois comme ça et aussi un peu au lit disons.


Son amusement prit un peu plus de place sur son sourire tandis qu'il regardait encore le plafond de la pièce, poursuivant la conversation au téléphone avec sa tueuse bien aimée. D'ailleurs il ne manqua pas de rentrer dans son petit jeu avec un certain malin plaisir.

 

- Ah, vraiment ? Moi la seule chose que je vois au lit c'est toi nue.


-Ça semble bien te plaire.


- Je n'ai jamais dis le contraire. Je ne vois pas pourquoi je le dirai d'ailleurs. Et puis ça n'a pas l'air de te déranger de te montrer.


-Pas a l'homme que j'aime en tout cas.


Son sourire devint un peu plus grand, elle sonnait agréable à son oreille. Elle lui était agréable mais aussi amusante. Il croyait en sa sincérité, mais cela ne l'empêchait pas de repenser à la grande difficulté qu'elle avait de dire ce genre de choses dans le passé voire son incapacité. Si on se replonge assez dans leur histoire, leur relation était surtout conflictuelle et chaotique. Les choses avaient bien changé.

 

- Même après plus de dix ans ces mots sont étonnants venant de toi. Qui aurait cru à l'époque que tu me les dirais un jour.

 

-Pas moi, c'est sur.


- Tu n'y crois toujours pas ?


-Ce serait mentir que de dire non a l'heure actuelle.

 

- Et bien, si même au bout de plus de dix ans tu n'y crois pas, je me demande combien de temps ça va encore te prendre.

 

Elle prit alors un petit sourire a cette remarque.

 

-Je suis lente a la détente tu le sais bien.


En retour il laissa entendre un petit rire à l'autre bout du fil.

 

- Ça dépend pourquoi.


-Allez, va donc te coucher au lieu de dire des conneries. J'ai travail moi demain. Vous arrivez quand ?


- Je ne sais pas exactement. Vers la fin de la matinée je pense.


-Je vois.


Mais avant qu'ils ne se raccrochent, une idée lui traversa l'esprit. Quelle était cette idée ? En fait, elle lui traversait l'esprit depuis déjà avant son départ, avant le problème douloureux rencontré avec leur androïde. Dans l'instant, il se revit installé dans leur lit conjugal, avec sa tueuse collée à lui. Il se remit à penser à la sensation qu'il avait éprouvé à ce moment, à sa chaleur, mais aussi la forme qu'il avait pu ressentir quelques années auparavant, onze pour être précis. Il avait une envie assez spéciale, une envie dont il voulait lui faire part.

 

- Dis Akihira.

 

-Oui ?

 

- Une fois que tout ça sera terminé, tu ne voudrais pas en faire un deuxième ?

 

Lui demanda-t-il dans le plus grand des calmes en fixant le plafond.


-Un deuxième....Gosse ?


- C'est ça.


-T'as déjà envie de me voire encore vomir régulièrement, serrer les poings à cause des contractions et me sentir mal tous les jours ?


Cette réponse l'amusa sans mal, même si ce n'était pas forcément celle à laquelle il s'attendait. Il arbora de nouveau un sourire en perdant son regard dans le plafond de sa chambre.

 

- Tu as eu dix ans pour t'en remettre quand même.

 

-Mh...Mais je m'en souviens encore comme si c'était hier. Tout comme du bonheur que j'avais en sentant Yoshino cogner mon ventre.


- Déjà à l'époque elle était énergique.

 

Il marqua un petit temps d'arrêt avant de reprendre calmement, même si il y avait quelque chose de différent dans sa voix. Il y avait comme une certaine douceur, une douceur qui montrait qu'il était sérieux sur le sujet, avec un direct qui montrait également que l'idée lui était venue plutôt soudainement.

 

- Avec la disparition de Chachamaru je me disais que ça pourrait lui être bénéfique d'avoir un petit frère ou une petite sœur, pour qu'elle se sente moins seule.


-Oui, c'est possible. Mais pour ça j'aurais besoin de toi hehe...


Il sourit un peu plus en entendant cette dernière réponse. Avec le petit rire qu'elle y prenait, et le ton, l'idée ne semblait pas plaire à lui seul, ce qui le rendait d'une part assez heureux et soulagé.

 

- J'en déduis que tu n'es pas contre.


-Pourquoi pas disons.


- C'est quand même incroyable ça. Tu es d'accord pour faire une deuxième gosse mais en ce qui concerne le mariage tu ne veux même pas en entendre parler.


-He ouais. Que veux tu.


- Pourtant ça aiderait aussi la gosse. Des fois elle me demande pourquoi nous ne sommes pas mariés et je lui répond que c'est parce que tu ne veux pas. Autour d'elle on dit que les couples non mariés comme les nôtres durent moins que les autres.

 

-Dans ce cas on leur prouve le contraire pour le moment non ?


- C'est pas faux. Cela-dit je te verrai bien en robe de mariée.

 

Répondit-il d'un petit air amusé. En effet, imaginer Akihira dans une robe toute de blanc un bouquet à la main était une vision forte agréable mais à la fois amusante car justement personne autre que lui ne l'imaginait dans une telle tenue.


-Pas moi.


- Oh allez, tu ne t'imagines même pas la Lune de Miel ?


-Celle la je dis pas non mais si on pouvait sauter la cérémonie...


- Tiens, ce n'est pas une mauvaise idée ça. On pourrait partir en Lune de Miel à mon retour.


-Si j'ai moins de travail alors.

 

- Et puis, c'est là qu'on pourra remettre le couvert...


-Comme tu voudras ahah.


- Et puis, maintenant que j'y repense, ce n'était pas si mal de te sentir contre moi avec ton ventre gonfler, de se pencher vers lui pour sentir les coups, enfin tout ça.


-C'est sur quand on les prend pas de l'intérieur...t'as le bon rôle toi.

 

Puis elle regarda alors l'heure sur le réveil de son chevet.

 

-Ah. Il est temps pour moi d'aller dormir chéri.


Il regarda alors lui-même l'heure qui était affiché sur son téléphone en le reculant un peu de son visage. En effet il commençait à se faire tard, il n'était pas loin de vingt-trois heures. Après en avoir constaté il le ramena à son oreille pour poursuivre et finir la discussion.

 

- C'est vrai, je ne vais pas tarder à y aller aussi si je veux être en forme pour demain.


-Idem. Je vais avoir à faire.


- Comme tu dis. Je me demande sur quoi je vais tomber en Australie. J'ai hâte de voir les araignées.


-Ah oui. Bah, tant que tu va pas au centre tu devrais rester en vie.


- C'est vrai que si je meurs ça sera un peu compliqué pour en faire un deuxième.


-Mh.


- Enfin, je vais raccrocher. Je ne pense pas que je pourrai beaucoup appeler, il faut limiter les communications, on ne sait jamais.


-Oui, soyez discret surtout.


- On mettra un terme à tout ça, Akihira.


-Commence par mettre un terme a la conversation.


En entendant cette phrase il prit un petit rictus à l'oeil droit avec une pincée d'exaspération au niveau du sourire. Vraisemblablement il s'agissait d'une blague mais il ne savait pas spécialement comment la prendre, et à priori il ne la prenait pas particulièrement bien.

 

- Ah, bonne nuit chérie, je t'aime..


-Moi aussi.

 

Et elle raccrocha alors rapidement.

Après cette fin d'appel plutôt rapide, voire même expéditive, n'entendant plus que le petit son qui indiquait la fin de celui-ci, Rentarô retira le téléphone de son oreille et porta son regard vers celui-ci d'une petite mine exaspérée. Sur le moment elle semblait plutôt pressée d'en finir avec cet appel pour le laisser seul au beau milieu de l'océan, à la veille d'un voyage qui allait certainement s'avérer riche en rebondissements.


Dans le navire, tout était calme durant la nuit. Quelques hommes faisaient des rondes sur le pont et dans les entrailles du navire, tandis que celui-ci continuait sa route, calme et imperturbable, surveillé par Hoshino, toujours éveillée dans la citadelle. Quand le soleil matinal se leva, les premiers hommes arrivèrent avec lui. L'activité matinale commença alors, avant que l'odeur de café ne vienne envahir quelques cabines du navire. Il était environs huit heure quand l'amirale se leva et rejoignis sur le pont Hoshino qui n'avait pas bougée d'un poil.

Même si l'heure était bien matinale, la belle amirale était déjà habillée de sa longue robe blanche tout aussi belle, avec son badge qui représentait sa position positionné sur la partie haute-gauche de sa poitrine. Elle avançait vers sa secrétaire calmement, sans montrer un signe de fatigue, elle était prête pour son travail comme il se devait, un léger sourire aux lèvres.

 

- Bonjour Hoshino. Rien à signaler ?


La jeune femme lui répondit alors directement, se tournant vers elle les mains liées.

 

-Rien a signaler madame.


- Parfait.

 

Après quelques pas elle arriva au niveau de la grande baie vitrée de la salle de commandement qui donnait une vue imprenable sur la mère qui était calme, plate en ce début de matinée. La suite de la traversée s'annonçait aussi calme que ce à quoi ils avaient eu droit jusque-là.

 

- Quand arrivons-nous ?


-Arrivée estimée dans 8 heures et 34 minutes.


- Je vois. Tout semble se dérouler sans soucis, c'est parfait.

 

Fit-elle remarquer avec son petit sourire aux lèvres, satisfaite. Il n'y avait rien de mieux qu'une navigation sur une mer calme et sans soucis pour une mission comme celle-ci.


-De toute façon, je ne pense pas que le navire puisse être en difficulté. J'ai passé en revue les munitions en cale de ce bâtiment et fait une analyse de sa coque, et son armement après avoir fait comparaisons a des bâtiments conventionnel, et relativement poussé.


- Je n'en doute pas. Mais même si nous pouvons certainement accueillir l'ennemi s'il venait à se présenter à nous, il est préférable de rester en sûreté et d'éviter la confrontation, sans quoi nous risquerions d'alerter les autorités maritimes.

 

Hoshino répondit, droite devant la baie vitrée.

 

-Bien évidemment. La discrétion est de mise.

 

Elle se tourna ensuite vers la jeune fille robot en lui souriant doucement, d'une façon bienveillante. Elle ne semblait pas la considérer comme un simple produit robotique, à l'instar de Chachamaru dont la disparition laissait encore une certaine douleur qui ne s'était pas encore apaisée et qui allait certainement prendre du temps à le faire.

 

- Tu es restée en service toute la nuit ?


-Oui.


- Tu ne veux pas aller te reposer un peu ?


-Reposer ?


Elle se rappela de ce que lui avait dit Arecia au sujet du vocabulaire des androïdes. Par ailleurs après réflexion elle se rendit compte que ce n'était peut-être pas le terme adéquat pour la jeune fille. Elle se reprit donc comme si de rien n'était.

 

- Je veux dire par là te recharger.

 

-J'ai encore 8 heures d'autonomie restante. Ne vous en faite pas.


- Bien, si tu le dis.

 

Elle reposa ensuite son regard sur la baie vitrée pour voir la mer qui se profilait à l'horizon sans ne jamais montrer sa fin, si bien que l'on pouvait se demander si elle en avait une.

 

- Si tu en ressens le besoin n'hésite pas à aller te recharger, les opérations s'annoncent calme jusqu'au débarquement au large des côtes australienne.


-Je lancerais une recharge préventive deux heures avant l'accostage pour prévoir toute éventualité a terre.


- Très bonne initiative. On ne peut être sûrs de ce qui nous attend à notre arrivé.

 

Répondit la jeune amirale en hochant légèrement la tête d'un léger sourire satisfait. La prise de ce genre d'initiatives était appréciée de la part d'un soldat, d'un membre de son équipe, même si il s'agissait d'un androïde.


-Quels sont les ordres actuels pour le mouillage près des côtes ?


- Se faire le plus discret possible, rien de plus. Nous brouillerons toutes nos communications avec le quartier général et Satomi-san sera envoyé sur la terre ferme par un canot pneumatique.


-Nous jetterons donc l'ancre a proximité d'une zone déserte.


- Tout à fait. Nous devons limiter les risques de nous faire repérer au maximum.


-Bien. Dans ce cas je vais déjà planifier l'itinéraire modifié.


- Très bien. Transmet le plan a l’équipage.


-C'est fait.


Elle ouvrit un peu plus les yeux en l'entendant et tourna son visage pour la regarder d'un petit air surpris. Elle n'avait pas prévu qu'elle prenne les devants aussi vite.

 

- Tu t'en es déjà chargée...?


-Exacte.


- Quand est-ce que tu t'en es chargée...?


-Il y a une heure et trente-cinq minutes.


- Je..je vois...

 

Peut-être un peu déstabilisée par cette grande avance de la part de son assistante, l'amiral regarda à nouveau l'océan face à eux à travers la baie vitrée.

 

- Bon travail, Hoshio.


-La météo local une fois sur place prévoir une légère tempête passagère sur le nord-ouest des côtes. Cela favorisera notre dissimulation et l'accostage des équipes sur le sol.


- Parfait.

 

Répondit simplement l'amirale avec une intonation qui cela-dit montrait une certaine satisfaction, mais aussi comme une certaine détermination en regardant devant elle l'océan sans rage, sans vague si ce n'étaient celles de leur gigantesque navire, ainsi que les vagues qui allaient bientôt déferler sur l'Australie ainsi que cette mystérieuse compagnie qui était la cible de leur voyage.

C'est donc après quelques heures de route maritime supplémentaires que l'équipe arriva enfin à destination tout en faisant bien attention de rester à l'écart des côtes afin d'éviter de se faire repérer par l'ennemi. De là débuta véritablement leur mission, celle d'une amirale et de son équipe, prête à soutenir son employeuse, qui était également une amie proche, ainsi que son employeur qui lui était tout autant ami, ainsi que leur jeune fille avec laquelle elle montrait également une certaine proximité. En bref elle était devenue un membre de la famille et il était tout naturel pour elle de faire son possible pour l'aider à prospérer. Débuta également la mission d'un père, bien déterminé à protéger sa famille, son territoire, sa femme et sa fille, ses proches en général.


Dès leur arrivée aux abords de l'Australie celui-ci se démena corps et âme au même titre que son équipe quant aux recherches ainsi que les repérages en lien avec la compagnie sur laquelle ils devaient lancer l'assaut. Toute cette histoire n'avait que trop duré, la femme qu'elle aimait n'avait que trop souffert de cette grande et longue machinerie qui fut mise en marche par son propre frère. Il était bien décidé à y mettre un terme et pouvoir enfin vivre la vie dont il avait toujours rêvé, à laquelle il avait pu goûter avant de devoir s'en sortir pour en arriver à là. Toutefois, il devait se contenir et rester le plus calme possible pour ses débarquements sur la terre ferme. Il devait se montrer le plus naturel possible et se fondre dans la masse avec la population afin d'éveiller aucun soupçon. Son apprentissage de l'anglais au cours de ces derniers années allait certainement lui être d'une grande compte tenu de la langue primaire du pays. Le soleil était au rendez-vous, l'ambiance également, et la découverte du voyage l'était tout autant.


Cependant il n'était aucunement là pour se reposer et ne pouvait donc prendre son temps pour découvrir un peu plus le pays. il devait se concentrer sur sa tâche, trouver des informations qui pourraient les aider à retrouver le frère de sa bien aimée et l'éliminer une fois pour toute, mettre un terme à cette histoire de famille. Il était épaulé par l'amirale et ses hommes qui l'aidaient en usant des informations déjà mises à leur disposition, mais aussi en réfléchissant sur celles que lui rapportait notre héros en reconnaissance dans l'enceinte du pays. Tout cela se faisait dans le plus grand des secrets et avec la plus grande minutie, à l'abri dans la merveille de la guerre maritime revenue à la vie qu'était leur navire et qui portait le même nom que sa capitaine.

Beaucoup de travail bien évidemment, travail qui ne pouvait se faire en un seul jour et qui s'étala donc sur plusieurs jours, et qui allait s'étaler sur on ne sait encore quelle durée, en espérant pour lui ainsi que sa famille que le délai ne dépassera pas les deux semaines indiquées et promises à la fille par la mère, les deux femmes qui lui occupaient constamment l'esprit et le cœur.

 

Mais dans l'ombre, est plus prêt qu'ils ne pouvaient les penser, d'autres travaillaient pour leurs intérêts. Retournons à l'agence de notre chère et belle tueuse qui travaillait également d'arrache-pied depuis son bureau et qui essayait de tenir les deux bouts avec sa petite fille encore plus demandeuse depuis la disparition de leur amie androïde et le départ du père. Alors qu'elle aussi ne pouvait se permettre de se laisser aller au deuil et à la fatigue, un curieux ou plutôt nouveau personnage faisait son entrée en scène, et ce depuis maintenant quelques jours au sein de l'agence privée.

Cette personne n'était autre qu'un jeune homme, environ dans sa vingtaine. Il avait de longs cheveux noirs avec quelques mèches qui tombaient sur le milieu de son front, séparant ainsi davantage ses yeux bruns qui étaient porteurs d'une certaine espièglerie ou innocence tout comme son sourire. Cependant comme on dit, il vaut mieux éviter de se fier aux apparences. Au niveau de ses vêtements celui-ci était habillé d'une façon assez commune, autrement dit d'une veste verte kaki assez légère, d'un t-shirt blanc ainsi que d'un jean et des bottes de marche. Il marchait calmement dans les couloirs d'un étage de l'agence, l'air naturel, décontracté avec son petit sourire aux lèvres. D'ailleurs il n'y avait pas que son sourire de petit car celui-ci semblait être d'une petite taille pour son sexe, il ne semblait même pas dépasser la barre du mètre soixante-dix. Remarque, cette petite taille lui donnait peut être un petit quelque chose de mignon, d'enfantin qui collait bien à son statut de supposé jeune adulte espiègle.

Alors qu'il marchait dans l'étage sans que l'on sache son but, il croisa à quelques mètres une ravissante jeune femme. Il s'agissait simplement de la belle Inukai, la petite protégée d'Akihira, et même peut être de Rentarô avec lequel elle commençait à bien s'entendre. Avec son look atypique et sa grâce naturelle dans sa marche qui montrait qu'elle savait où allait. Elle se dirigea vers un ascenseur dont les deux portes s'ouvrirent devant elle pour la laisser pénétrer à l'intérieur. Mais étrangement pendant son action, le jeune homme qui se faisait assez discret sans pour autant paraître louche avait sorti son téléphone portable pour prendre en photo la jeune femme qui montait à un étage supérieur, sûrement celui de son employeuse, ce que le mystérieux individu semblait avoir remarqué comme il le mentionna faiblement tout en regardant la photo qu'il venait de prendre.

 

- Cette femme...De ce que j'ai compris elle est plutôt assez proche de X malgré qu'elle soit son boss. Ça devrait l'intéresser.

 

Sans ne rien ajouter de plus et avec un certain sourire satisfait, le jeune homme remit son téléphone dans sa poche et reprit sa marche comme si de rien n'était, les mains dans les poches de son jean. Maintenant retournons à un personnage qui manquait de passer à la trappe et qui pourtant aurait bien eu besoin d'une petite visite de courtoisie pour reprendre de ses nouvelles. Qui était cette personne ? Il était simplement question de l'ancien boss de notre tueuse qui venait de sortir de son petit séjour à l'hôpital suite aux blessures qu'il eut reçut pendant l'assaut de celle-ci sur leur propre agence. Ce dernier n'était justement plus à l'hôpital étant donné qu'il avait assez récupéré. Il se trouvait maintenant dans un appartement assez spacieux et plutôt cossu, avec une grande baie vitrée qui donnait une vue assez agréable sur la ville et ses grands gratte-ciel. Il s'agissait certainement du salon comme témoignait la présence du canapé en cuir beige sur lequel il était assis, de la table basse en verre où était posé un ordinateur portable sur lequel il pianotait, ainsi que toutes sortes de décoration d'intérieur comme des plantes en pots, des tableaux de peintres amateurs accrochés au mur, un buffet et un meuble de télévision avec la télévision elle-même dessus, accompagnée même d'une console de jeu.


C'est non sans quelques pansements que Kurusu qui était occupé à des affaires sur son appareil entendit un bruit de vibreur à côté de son écran. C'était son téléphone qui venait de recevoir un message et qui lui notifiait. Immédiatement il posa son regard sur celui-ci et le prit pour le rapprocher de son visage avant d'ouvrir le clapet. Calmement il regarda le message que l'on venait de lui envoyer, un message étonnamment porteur de la photo de la jeune Inukai et pas n'importe laquelle, celle que venait de prendre le méconnu jeune homme positionné à l'agence de notre héroïne. Dans la seconde il se rappela d'elle. Ce n'était pas vraiment difficile de se rappeler de son bourreau qui avait manqué de nous tuer par de multiples coups de couteau dans les côtes. Assez éloigné de son attitude, de son sourire relax et amusé habituel, il plissa légèrement les yeux qui ne reflétaient cependant pas une contrariété.

 

- Elle...On dirait que les résultats de son petit assaut ont assez plu à X pour qu'elle décide de la garder. Mais...à bien y regarder, j'ai l'impression de l'avoir déjà vu quelque part...

 

Se disait-il avec curiosité et intrigue. Comme il le disait, en s'y reprenant à deux fois, la jeune femme au service de notre couple lui rappelait une autre personne. Qui ? Quand ? Où ? Il était impossible de répondre à ses questions pour le moment. Sans attendre plus longtemps, il se pencha un peu vers le bas de la table basse pour récupérer un câble USB rangé sur le petit espace de rangement situé au-dessous de la table. Il brancha une extrémité du câble à son téléphone qu'il posa sur la table, à côté de l'ordinateur sur lequel il brancha l'autre extrémité. Il téléchargeait la photo sur son appareil. La chose faite il se remit à taper sur le clavier de celui-ci pour y effectuer quelques recherches en s'aidant de quelques coups de souris. Rapidement des résultats s'affichèrent sur son écran, des résultats qui visiblement le satisfirent comme en témoigna le petit sourire agréable qui prit place sur son visage. Il donnait même l'impression d'avoir touché le jackpot, ou plutôt qu'une idée qui le méritait venait de lui traverser l'esprit.

 

- Bingo.

 

C'est sur ce simple mot que nous laissons l'ancien sous-directeur d'agence pour revenir au mystérieux jeune homme qui se trouvait désormais dans une cabine de toilettes pour homme. Non pas pour y faire quelques besoins mais pour y consulter son téléphone tranquillement, assis sur le trône, à l'abri des regards indiscrets et des caméras. Après tout, Akihira avait beau être minutieuse et préventive, elle avait développé un minimum de respect pour ses employés et leur intimité. Le jeune venait de recevoir un nouveau message, un message qui ne semblait pas le mettre de mauvaise humeur. En tout cas il n'en perdait pas son sourire. Après la réception et la lecture de ce message, sans même prendre la peine d'y répondre, il rangea de nouveau son téléphone dans la poche et se leva de la cuvette pour quitter la cabine. Par contre même s'il ne s'était pas servi des toilettes comme il aurait dû le faire, il fit une petite halte à un lavabo pour s'y laver les mains avec du savon en se mettant à siffloter paisiblement.

Arriva alors la fin de la journée, alors que le soleil commençait à préparer son sommeil tout en donnant son agréable couleur orange aux falaises maritimes ou à la mer tout simplement, proche de la grande agence qui faisait son bout de chemin dans le plus grand anonymat. Il était l'heure pour la plupart des employés de rentrer chez eux, et la sensuelle Inukai n'y faisait pas exception. Cependant alors qu'elle s'éloignait peu à peu de l'entrée de l'un des bâtiments principaux, à sa surprise elle se fit apostropher par un homme à quelques mètres derrière elle.

 

- Inukai ?


À son nom elle fit quelques pas supplémentaires à vitesses réduite, avant de se tourner de moitié vers celui qui l'interpellait, une main posée sur sa hanche.

Elle vit donc le jeune homme que l'on suivait depuis tout à l'heure et qui était en réalité une nouvelle recrue fraichement débarquée. Enfin il en donnait l'air tout du moins. La voyant s'arrêter pour lui il continua sa marche vers elle, toujours son petit sourire un poil espiègle en coin.

 

- Ça vous dirait de prendre un café en ville avec moi ?


-T'es direct toi au moins.

 

Elle le regarda alors de haut en bas d'un petit air ennuyée, ironique peut être ou bien sérieux.

 

-Je sais pas...Tu as l'âge pour ça ? Je ne voudrais pas me faire arrêter pour détournement de mineur.


- Ne t'en fais pas, j'ai vingt-deux ans. Si jamais les flics t'arrêtent ce ne sera pas pour moi.

 

Lui répondit-il en prenant semblait-il la chose à la rigolade. Il ne se montrait pas vraiment offensé. Elle se tourna alors vers lui un peu plus, entortillant son doigt dans ses mèches de cheveux avant bouclées.

 

-Tu es nouveau ici non ? Je ne t’ai jamais croisé. Dans quel secteur on recrute des stagiaires ?


Il sourit un peu plus à cette question, prenant un certain amusement supplémentaire en lui répondant.

 

- Le secteur café. Les stagiaires y sont souvent très doués.


-Oh, je vois !

 

Elle s'approcha alors de lui dans un bruit de claquement avec ses bottes à talons, commençant à poser ses mains sur les joues de l'homme en approchant son visage du siens.

 

-Dans ce cas tu as encore pas mal de choses à apprendre n'est-ce pas ?

 

Alors qu'elle semblait s'amuser avec ce qui s'apparentait à son nouvel amusement, de lourds bruits de bottes également à talons, mais plus graves, se firent entendre dans le dos du jeune homme. Il put alors voire tous les membres présent se mettre en ligne au garde à vous, sauf Izuke qui cependant quitta rapidement son air joueur pour faire deux pas de côtes et lâcher le jeune homme, regardant derrière lui d'un fin sourire. Il savait qui dirigeait cette base et comment cette personne la dirigeait, car il avait eu cette personne dans la même agence que lui pendant un court temps, mais il ne avait encore jamais vu. Mais le personnel de son entreprise, ainsi que celui de l'île où il se trouvait, avait appris à la craindre depuis longtemps et encore plus après les récents événements impliquant Inukai.

 

C'est donc naturellement que à l'intérieur de lui, il n'était pas rassuré, bien que son sourire devenue façade ne le quittait pas. Il entendit alors les pas se stopper juste derrière lui, le vent marin sifflant à ses oreilles.

C'est donc en faisant preuve d'un grand contrôle de soi que tout naturellement, ou presque, après avoir observé les autres employés se mettre au garde à vous et en ligne, comme à l'armée, que le jeune homme se retourna sans faire disparaître son petit sourire afin d'aller à la rencontre de la personne qui se trouvait tout juste derrière lui, ayant une idée de son identité. Dans cette situation il lui était aisé de le deviner.


Il put voire alors devant lui, ou plutôt au-dessus de lui à cause de la grande différence de taille en conséquence de la nature des deux personne, la chef de ce complexe, et la légende vivante de ce monde souterrain qu'est le crime, X. Elle était habillée d'un long manteau noir ouvert et d'une chemise et pantalon noire en dessous. Une tenue classique pour une journée de bureau tout autant simple. Elle baissa alors le visage vers le jeune homme, ses yeux toujours animé d'une pointe de fureur envers le monde entier.

 

-Et le garde à vous ?


Dès le premier regard, sans pour autant montrer de signe de peur ou autre, au contraire, ce dernier devina immédiatement la position de celle-ci, et surtout ses craintes, ou plutôt ses espérances furent confirmées. C'était elle, c'était la tueuse légendaire connue partout à travers dans le monde et pourtant disparue aux yeux du monde de la presse ainsi que de la justice. Bref, c'était la cible de toute sa petite mascarade, commandité en partie par l'homme dans lequel elle lui avait volé les plumes. Bien sûr personne ne savait quelque chose de tout ça, l'ancienne agence concurrente mise en déroute depuis un petit moment, mais aussi parce que le jeune homme savait très bien jouer la comédie. Sans attendre une seconde de plus, sachant bien qu'elle allait être sa réaction, il se courba devant elle pour lui présenter ses excuses platement.

 

- Veuillez m'excuser Boss.

 

Après quoi il se retourna vers l'avant et marcha en direction de la ligne droite du personnel pour s'y mêler et se mettre lui aussi au garde à vous. C'était aussi le moment pour lui de réfléchir sur cette rencontre en chair et en os qui était au niveau de ses espérances, peut-être même plus.

 

- (Il n'y a pas de doute, c'est bien elle. Il suffit de voir ses yeux pour le comprendre.)


Elle reprit alors sa route, Izuke emboîtant le pas derrière elle sans trop vraiment ajouter quelque chose au "stagiaire". Toute les deux elles montèrent dans l’hélicoptère qui atterrit et repartit dans les airs en direction de la ville une fois les deux femmes a bord.

Après ce petit rangement imposé, ce dernier se tourna en direction de l'hélicoptère qui se faisait de plus en plus petit dans le ciel. Tout compte fait, on dirait qu'il allait devoir attendre encore un peu pour avoir son rendez-vous avec la jeune femme, pour on ne sait quelle raison d'ailleurs.

Mais la raison en était assez simple. Izuke devait partir reprendre sa petite surveillance de Yoshino, qui dormait cette nuit chez une amie. Une excuse qui cependant ne dispensait pas la jeune femme d'avoir la surveillance de la tueuse aux cheveux bonbons. Quelques jours passèrent ensuite, la vie a la base se déroulant tout a fait normalement. Du côté de Rentaro, tout allait également pour le mieux. Yamato supervisait les opérations et les recherchent allaient bon train.

Le front Australien était ouvert, mais une nouvelle ligne allait naître au sein même de l’entreprise. Comme prise en étaux, Akihira et ses alliés devront se battre sur deux terrains biens différents, mêlant sentiments et craintes. 






De l'autre coté de la justice. Tome 2, Fin.


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Voila. C'est la fin de ce second tome. Que de travail derrière moi....d'heures passées a tout remettre en page pour publier, mais aussi beaucoup de plaisir a voir que vous avez été si gourmands de lire ce roman. ^^


Maintenant, l'autre suite sera celle de "La vrai vie de l'autre coté du monde". Les aventures de Seya reprendront, et une fois achevée une nouvelle histoire encore au four, mais déjà prête, arrivera, après une pause que je ferrais surement. Je remercie tout le monde pour vos lectures, voir ce chiffre augmenter a chaque chapitre publié me faisait et me fait toujours plaisir. ^^


Sur ce, je reviendrais vite, avec Seya et Akame, mais aussi Celestia et Yoshino !


Envidy

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