Tu le paieras un jour William Afton

Chapitre 55 : Jugement dernier

1920 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 13/07/2025 09:57

La balle ne l'atteignit jamais. Au dernier moment, l'un des fantômes des enfants s'était jeté sur lui, le destabilisant suffisamment pour lui faire rater son tir. Les autres s'agitèrent, de plus en plus énervé après qu'il ait tenté de prendre une nouvelle vie.


Michael, par sécurité, préféra courir se mettre à l'abri dans le bureau de sécurité, dont il ferma les portes. Son coeur battait la chamade, et il retenait tant bien que mal les larmes qui menaçaient de couler. George avait raison. Il ne restait plus rien de celui qui avait été son père. Il se laissa glisser contre la porte et enfonça son visage dans ses genoux.


Dans le couloir, William agitait les bras frénétiquement. Les fantômes lui tournait autour, et contrairement à ce qu'il pensait, ils étaient toujours capable de le toucher, et avec une force surprenante. Plusieurs fois, l'une des âmes le balança sur le sol et lui frappa violemment le dos. William saisit un extincteur et les aspergea. Il profita de ce court moment de diversion pour courir dans la salle principale, sans trop savoir où il allait.


Les âmes ne le lâchèrent pas. Elles voulaient en découdre pour de bon, il pouvait le sentir. William regarda autour de lui, à la recherche d'une échappatoire. Deux âmes bloquaient déjà l'accès vers la cuisine. Il pouvait toujours essayer les fenêtres, mais le temps d'en briser un, il serait trop tard. Il ne restait qu'un seul endroit où il pouvait se réfugier : les coulisses de la scène. Peut-être que les fantômes ne pouvaient pas passer, ça lui laisserait assez de temps pour réfléchir à un autre plan.


À bout de souffle, il se jeta derrière les rideaux et claqua la porte des coulisses derrière lui. Il ferma le loquet. Dans le noir, seul le bruit de sa respiration était perceptible. Maintenant quoi ? Prisonnier dans la même salle où il avait pris la vie à ses victimes, il ne savait plus trop ce qu'il pouvait faire de plus.


Il recula d'un pas, son pied heurta quelque chose de métallique. Il se baissa et tâtonna à la recherche de ce que c'était. Il sentit des oreilles de lapin sur un masque qu'il ne connaissait que très bien : Spring Bonnie. Il hésita. Lorsqu'il était gardien de nuit et qu'il se cachait sous le masque d'un robot, les autres ne le reconnaissait plus comme humain. Malheureusement, pour Spring Bonnie, il allait être obligé d'enfiler le costume en intégralité, la tête ne se détachant pas du corps.


Ni une ni deux, il profita de son court répit pour enfiler à la hâte le costume à springlocks. Il fit attention à ne pas toucher les ressorts, ayant très peu envie de terminer comme Henry. Il doutait que les robots ou Michael appellent les secours pour le sauver si c'était le cas. Le costume lui parut plus lourd qu'il ne l'était à l'époque, mais il ferait l'affaire. Il eut juste le temps de mettre la tête du lapin sur la sienne que la porte s'ouvrit en grand. Les quatre enfants, la Marionnette et Golden Freddy entrèrent.


William se figea, dans l'espoir que cela suffise à se cacher d'eux. Et pendant un temps, il eut le vain espoir que ça fonctionnait. Trois des âmes se mirent à fouiller la pièce, comme s'il était invisible. Mais pas le quatrième, yeux dans les yeux avec lui. Il n'eut même pas à deviner son identité. Il le savait très bien. C'était cet enfoiré de renard qui n'avait jamais réussi à être trompé par son masque.


« Espèce de petit... »


Foxy fonça sur lui et traversa le costume. William en fut destabilisé et perdit l'équilibre. Pour se rattraper, il dut faire un mouvement brusque du pied. Et ce fut sa fin.


Un des ressorts du costume explosa brutalement, lui transperçant le genou de part en part. William poussa un cri de douleur et perdit l'équilibre. Il tenta de se rattraper, mais le costume était trop lourd. Dans un vacarme de tout les diables, il chuta douloureusement sur le sol. Les ressorts explosèrent tous à l'impact. William hurla. Partout, il sentait les pics d'acier le traverser alors que le robot à l'intérieur du costume reprenait sa place originelle. Était-ce ce qu'Elizabeth avait ressentie ? Broyé par le robot qui lui avait pris la vie.


William finit par perdre connaissance. Un homme n'était pas fait pour ressentir autant de douleur à la fois. Il savait qu'il n'y avait qu'une issue possible à présent : la mort.


Les âmes restèrent silencieuse, entre choc et soulagement. Sur le sol, une tâche rouge continuait de s'agrandir sous le costume de celui qui leur avait pris la vie. Ce n'était plus qu'une question de secondes avant qu'il ne disparaisse à tout jamais et qu'ils soient libérés.


« Il est vraiment mort ? demanda Freddy.


— Je pense que oui, répondit la Marionnette. Il ne pourra plus nous faire de mal. C'est fini. »


Golden Freddy garda le silence, beaucoup moins assuré. La Marionnette l'observa, curieuse.


« Qu'est-ce qu'il y a ?


Je ne sais pas, avoua-t-il. J'ai un mauvais pressentiment. On devrait aller prévenir Michael. »


La Marionnette hocha la tête. Les âmes volèrent en direction du bureau. Les portes étaient ouvertes, leur batterie ayant cessé de fonctionner depuis plusieurs minutes. Le jeune homme était toujours assis sur le sol, le regard vide. La Marionnette s'accroupit à ses côtés.


« Michael ? C'est terminé. Il est mort. »


Il releva des yeux remplis d'incompréhension sur eux.


« Comment ? »


Elle lui fit signe de la suivre. Michael, incapable de réfléchir correctement, la suivit sans rien dire. Sous le choc après sa tentative de meurtre, il n'avait pas l'air de réaliser pleinement la situation. Il entra dans la pièce derrière la scène comme un zombie et posa les yeux sur le robot ensanglanté sur le sol, immobile. Il n'arriva pas à ressentir la moindre émotion. Qu'est-ce qui n'allait pas chez lui ? Son père était mort, sous ses yeux, et il ne ressentait rien. Simplement un grand vide.


« S'il est mort... articula-t-il d'une voix faible, presque un chuchotement. Qu'est-ce que vous faites encore ici ?


Je ne sais pas, avoua la Marionnette. Le processus prend peut-être un peu de temps.


— D'accord... Qu'est-ce que je vais faire maintenant ? Je ne sais même pas qui prévenir, si je dois appeler la police ou...


Non. Plus personne ne doit mettre les pieds ici. Laissons le passé dans le passé. Fais détruire le bâtiment. Tu dois aussi retrouver Henry, il n'est pas innocent dans toute cette histoire, et il est dangereux. Retrouve Elizabeth. Elle aussi a le droit d'être libérée. William avait raison sur un point, ce n'est pas lui qui l'a tuée, mais Henry. Et une fois que ce sera fait... Nous pourrons tous nous reposer pour de bon, je l'espère. La pizzéria, ses robots, ses souvenirs doivent cesser d'exister.


— Je ferai au mieux. Prenez soin de vous. J'espère que... Que sa mort sera suffisante pour au moins laisser les enfants partir.


Je l'espère aussi. Au revoir, Michael, et merci pour tout. »


Le jeune homme fit demi-tour, toujours aussi désorienté, sans un regard pour le corps sanguinolent de William, qui se vidait de toute vie.


**********


Des bruits de moteur. Des rochers qui tombent partout autour de lui. L'impression d'être enterré vivant. William ouvrit les yeux dans l'obscurité la plus parfaite, coincé sous plusieurs mètres de gravats. Sa première réflexion fut que la fumée aurait dû le déranger, et pourtant, il ne ressentait pas le besoin de tousser. Étrange.


Il appuya sur ses bras et repoussa tant bien que mal les gravats avec une force qui le surprit lui-même. Il en écarta assez pour avoir assez de place pour s'asseoir. Un peu désorienté, il regarda autour de lui, dans l'espoir de trouver un chemin assez vaste pour le laisser sortir. En vain. Tout s'était effondré, comme sa vie. En avait-il encore une ? Ses souvenirs restaient incertains sur les derniers événements. Il se souvenait la douleur et...


Ses pensées moururent alors qu'il baissait doucement les yeux sur ses jambes. Un ressort lui traversait la jambe droite de part en part, et pourtant, il ne sentait rien. Pourquoi ne sentait-il rien ? Il était toujours dans le costume de Spring Bonnie, ce n'était pas un simple cauchemar !


« Michael ? »


Sa voix sortit déformée... Robotique. Il ne voulait pas y croire. Il refusait d'y croire. Et pourtant. Son coeur ne battait plus. Il n'était plus vivant.


« Non... Non, non, non, non, non ! Michael ! Mike ! À l'aide ! »


Il paniqua, poussa les gravat, en reçut d'autres sur la tête sans que jamais leur impact ne le blesse. Il était mort ! Il ne pouvait pas être mort ! William hurla. De colère, d'angoisse, de peur. Personne ne lui répondit. Il était seul.


Ou presque.


Soudain, des décombres, un ours doré fantomatique émergea. William ne sut comment, mais il devina immédiatement qu'il riait, presque euphorique.


« Tu en a mis du temps, dit la voix dans sa tête. J'ai eu un doute lorsque les autres n'ont pas disparu, mais je savais que ça ne s'arrêterait pas là. Tu ne pouvais pas mourir comme les autres. Peu importe. Tu es dans mon domaine à présent.


— George, qu'est-ce qui se passe ?


Tu es mort. Malheureusement, ton envie de survivre t'as accroché à ce costume comme nous avant toi. Tu voulais la vie éternelle ? Te voilà servi.


— Non, c'est impossible... Je ne suis pas mort ! Je ne peux pas être mort !


Tu l'es. Mais ça tombe bien puisque dorénavant, je suis plus puissant que toi. J'ai eu quelques jours pour réfléchir à ce que je ferai si tu revenais, et j'ai trouvé. Tu vois, je commence à peine à comprendre mes pouvoirs. Contrairement aux autres, je n'ai pas d'emprise sur le monde, mais sur l'esprit. Je t'ai bâti une prison mentale, dont tu ne sortiras jamais. Tu te verras et te sentiras mourir, encore et encore, pour l'éternité. C'est tout ce que tu mérites, William Afton, et enfin, tu paies. »


L'ours posa une main sur sa tête, et immédiatement, il fit tout noir. William se réveilla dans son bureau, dans la pizzéria. Il faisait nuit noire. Il tourna la tête vers une des portes de sécurité. Foxy bondit à sa gorge, et il la déchiqueta. Il hurla, mais aucun son ne se produisit.


Il aurait dû mourir, et pourtant... Il se réveilla dans son bureau, dans la pizzéria. Il faisait nuit noire. Il tourna la tête vers une des portes de sécurité. Freddy surgit et lui écrasa le crâne d'un coup puissant. Il hurla, mais aucun son ne se produisit.


Il aurait dû mourir, et pourtant... Il se réveilla dans son bureau, dans la pizzéria. Il faisait nuit noire. Il tourna la tête vers une des portes de sécurité. Chica l'observait, d'un regard mauvais. Des dents poussèrent à son cupcake qui se jeta à sa figure pour le dévorer.


Il hurla, mais personne ne vint. Et il se réveilla encore, et il mourut encore, pour l'éternité. 

Laisser un commentaire ?