Game of Thrones : Fire and Ice.

Chapitre 24 : Les tourments du petit oiseau. (Sansa Stark)

2520 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 15/02/2019 00:32

CHAPITRE NUMERO VINGT : SANSA STARK.



Le choc des épées se faisaient entendre à toute heure de la journée et ce depuis déjà plusieurs jours. En cette matinée hivernale, elle ne fut donc pas plus étonnée que ça qu’il en aille ainsi. Progressant sur la balustrade qui faisait le tour de la cour, Sansa toisa ce qu’il se passait en contrebas. Plusieurs hommes, et de rares femmes, se tenaient présents. Il y avait là des gens du commun venus se former à l’art de maniement à l’épée.

Bien qu’aujourd’hui tout paraissait aller pour le mieux, Sansa se souvenait des débuts hasardeux. Particulièrement dû au fait que bon nombre de ces messieurs se refusaient à se voir édicter des directives par une femme fut-elle une guerrière aussi redoutable que ne l’était Lady Brienne.

Cette dernière avait eu des difficultés à se faire accepter et avait même rechigné à accepter la mission qu’on lui avait confié. Après tout, des maîtres d’armes il y en avait déjà à pied d’œuvre. Argument que Sansa avait repoussé. Brienne était la personne la plus brave et la plus forte qu’elle connaissait. Sansa avait pleinement confiance en cette dernière sur le sujet de l’affrontement. Après tout ne l’avait-elle pas vu dévoiler sa rage de guerrière lorsqu’elle était venue la secourir contre les fantassins de Ramsay Bolton ?



Sansa resta sur place afin de connaître si oui ou non ces Nordiens seraient prêts le moment venu. Elle ressentait de la peur à l’idée de savoir que le moment n’allait plus tarder où le monde des vivants se verrait confronter à l’assaut de l’armée des morts. Elle faisait bonne figure face à son peuple, escomptant leur donner un peu de courage face à l’avenir qui les attendait. Toutefois elle pouvait bien le voir, la majorité d’entre eux auraient voulu fuir avec la population qui avait été évacuée de Winterfell.

Jon avait décrété que ceux-ci étaient méritant dans la façon dont ils parvenaient à se battre. Jon escomptait donc que Brienne en fasse de vrais combattants afin de pouvoir opposer le plus d’individus contre les Marcheurs Blancs. Des adversaires ô combien redoutable si Sansa devait s’en référer aux récits qu’on lui en avait fait.

Avec un peu de chances, et d’après l’espoir que Jon placé en cela, tuer des Marcheurs Blancs permettraient d’amoindrir les armées du Roi de la Nuit. Dans quelle mesure cela serait le cas ? Sansa ne pouvait le déterminer. Toutefois elle était consciente que ce serait là la priorité de Jon puisque pour l’heure nul ne savait comment parvenir à triompher du Roi de la Nuit.

Sansa désirait vraiment que la guerre contre les morts ne dure pas longtemps et qu’il existait un avenir pour les siens et elle. Toutes les épreuves que chacun avait dû traverser ces dernières années les avaient rendu plus forts. Le destin serait cruel si tout ce qu’ils y gagneraient étaient de finir comme un des milliers de spectres.

Malgré cela Sansa préférait rester confiante. Après tout ils connaissaient le moyen de tuer les Marcheurs Blancs et réduire à néant les troupes de cadavres ambulants. En s’y prenant bien ils pourraient limiter les pertes chez les vivants tout en en provoquant plus qu’assez du côté adverse pour inverser la balance. Et pourquoi parvenir à terrasser le Roi de la Nuit dans le cas où d’ici là ils seraient parvenus à obtenir les informations nécessaires sur la façon dont ils s’y prendraient pour en venir à bout.



Et quoi ensuite ? Quel avenir pour le Nord ? Pour Westeros ? Sansa se voyait bien gouverner Winterfell et toute cette région septentrionale qui en dépendait. Après tout Jon ne resterait pas à la tête de ce vaste territoire puisque son unique but était de lutter contre son ennemi intime. Toutefois avec Daenerys qui souhaitait régner sur l’ensemble du continent, Sansa devait-elle s’attendre à ce que l’intéressée et elle en viennent à avoir des dissensions quant à la gérance du Nord.

Sansa ne se souvenait que trop bien de la menace de Daenerys si les Nordiens ne ployaient pas le genou. Toutefois elle n’était pas légitime au trône. Jon l’était et Sansa escomptait voir celui-ci accepter ses origines. Après tout les Nordiens accepteraient plus aisément celui-ci comme souverain légitime. Certes il serait prouvé aux yeux du monde qu’il était avant tout un Targaryen. Cependant il avait été élevé par Ned Stark et sa mère était Lyanna. Des gens aimés de leur vivant. Oui les Nordiens seraient plus enclin à suivre Jon que Daenerys. Mais encore fallait-il que Jon consente à dévoiler quelle était son allégeance véritable.

Sansa doutait toutefois que les choses aillent en ce sens. Jon voulait éviter un nouveau conflit entre lui et Daenerys qui mettrait le continent à feu et à sang si jamais ils triomphaient des morts. Jon estimait que le continent avait assez souffert au cours des dernières années et que les tourmentes n’étaient pas encore terminées. Il ne plongerait donc pas Westeros dans un énième chaos pour un trône qu’il ne désirait pas.

Cependant Sansa avait connaissance d’une chose qu’ignorait son proche parent. Daenerys était enceinte. Si Jon se taisait sur ses parents il demeurerait un simple bâtard aux yeux du monde. Dans ce cas le jour où Daenerys mettrait son enfant au monde, qu’il soit une fille ou un garçon, celui-ci n’aurait pas de solides prétentions à régner un jour sur l’intégralité du territoire.

Jon avait souffert toute son enfance du nom de Snow qu’on lui avait attribué. Serait-il égoïste au point de condamner son fils ou sa fille sur cette même voie ? Sansa n’y croyait pas. Jon était foncièrement honnête et si ceci permettait au continent de Westeros d’obtenir une certaine stabilité quant au futur de sa régence alors Jon ferait le bon choix.



********************



Tout entièrement focalisée sur ses pensées, il lui fallu un certain temps avant de s’aviser qu’une silhouette venait de se dessiner dans son dos. En se tournant elle constata qu’il s’agissait du Limier. Depuis l’arrivée des armées de Daenerys, Sandor Clegane n’avait plus été vu au grand jour. D’après les dires il passait la moitié de ses journées à picoler à l’auberge et le reste de son temps à faire on ne savait trop quoi.



« Vous comptez faire quoi avec cette bleusaille, la questionna-t-il en toisant les hommes dans la cour.

-Des soldats.

-Avec ça, railla le Limier. Ces vermines vont chier dans leur froc dès qu’ils auront ces putains de cadavres face à eux. »



Malgré sa façon brutal de le dire, Sansa ne put s’empêcher d’y voir là une vérité désagréable à entendre. Ce n’était que des paysans, des forgerons et autres, ils ne connaissaient rien à la guerre pour la plupart puisqu’ils n’avaient pas été enrôlés dans le conflit qui opposa Robb aux Lannister. Comment pouvait-on espérer que leur concours fasse une quelconque différence dans la bataille à venir ?



« Ont-ils d’autres opportunités que de se battre pour espérer survivre, l’interrogea-t-elle en retour.

-Sans doute pas. Mais à votre place je m’appuierai pas trop là-dessus. Ils préféreront vous lâcher à la première occasion et qui vous protégera sans personne à vos côtés ?

-Lady Brienne veillera à ma protection.

-La pute de Torth ?

-J’ai cru comprendre qu’elle était parvenue à vous vaincre, répliqua Sansa qui préféra ne pas relever l’insulte faite à sa gardienne.

-Ouais. »



Sansa eu un sourire en coin. De toute évidence son vis-à-vis n’appréciait pas qu’on lui rappelle cet échec. D’autant qu’il avait failli y passer. D’ailleurs Brienne et Arya n’avaient pas hésité à affirmer dans leur récit que le Limier n’avait pas survécu. De toute évidence il était un homme bien plus coriace que ne le laissait déjà supposer son apparence.



« Et le petit oiseau compte aussi user d’une épée ? Ce serait marrant à voir.

-Je n’aurai pas de flamberge entre les mains. Toutefois je posséderai un poignard en verre-dragon.

-Vachement utile contre des centaines de ces putains de choses qui vous fonceront dessus, ironisa l’autre. Et votre Brienne pourra pas tous les repousser. Il vous faudra quelqu’un d’autre à vos côtés.

-Comme vous je présume ? »



Le Limier ne répondit rien, se focalisant sur ces gens du commun qui n’avaient jamais tenu la moindre épée avant cela.



« Vous aurez pas vu votre sœur par hasard ? »



Pourquoi changer de sujet ? Dans le fond Sansa savait qu’elle ne devait pas être si surprise que cela. Clegane ne résonnait pas comme tout le monde. Sansa le toisa, repensant à ce que Arya lui avait rapporté de ses pérégrinations avec ce géant bourru. Il était étonnant que le Limier se soucie autant du devenir de cette dernière.



« Elle et moi on a voyagé ensembles, lui expliqua-t-il. Mais je suppose que le petit oiseau est déjà au courant.

-Je le suis, concéda Sansa.

-Elle vous a dit si j’étais toujours sur sa putain de liste ?

-Pourquoi ne pas vous en enquérir par vous-même, rétorqua-t-elle en retour. Après tout je suis certain qu’elle sera ravie de vous revoir. »



Sandor ne paraissait pas y croire.



« Je ne pensais pas que vous étiez un homme qui en viendrait à craindre une petite fille.

-Elle n’est plus tout à fait la même à ce que j’ai entendu dire. Elle a le meurtre dans la sang qu’ils disent à l’auberge. Cet ordure de Littlefinger a été égorgé par votre sœur.

-C’est là un fait que je ne peux réfuter puisque je lui ai donné l’ordre de l’exécuter. Toutefois si vous escomptez connaître ses desseins en ce qui vous concerne je pense que le mieux serait de s’en enquérir directement auprès de l’intéressée, ne croyez-vous pas ?

-Encore faut-il qu’elle cesse de se cacher. Depuis que je suis là elle semble vouloir m’éviter. »



Voilà qui était plus que surprenant. Pourquoi Arya agirait-elle de la sorte ? Se demandait-elle si oui ou non le Limier méritait d’être le fruit de sa vengeance comme l’étaient tous les gens sur sa liste ? Après tout Arya avait cru que Clegane avait trépassé et depuis lors elle était passée à autre chose. Le retour de l’ancien bouclier lige de Joffrey pouvait avoir raviver son désir au sujet du meurtre de Sandor. A moins que d’avoir voyager avec le Limier les avaient rapproché au point qu’elle ne possédait plus aucun grief contre le colosse à la face brûlée.

Sansa se prit à espérer que cette dernière option soit la bonne. Bran lui avait fait part du possible avenir de sa sœur si elle survivait à la Grande Guerre contre le Roi de la Nuit. Dans l’un d’eux, Bran avait vu qu’Arya s’enfoncerait toujours plus avant dans son désir de venger la mort de ses proches. Épargner le Limier reviendrait à démontrer qu’il restait un peu d’humanité chez sa sœur et qu’elle pouvait avoir des sentiments pour d’autres individus que sa propre famille.



« Arya n’est pas le genre de personne à se dérober.

-Alors où est-elle ? Parti s’occuper de cette putain de Lannister ? »



Sansa escomptait sur le fait que tel n’était pas le cas. Toutefois le Limier avait raison sur un point. Où donc Arya se trouvait-elle ? Surpris par la requête de Sandor lors de son arrivée à Winterfell, Sansa avait jugé plus enclin de ne pas provoquer la rencontre prématurée entre les anciens compagnons de voyage. Après tout ne redoutait-elle pas que sa sœur retombe dans ses sombres travers ?

Les jours passant et le fait que l’on n’ait pas retrouvé le corps du Limier l’avait incité à croire qu’Arya n’allait rien attenter contre ce dernier ou alors qu’il ne figurait simplement plus dans l’inventaire verbale de ceux que sa sœur s’était jurée d’occire à la manière qu’elle s’était prise pour les Frey.

Malgré tout si il s’avérait que la jeune femme se cachait du Limier que pensait alors de cette façon de faire ? Sansa ne souhaitait pas la mort de Clegane. Toutefois des Nordiens se souvenaient de son ancienne allégeance aux Lannister. Et même si quelques voix dissonantes se plaignaient de la présence du colosse, la stature de ce dernier les incitait à calmer leurs ardeurs de vengeances. Et curieusement plus nombreux étaient ceux qui se féliciter d’avoir un tel guerrier à leur côté. Puissent les Nouveaux et Anciens Dieux permettre à Arya de n’y voir là qu’un allié plutôt qu’un ennemi.



« Et si ma sœur décide que votre place demeure sur sa liste et que de fait elle se doit de vous éliminer, que feriez-vous ser ? »



Le Limier grimaça. Elle savait qu’il ne supportait pas qu’on le compare à un chevalier. Après tout son propre frère en était un et le moins que l’on puisse dire c’est que la Montagne était loin d’être une personne honorable comme devait l’être ceux de son rang.

Une minute s’écoula sans qu’elle n’obtienne de réponse. De toute évidence Clegane préférait garder pour lui la nature de ses intentions si Arya se décidait à chercher à finir le travail que la blessure qu’il avait reçu n’avait pas réussi à faire.



« On verra bien petit oiseau, on verra bien. »



Sansa le fixa longuement, tentant de percer les secrets derrière ce visage en partie ravagé par les flammes. Le Limier soutint longuement son regard, ne dévoilant rien de ce à quoi il pouvait penser.



« L’oiseau a bien grandi, déclara-t-il. »



Et ce fut tout, tournant les talons Clegane s’en fut non sans adresser un ultime coup d’œil dédaigneux vers les nouvelles recrues puis de disparaître en tournant à l’angle de la balustrade. Sansa demeura seule, surprise par ce comportement. Puis se ressaisissant rapidement et reprenant son visage de Lady de Winterfell elle continua à assister à la formation de ceux qui seraient envoyés en première ligne lorsque la bataille débuterait.


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