La reine Myrcella

Chapitre 1 : La reine Myrcella

1714 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 10/11/2016 09:50

~~Myrcella Baratheon se réveilla en sursaut, le visage ruisselant de sueur. Un cauchemar, ce n’est qu’un simple cauchemar, se répéta-t-elle. Une fois la chamade de son cœur apaisée, elle se leva de son lit. Sa camériste s’empressa de lui apporter son peignoir afin de couvrir sa nudité, puis la reine Myrcella alla s’installer devant la fenêtre de sa chambre.- Que désire son Altesse pour son petit déjeuner ? Les marchands nous ont rapporté de la Ruffurque une bonne cargaison de truites fraîches, que nous pouvons cuisiner avec des herbes et des épices, ou alors… Une tourte de sanglier rôti vous conviendrait –elle mieux ? Je veux dire, de pigeonneau, c’est plus adapté, ou bien…La reine mit fin à son bafouillage nerveux :- Un bol d’avoine, des œufs au lard et un doigt de vin épicé conviendront à merveille, je vous prie.Sa camériste s’inclina maladroitement et s’échappa de la chambre dans un froufroutement de tulle, laissant Myrcella seule. Cette dernière comprenait son attitude défiante; elle avait servi sa défunte mère Cersei Lannister il n’y avait pas si longtemps. C’était d’ailleurs pour cette raison que Myrcella l’avait mandé personnellement d’être sa camériste au lendemain de son couronnement. Elle comptait bien découvrir les sombres secrets de Cersei, et quoi de mieux que sa camériste pour mener son enquête sans éveiller les soupçons de son frère et de son père ? Les caméristes en savaient plus sur leur maîtresse qu’elles ne voulaient bien l’admettre.Le soleil se levait sur Port Réal. Toutefois, il ne brillait et ne brûlait pas autant qu’à Dorne, ou elle avait passé quelque temps. Elle ne pouvait s’empêcher d’éprouver de la nostalgie pour le royaume dornien, sa chaleur étouffante et ses palais luxueux. Chaque jour, elle songeait à ser Arys, son fidèle chevalier, qui l’avait protégé jusqu’à en mourir. Mais c’est surtout au prince Trystan Martell qu’elle repensait. Une vague de colère la submergea quand elle revit Jaime lui plonger une épée en pleine poitrine. Son incompréhension, le sang qui jaillissait à flot de sa bouche, son corps tordu s’effondrant au sol… Par ce geste, son père avait fait d’une pierre deux coups : prouver sa dévotion à l’amour de sa vie et montrer au royaume que Jaime Lannister n’avait pas perdu sa qualité de chevalier en perdant sa main d’épée. Certes, le prince et elle étaient à l’époque trop jeunes pour s’être véritablement amourachés l’un de l’autre. Malgré son jeune âge, elle avait pourtant conscience à l’époque qu’il serait de son devoir de l’épouser quand sa floraison aurait eu lieu, même si elle voyait en lui un compagnon de jeux charmant. Un ami, un allié il avait été parmi ces visages étrangers peuplant le palais de Lancehélion. Pour cela parmi tant d’autres choses elle ne pouvait s’empêcher de haïr son père.Le chef des gardes pénétra dans la pièce pendant que sa camériste peignait ses cheveux.- Votre altesse royale, dit-il d’une voix nasillarde, votre Main souhaite s’entretenir avec vous en privé. Dois-je le faire entrer ?Le cœur de Myrcella manqua un battement.- Oui, ser Orrey, faites le entrer dans deux minutes, répondit-elle d’un ton plus sec qu’elle ne l’aurait souhaité. Son garde n’avait pas à subir les foudres de sa colère. Cela, elle le réservait à son père.Ser Orrey et la camériste sortirent de la pièce une fois que la jeune reine fut coiffée et vêtue d’une somptueuse robe dorée. Elle avala d’un trait son vin, afin d’affronter l’épreuve qui l’attendait.Jaime Lannister pénétra dans la suite, sa main d’or étincelant à la lueur du soleil et s’accordant parfaitement à la tenue de sa fille. Il s’inclina devant elle.Bon sang, comment Joffrey, Tommen et elle avaient-ils pu être aussi naïfs ? La ressemblance entre Jaime et eux ne souffrait aucun doute. Elle lut de la douleur dans les yeux de Jaime, comme à chaque fois qu’il posait les yeux sur elle. Il voit ma mère, se dit-elle non sans ressentir une pointe de tristesse. Ses cheveux d’or cascadaient en vague douce jusqu’à sa taille. Ses yeux verts étincelaient. A 14 ans, elle était plus grande que sa mère, plus grande que Tommen. Elle était très belle, elle en avait conscience, plus belle encore que sa mère au même âge.- De quoi voulez-vous vous entretenir avec moi, Jaime ? Elle ne pouvait décemment pas l’appeler père, même dans l’intimité de sa chambre, et oncle lui laissait un arrière-goût amer dans la bouche. Maintenant qu’elle régnait sur les Sept Couronnes et que Jaime était devenu sa Main, son nom semblait tout à fait approprié.- Cette conversation ne peut pas attendre la réunion du conseil restreint, sinon je ne t’aurai pas déranger de si bonne heure.- Que se passe-t-il ? Tommen va bien ?- Sa majesté passe son temps à s’entrainer épée au poing, s’amusa Jaime. Elle meurt d’envie de rejoindre au plus vite la garde royale afin de te défendre.- Elle meurt d’envie d’exercer la même fonction que son père. Jaime ne releva pas la perfidie que sous entendait cette phrase. Alors je le répète, que se passe-t-il ?- Nous avons à parler de tes prétendants. Ils sont de plus en plus nombreux à se présenter à la cour pour vanter les mérites de leurs maisons, pour brailler quel fantastique époux ils feraient et quel bon parti pour les Lannister ils constitueraient. Mais Littlefinger a une tout autre idée en tête.Myrcella n’avait jamais apprécié la présence de Littlefinger. Même lorsqu’elle était plus jeune, elle s’était rendu compte de l’aura malfaisante qu’il dégageait. Son retour à la cour après la mort de Cersei ne l’avait donc en rien réjouie. De plus, il pouvait se montrer extrêmement manipulateur et possessif, notamment à l’encontre des femmes : sa relation avec Sansa Stark en était la preuve.- Et qu’elle est-elle ? Un instant, elle craint qu’il ne souhaite l’épouser. Etant sire d’Harrenhal et des Eyriés, il faisait un prétendant légitime. Elle ne put s’empêcher de grimacer. Si cela ne tenait qu’à elle, elle aurait patienté encore un bout de temps avant se marier, et aurait choisi elle-même celui qui partagerait sa vie. Mais elle avait vite été détrompée. Ce qui ne faisait que renforcer le faible attrait pour sa nouvelle situation de reine.- La Targaryenne a réussi une fois à percer nos défenses, elle n’y parviendra pas deux fois.- Nous avons un de ses dragons, lui rappela Myrcella.Il était difficile de l’ignorer : la bête blessée ne cesser de rugir et de cracher des flammes. Toutefois, sa blessure semblait l’avoir affaibli plus que ce qu’il aurait fallu. Les porcs et les moutons entiers qu’on lui balançait restaient parfois plusieurs jours avant d’être mangés. Myrcella, qui n’avait pas en elle une once de cruauté, ressentait pour le grand dragon vert de la compassion.- Mais il ne nous sert à rien en l’état actuel des choses. Je maudis ser Adam pour la blessure qu’il lui a infligé. J’avais pourtant ordonné qu’elle soit suffisante pour le neutraliser, certes, mais pas pour le rendre aussi inutile qu’un chien.- En quoi Littlefinger est-il mêlé au sort de ce dragon ?- Il nous a déniché un prétendant originaire des Cités Libres qui affirme pouvoir guérir la créature. Si tu l’épouses, un dragon tout neuf est pour toi, avide de sang et de conquêtes. Il s’appelle Xaro Xhoan Daxos. Et je crois qu’il a un compte à régler avec Daenerys Targaryen. 

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