Tome 8.5 – 9 projection, Unlocked and Unknow

Chapitre 1 : Prologue + Chapitre 1, ou...Le Secret Oublié

1690 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 12/07/2020 13:39

Prologue :


Elle se mit à rire. Un rire affreux qui n'avait rien de naturel ; un rire sans joie. Alors ainsi elle était là, la solution ? Si proche... Pourquoi donc s'évertuer à chercher ailleurs ? Elle n'était plus sûre de rien ; tout son monde, tout ce qu'elle pensait savoir, n'était que mensonge. 

Alors... pourquoi continuer ? Pourquoi vouloir aller de l'avant ?


Chapitre 1 :


Épuisée, Sophie s'écroula sur son lit. Tant de choses s'étaient passées, et ce dans un laps de temps si court, qu'elle peinait à démêler ses pensées enchevêtrées en un fatras inextricable. 

Flashback :

– Je suis prête, dit-elle à Oralie en tentant d'imiter l'attitude désinvolte de Keefe. Quand vous voulez !

Un triste sourire sur le visage, la Conseillère acquiesça avant de tendre son Éclaireur aux rayons du soleil. Sous les yeux anxieux de Sophie, l'Océan et le panacier de Calla disparurent, bien vite remplacés par un tourbillon de lumière étourdissant. Quelques instants plus tard, cependant, Sophie et Oralie se tenaient debout au beau milieu d'un champ de lavande faisant face aux ruines d'Oblivimyre, un simple poteau d'argent. La jeune fille fronça les sourcils :

– Pourquoi nous avoir conduits ici ? Vous deviez m'offrir des réponses !

– Je sais Sophie, c'est pour ça que n...

– Alors que faisons-nous ici ? répliqua amèrement la jeune fille. Est-ce vraiment LE bon endroit pour tenter de recouvrer un Secret oublié ? Au beau milieu d'un champ ?

– J'y venais... murmura Oralie de sa voix frêle. Cet endroit... elle hésita. Cet endroit me donne l'impression que Kenric est encore présent... Ironique, je sais, puisqu'il est mort ici, mais... Je ne sais pas.

Agacée, Sophie attendit que La Conseillère Qui Ne Méritait Pas D'Être Nommée reprenne la parole, en vain. Sentant sa patience s'étioler au fil des secondes, elle inspira bruyamment, tentant de retrouver le sang froid qu'elle s'était promis d'arborer puis, plaquant un sourire avenant sur son visage, repris la parole avec hésitation, craignant de faire changer d'avis la Menteuse.

– Je comprends, il est vrai que c'est assez paisible comme endroit (Mais moins que sous le panacier de Calla). Et puis, personne ne peut nous voir ou nous entendre (C'est quand même moins sécurisé qu'un château de conseiller gardé par des gobelins surentraînés !).

Au moins, personne ne pourrait lui reprocher de ne pas s'être montrée diplomate, si ? L'air insistant, elle fixait Oralie qui, gênée, détourna le regard.

– Je suis désolée de m'être montrée si désagréable, continua Sophie. Je suis un peu sur les nerfs avec... elle inspira tout en se préparant à poursuivre. Enfin...

Ne sachant comment terminer sa phrase, elle s'interrompit, cherchant ses mots. Sa réflexion fut cependant arrêtée net par la Conseillère Traîtresse qui reprit la parole, la voix tremblante :

– Pardonne mon moment d'égarement, je te prie... Tu te rappelles que je t'avais demandé de l'aide ?

Oh oui, elle ne se le rappelait que trop bien. 

– Je voudrais que tu m'aides à retrouver le mot de passe de ma cache.

QUOI ?! 

– Hum... Comment suis-je censée le retrouver ? demanda Sophie d'un ton acerbe. 

Et si...  La jeune fille refusa d'aller au bout de sa pensée. Elle n'allait quand même pas...

– Je voudrais que tu déclenches mon souvenir du code.

Réprimant à grand peine un grognement, Sophie rétorqua, peu amène :

– Ce code n'est-il pas censé vous venir spontanément ? 

– Maintenant que tu le dis... 

Les yeux fermés, l'Empathe se tint silencieuse quelques instants, sa cache entre les doigts, avant de pousser un petit cri de surprise. Elle murmura un mot, si bas qu'il se perdit dans le vent sans que Sophie pût le distinguer. L'instant d'après cependant, un éclair jaillit de la petite bille pour venir frapper tour à tour la jeune fille et sa mère. 


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Sophie se tenait dans une salle mal éclairée taillée à même la pierre. Elle ignorait où elle était. D'ailleurs, qui était-elle déjà ? Jugeant la chose sans importance, elle se reconcentra sur ce qu'elle avait sous les yeux, c'est-à-dire une femme écroulée au sol. Cependant, la femme n'en était pas pour autant prostrée, bien au contraire : elle fixait quelque chose dans le dos de la jeune fille, une lueur de défi dans les yeux. 

– Je ne vous dirai rien ! cracha-t-elle avec hargne.

– Voyons Vespéra, soyez raisonnable et vous éviterez le brise-mémoire. Vous savez que nous n'avons pas la moindre envie de nous montrer aussi extrêmes mais si vous ne changez pas rapidement d'avis, nous y serons contraints. 


Se retournant, Sophie aperçut un homme, sans doute celui qui venait de prendre la parole. Non, pas un homme. C'est un elfe, corrigea-t-elle intérieurement. D'où lui venait cette conviction, elle n'en avait pas la moindre idée. Pendant que l'elfe parlait, la dénommée Vespéra se redressa brusquement, un hurlement sortant de sa gorge. L'homme non, l'elfe se redressa, un sourire satisfait aux lèvres. 

 – Ne jamais oublier le talent de son interlocuteur, toujours contrôler ses pensées. Au revoir Vespéra. 

Il tourna les talons et s'en fut. L'instant d'après, Sophie se trouvait dans un luxueux salon, semblable à ceux des plus riches palais. L'elfe de la salle rocheuse se tenait devant un autre. Sur le nouveau venu dont les cheveux et la peau étaient sombres, on pouvait discerner, cachées par d'élégantes boucles noires, des oreilles dont la pointe commençait déjà à s'effiler. La personne aux cheveux corbeau prit la parole :

– Qu'a-t-il résulté de votre entretien, Lord Aris ? 

– J'ai cueilli les renseignements dans son esprit sans même qu'elle s'en rende compte. Nous n'avons pas eu recours au brise-mémoire, Conseiller. Je n'ai par contre pas saisi le sens de ce que j'ai vu, je vous prie de m'excuser. 

Le Conseiller, surpris, s'accorda un instant de réflexion.

– Préférez-vous me relater ce que vous avez perçu ou que je sonde vos souvenirs ? demanda-t-il.

Lord Aris déglutit avec peine.

– Je... Au risque de vous paraître suspect... Je...

– Très bien, soupira le Conseiller. Contentez vous de répéter ce que vous avez Entendu. Avec exactitude.

– La prisonnière pensait à une certaine Lune stellaire en rapport avec la lumière lunaire.

– Avec exactitude, précision et sans omettre de détails. Je vous prie.

Il n'avait pas relevé le début de la phrase.

– B...Bien. Vespéra pense avoir découvert que la lumière lunaire grâce à laquelle le Conseil saute quand il se rend aux sources primaires ne provient guère du reflet de la lumière du soleil sur la lune comme nous le pensions, et serait en vérité bien plus puissante qu'il n'y paraît. À vrai dire, elle serait même la plus puissante des sources, et représenterait un danger pour notre monde si la nouvelle était répandue.

– Et pourquoi cela ?

– Parce que... l'elfe inspira un grand coup avant de poursuivre. Avant de me lancer dans cette explication, vous devez savoir que la lumière lunaire provient du néant.

– Je ne comprends pas.

– C'est parce que vous n'avez pas vu la scène se jouer dans son esprit. Le néant émet un rayonnement invisible mais qui se ressent en sautant des sources primaires. De par l'aspect réconfortant de la "lumière lunaire", on croit qu'elle provient de la lune. 

– Je ne vois toujours pas où se trouve le danger qu'elle représente.

– Vespéra pense que si l'on arrive à trouver ce néant et à le mettre en bouteille, il permettrait d'accomplir un Héritage qui devrait lui permettre de mettre à genou notre monde. Il y aurait deux façon de trouver le néant. La première, mettre en flacon la lumière lunaire, puis orienter son rayonnement sur un miroir humain d'étain. Le rayon réfléchit ouvrirait une faille dans laquelle on verrait le néant. Le problème, c'est qu'avec cette méthode on ne peut approcher le néant. La seconde méthode est inconnue de Vespéra.

– Un Héritage, dites-vous ? 

– Oui. C'est à cela que je faisais allusion quand j'ai dit ne pas avoir saisi le sens de ce que j'avais trouvé. Je ne sais pas de quel Héritage il s'agit.

Le Conseiller, l'air épuisé, avait laissé ses épaules s'affaisser quelques secondes avant de se reprendre.

– Est-ce tout ?

– Non, pour mettre en flacon le néant, il faudrait de la "lune stellaire". J'ignore de quoi il s'agit.

Blême, le conseiller s'était levé.

– Faites venir un Effaceur, le plus compétent.

– Quoi ? Mais pourq...

– FAITES VENIR UN EFFACEUR !!!

Lord Aris sortit en courant. 


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Je suis Sophie Foster. 

Inspirant brutalement, la jeune fille se redressa... au milieu du champ faisant face à Oblivimyre. Étouffant un gémissement, la jeune fille se roula en boule sur le côté, le temps de contrôler la migraine qui lui broyait les temps, ainsi que sa nausée. Inspirant à petits coups, elle entendait La Conseillère Indigne en faire de même. Quatre-cent-trente-deux respirations plus tard cependant, son malaise reflua enfin, la laissant épuisée et pantelante. Trouvant enfin la force de se remémorer ce qu'elle venait de vivre, elle invoqua ses souvenirs et... Retint un haut-le-cœur. elle savait que la Conseillère avait également recouvré ce souvenir, bien que ce ne soit pas le cas de Sophie. C'était certainLa Télépathe se tourna vers Oralie, le visage impassible et demanda :

– Qu'est-ce que la lune stellaire ?



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