Une nouvelle vie

Chapitre 1 : Une nouvelle vie

Chapitre final

2443 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 10/11/2021 22:56


Cette fanfiction participe aux Défis d’écriture du forum Fanfictions .fr : Coupez ! On la refait - (novembre décembre 2021).



Les heures passaient. 21h, 22h, 23h. Mr et Mme Foster avaient maintenant l'habitude que Sophie rentre à des heures plus que tardives. Mais cette fois ci elle avait dépassé les bornes.

Bientôt minuit.

C'est alors qu'on toqua à la porte. Amy, leur fille cadette, alla ouvrir. Elle avait beau jouer à la perfection le rôle de petite sœur pénible, il faut avouer qu'elle se faisait du souci pour son aînée...

L'officier de police était grand et massif. Il annonça d'une voix lugubre:

- Je dois malheureusement vous annoncer que votre fille a été retrouvée morte.



Au même moment, Sophie observait la scène par son transmetteur. Voir ainsi sa famille humaine lui déchirait le cœur. Alden vint s'asseoir à côté d'elle mais malheureusement, aucune parole n'était à même de la réconforter. Sophie demanda, la voix chargée d'émotion :

- On n'aurait pas pu m'effacer de leurs esprits ?


Ce jour-là, un orage s’abattait sur la ville. On avait sorti imperméables et bottes de pluie, écharpes et parapluies. Ce n’était pas le meilleur temps pour un enterrement, à vrai dire.

La famille Foster se tenait devant une petite pierre tombale, sur laquelle était gravé le nom de leur défunte fille.

Sophie Elizabeth Foster

Cette dernière, bien vivante en chair et en os, observait la scène. Elle était installée dans une chambre, laquelle se trouvait dans un palais. Nommé Everglen. Le tout dans une contrée lointaine. Oh, bien sûr, elle n’était pas vraiment morte. Bien sûr, des gnomes avaient pris soin de fabriquer un clone de sa personne, avant de le déposer en toute discrétion sur le lieu de « l’accident ». Sophie sentait tout de même les larmes lui monter aux yeux. Elle détestait voir la tristesse s’emparer de sa famille. Pourtant, c’était le protocole à suivre afin qu’elle puisse regagner les Cités perdues en toute sécurité. Elle jeta un nouveau coup d’œil au transmetteur et ses larmes coulèrent de plus belle.

Sa famille, trempée de pluie, chassant les feuilles mortes qui venaient se poser innocemment sur la tombe si pure de cette jeune fille de douze ans seulement. M.Forkle, son voisin fouineur, transperçant le silence de la nuit de ses sanglots bruyants.

Sophie fut interrompue par le bruit d’une porte qui venait de s’ouvrir. C’était Alden.

« Tout va bien, Sophie ? s’enquit il lorsqu’il eut aperçu les larmes sur ses joues.

Sans réponse de sa part, il continua :

-         Tu sais, à la réflexion, je me demande si tu n’avais pas raison. Peut-être aurions-nous dû…

-         Non, ça n’aurait rien changé, le coupa-t-elle. Laissez-moi, s’il vous plaît , j’ai besoin d’être un peu seule.

-         Comme tu voudras »

Et il referma la porte.

Plus tard dans la soirée, un gnome apporta le dîner à Sophie. Le plat avait beau être succulent, son délicieux goût de champignon et de rigoufleur ( plante gnome) ne parvenait pourtant pas à chasser l’amertume en la jeune fille. Alors qu’elle entamait sa part de guimolle (un gâteau au goût de cookies, la spécialité des elfes), une idée germa dans son esprit. Elle se promit d’en parler à Alden et sombra dans un profond sommeil.

Le lendemain, Sophie se tenait prête. Elle s’était réveillée aux aurores et en avait profité pour tourner et retourner la question dans tous les sens. Avant de se lever. Elle se présenta à la porte du bureau d’Alden et toqua trois coups discrets.

       « Entre, Sophie, l’invita-t-il.

-         Comment avez-vous su que c’était moi ?

-         Ma famille ne vient jamais me voir de bon matin, répondit-il avec un sourire. Et, à moins que ce ne fut Bronte qui ne vienne me déranger car mes recherches n’avancent pas…

Pique ou compliment ? Sophie n’aurait su dire. Elle prit une profonde inspiration et se décida à parler :

-         Pourrais-je aller les voir ? Je vous le promets, personne ne me remarquera, personne ne saura que je suis venue !

Alden resta bouche bée face à sa requête. D’une part, il savait que Sophie pouvait être très discrète- et même faire usage d’un obscurateur si nécessaire. (Né de l’esprit d’un elfe habile en technologie il y a de cela plusieurs siècles, cet objet avait le pouvoir de distordre la lumière autour de la personne qui l’utilisait et de la rendre ainsi invisible) D’autre part, c’était tout à fait contraire aux règles… Après plusieurs longues minutes de réflexion, l’elfe trouva sa réponse :

-         Moi, je n’ai rien contre, soupira-t-il. Si cela peut t’aider à te sentir mieux… Mais j’aimerais te poser une question : aurais-tu quelque chose de particulier à faire durant cette escapade ?

Les épaules de Sophie s’affaissèrent. Alden avait deviné !

-         Eh bien… je ne vais pas vous mentir alors ! En fait, voilà : je souhaite déposer un petit mot anonyme devant leur porte. Peut-être cela les réconfortera quelque peu… Je ne supporte plus de les voir aussi triste. Je vous en supplie, laissez-moi y aller !

-         Que peut-on refuser à une jeune fille aussi talentueuse que toi… rit-il. Mais c’est d’accord. Laisse moi seulement te fixer deux conditions :

·        Tu devras laisser Fitz t’accompagner. En effet, je ne souhaite pas te laisser toute seule après ce qu’il s’est passé avec cet étrange homme .

Et, ajoutant en son for intérieur : « qui sait si tu reviendras parmi nous, qui sait que tu ne fuiras pas »

·        Deuxièmement : je vous laisse vingt minutes, pas une seconde de plus : je lance un sablier. Vous devrez être de retour avant la chute du dernier grain de sable.

Et, toujours silencieusement : « car cet après midi tu rencontres tes nouveaux tuteurs »

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« Tu tiens vraiment à y aller ?

Ce devait être la cinquantième fois en dix minutes que Fitz lui posait cette question.

-         Oui, répliqua-t-elle, agacée. Et je me serais très bien passée de ta compagnie.

-         Eh, calme toi, pas la peine de te mettre dans cet état. Bon, on peut partir ? Tu as tout ce qu’il te faut ?

Sophie vérifia une nouvelle fois son équipement : lettre rédigée soigneusement dans une autre écriture que la sienne, obscurateur, cristal de saut (petit gadget permettant de se transporter dans n’importe quel endroit des Cités perdues). Sans oublier, bien sûr, une apparence totalement humaine.

-         Alors, allons-y. dit le jeune Vacker.


Ils atterrirent devant une jolie petite maison qui n’était, hélas, que trop familière à Sophie. Quelques secondes très gênantes s’écoulèrent avant que Fitz ne brise le silence.

-         C’est vraiment là que tu vivais ? s’esclaffa-t-il. Parce que moi, je trouve ça plutôt… petit.

Bel euphémisme. Mais inutile de comparer son ancienne habitation de San Diego au palais scintillant et éblouissant dans lequel vivaient les Vacker. Moui, on pouvait qualifier Everglen de palais. De toute façon, chaque domaine des Cités perdues mesurait au moins dix fois la taille de l’ancienne maison de Sophie. Au moins. Elle fut tirée de ses rêveries par un bruit de chute, suivi d’un gémissement de Fitz.

-         Aïe, grimaça-t-il. Qu’est ce que c’est que ça ?

-         Des châtaignes, chuchota Sophie. Je me demande d’où elles viennent.

Elle s’aperçut tout à coup de la présence d’un arbre majestueux, se dressant dans le jardin de son ex-voisin. M.Forkle aurait-il planté un châtaigner ? Elle décida de remettre cette question à plus tard et se concentra sur la raison de sa venue. Le temps leur était compté.

Sophie s’approcha tout d’abord d’une fenêtre. Malheureusement, elle ne put rien y voir : l’humidité y avait déposé une épaisse brume. Puis, elle souleva un pot de fleurs fanées posé sur un rebord et y déposa le fameux petit mot. Ce n’était pas n’importe quel pot : lorsqu’ils sortaient, ses parents avaient en effet l’habitude de laisser une clé de secours cachée sous la plus petite des plantations. La jeune fille sourit en découvrant que leur routine n’avait pas changé.

Mais à la vue du perron, ses larmes se mirent à couler. Bonheur ou tristesse ? Elle n’aurait su dire. Ses parents avaient donc gardé son nom… Oh, bien sûr, il était gravé dans de la pierre. Mais rien ne lui certifiait que ses parents n’auraient pu le recouvrir avec du ciment juste après avoir appris la tragique nouvelle.

Elle passa quelque secondes à pleurer au-dessus des marches, avant que Fitz ne vienne poser une main sur son épaule.

« Tout va bien ? demanda-t-il d’une voix douce.

-         Oui, réagit Sophie. Enfin, non. C’est juste que… Non, rien. Pardon, je t’embête avec mes histoires.

-         Es-tu prête à rentrer ?

Elle acquiesça.

-         Bien. Car il ne nous reste plus que cinq minutes.

Déjà ?! Le temps passait si vite !

Ils sursautèrent tout à coup, surpris par une voiture qui se dirigeait vers la maison. Celui-qu’elle-croyait-être-son-père (c’était ainsi que Sophie le surnommait) rentrait de son travail ! Les deux jeunes elfes eurent juste le temps de sauter dans un buisson et de diriger le cristal vers Everglen. Monsieur Foster n’avait rien remarqué.

« Il était temps, soupira Alden lorsqu’il les vit – enfin – apparaître. Je commençais à me demander si vous n’aviez pas été kidnappés.

Sophie tenta de lire l’heure afin de vérifier les dires de l’elfe, mais tous les coins de mur étaient comme bariolés. On aurait dit qu’un petit malin s’était amusé à jeter des pots de peinture sur le séjour. En recouvrant le tout d’or et de diamants.

Alden s’esclaffa, remarquant son air surpris.

-         Ha ! j’aurais dû te prévenir ! Della a fait les magasins, ce matin. Tout ceci est pour toi.

Pour elle ? Allait-elle devoir se changer dix fois par jour ? Elle n’eut pas le temps d’y réfléchir : Fitz lui faisait signe. Elle s’excusa auprès d’Alden puis fila.


« Je peux te demander quelque chose ? interrogea-t-il lorsqu’elle le rejoignit, remise de sa métamorphose.

-         Je t’écoute.

-         Voilà… Etant donné que nous sommes tous les deux Télépathes, accepterais-tu que nous effectuions des exercices de confiance ?

-         Hors de question.

Elle ignorait totalement en quoi cela consistait, mais si c’était synonyme de s’introduire dans son esprit… Jamais elle ne laisserait Fitz découvrir ses secrets les plus profonds.

-         Bon… comme tu voudras, conclut-il, déçu. »

Soulagée, Sophie s’apprêtait à repartir vers sa chambre, lorsque Alden l’interpella. Elle se retourna vers lui.

« Tu es sûrement au courant, l’informa-t-il, que cet après midi tu rencontres tes tuteurs.

Oh… génial. Comme si les derniers jours n’avaient pas été assez éprouvants.

-         Comment sont-ils ? voulut-elle savoir.

-         Grady et Edaline ? Assez… renfermés, si je puis dire. Ils ont perdu leur fille unique, Jolie, dans un incendie il y a seize ans. C’était un tragique accident.

Sa voix se perdit au loin.

-         Ce qui m’amène à te demander, continua-t-il après avoir repris contenance. Je te prie de ne pas aborder le sujet « Jolie » en présence de Grady et Edaline. Ils ne t’en parleront que lorsqu’ils l’auront décidé. Ai-je été bien clair ? »

Sophie acquiesça.

En remontant dans sa chambre pour rassembler ses affaires, elle en était encore toute bouleversée. Ainsi, depuis peu longtemps, tout dans sa vie touchait au deuil ? Elle aurait le temps de méditer là-dessus dans les jours à venir.

Dans sa nouvelle vie.

Il était une fois…



Mots d’automne :

« On avait sorti imperméables et bottes de pluies »

« … chassant les feuilles mortes qui venaient se poser innocemment… »

« transperçant le silence de la nuit de ses sanglots bruyants »

« son goût de champignon et de rigoufleur »

« Des châtaignes, chuchota Sophie. »

« l’humidité y avait déposé une épaisse brume »

« Remise de sa métamorphose »



 

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