Evenements meurtriers

Chapitre 1 : Evenements meurtriers

Chapitre final

1711 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 09/10/2022 17:13

Cette fanfiction participe au Défi d’écriture du forum Fanfictions .fr : Le Lieu Sacré - (septembre octobre 2022).



La douleur. La peur.

Désespoir devant les flammes, angoisse face à l’attaque.

Larmes face à l’incendie ; terreur devant les rebelles.

Deux évènements.

Deux destructions de la capitale.

Mais un seul peuple d’elfes. Qui pleurent tous unis. Qui s’entraident afin de reconstruire.

Les Invisibles brûlèrent Oblivymire ; les Invisibles prirent d’assaut Lumenaria.

Fintan lança le Grand Brasier ; Brant arracha l’épée.

Et, à chaque fois, la mort.

Le conseiller Kenric.

M.Forkle.

Douleur face à leurs pertes.

Une plaie qui s’ouvre, dans le cœur… et qui reste béante, à tout jamais.

Cette blessure, si jamais elle se referme, laissera deux cicatrices mais avec une seule et même signification : le deuil.

Dans ce récit, nous allons nous concentrer sur la formation lente et douloureuse des cicatrices : une capitale détruite. Mais à deux reprises.

Pourtant… Les lieux peuvent être détruits, mais pas effacés. Leur existence est éternelle grâce aux gens qui l’ont côtoyé et le côtoieront.

oOo

« Les flammes sont réelles » « Une muraille de feu impénétrable. Le Grand Brasier »

Ne faisant pas cas de la chaleur qui les étouffait plus qu’en plein été, Sophie, ainsi que Fitz, couraient. Ils devaient capturer l’étoile Elémentine, préparer du mouchevite et, le plus important sans doute : s’assurer que tout le monde était sain et sauf.

Hélas, ils faillirent sur cette dernière étape. Car…

« Elle ne trouva qu’Oralie, en pleurs au milieu des conseillers »

C’était fini. Le maléfice de Fintan avait tout englouti, les flammes avaient tout englouti. Brûlé. Consumé. Détruit.

Leur belle capitale… Eternalia ! Oblivymire ! Lumenaria ! Ces tours de cristal visible depuis les quatre coins de Cités perdues. Ces tours de cristal qui montaient jusqu’au ciel.

Leur belle capitale… partie en fumée.

Leur cher Conseiller…Kenric, son humour, son sourire, sa bonne humeur, sa joie de vivre !

Leur cher Conseiller… désormais au Paradis.


Les elfes des Cités perdues sont sûrement connus pour leur ténacité. Aussi, ils ne se laissèrent pas abattre. Jour après jour, ils reconstruisirent leur lieu sacré. Jour après jour, ils se redonnaient espoir. On commençait à apercevoir un soupçon de scintillant qui éclairait la nuit. Que c’est beau, ces couleurs. Que c’est beau, ces paillettes. Que c’est beau, ces elfes qui s’entraident alors qu’un des leurs avait semé la discorde.

Ce dernier, Fintan, avait d’ailleurs péri dans l’incendie. Était-ce un suicide ? Un acte pour se repentir ? Un simple accident ? Peu importait. En tant que citoyens bien éduqués, les elfes se devaient d’organiser une plantation en sa mémoire, quelles qu’aient été ses actions passées.

Les tours atteignaient à présent le ciel, transmettant au peuple un message d’espoir. Toujours vers le haut. Relevez-vous dès la chute, relevez-vous. Cela n’amène à rien de se lamenter.

Cela leur remonta le moral. Petit à petit, ils reprirent leur travail et leurs habitudes. Les nouveaux châteaux, faits de mosaïques multicolores, étaient à présent bien visibles. Les gnomes et les nains avaient apporté leur aide, non négligeable. La capitale redevint ce qu’elle était auparavant : le symbole, le lieu sacré des elfes.

La bibliothèque principale offrit à nouveau son accessibilité au public.

oOo

Les mois avaient passé et la reconstruction des monuments était à présent achevée. Le peuple avait retrouvé sa sérénité légendaire, jusqu’au jour où on découvrit que…

Fintan avait survécu au Grand Brasier.

Le rebelle, l’Invisible.

Ce Pyrokinésiste, qui avait tout détruit.

Cet assassin, ce meurtrier, qui avait ôté la vie au Conseiller Kenric.

Fintan avait lâchement, mais sournoisement, fait croire à son décès. Abusant de la naïveté du peuple d’elfes qui se retenait sûrement de le lapider si cela n’allait pas contre leurs principes.

« Notre monde a subi une attaque » a un jour déclaré le Conseiller Emery. Et c’était vrai. Les Cités perdues étaient à jamais changées, transformées par la faute de ces quelque mais non des moindres dissidents qui avaient sauvagement bafoué leur traité de paix. Cependant, malgré cette lourde angoisse qui pesait, tout avait repris sa place.

Quand survint une nouvelle attaque.

C’était à l’occasion du sommet de la paix. Les elfes rappelaient à tous l’importance de leur traité interespèces. Ogres, gobelins, trolls, nains… Les représentants de tout territoire y étaient conviés.

Ils pensaient être en sécurité : les châteaux étaient principalement faits de luménite, cette matière non combustible. De fait, le pouvoir de Fintan était rendu inutile.

Le sublime domaine était en proie aux secousses. Lesquelles se faisaient de plus en plus violentes. Les murs magnifiques menaçaient de s’écrouler. La poussière irritait les yeux, arrachait des quintes de toux. Les convives, paniqués, couraient en tout sens dans l’espoir de trouver la sortie.

N’importe quel Empathe se trouvant alors dans les parages pouvait percevoir l’angoisse, presque palpable, qui planait dans l’air.

Nul ne savait ce qu’il se passait. Mais nous, nous le savons : la capitale était de nouveau attaquée. Par les rebelles. Les Invisibles. Leur soif de pouvoir n’était donc jamais épanchée ? Oh ! que c’était dur de vivre chaque jour avec cette peur. Oh ! qu’ils tremblaient de malencontreusement se retrouver face à un de ce petit groupe d’insurgés, de la source d’embarras pour leur monde.

On avait longtemps cru que les membres du Cygne Noir étaient les « méchants », les faux-jetons, ce qui accomplissaient leurs actions dans l’ombre. Ce n’était pas totalement faux… à ceci près qu’ils agissaient pour le bien de tous les elfes.

Les voilà à présent face aux Invisibles.

M.Forkle parcourait les couloirs à la recherche de Sophie. Cette dernière avançait en sens inverse, dans l’espoir de trouver Edaline, sa mère adoptive.

Le vieil elfe rencontra la Télépathe.

Ils se parlèrent un instant.

Avant de se séparer dans ce lieu sacré.

Plus jamais ils ne se revirent.

Gethen, un des Invisibles, tenait entre ses mains l’épée que Brant avait arrachée. Il avait une tâche à accomplir.

Keefe Sencen slalomait entre les débris, espérant trouver Sophie en vie.

M.Forkle tremblait devant l’Invisible.

Keefe tremblait en imaginant le pire.

Et puis ils la trouvèrent.

L’Empathe tenait Sophie, inconsciente, contre son cœur. Elle respirait. Respirer… dernière action de M. Forkle. Car lui trouva la mort.

Le Cygne Noir était endeuillé.

M.Forkle, avant de mourir, avait demandé à Oralie d’emporter son corps à l’abri des regards. Il lui avait également confié une graine, que la Conseillère devait remettre à Sophie, afin que celle-ci puisse procéder à la plantation.

oOo

« Veille sur mon Colibri »

Oh, ces paroles, que M. Forkle avait prononcées dans son dernier souffle, lorsque Sophie et Keefe s’étaient empressés de le rejoindre. Oh, ses paroles, ses ultimes paroles.

Elles résonnaient dans l’esprit de Keefe. Ce dernier a d’ailleurs consigné dans ses souvenirs que « la question ne se posait pas ». Alors que l’Empathe repassait dans sa tête le film des derniers évènements, il réalisa qu’ils devaient apprendre à se défendre. Leur capitale, leur belle capitale, leur lieu sacré, venait d’être la proie d’une nouvelle attaque.

Elle était détruite. Anéantie. Et ils n’avaient rien pu faire pour empêcher ce drame. Double drame, qui plus est : M. Forkle était mort, et bien que cela n’avait pas été divulgué, le Cygne Noir souhaitait sûrement que le peuple puisse rendre un dernier hommage au vieil elfe.

Les gnomes étaient vite arrivés, prêtant main forte aux elfes qui, eux, n’avaient plus aucune force.

Plus de forces… car la capitale était partie en fumée. Leur symbole ? Evanoui. Et brisé était le cœur de chacun.

Comment faire, à présent, pour se relever ? Que faire, maintenant, sans courage pour continuer ? A chaque attaque, au moins un mort. A quand la prochaine ? Combien de leurs frères allaient-ils encore perdre ?

Cela était déchirant, rien que d’y penser. Eux qui avaient toujours vécu dans la sérénité de posséder l’éternelle jeunesse. Eux qui s’étaient, pendant si longtemps, réjouis de vivre éternellement.

Eternellement ? Ils ne s’étaient pas assurés des meurtres et accidents. Et cette confiance aveugle avait eu raison de leur lieu sacré.

Ils détestaient le sang et la violence.

De la même manière à ce qu’ils étaient attachés à leurs châteaux si scintillants, qui éclairaient toutes les Cités perdues, les Invisibles se trouvaient au faîte de leur règne, soudain propulsés par ce coup d’éclat.

Les vaincre était sans doute plus important que de reconstruire la capitale.

Mais comment les combattre lorsque l’idée d’une attaque prochaine les obnubilait ? Comment répliquer lorsque leur seul symbole d’espoir s’était effondré ? Ils devaient, au plus vite, trouver un moyen. Cela devenait urgent.

oOo

Un matin, lorsque les Cités perdues s’éveillèrent, elles firent face à un monde à jamais changé.

Les nains les avaient trahis, se ralliant aux Invisibles. Les elfes avaient quant à eux établi un tribunal multi espèces.

Ils ignoraient où se trouvait le bien.

Ils ignoraient où se trouvait le mal.

De jour en jour, la frontière entre les deux devenait un peu plus indiscernable.

Les sublimes Cités n’étaient plus comme avant.

Par la faute des rebelles.

Ces rebelles qui avaient lancé la guerre par un incendie. Un incendie meurtrier. Non sans conséquence. Car…

Il détruisit leur lieu sacré.

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