Une déclaration laborieuse

Chapitre 1 : Une déclaration laborieuse

Chapitre final

1742 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 12/07/2021 22:59

Get Backers : Une déclaration laborieuse.


           Alors que minuit sonne au loin, Ban n'arrive toujours pas à trouver le sommeil. La raison de cette insomnie se trouve à quelques centimètres de lui en la personne de Ginji. Le blond, quant à lui, dort à point fermé. Ban l'observe dormir, perdu dans ses pensées, incapable de plonger dans les bras de Morphée. Il repense à leur première rencontre et à la relation improbable qui en a découlé. En effet, il a rencontré le blond dans le Mugenjô, lorsqu'il était encore un empereur impitoyable. Au terme d'un effroyable combat l'un contre l'autre, ils finirent par devenir, non seulement ami, mais aussi inséparable. Et cette relation d'amitié, il y tient plus qu'à la prunelle de ses yeux. Ginji est tout pour lui, il est la personne qui partage son quotidien mais aussi la seule personne capable de le rendre heureux, ou de le détruire complètement. Les sentiments qu'il éprouve à son égard sont si intenses, si forts qu'il ne parvient plus à les contenir. Cela fait plusieurs semaines déjà, qu'il a enfin compris ce qu'il ressent pour son ami, et depuis il n’a de cessé de se torturer l’esprit avec ça.

           En effet, il ne parvient pas à se débarrasser de la peur d'être rejeté par une personne à laquelle il tient plus qu'à sa propre vie. L'ayant déjà vécu de la part de ses parents, il ne le supporterait pas de la part de Ginji. Enfin, plutôt, il serait profondément blessé, mais ne pourrait pas en vouloir à son ami de ne pas l'aimer. Si le brun a habituellement confiance en son physique, ce n'est pas tout à fait la même chose côté personnalité. Il se sait bon dragueur, mais avec Ginji les choses sont différentes, puisque le jeune homme connaissait ses côtés les plus sombres. Et dans ses moments de doute les plus intenses, il se demande même comment Ginji pourrait aimer quelqu'un comme lui. Toutes ces raisons n'expliquent pas à elles seules la peur du brun de dévoiler ses sentiments. Ce qu'il redoute le plus, ce n'est pas tant de se faire rejeter, mais ce qui se passera par la suite. Il sait qu'il ne pourrait pas rester avec Ginji dans ce cas-là. Il ne supporterait pas de rester à ses côtés, sans que celui-ci l'aime en retour. Tout à chacun penserait que ses sentiments ne sont pas assez forts, qu'il n'est pas capable de rester juste un ami pour la personne qu'il considère, pourtant, comme vitale. Mais au contraire, Ban ne voyait pas les choses sous cet angle. Pour lui, l'amour est quelque chose d'égoïste, et est le besoin, non seulement, d'appartenir à la personne, mais aussi et surtout, de la posséder. Oui, il n’a pas d'autre choix que de le posséder ou de l'abandonner. Voilà pourquoi, il ne peut se résoudre à lui dire ce qu'il ressent réellement. Le perdre, même de son propre fait, serait une déchirure et une blessure dont il ne se remettrait probablement jamais. Et le plus douloureux, est de savoir qu'il en serait de même pour son meilleur ami.


           Ginji s'étire doucement, et finit par s'éveiller. Alors qu'il veut juste se retourner, il aperçut le brun qu'il le fixe avec insistance. Il lui demande alors d'une voix ensommeillée :

-      Ban-chan, ça ne va pas ?

-      Si tout va bien, rendors-toi.

-      Ban-chan, tu sais, je vois bien que depuis quelques temps, tu ne vas pas bien. Tu peux me dire ce qui te tracasse, tu sais ? Dit-il en s'installant sur le côté face à face avec Ban, à quelques centimètres de lui seulement.

            D'un sens, cela le touche que Ginji soit si attentif envers lui, mais dans le cas présent cela, l'ennuie plus qu'autre chose. Il a eu l'intention de nier, mais son silence a été trop long entre la question et la réponse qu'il aurait fourni pour que cela paraisse sincère. Ban a conscience que c’est le moment ou jamais pour faire sa déclaration, et son estomac se noue sous l'emprise de la peur.

-      Ginji...Je suis amoureux de toi...

-      Ah mais Ban-chan, je sais que tu m'aimes, répondit le blond en souriant avant d'ajouter d'un air interrogateur, mais qu'est-ce que t’as ?

           Ban soupire devant la naïveté de son ami Cette déclaration avait déjà été assez pénible à faire, il faut maintenant qu'il lui explique. Si l’innocence de Ginji fait partie des traits de sa personnalité qu'il adore le plus, dans le cas présent, il s'en serait bien passé.

-      Écoute Ginji, je ne t'aime pas comme un ami, mais d'une toute autre façon. Je t'aime comme un homme aime une femme, comme on aime sa petite amie, vois-tu ?

           Cette fois, ce fut au tour de Ginji de ne plus savoir que répondre. Ses yeux se sont écarquillés devant la déclaration de son ami. Il ne s'attend pas du tout à ce que Ban ait ce genre de sentiment pour lui et n’est pas préparé psychologiquement à cette situation. Non seulement, il n’a jamais réfléchi à ce qu'il peut ressentir pour Ban, mais il ne sait surtout pas ce qu’est le sentiment d'amour. Ginji a grandi dans le Mugenjô, et ignore, de ce fait, beaucoup de choses sur le monde extérieur. Et l'une des choses que l'on ne peut apprendre à quelqu'un, ce sont les sentiments que l'on éprouve. Comment savoir si ce que l'on ressent est de l'amour ou de l'amitié, quand on provient d'un endroit où les sentiments n'ont pas leur place ? Un endroit où Ginji n'a jamais connu d'amour que ce soit d'un amant ou tout simplement d'un parent. Les seuls sentiments positifs qu'il n'ait jamais connu dans cet endroit étant l'amitié et le respect qu'il éprouve envers ses compagnons des Volts. Ginji n'osant pas demander ce qu’est l'amour à Ban, celui-ci interprète son silence comme un refus.

-      Écoute Ginji, je comprends...

           Ban se lève sans en dire plus et s’apprête à quitter la pièce. Il ne supporte pas de faire face au regard de Ginji ayant trop honte de ce qu'il peut ressentir ou du jugement de son ami. Le blond un peu déstabilisé par ce qui vient de se passer se redresser et couru après son compagnon.

-      Ban-chan ! Attends-moi !

-      Ginji...écoute j'ai pas réellement envie de te parler là maintenant...

-      Mais Ban-chan... Je sais pas moi, si je t'aime ou non...En fait, je sais même pas c'est quoi la différence entre l'amour et l'amitié... J'ai toujours pensé que c'était de l'amitié avec toi, tu sais, on est deux hommes alors, c'est bizarre, non ?

           Ban fut plus que surpris par ce que vient de lui dire Ginji. Évidemment que pour lui l'amour a une signification précise, et qu'il sait ce qu'il ressent, mais cela ne lui est jamais venu à l'esprit qu'il ne peut pas en être de même pour Ginji. Le blond, malgré les apparences, est une personne très profonde qui a énormément souffert dans son enfance, et il a connu beaucoup plus de sentiments négatifs que de sentiments positifs dans sa vie. Il connaissait la peur, la solitude, le désespoir, la colère et même la rage mais n'avait jamais eu l'occasion d'aimer quelqu'un.

-      Et bien tu vois, quand tu aimes quelqu’un, tu n’as pas seulement envie d’être avec lui, tu en as besoin. La simple présence de cette personne suffit à te rendre heureux, et inversement, son absence te pèse. Ton monde s’écroule quand il n’est pas avec toi, et ses humeurs affectent les tiennes. Son bonheur te rend heureux, tout comme sa tristesse te désespère. L’amour est beaucoup plus fort que l’amitié, tu ne peux pas lutter contre, tu as juste besoin que cette personne ne s’intéresse qu’à toi, ne pense qu’à toi et ne vive qu’à travers toi. Si jamais il venait à ne pas t’aimer, tu en serais anéanti…

-      Ban-chan, dit Ginji d'une voix tremblante, tu ressens vraiment tout ça pour moi ?

-      Puisque je t'aime, la réponse me semble plutôt évidente.

           Ginji passe ses bras autour du cou de Ban et l'embrasse avec passion. Le brun pris alors le visage de son amant dans ses mains et répond à son baiser avec une ardeur dont il n’a encore jamais fait preuve. Cette fois-ci, la réponse plutôt spontanée de Ginji l’a définitivement rassuré.


           Déclarer son amour à quelqu'un n'est jamais quelque chose d'évident. Mais si cela peut détruire une belle amitié, elle peut surtout faire naître un bel amour. C'est ce que les deux jeunes ont appris et entame ainsi, grâce au courage du jeune homme, une belle et longue histoire d'amour.


Fin


Bonjour, bonsoir,


J'espère que cette histoire vous aura plu ! Elle fut écrite il y a longtemps, donc c'est un peu cucul !


Comme cela fait longtemps, elle a fait l'objet d'une correction !


Bonne soirée et bonne lecture


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