Can you see us ? Monde ordinaire et monde extraordinaire

Chapitre 3 : Tomber des nues, enquêtes révélatrices en cours première partie

11470 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 05/08/2023 02:30

Novembre 2004, à la station de police de Grandview,

En se dirigeant vers son bureau, Carl Neely voit un esprit errant d'un homme dans la trentaine, un grand homme aux yeux bleus et aux cheveux bruns clairs avec un complet bleu et une chemise blanche mort assassiné, une tache de sang orne son vêtement proche du cœur. Le détective lui dit :

— Monsieur, déclinez-vous et dites-moi la raison de rester encore parmi les vivants.

— Je suis Alexis Gordon. Je suis mort assassiné par l'amant de ma femme. Je veux me venger.

— Et s'ils sont morts, votre épouse et son amant, comment pensez-vous les poursuivre ? Vous ferez mieux de partir dans la Lumière et non d'errer sans but parmi les vivants.

— Non, ils sont vivants.

— Alors quels sont leurs noms ?

— Vous les trouverez facilement.

— Merci pour l'aide, commente avec ironie et sarcasme le détective.

Sur ces mots, l'esprit errant disparaît. Carl Neely soupire, se rend à son bureau, salue son supérieur, Frederick Wellington, et ses collègues Paul Eastman, Marion Buonaparte et Jean-Luc Dia avant de se rendre à son bureau. Il fait une recherche sur Alexis Gordon, mais il y a trop de résultats, quelques quatre cent vingt sept documents. Le détective tourne son regard vers sa photographie de mariage et des photographies de ses enfants qui sont dans un coin de son bureau pour l'encourager psychologiquement dans son travail et pense :

« Une autre enquête à faire, ce ne peut être pire que mon travail habituel... Allez Carl, rien n'est impossible, t'as réglé des cas plus compliqué avant. »

Sur cette pensée, il commence à faire une recherche sur un site spécialisé que seul les policiers et détectives ont accès. Le détective Carl Neely, en passant en revue les résultats, sifflote pour lui-même les paroles de la chanson de Жанна Владимировна Бичевская (Janna Vladimirovna Bitchevskaïa) Мы – русские (Nous sommes Russes) pour s'encourager dans sa recherche, tout particulièrement les strophes suivantes :

Клялись Царю мы крестоцелованьем

Предательство легло на Русский род,

Рассеяны по миру мы изгнаньем,

Как бывший богоизбранный народ.

 

Ведут нас ко Христу дороги узкие,

Мы знаем смерть, гонения и плен.

Мы – Русские, мы – Русские, мы – Русские,

Мы всё равно поднимемся с колен!

Мы – Русские, мы – Русские, мы – Русские,

Мы всё равно поднимемся с колен!


Traduction française

Nous avons prêté serment auprès du Tsar en embrassant la croix

La trahison a recouvert le peuple russe,

L'exil nous a disséminés de par le monde,

Comme l'ancien peuple élu de Dieu.

 

Des chemins étroits nous mènent au Christ,

Nous connaissons la mort, les persécutions et la captivité.

Nous sommes Russes, nous sommes Russes, nous sommes Russes,

Qu'importe que nous ayons été à genoux, nous nous relèverons!

Nous sommes Russes, nous sommes Russes, nous sommes Russes,

Qu'importe que nous ayons été à genoux, nous nous relèverons!


Et il sifflote une chanson traditionnelle, la За тихой рекою (Au-delà de la rivière tranquille), à savoir

За тихой рекою, в берёзовой роще

Распустится первый весенний цветок.

И я загадаю желание попроще

И, перекрестившись, взгляну на Восток.

 

Окрасится небо багряной зарёю,

И вечное солнце над миром взойдёт,

И белая птица взлетит над землёю,

И Божие прощенье с небес принесёт.

И белая птица взлетит над землёю,

И Божие прощенье с небес принесёт.

 

И что-то большое откроется сердцу,

Такое, что жизнью моей не объять.

И станет спокойно и сладко как в детстве,

Когда обнимала меня моя мать.

И станет спокойно и сладко как в детстве,

Когда обнимала меня моя мать.

 

Молитва святая слезами прольётся,

Христовой любовью исполнится грусть,

И в это мгновение душа прикоснётся

К великой вселенной по имени Русь.


Traduction française

Derrière une rivière tranquille, dans un bosquet de bouleaux

La première fleur du printemps fleurira.

Et je ferai un vœu plus simple

Et, après m'être signé, je regarderai vers l'Orient.

 

Le ciel sera peint d'une aurore cramoisie,

Et le soleil éternel se lèvera sur le monde,

Et un oiseau blanc volera sur la terre,

Et le pardon de Dieu du ciel apportera.

Et un oiseau blanc volera sur la terre,

Et le pardon de Dieu du ciel apportera.

 

Et quelque chose de grand s'ouvrira à mon cœur,

De sorte que ma vie ne peut pas être embrassée.

Et il deviendra calme et doux comme dans l'enfance,

Quand ma mère m'a embrassé.

Et il deviendra calme et doux comme dans l'enfance,

Quand ma mère m'a embrassé.

 

La sainte prière versera des larmes

La tristesse sera remplie de l'amour du Christ,

Et à ce moment l'âme touchera

Au grand univers nommé Russie.


Sa mère, à sa droite, derrière lui, sourit à son fils, émue par la dernière chanson, chanson qu'elle avait appris à ses enfants lorsqu'ils étaient petits, qu'elle utilisait comme berceuse pour les endormir, l'autre esprit, l'homme de quarante ans du siècle passé, a aussi un petit sourire aux lèvres, malgré sa mine sérieuse et son ignorance du russe, mais il comprend l'importance des chansons pour le détective. Après quelques minutes, voyant qu'aucun mauvais esprit ne guette Carl Neely, les deux esprits disparaissent, sans que le détective ne les ait vu.



En cherchant, après trois heures de vaine recherche, le détective Carl Neely trouve enfin des informations intéressantes et pertinentes, à savoir que l'esprit errant qu'est Alexis Gordon a vécu de 1926 à 1961, soit 35 ans. Il est le père de Thomas Gordon, né en 1950, d'André Gordon, né en 1953 et de Thalia Gordon, né en 1947, marié à Anne-Claire Frey, née en 1929, encore vivante, depuis 1946, il est chirurgien de métier.

« Et après, » pense le détective, « comment devrais-je savoir qui est le mystérieux amant d'Anne-Claire Frey-Gordon ? Il peut être n'importe quel homme, collègue ou non, d'Alexis Gordon. Bon, Thomas Gordon est le père de Mélinda Gordon, l'épouse de mon ami Jacques Christopoulos. Je pourrais lui demander si elle a entendu des histoires de famille, on ne sait jamais. Sinon, j'interroge les enfants, ils sauront nécessairement quelque chose, et je me rends chez Anne-Claire Frey-Gordon, peut-être aurai-je des visions qui m'éclaireront ? On ne sait jamais, puisque l'esprit errant, clairement méchant, ne m'aidera pas, voire qu'il cherchera à me nuire. »

Le détective appelle son ami Jacques Christopoulos pour lui demander s'il peut procéder, demain ou dans deux jours, à une interrogation de son épouse, Mélinda Gordon, concernant une histoire de famille. Le Grec passe le téléphone à son épouse qui accepte d'être interrogée dans deux jours. Une fois le téléphone raccroché, Carl Neely voit Alexis Gordon assis sur la chaise en face du bureau du détective, une lueur mauvaise dans le regard et un sourire ironique aux lèvres, lui dit :

— Monsieur Neely, j'ignore comment ma petite-fille peut vous aider si elle ne sait rien de l'identité de l'amant de ma femme ? Vous êtes comique ! Ah ! Ah ! Ah !

Sur ces mots, l'esprit disparaît. Le détective descend à la cantine pour manger et discuter avec Paul Eastman et Marion Buonaparte. Les deux hommes saluent Carl Neely. Une fois que tout le monde a mangé, Carl Neely dit à ses collègues :

— Paul et Marion, mes collègues, j'ai une enquête d'un homme mort en 1961, à 35 ans, un certain Alexis Gordon, sa femme est vivante, Anne-Claire Frey, et il a une descendance, trois enfants, dont Thomas Gordon, le père de Mélinda Gordon. Cet homme veut se venger de l'amant de son épouse. Il a été assassiné par l'amant, mais j'ignore l'identité de l'homme. Alors, j'ai pensé procéder par interrogation des proches, de la famille et par une visite de la demeure d'Anne-Claire Frey, en espérant avoir des visions qui m'éclaireront.

— Très intéressant comme approche, Carl, commente Paul Eastman, mais j'ignore jusqu'à quel point tu peux compter sur l'interrogatoire de la famille, surtout si nous parlons du même Thomas Gordon que j'ai vu il y a fort longtemps, alors il est le premier à vouloir cacher sa famille, même s'il sait quelque chose il ne le dira à personne. L'homme est constamment possédé, le policier-détective tourne sa tête vers la gauche et voit l'âme de Thomas Gordon les regarder avec un sourire narquois au visage, d'ailleurs, il est à ma gauche maintenant.

— Oui, effectivement, je le vois collègue, confirme Carl Neely.

— Vous pensez que je vais vous aider ? commente Thomas Gordon, vous avez tort... Au contraire, je m'arrangerais pour que vous ne terminiez pas votre enquête... Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! J'ai beaucoup de connaissances qui rendront votre enquête un Enfer, si vous ne terminez pas fou... Ah ! Ah ! Ah ! Ma famille est ma famille, vous n'avez pas à fouiller. Je ne suis pas fautif si Mélinda et Matthias ne peuvent vous aider. Ils ne connaissent rien des histoires de famille... Ah ! Ah ! Ah !

— Taisez-vous, esprit démoniaque, s'insurge Carl Neely, vous ne nous empêcherez pas de faire notre enquête. n'oubliez pas que nous vous voyons.

— Nous verrons qui rira le dernier, messieurs. Ah ! Ah ! Ah ! dit l'âme du père de Mélinda Gordon avant de disparaître.

— Sérieusement, collègue, dit Marion Buonaparte, cet homme, de ce que j'ai compris de votre discussion, est un être bizarre. N'est-il pas le second mari de votre première épouse, Paul ?

— Oui, exactement.

— Revenons à mon point, dit Carl Neely, je vais ainsi procéder comme je l'ai dit et vous, Paul et Marion, me secondez, puisque plusieurs cerveaux, c'est mieux qu'un, et Marion, avec tes visions à distance, tu pourras nous aider à éviter des pièges si un danger se présente lors de notre enquête. Êtes-vous d'accord ?

— Nous n'avons guère le choix, dit Marion Buonaparte.

— Effectivement, confirme Paul Eastman. En plus que j'ai l'impression que l'enquête ne sera pas facile, puisque les observateurs peuvent nous aider, mais si des vivants n'aiment pas nos conclusions, alors ils chercheront à nous nuire et vous savez que la magie noire peut être terrible.

— Très bien, collègues, alors venez demain à mon bureau pour vous informer de mes trouvailles et des prochains individus à interroger et des prochains lieux à visiter.

Sur ces mots, les collègues se quittent, chacun part à son bureau.


Simultanément chez les Gordon, à la disparition d'Alexis Gordon de la cantine de la station de police,

Thomas Gordon, le corps possédé par son père, Alexis Gordon, en tant qu'âme, se promène et visite son frère et sa sœur et ses cousins et neveux pour les informer et pour leur donner l'alarme et les pousser à agir, pour que la vérité ne sort pas, ou si elle sort, que celui qui oserait mettre son nez dans les sombres affaires de famille l'apprend à ses dépends, qu'il devienne fou ou qu'il soit mort. Les Gordon se sont agités et préparent un mauvais coup pour les policiers-détectives. Toute la famille est unifiée tacitement pour empêcher que leurs sombres et noirs secrets sortent de l'obscurité des années, chacun espérant trouver en Mélinda Gordon et Matthias Gordon leur bouc émissaire.


Retour au bureau de Carl Neely,

Il continue à faire ses recherches sur les Gordon. Ainsi, Alexis Gordon a une sœur, Audrey, née en 1927. Il a des neveux et nièces et des petits-enfants de ses trois enfants. Le père d'Alexis Gordon est André Gordon. Ce dernier a été le propriétaire d'une grande maison à cinq cent kilomètres de Grandview, à Vilaview. Aujourd'hui, la demeure est abandonnée depuis plus de vingt ans. André Gordon, né en 1900 et mort en 1989, est le fils de Luc Gordon et d'Élizabeth O'Connor, frère de Kevin, Geneviève et Adolf. Carl Neely prend en note la généalogie. Il se lève de son fauteuil et sort de son bureau, mais, avant de barrer la porte, il voit un esprit s'assoir sur son fauteuil, le détective rentre dans son bureau, voyant que l'esprit assis n'est nul autre qu'Alexis Gordon qui commence à mettre un désordre dans ses documents d'enquête, lui dit, d'un ton très sévère qui le fait sursauter :

— Alexis Gordon, cessez immédiatement vos actions. Voulez-vous que je vous aide ou non ? Quittez mon bureau.

— Sinon, quoi ? Vous êtes vivant et je suis mort. Vous ne pouvez me saisir, me menacer, me tuer, par contre, je peux vous influencer, vous, votre épouse, vos amis et collègues. Je peux vous posséder, alors vous n'avez pas à dicter ma conduite.

— Vous voulez une aide ou non ? Vous ne faites que ralentir l'enquête.

— Oui, et où est le problème ? J'ai tout le temps du monde, rien ne presse.

— Disparaissez de ma vue.

— Vous pensez me dicter la conduite à prendre ? Ne me faites pas rire... Vous ne me pouvez rien.

— L'arrogance à son summum.

Sur ces mots, l'esprit errant disparaît, laissant un désordre dans les divers dossiers du détective. Mais Carl Neely sursaute en lisant le message formé par les feuilles éparpillées, à savoir « I know someone who will soon be able to join me. [Je connais quelqu'un qui pourra bientôt me rejoindre] » et « I'll be quiet when you're dead [Je serai tranquille quand vous serez mort] ». Un frisson parcourt son échine et le détective pense

« Боже, защити меня от их грязного плана, аминь [Que Dieu me protège de leur sordide plan, amin]. »

Il remet de l'ordre dans ses documents et sort de son bureau pour patrouiller un peu les rues de la ville. Une fois qu'il a terminé de faire sa tournée, il décide d'aller dans la ville de Greatview, ville voisine à Grandview, pour voir la maison dans laquelle vivent les parents de Mélinda Gordon. Une fois arrivé, il voit l'âme de Thomas Gordon le fixer intensément et lui demande :

— Que fait un détective proche de ma maison ?

— Et vous, pourquoi n'êtes-vous pas dans votre corps ? Pourquoi louez-vous votre corps à d'autres esprits et entités ? Pourquoi n'êtes-vous vous-même, corps et âme ? Pourquoi vous prostituez-vous aux mauvais esprits errants et aux démons ?

— De quoi vous vous mêlez, monsieur l'inspecteur. Mêlez-vous de vos affaires, et non des miennes. N'oubliez pas que je peux posséder votre épouse, mon gendre, vos collègues, votre secrétaire, votre supérieur. Bref, j'ai beaucoup de choix, alors ne m'énerver pas trop.

Sur ces mots, l'âme disparaît de la vue de Carl Neely. Ce dernier, en promenant son regard dans le jardin, voit des esprits errants, certains sont méchants, d'autres sont bons, mais clairement retenus contre leur volonté, d'autres sont fâchés. Tous ces esprits, en voyant le détective qui les regarde, se rapprochent de lui et tous lui murmurent des propos divers, une vraie cacophonie, engendrant un mal de tête au détective. Carl Neely s'éloigne, ne voulant pas interroger Thomas Gordon aujourd'hui, revient à la station de police, s'assoit, se tenant la tête entre les mains et pense :

« Clairement, je dois être prudent avec cette enquête, si je ne veux pas mourir ou que quelqu'un qui m'est cher meurt. Sinon, je sais que je me sentirais fautif. Que Dieu m'aide. »

Il sort son icône portative de la Mère-de-Dieu de Smolensk, cadeau de sa mère pour ses dix ans, et prie avec ferveur. Après sa prière, le détective s'habille en civil et rentre chez lui. En arrivant à la maison, Hélène Popović l'embrasse sur les joues et s'informe de sa journée. Carl Neely ne cache pas à sa femme son inquiétude et les menaces des esprits errants et des vivants. Une fois qu'il a informé sa femme, il voit, derrière elle, Martin Vessberg qui le fixe de ses yeux vides et lui murmure :

— Nous n'avons pas encore terminé. Les jeux sont encore à faire, mais bientôt les jeux seront faits. N'est-ce pas l'Anglo-Russe ? N'est-ce pas l'homme tant attendu par nous, le tsar des détectives ? Gloire à mon Dieu.

Sur ce monologue, l'esprit démoniaque s'approche de Carl Neely le traverse, lui coupant le souffle, et hurle à Guido Romano derrière le détective, alors qu'il reprend son souffle :

— Mon ami, nous avons encore des comptes à régler.

L'Italien éclate d'un rire démoniaque et démentiel et fait un geste menaçant au détective et s'approche de son oreille gauche pour lui murmurer :

— Vous pouvez collaborer avec nous, nous vous aiderons dans vos enquêtes. Si vous refusez notre aide, nous nous acharnerons sur vous et votre famille, nous vous isolerons et vous rendrons fou, malgré le fait que vous nous voyez, nous vous posséderons contre votre gré. Vous deviendrez de gré ou de force notre allié. Si vous persistez dans votre refus, nous n'abandonnons pas la partie facilement. La mort vous guette, vous et votre famille... Surtout votre très belle épouse... Reconnaissez que vous n'êtes pas si courageux que vous ne le pensiez, surtout si vous voyez votre femme mourir sous vos yeux. Ah ! Ah ! Ah ! Ah !

Sur ces mots, les deux esprits disparaissent, non pas sans avoir engendrés un mal de tête au détective. Ce dernier devait s'assoir et fermer les yeux pendant quelques minutes avant que sa tête cesse de lui faire mal. Carl Neely se retient de lâcher une larme à l'idée de son épouse morte. Il lève les yeux vers sa femme, l'enlace et lui chuchote d'une voix affectée par l'émotion :

— Ma chérie, ma Hélène bien-aimée, fait attention. Je ne veux pas te perdre.

Hélène Popović enlace son mari pour le rassurer, puis le lâche et va voir les enfants. L'épouse du détective prépare le repas du soir, une salade serbe et de la sarma (feuilles de chou farci à la viande). Une fois le repas pris, la vaisselle lavée et propre, le détective s'assoit sur un fauteuil du salon en face de sa femme et lui chante :

— Ma Hélène bien-aimée, comme dans la chanson traditionnelle Во саду ли, в огороде [Que ce soit dans le jardin, dans le jardin] Поживём, моя милая, / В любви хорошенько, / Нам покажется годочек / За один часочек [Nous vivrons ensemble, ma bien-aimée, / Nous vivrons merveilleusement amoureux, / Et un an nous semblera / Comme si cela faisait seulement une heure], je te protègerais pour que rien ne t'arrive de mal, tu sais que je t'aime beaucoup. Je suis sérieusement inquiet pour notre famille. J'espère que rien ne t'arrivera. Fait attention, que Dieu te protège. Que Dieu protège notre famille.

— Carl, fait attention à toi de même mon amour, Нека те Бог чува [Que Dieu te protège].

— Ma chérie, je pense qu'il est l'heure d'aller dormir, il est tard.

Le détective se lève, soulève son épouse, glisse ses mains en-dessous de sa jupe pour lui câliner les cuisses et la transporte dans leur chambre pour se déshabiller et se revêtir des vêtements de nuit pour aller dans le lit, dormir aux côtés de sa femme. La nuit n'est pas tranquille pour Carl Neely, nuit peuplée de cauchemars et de menaces des esprits démoniaques et de vivants, mais, au moins, il comprend qu'Alexis Gordon était au courant de l'amant de sa femme et que cet amant était l'un de ses collègues, un homme grand et élégant, aux cheveux bruns clairs et aux yeux bleus glacés, un peu plus vieux que lui. Le détective remarque une complicité entre les deux hommes.

Carl Neely, à deux heures du matin, s'est levé, sans réveiller sa femme pour aller noter son rêve. Une fois qu'il a terminé de prendre en note les informations pertinentes de son rêve, il voit Alexis Gordon à sa gauche, un sourire ironique aux lèvres qui lui demande narquoisement :

— Alors le détective a fait une découverte ?

— Oui, mais vous le savez vous-même, vous étiez au courant de l'infidélité de votre femme avec son amant qui était un collègue. Il y avait aussi une complicité indescriptible entre vous. Serez-vous occulte ? Aurez-vous un commerce illicite ? Ou serez-vous bisexuel ?

— Vous n'avez encore rien compris, le détective. Et ne pensez pas que je vous réponde. Que vos « amis » vous aident alors.

Sur ces mots, l'esprit disparaît. Au moment où Carl Neely voulait revenir dans son lit, il voit Martin Vessberg fixer son épouse de ses yeux vides, puis disparaître avant que le détective n'ait le temps de dire quoi que ce soit. Carl Neely, fatigué, s'endort aux côtés de sa femme, non pas sans l'avoir enlacée avant. Un sommeil sans rêve s'empare du détective.


Le lendemain matin, après le petit-déjeuner, Carl Neely part au travail, salue ses collègues et fait un signe à Paul Eastman et à Marion Buonaparte de venir à son bureau. Il explique à ses collègues qu'il devra retrouver où avait travaillé Alexis Gordon pour essayer de déduire qui pourrez être ce collègue, amant de son épouse. Paul Eastman, en faisant une recherche, ne trouve que deux hôpitaux, l'hôpital Sainte-Marie-de-l'enfant-Jésus à Greatview et l'hôpital Sainte-Rosalie à Bigview. Marion Buonaparte commente à ses collègues :

— Au moins, nous n'aurons que deux archives à fouiller pour essayer de déduire le mystérieux collègue d'Alexis Gordon. Malheureusement, il faudrait se rendre sur place, puisque les archives informatisées n'incluent pas les fiches des employés. Allons nous irons aujourd'hui ou demain ?

— Nous irons aujourd'hui, dit Carl Neely, si personne ne s'y oppose.

— Non, aucune objection, dit le plus vieux policier-détective.

— Très bien, alors allons-y et je conduis, dit Marion Buonaparte. Ainsi, collègues, vous pourrez parler avec les esprits.

Les deux autres policiers hochent la tête et se préparent pour partir à Greatview.

En route pour Greatview, Marion Buonaparte conduit, sans incident, la voiture de fonction. Heureusement, il n'eut pas de vision à distance lors de la conduite. Carl Neely et Paul Eastman ont eu droit à la visite d'Alexis Gordon, de Guido Romano et du nonagénaire en complet classique d'avant la Seconde Guerre mondiale qui leur sourient ironiquement et leur rient diabolique à leurs oreilles. Carl Neely demande à Alexis Gordon et à Guido Romano la raison de leur sourire et de leur rirent, l'Italien réplique :

— Vous me faites rire. Ah ! Ah ! Ah ! Nous savons plus que vous, alors débrouillez-vous pour vous informer.

— Une jolie surprise vous attend, à un certain endroit... Bien du plaisir. Au plaisir de se revoir, messieurs, dit Alexis Gordon avec arrogance.

Sur ces mots, les trois esprits démoniaques disparaissent.

Une fois arrivé à l'hôpital Saint-Marie-de-l'enfant-Jésus, les trois policiers-détectives demandent une liste de leurs employés entre 1950 et 1961. Ils repèrent le nom d'Alexis Gordon dans la liste, mais l'énigme demeure à essayer de connaître l'identité de l'amant, puisqu'il y a dix collègues qui correspondent aux critères de l'âge. En lisant les dix noms, Carl Neely a une idée et suggère à ses collègues :

— J'ai une idée pour savoir lequel entre les dix noms est l'homme qui nous intéresse. Nous n'avons qu'à demander à la secrétaire de nous donner une copie des cartes d'employés de ces dix individus, en lui précisant que sa collaboration est importante

Marion Buonaparte hésite à approuver l'idée de son collègue, Paul Eastman aussi hésite et ajoute :

— Carl, tu as oublié un petit détail.

— Lequel ?

— Le détail de s'attendre d'une telle collaboration de la secrétaire sans contrepartie, sans acheter son silence... Je ne sais pas pour vous, collègue, mais je ne veux pas tromper ma femme avec ce monstre, cette hydre, cette pieuvre... Sinon il faudrait que je boive quelques verres de vodka pour qu'elle a l'air belle. Bref, ce n'est qu'un détail auquel il faut tenir compte.

— D'où te viens cette idée, collègue ?

— Carl, ne me dit pas que tu n'as pas remarqué comment la secrétaire nous dévorait des yeux ?

— Même moi, commente le policier-détective italien, j'ai remarqué qu'elle nous dévorait des yeux, et tu sais bien que je ne suis pas le premier à remarquer ce type de détail. Mais je pense que Carl Neely l'intéresse le plus. Eh ! Eh !

— Sérieux, Marion, s'insurge Carl Neely, je n'irai certainement pas trompé ma très belle épouse avec cette secrétaire.

— Alors, il faut trouver un autre plan, collègue.

Un silence s'installe entre les trois policiers-détectives de Grandview, chacun réfléchissant à un moyen d'obtenir les cartes des employés. Après quelques minutes de réflexion, Marion Buonaparte, résigné, affirme à ses collègues :

— C'est bon Carl, je me rends à ton argument, pour le bien de l'enquête. Je ne suis pas marié, je n'ai qu'une petite-copine avec qui je ne parviens plus à vivre tellement qu'elle m'énerve, même si que je l'aime. Bien sûr, j'irai avant boire un peu, parce que c'est vrai que sobre, je ne peux rien faire avec la secrétaire. Allons-y collègues, pour le bien de l'enquête. Longue vie à Carl Neely.

Sur cette réponse, les deux policiers-détectives partent acheter une bouteille de vodka pour leur collègue italien. Marion Buonaparte boit quelques verres d'alcool, alors que ses collègues le tiennent compagnie en buvant de l'eau, il faut que quelqu'un soit sobre pour pouvoir conduire le véhicule de fonction pour revenir à Grandview. Puis les trois collègues se rendent à la réception et demandent les cartes d'employés, puis Marion Buonaparte fait sa part du travail pour s'assurer de la collaboration de la secrétaire. Censure sur les scènes à caractère sexuel qu'il peut avoir dans le bureau de la secrétaire entre un policier-détective ivre et une secrétaire.

Une fois les cartes obtenues, les trois détectives les regardent pour déterminer laquelle des photographies pourra correspondre à l'homme qui les intéresse. Alexis Gordon les observe, clairement mécontent. L'esprit errant s'approche de Marion Buonaparte et lui murmure de boire encore un peu de vodka pour oublier son infidélité avec la secrétaire. Paul Eastman dit sur un ton sévère à l'esprit errant :

— Laissez notre collègue tranquille. N'essayez pas de l'influencer, sordide esprit errant que vous êtes, Alexis Gordon. Déguerpissez loin de nous.

L'esprit errant éclate de rire et possède Marion Buonaparte. L'âme de ce dernier est clairement désorientée, salue ses collègues et demeure près de son corps possédé. Paul Eastman et Carl Neely s'entr'observent, ne sachant que faire. Marion Buonaparte possédé sort la bouteille de vodka et son verre et boit quelques verres supplémentaires, ivre. Carl Neely continue à regarder les cartes, alors que Paul Eastman surveille Marion Buonaparte en même temps qu'il jette un coup d'œil sur les cartes, mais remarque qu'une carte lui manque, il constate à Paul Eastman :

— Paul, avez-vous la carte manquante ? Je pense que c'est l'homme qui nous intéresse, puisque les neuf autres ne correspondent pas.

— Je ne l'ai pas. C'est Marion qui l'a.

— Ouais... c'est moi qui l'a..., dit le corps possédé du collègue italien d'une voix traînante.

Le corps possédé se redresse de sa position assise.

— ... et je ne vous la donne pas... Sauf si vous voulez me fouiller... Mais, nous pouvons... chanter une chanson... Allez les amis... J'improvise... Au cœur d'une enquête/ Je trouve une conquête/ Après quelques verres de vodka/ Je peux danser la polka/ Buvons, collègue/ je n'ai aucun legs/ Mais assez pour s'égayer un peu/ La joie arrive à chaque verre peu à peu... Wow ! Je suis en plus un poète-né.

— Paul, il faudrait le maîtriser pour lui prendre la carte et le faire taire surtout, il n'a aucun talent poétique. Allons-y maintenant.

Les deux collègues maîtrisent le corps possédé et fouillent ses poches et ses affaires, mais la carte d'employé tant recherchée n'y ait pas.

Paul Eastman, énervé, somme à l'âme de Marion Buonaparte :

— Où votre corps possédé a rangé la carte qui nous intéresse ?

— Il l'a rangé, dit l'âme, gênée, dans ses culottes. Je ne pense pas que vous irez mettre la main là-bas. Même ma copine ne met pas la main dans cette région.

— Merci de l'information, commente Carl Neely, mais peux-tu, Marion, nous dire le nom et le prénom mentionnés sur la carte ?

— Malheureusement, je n'ai pas jeté un coup d'œil.

— Génial ! Paul, qu'allons-nous faire ? Je n'ai pas envie de lui retirer ses culottes quand même!, s'offusque Carl Neely.

— Désolé, commente l'âme de Marion Buonaparte, de vous causer autant de problème, mais vous pouvez toujours le secouer. La carte finira par tomber.

— Merci Marion...

— Et sérieusement, dit-il au corps possédé de leur collègue, arrêtez de chanter, vous n'avez aucun talent.

Paul Eastman qui tenait les mains du corps possédé de leur collègue italien le secoue. Le corps possédé commente ironiquement :

— Qui veut bien me dévêtir ? La carte ne tombera pas facilement. Tant qu'à me dévêtir, on pourrait passer à des affaires plus sérieuses, après quelques verres... l'omerrrrrrrrta... Petits secrets de travail... On peut le faire réciproquement... pour plus de plaisir... Hi ! Hi ! Hi !

Les deux collègues et l'âme de Marion Buonaparte s'entr'observent et font la moue, ayant compris l'invitation à des pratiques homosexuelles (fellation réciproque surtout) d'Alexis Gordon, pratiques qui les répugnent et les dégoûtent tous trois. Carl Neely ordonne à l'âme de Marion Buonaparte :

— Regagnez votre corps, s'il vous plaît, avant que je n'assomme votre corps possédé avec ma matraque.

L'âme obtempère, mais Alexis Gordon ne cède pas la place si facilement. Carl Neely conclut à Paul Eastman :

— De l'invitation bizarre du corps possédé de notre collègue, nous pouvons déduire, qu'avec ce mystérieux collègue, Alexis Gordon le connaissait intimement, si vous comprenez ce que je veux dire, et que leur relation était supposée être secrète. Donc, l'amant de sa femme était aussi son amant. Un triangle amoureux particulier où les trois se connaissent. C'est à comprendre si son amant l'a assassiné, tant qu'à ne pas avoir de moral, c'est bien meilleur de fréquenter son épouse plutôt que se faire enculer par son collègue. C'est certainement moins douloureux.

— Bien dit collègue. Je partage votre point. Autrement, je ne pourrais faire sens de ses propos.

— Excellent. Maintenant, je l'assomme.

Sur ces mots, le détective frappe solidement son collègue possédé avec sa matraque. ll est devenu inconscient sous le coup, mais rien de dangereux ou de fatal. Suffisant pour faire chasser Alexis Gordon du corps. Dès que l'âme de Marion Buonaparte est revenu dans son corps, sonné par sa consommation d'alcool et le coup de matraque de son collègue Carl Neely, demande à Paul Eastman :

— Collègue, ma tête va exploser. Votre vodka est sérieusement trop forte pour moi. Mamma mia !, moi qui ne consomme que du vin en quantité raisonnable... Sinon, en quoi puis-je vous aider ?

— Sortez la carte d'employé de vos culottes et lisez-nous le nom et Carl jettera un coup d'œil pour confirmer que c'est bien cet homme que nous cherchons.

— Très bien.

Sur ces mots, Marion Buonaparte s'isole dans un coin de la pièce pour retrouver la carte et se rhabiller correctement. Il montre la carte à ses collègues et leur lit le nom. Carl Neely, en voyant la photographie sur la carte s'exclame :

— Effectivement, c'est cet homme que j'ai vu. C'est Pierre-Marie Balkowski. Intéressant, avec Anne-Claire Frey-Gordon, il se prénomme « Pierre », avec Alexis Gordon, tantôt « Pierre », tantôt « Marie »... Probablement plus « Marie » que « Pierre ». Ce qui explique l'homicide... Il s'est ennuyé de jouer le rôle de la femme et d'être passif.

À ces mots, Alexis Gordon est très fâché et s'insurge contre l'affirmation de Carl Neely sur un ton glacial :

— Monsieur Neely, votre mauvais sens de l'humour peut vous faire perdre votre tête... Sans oublier...

Il s'approche à quelques millimètres du visage de Carl Neely pour lui murmurer la dernière partie de son discours et qu'il soit le seul à l'entendre.

— ... Que je peux vous posséder, occasion pour découvrir ces plaisirs... Après une telle expérience, vous ne serez plus si moqueur.

Sur cette menace, il fonce sur Carl Neely, lui coupant le souffle. Il tousse pour reprendre de l'air et tourne la tête pour constater que l'esprit est parti. Les deux collègues observent Carl Neely, attendant qu'il dise quelque chose. Carl Neely, une fois qu'il a repris son souffle leur répond :

— Je vous laisse le choix, soit nous rentrons chacun chez soi et je conduis, soit je conduis et nous nous rendons à Bigview à l'hôpital Sainte-Rosalie.

— Je pense, commente Marion Buonaparte, qu'il est préférable de revenir à Grandview. J'ai mal à la tête.

— Moi aussi, confirme Paul Eastman, je suis d'accord pour revenir chez soi. Je suis fatigué de l'enquête et il est tard.

— Très bien. Allons-y.

Les trois policiers-détectives reviennent à Grandview. Le retour n'était pas calme, ponctué des chants italiens de Marion Buonaparte et de quelques poèmes improvisés, en plus de Guido Romano et Alexis Gordon qui ne cessent de murmurer des sombres suggestions et des inepties aux deux chuchoteurs d'esprits. Paul Eastman, exaspéré des esprits, commente à son collègue :

— À les entendre, ces deux-là...

Il désigne du regard les deux esprits errants.

— ... J'ai envie de les tuer, de les étrangler, de les frapper avec ma matraque, pour leur faire ravaler leur rire démoniaque, mais ils sont déjà morts. Dommage !

— Au moins, Paul, tu peux utiliser ta matraque sur Marion Buonaparte ou le bâillonner pour le faire taire. Il n'a aucun talent pour chanter... Je ne peux plus l'entendre ! Sauf si tu veux que je l'expulse de la voiture.

— Bonne idée collègue. Je vais le bâillonner à l'instant.

À ces mots, son collègue ne fait qu'hocher la tête, concentré à bien conduire et à regarder la route. Une fois arrivé à Grandview, à la station de police, Paul Eastman quitte ses collègues et revient chez lui. Carl Neely amène Marion Buonaparte jusqu'à chez lui, ayant pitié de le laisser ivre revenir chez lui. Et Carl Neely revient chez lui. Il embrasse sa femme et s'allonge sur le canapé, fatigué de l'enquête. Il explique à sa femme, en russe, le résultat provisoire de son enquête et précise à sa femme qu'il devra plus creuser sur les autres membres de la famille, puisque, déjà parmi les enfants d'Alexis Gordon, certains peuvent être des bâtards, et qu'il pourrait encore déterrer d'autres histoires sombres. La nuit n'a pas été calme pour le chuchoteur d'esprits, il a des cauchemars, il comprend qu'Alexis Gordon était en relation très intime, trop intime, avec Pierre-Marie Balkowski, donnant au détective des nausées et l'envie de vomir, et que deux des trois enfants ne sont pas du mari, mais de l'amant commun, à savoir que la fille seule est engendrée par le mari, les fils ont été engendrés par l'amant, donc André et Thomas Gordon sont les fils de Pierre-Marie Balkowski. Alors que le détective s'est levé pour noter la conclusion de son rêve, il voit Alexis Gordon le regarder avec haine, très fâché, et lui dit :

— Monsieur le détective, vous commencez trop à fouiller dans ma vie à mon goût. N'oubliez pas que nous vous connaissons mieux que ce que vous vous connaissez, alors ne m'énerver pas trop.

Sur ces mots, il déclenche un jeu de lumière en allumant et en éteignant les interrupteurs de la cuisine et disparaît. Carl Neely soupire et revient dans son lit aux côtés de sa femme. Il s'endort rapidement.


Simultanément au retour de Carl Neely chez lui,

Marion Buonaparte est fort mal accueilli par sa petite-copine, ils se sont disputés et la femme l'a quitté, ramassant ses affaires. Le détective est néanmoins déprimé. Sans oublier que ses propres ancêtres le suivent et lui suggèrent de boire un peu de vin pour mieux digérer sa solitude et sa séparation. Marion Buonaparte, après quelques verres de vin, chante un poème improvisé, possédé par Horace Neely, l'arrière-arrière-arrière-grand-père paternel de Carl Neely :

— Ma sagesse est ma détresse, / Mon ivresse est ma richesse, / en l'absence de maitresse, je me noie dans l'ivresse sombre,/ Me donnant un visage tâché d'ombre. / À la vue de ma chambre / Marquée par l'absence de ma femme est insalubre / et est très lugubre / S'éternise le long mois de septembre / où ma chambre, couleur ambre / donne une macabre pénombre / Le froid s'installe dans mon cœur / Je suis l'objet d'opprobre / Sans jamais être sobre / M'habite une sombre rancœur / Pour me débarrasser d'elle / à défaut de l'embrasser / Je me noie dans l'ivresse belle / je bois tellement que je ne sais plus comment me raser / Allons-y, prenons un verre, une femme à mes côtés me manque, je l'aimais tellement / Et jamais elle ment / Allez,encore un verre de vodka / Je veux être certain d'être ivre mort / drôle de moyen de se donner la mort / Un autre verre, peut-être qu'arrivera ma baraka / Allez un autre verre, pour ma santé / pour ne plus être hanté / Je n'en peux plus de ces tristes images / que des mages d'âges divers me répètent en boucle / « T'es fautif, tout est de ta faute si a coulé le sang escarboucle » / Pour vaincre en vain leur parole / je bois et j'essaie des rimes drôles / Allez, encore un verre de vodka / il faut boire jusqu'à ce que j'oublie mon nom / Allez, encore un autre verre de vodka / Je ne dira pas non / Allez un autre verre de vin / Même si c'est en vain.

À chaque vers, il boit un peu de vin pour terminer par s'endormir, ivre mort, avachi, entre la chaise et la table. Le lendemain matin, il arrive néanmoins au travail, malgré son mal de tête.


Le lendemain matin, Carl Neely suggère à son collègue italien de se reposer de ses consommations d'alcool de la veille et qu'il n'a pas à s'inquiéter, puisqu'il ne le trahira pas, se considérant responsable de l'état peu professionnel de Marion Buonaparte. Carl Neely décide, avec Paul Eastman de se rendre à Bigview à l'hôpital Sainte-Rosalie pour recueillir d'autres indices concernant Alexis Gordon. Carl Neely conduisait et Paul Eastman était co-conducteur. Alexis Gordon apparaît à la gauche de Paul Eastman et ne fait que fixer Carl Neely, sans dire un mot, pour disparaître après quelques minutes. Les deux détectives se rendent à l'hôpital et procèdent de la même manière que pour l'autre hôpital, à la différence qu'il n'avait aucune nécessité à être infidèle à son épouse pour avoir la collaboration de la secrétaire, un pot-de-vin était suffisant. Puis Paul Eastman s'exclame :

— Carl, je comprends mieux ma vision que j'ai eu en entrant dans cet hôpital. Cet homme, dit-il en montrant la carte d'employé d'un chirurgien-chef un certain Alain McDowell à la retraite depuis plusieurs années, a été son superviseur de stage lorsqu'il était étudiant. Et non seulement il était son stagiaire, mais ils étaient très intimes, se connaissaient bien, prenaient un verre ensemble après le stage.

— Et, continue Carl Neely, ils étaient amants. Comme Alexis Gordon l'a été avec Pierre-Marie Balkowski, à la différence qu'il était dans une position de subordination et non de domination.

— Merci Carl pour le réalisme.

Sur ces mots, Alexis Gordon apparaît, très fâché, à la gauche de Carl Neely et lui dit :

— N'oubliez pas que je peux vous nuire. Vous pouvez perdre des êtres chers... Vous même pouvez être défunt avant l'heure.... Sachez que la curiosité a tué le chat.

Sur ces mots, l'esprit errant disparaît et les deux policiers chuchoteurs d'esprits s'entr'observent, ignorant si les propos d'Alexis Gordon sont des menaces sérieuses ou non. Après quelques minutes de silence, Carl Neely commente à son collègue :

— Paul, j'ignore si je dois prendre au sérieux les propos d'Alexis Gordon ou non.

— Bonne question. Mais je recommande la prudence en tout lieu et avoir les yeux et les oreilles attentifs à tous phénomènes et évènements possiblement dangereux pour nos vies.

— Merci du conseil, Paul.

Les deux collègues continuent leur travail et recueillent d'autres indices intéressants. Ils voient Thomas Gordon leur rire méchamment au nez et les avertir en ces termes avec une pointe d'ironie dans la voix :

— Messieurs les détectives-qui-voient-les-esprits-et-les-âmes-en-plus-de-faire-des-enquêtes, je vous avertis, en ami, de cesser de fouiller sur ma famille. Vous avez trouvé ce qui vous intéresse non ? Je vous conseille d'abandonner de fouiller sur ma famille trop en profondeur, sauf si vous préférez explorer d'autres profondeurs avant l'heure... Vous savez qui a été l'amant de ma mère, c'est suffisant... Vous en savez même trop. Que mon père était bisexuel, ce ne vous concerne pas. Que je ne sois pas le fils de celui que je porte le nom, qu'est-ce que ça vous importe ? Mêlez-vous de vos affaires, de votre famille et de vos épouses.

Sur ces mots, il disparaît. Les deux collègues continuent leur travail et rentrent chez eux une fois les informations pertinentes collectées. La nuit n'était pas tranquille pour Carl Neely ni pour Paul Eastman, mais, heureusement, chacun à son épouse à enlacer pour se rassurer.


Le lendemain matin, Carl Neely décide qu'avec ses collègues Paul Eastman et Marion Buonaparte, entre-temps, il s'est remis de ses consommations excessives d'alcool, il ira à la demeure abandonnée depuis plus de vingt ans d'André Gordon à cinq cent kilomètres de Grandview, à Vilaview. Les deux collègues acceptent. Paul Eastman conduit la voiture. Au milieu du voyage, Marion Buonaparte a une vision à distance et informe ses collègues, il leur dit :

— Je me demande si c'est une bonne idée d'y aller. Des espions nous suivent, ils nous attendent perchés dans des arbres aux environs. Si vous voulez y aller, la prudence et la vigilance sont de mise. Ces espions n'ont qu'une cible, l'un d'entre nous, celui qu'ils appellent « le roi d'un grand peuple ». Je ne pense pas que ce soit moi, mais l'un de vous mes collègues, soit Carl, soit Paul.

À ce moment, l'émetteur-récepteur de la voiture émet un grésillement, Carl Neely le prend et l'active. De l'autre côté de la ligne, leur chef Frederick Wellington informe Carl Neely que son frère, Paul Neely, veut absolument lui communiquer une information importante. Puis il lui passe son frère. Ce dernier lui dit :

— Carl, mon frère, si tu vas dans une demeure abandonnée, fais très attention... Évite une salle sombre à droite des escaliers, si tu ne veux pas mourir trop tôt. Je te laisse frère, au revoir.

Sur ces mots, Paul Neely raccroche la correspondance. Carl Neely est perplexe, mais continue à conduire jusqu'à Vilaview, leur destination. Carl Neely dit, après quelques minutes de silence :

— Est-ce que nous allons à Vilaview voir cette demeure d'horreur ou non ?

— Nous pouvons toujours y aller ou nous pouvons faire demi-tour maintenant, dit Paul Eastman, tout dépend si tu veux absolument y aller à tes risques et périls ou non.

— Disons entre des espions et des endroits bizarres, commente Marion Buonaparte, ce n'est pas plus bizarre que d'habitude. De toute manière, peu importe à qui ils veulent s'en prendre, nous sommes trois. Ils n'oseront rien les espions. Ils ne peuvent nous tuer tous les trois. Après pour la salle que ton frère a mentionné, tu n'as qu'à l'éviter.

— Merci Paul et Marion de votre avis. J'ai décidé, nous n'abandonnons pas. Nous irons explorer ce lieu, rien ne nous fera reculer. Allons-y mes collègues.

Sur ces mots, Carl Neely se concentre sur la route.

Une fois arrivée à Vilaview, à l'adresse de la demeure abandonnée, Marion Buonaparte commente :

— Collègues, juste à voir cette demeure, je me demande si nous l'explorerons. C'est sinistre, trop sinistre.

— Oui, confirme Paul Eastman, et non seulement sinistre par l'état délabré de la demeure, mais aussi par des esprits errants qui ne sont pas sympathiques... Je me demande si nous ferons demi-tour finalement. Carl, qu'est-ce que t'en pense ?

— Certes, c'est sinistre, mais allons-y, dit l'intéressé.

— Mon fils, commente Katarina Dimitrievna Baranovskaïa-Neely, je ne pense pas que ce soit une bonne idée. Tu es tombé sur la tête pour y aller.

— Mère, c'est apprécié que tu t'inquiètes pour moi, mais je ne suis plus un gamin. J'ai trente-et-un ans, je suis marié et père de trois enfants.

— Mais rien ne change, tu restes mon fils, réplique sa mère en se renfrognant.

— Alors, dit le policier-détective italien, nous y allons ou non dans cette demeure ?

Carl Neely hésite, il promène son regard du volant à la demeure et de la demeure au volant. Il jette un coup d'œil à son alliance, tressaillit, et regarde les esprits qu'il entr'aperçoit qui se promènent dans la maison et sur le terrain, comme s'ils les attendaient.

Après quelques minutes de silence, qui semblait une éternité pour Paul Eastman et Marion Buonaparte, Carl Neely répond :

— Paul et Marion, se tournant à sa droite, voyant sa mère, et mère, j'ai décidé ce que nous ferons. Certes, je ne veux pas y aller, non pas que j'ai peur, mais je ne veux pas que j'en sors mort. C'est vous, Paul et Marion, qui pouvez y aller et vous me communiquez par émetteur-récepteur s'il y a des indices intéressants. Êtes-vous d'accord ?

Les deux collègues s'entr'observent et hochent la tête pour toute réponse. Paul Eastman et Marion Buonaparte se signent avant de mettre le pied sur le terrain. Ils explorent la demeure, alors que Carl Neely demeure dans la voiture de fonction, écoutant ce que ses collègues lui communiquent, tout en se demandant sur l'identité du « roi au grand peuple » des espions mentionné par Marion Buonaparte. Sa mère, à sa droite, lui dit :

— Mon fils, fais attention, des espions sont dans les environs, et tu es leur cible, protège-toi maintenant.

À ces mots, Carl Neely glisse pour s'allonger sur les deux sièges, évitant le coup fatal qui aurait atteint sa nuque. Marion Buonaparte, en entendant des coups de feu depuis l'émetteur-récepteur de Carl Neely, fait signe à Paul Eastman qu'il ira voir son collègue au plus vite, sérieusement inquiet. Heureusement qu'il est arrivé, faisant fuir des espions, vêtus de noir de la tête au pied, qui se sont rapprochés de la voiture, mais qui ont vite déguerpis dès que Marion Buonaparte pouvait les voir depuis le terrain de la propriété. Le collègue italien pense :

« J'espère que je n'arrive pas trop tard... Carl, il faut que tu sois en vie, ne blague pas collègue. »

Sur cette pensée, il s'approche du véhicule, fait le tour pour constater les dégâts des coups de feu des espions et ouvre la porte du côté conducteur pour voir son collègue allongé sur les deux sièges qui ne bouge pas, mais le mouvement de sa poitrine indique qu'il respire. À ce moment, Carl Neely se redresse et sursaute, mais se calme rapidement en voyant son collègue, et lui affirme, le cœur battant cent à l'heure :

— Tu m'as fait peur, Marion. Je pensais qu'un espion allait me tuer comme une bête dans la voiture de fonction. Dieu merci t'es venu. Comment savait-tu que j'étais en danger ?

— Tu as laissé ton émetteur-récepteur ouvert, et j'ai entendu les coups de feu, alors je me suis dépêché de venir pour être certain que rien de mal ne t'arrive.

— Merci beaucoup, Marion, même si que tu m'as fait peur.

Sur ces mots, Marion Buonaparte, rassuré, aide son collègue à se relever et constate des blessures mineures au bras droit et à la jambe gauche. Il sort la trousse de premiers soins et la lui passe, le temps que Carl Neely met les pansements à ses blessures, Marion Buonaparte fait le tour de la voiture pour constater que les pneus ont été crevés par les balles des espions. Avec son émetteur-récepteur, il informe Paul Eastman de l'état lamentable de la voiture et de l'état de leur collègue. Celui-ci revient immédiatement de son observation de la demeure abandonnée pour essayer de trouver la station de police de la ville et demander à des collègues d'emprunter une voiture de fonction, puisque la leur est inutilisable, elle devra être envoyée à la réparation, si ce n'est pas à la ferraille.

Les collègues de Vilaview demandent à Paul Eastman la raison de venir dans leur ville, lorsqu'ils apprirent du policier-détective de Grandview qu'ils étaient venus pour une enquête sur le terrain de la maison abandonnée, tous blêmirent et l'un d'eux lui dit :

— Vous êtes fous pour aller dans cette demeure hantée. Vous aurez pu vous éviter ce détour inutile en nous demandant ce qu'il se dit au sujet de ce terrain. La maison est hantée, plus personne n'y habite depuis longtemps. J'espère qu'aucun mal, ni triste nouvelle n'est arrivé à vos deux autres collègues ?, Y-a-il des morts ou des vies en danger ?...

Paul Eastman tourne la tête en signe négation.

— ... Heureusement pour vous trois. D'ailleurs, on dit qu'il vaut mieux ne jamais mettre le pied dans cette demeure, puisque soit l'on meurt dans les prochains jours, soit l'on devient fou.

Sur ces mots, Paul Eastman remercie ses collègues de leur aide, prend les clés de la voiture de fonction empruntée et rejoint Marion Buonaparte et Carl Neely. Paul Eastman conduit, Carl Neely est co-conducteur et Marion Buonaparte est sur l'un des sièges arrières. Le plus vieux policier-détective chuchoteur d'esprits s'exclame, après quelques minutes de conduite, faisant sursauter ses deux autres collègues :

— Esprits démoniaques, taisez-vous! Vous me donnez mal à la tête à vous entendre, sans parler de la cacophonie à mes oreilles. Et arrêtez de raconter n'importe quoi à Marion!

Sur ces mots, l'un des quatre esprits errants de la demeure, un homme dans sa quarantaine, mort tué par des coups de couteau, dit :

— Vous êtes comique! Vous pensez sérieusement nous empêcher de vous hanter... Ah! Ah! Ah!... Vous n'êtes pas le premier à nous voir et à devenir fou malgré tout.

La mère de Carl Neely, à la droite de son fils, dit à Paul Eastman :

— Il y a une façon efficace de se protéger de l'influence de ces esprits démoniaques, l'hellébore pour contrer la folie, et une branche d'aubépine pour contrer les mauvais esprits, les sorcières et les vampires.

Paul Eastman communique à Marion Buonaparte le moyen de se protéger pendant quarante jours de l'influence néfaste des mauvais esprits. Carl Neely s'excuse à ses collègues de les avoir exposés à un tel danger, alors que lui-même n'y ait pas allé, les deux collègues le rassurent qu'il n'a pas à se sentir fautif, puisqu'ils savent comment se protéger. Une fois de retour à Grandview, à la station de police, au bureau de Paul Eastman, Carl Neely demande à ses collègues s'ils ont trouvés des indices intéressants dans la demeure abandonnée. Paul Eastman dit :

— L'endroit est hanté depuis longtemps. Divers esprits errants se promènent, esprits qui ont eu une mort violente, plusieurs cherchent vengeance. Nous avons repérer une bibliothèque remplie de vieux livres, des grimoires plus exactement, et, dans le sous-sol des cadavres en décomposition, certains ne sont que des os. Bref, la demeure était surtout utilisée à la mise en pratique de divers arts occultes et démoniaques. Il faudrait purifier l'endroit avant de construire une demeure et d'y vivre.

Sur ces mots, Carl Neely commente :

— Collègues, sachez que nous ne remettrons plus les pieds dans cette sordide demeure. Nous nous contenterons des informations que nous avons.

Les deux collègues ne font qu'hocher la tête pour toute réponse, contents qu'ils n'aient plus besoin de remettre les pieds dans cette sordide maison. Paul Eastman et Marion Buonaparte partent cueillir de l'hellébore et des branches d'aubépine pour se protéger contre les mauvais esprits. Ils les placent à leur bureau au travail et chez eux à la maison ou à l'appartement. Les deux policiers-détectives remarquent rapidement l'efficacité de la protection, contents que le conseil fonctionne, parce qu'ils commençaient à avoir mal à la tête des divers esprits errants qui leur suggèrent des idées contradictoires, absurdes et insensées.


Quelques jours plus tard, au bureau de Carl Neely,

Carl Neely, lisant et relisant ses papiers d'enquête et réfléchissant aux rêves et visions récents, a envie de vomir toute sa bile lorsqu'il comprend qu'André Gordon (Balkowski) a commis inceste avec sa propre demie-sœur, Thalia Gordon, en 1970, alors âgés de 17 ans pour André et de 23 ans pour Thalia, et que Thomas Gordon (Balkowski), le père de Mélinda Gordon, a commis inceste avec sa propre mère lorsqu'il avait 18 ans. Un frisson d'horreur parcourt le corps du détective a sa conclusion, mais il en prend note sur une feuille qu'il ajoute au dossier de recherche. Puis Alexis Gordon apparaît à la gauche de Carl Neely et lui murmure :

— Vous savez trop... Vous irez tout dire à Mélinda et Matthias Gordon... Votre femme ne vous verra plus vivante ce soir... À plus tard.

Sur ces mots, Martin Vessberg et Horace Neely, un vieil homme vêtu d'un complet gris du début des années 1900, entourent Carl Neely, sourire ironique aux lèvres, tournent autour de lui, lui engendrant un mal de tête. Le détective sort de leur cercle et leur crie :

— Allez tous les trois au Diable, mais sachez qu'aucun secret ne demeure éternellement caché. Tout se sait, tout est vu, tout est entendu, tout est noté, tout est connu. Dieu sait tout. Vous répondrez de vos actes devant Lui, mais laissez-moi tranquille. Je ne fais que mon travail. Vous n'avez qu'à ne pas agir ainsi de votre vivant.

Horace Neely lui réplique :

— Qui êtes-vous pour nous juger ? N'oubliez que les jeux sont faits... Et je ne pense que vous nous tiendrez de tels propos rendu de ce côté-ci du monde.

Sur ces mots, les trois esprits errants démoniaques rient diaboliquement avant de disparaître. Carl Neely soupire et ramasse le dossier d'enquête sur les Gordon pour le ranger dans l'un des tiroirs qu'il garde sous clé. Le policier-détective décide de patrouiller un peu certaines rues pour se changer les idées de ses sombres enquêtes. Il voit, à sa droite, sa mère et le mystérieux esprit, l'homme l'avertit :

— Faites attention si vous voulez être vivant, vous avez plus d'ennemis que vous ne le pensez. Que Dieu vous protège, vous et votre famille.

Il parle ainsi et les deux esprits disparaissent.

Un peu plus tard, alors qu'il a terminé son quart de travail, il revient chez lui, il fait attention lorsqu'il est sur la route. Il s'inquiète lorsqu'il voit Martin Vessberg sur le siège du co-conducteur d'une voiture imposante qui conduisaient en contre-sens, Carl Neely essaie d'éviter un accident, mais ne le peut. Heureusement, il n'est pas mort sur le coup, mais seulement grièvement blessé. Les ambulanciers et policiers sont immédiatement arrivés, le détective est amené rapidement à l'hôpital et Hélène Popović-Neely est informée de la situation de son mari. L'épouse avec les enfants accourent à l'hôpital.

Une heure plus tard, Carl Neely ouvre les yeux, sourit à son épouse et à ses enfants et les rassure qu'il s'en sort bien, rien de grave. Son épouse enlace ses doigts de la main droite avec les siens, comme pour vérifier que son mari est bien vivant et pour l'encourager. Le policier-détective demande à son épouse :

— Selon les docteurs, j'ai encore combien de jours à rester dans ce lit ?

— Seulement deux jours mon Carl.

— Très bien... Désolé ma Hélène bien-aimée, mais...

Le détective se racle la gorge et continue sur un ton sévère à l'attention des esprits.

— ... Vous, esprits errants sordides ! Vous, Martin Vessberg, Alexis Gordon, Guido Romano et esprit inconnu, taisez-vous ! Vous me donnez mal à la tête avec vos propos absurdes. Que Satan vous emporte !

Sur ces mots, les esprits errants démoniaques disparaissent, laissant la famille seule.


Simultanément, au bureau du détective Paul Eastman,

Paul Eastman voit un esprit errant, une femme âgée, qui est très inquiète. Il lui dit :

— Madame, qui êtes-vous ? Pour quelle raison êtes-vous encore parmi les vivants ?

— Je suis Aurélie Bergmann-Cherchasky, je protège ma arrière-petite-fille, Mélinda Christopoulos, pour qu'elle puisse avoir des enfants. Je crains beaucoup pour elle.

— Que puis-je faire pour vous aider ?

— Enquêtez sur la famille de mon mari, c'est-à-dire sur la famille d'Élizabeth Cherchasky. Je vous aiderais, au meilleur de mes connaissances.

Sur ces mots, quelqu'un frappe à la porte. Paul Eastman dit :

— Entrez.

Et Mélinda Gordon-Christopoulos, avec son mari, Jacques Christopoulos, rentrent dans le bureau. La jeune femme dit au détective :

— Monsieur Paul Eastman, je vous sollicite pour que vous faisiez une enquête sur ma famille, autant maternelle que paternelle et de mon époux. Habituellement, j'aurais demandé à Carl Neely, mais il est occupé à son bureau et nous a envoyé à votre bureau.

— Très bien, Madame Mélinda Christopoulos, c'est noté. Par contre, Madame, je vous demanderais votre collaboration pour que je puisse résoudre une énigme vous concernant.

— Qu'est-ce que c'est ?

— Comme vous le saviez, j'ai été le premier mari de votre mère, Élizabeth Cherchasky, j'ai une fille, Marie, et nous avons divorcé parce qu'elle m'a été infidèle avec Thomas Gordon, et j'ai entendu qu'elle était enceinte de vous, et je pense que vous pourrez être ma fille. Nous avons divorcé en février, et vous êtes née en octobre, donc je pourrai être votre père comme je peux ne pas l'être. Pour en avoir le cœur net, je voudrais faire un test de paternité. Pour ce faire, j'aurai besoin d'un peu de votre sang que j'enverrai, avec le mien, à l'analyse. Si j'ai un doute vous concernant, c'est simplement que j'ai l'impression, sous un angle, que je pourrai être votre père, mais sous un autre, non.

— Très particulier, Monsieur Paul Eastman. Votre requête est plutôt étrange. J'irai d'abord interrogé ma mère à ce sujet. Sachez qu'il n'y a pas de problème à ce que je vous donne le nécessaire pour procéder à l'analyse.

Paul Eastman hoche la tête, prend en note les noms demandés pour l'enquête généalogique, salue le couple et les accompagne jusqu'à la sortie de son bureau. Avant de se quitter, le policier-détective dit au couple :

— Madame Mélinda Christopoulos, nous, mes collègues et moi, avons récemment terminé une enquête sur les Gordon, ce qui implique des informations intéressantes sur votre père et grand-père, et votre oncle et votre tante. Vous n'avez qu'à passer au bureau de Carl Neely, il vous donnera toutes les informations nécessaires.

Sur ces mots, le couple ne fait qu'hocher la tête pour toute réponse, mais décide qu'il ne dérangerait pas maintenant leur ami détective. Puis, Paul Eastman se rend au bureau de son collègue Carl Neely pour lui donner l'enquête du jeune couple, surtout pour que son collègue enquête sur les Gordon et les Cherchasky, parce qu'il sait qu'il ne pourrait être impartial, surtout pour les Gordon. Il s'occupera de mener une enquête sur sa propre famille, sur les Eastman.


Un peu plus tard, chez Jacques Christopoulos,

Mélinda Gordon-Christopolous est perplexe à l'idée que celui qu'elle considérait son père, Thomas Gordon, ne soit pas son père, et est fâchée contre sa mère de lui mentir sur son réel père. Elle dit à son mari :

— Sérieusement, Paul Eastman me laisse perplexe. Mais j'irais interroger ma mère pour essayer de conclure si elle me ment ou non. Seconde-moi, mon amour, pour que tu puisses me donner un signe si ma mère cache la vérité. Le plus simple est de l'inviter chez nous, pour prendre des nouvelles, qu'en penses-tu ?

— Bonne idée, Αγάπη μου [mon amour en grec], j'approuve ton plan. Invite ma belle-mère, mais pas mon beau-père, il m'était trop difficile de le voir le jour de notre mariage. Il m'énerve, je l'aurais bien jeter par la fenêtre, mais les circonstances et la bienséance m'en empêchaient.

— D'accord, Jim. Alors j'appelle ma mère et nous l'invitons dans une semaine.

Sur ces mots, la jeune femme embrasse tendrement son mari sur les lèvres et appelle sa mère. Élizabeth Cherchasky-Gordon répond à l'invitation de sa fille, sans douter de quoi que ce soit.

Une semaine plus tard, Élizabeth Cherchasky-Gordon est à la porte de la maison de sa fille, espérant entendre l'heureuse nouvelle qu'elle sera bientôt grand-mère. Mélinda Gordon-Christopoulos invite sa mère à l'intérieur, lui donne un peu de thé et s'assoit en face d'elle, la scrutant. Son mari était à sa droite. Après que chacun a bu sa tasse de thé, Mélinda Gordon-Christopoulos prend la parole :

— Mère, je voudrais savoir si tu veux m'aider en répondant honnêtement à mes questions concernant certains détails du passé. Je sais que tu veux toujours éviter ces questions, mais maintenant, tu dois me répondre.

— D'accord, très bien ma fille. Alors je t'écoute.

— D'abord, avant d'être en couple, puis l'épouse de Thomas Gordon, mon père officiel, tu étais mariée à Paul Eastman, n'est-ce pas ?

— Oui.

— Ensuite, quelle était la raison du divorce, si ce n'est pas indiscret ? Est-ce moi ? Parce que t'était enceinte de moi à la suite d'une relation adultère avec Thomas Gordon ?

— En février, Paul Eastman et moi avons divorcé, parce qu'il me savait infidèle. Il m'a même surpris, disons-le ainsi, dans le feu de l'action, avec Thomas Gordon.

—Et, finalement, suis-je la fille de Paul Eastman ou de Thomas Gordon ?

— Tu penses que je te mentirais à ce sujet, s'offusque sa mère.

— Madame Élizabeth Cherchasky-Gordon, ma belle-mère, intervient Jacques Christopoulos, votre fille, mon épouse, ne veut savoir que la vérité. C'est tout. Est-ce si compliqué de dire la vérité à sa fille ? Ma chère épouse est une très bonne âme et la moindre des choses que vous ne pouvez lui cacher pour toujours est son père. Elle a bien le droit de savoir qui est son père, père qui n'est pas qu'un simple géniteur, j'espère.

— Mon gendre, commente Élizabeth Cherchasky-Gordon, votre intervention est fort appréciée, mais je me passerais de votre avis. Ne me faites pas la morale à mon âge.

— D'accord, Jim et mère, ne vous fâchez pas. Mais répond à ma question. Qui est mon père ?

— Thomas Gordon.

— Certaine ?

— Oui.

— Paul Eastman a des doutes.

— Il a des doutes mon ex-mari ? Franchement, j'ignorais qu'il était suspicieux en plus.

— Mère, n'oublie pas qu'il a été ton premier mari. Suffisamment bon pour être à tes côtés pendant un an et père de Marie Eastman. En plus que c'est toi qui provoque le divorce en le trompant ! Mère, tu devrais avoir plus de considération et de respect pour cet homme, indépendamment de son caractère.

— D'autres questions ma fille ?

— Non. Ce sera tout. Merci mère d'être venue et d'avoir répondu à mes questions. À la prochaine.

Sur ces mots, mère et fille se saluent et se quittent.

Une fois qu'Élizabeth Cherchasky-Gordon est sortie de la demeure du couple, Mélinda Gordon-Christopoulos demande à son mari :

— Penses-tu qu'elle m'a menti ? Était-elle honnête et sincère ?

— À dire vrai, il m'est difficile de me prononcer. Par moments, j'ai l'impression qu'elle mentait, par moments, elle était sincère. Ta mère est très difficile à lire, elle glisse toujours dès que je pense avoir une impression certaine. Pour avoir le cœur net, fait ce que Paul Eastman t'avait demandé, donne un peu de sang pour qu'il l'envoie à un test de paternité. Je sais que c'est stupide, mais c'est la seule solution.

— Très bien mon amour.

La jeune femme embrasse son mari tendrement et amoureusement. Puis Mélinda Gordon-Christopoulos demande à son mari de l'aider à trouver une petite fiole pour déposer un peu de son sang. Aussitôt dit aussitôt fait, la femme se rend à la station de police au bureau de Paul Eastman. Ce dernier était en discussion animée avec un esprit. Après quelques minutes de discussion, il invite la jeune femme dans son bureau. Elle lui dit :

— Monsieur Paul Eastman, j'ai discuté avec ma mère concernant l'identité réelle de mon père, elle m'affirme que mon père est Thomas Gordon et s'offusque que vous doutiez de ses propos. Dans le doute, je vous donne un échantillon de mon sang pour les analyses. Le voici, lui donnant la fiole.

— Merci jeune femme, ma fille par l'âge. Il est toujours apprécié d'avoir le cœur net sur sa paternité et ses enfants. Je vous contacterais dès que j'ai les résultats. À la prochaine et tous mes meilleurs vœux à votre mari et à vous. Vous m'êtes sympathique, que vous soyons ou non ma fille.

— Merci Monsieur Paul Eastman. À la prochaine.

Sur ces mots, Mélinda Gordon-Christopoulos sort du bureau du policier-détective et revient chez elle. Paul Eastman envoie, le lendemain matin, à l'analyse les échantillons.


Quatre jours plus tard, au bureau de Carl Neely,

Le détective appelle son ami Jacques Christopoulos pour l'informer qu'il détient des informations de première importance concernant une partie de la famille de son épouse et qu'il passera à 15 h 40 devant leur maison pour leur apporter le dossier d'enquête. Une fois qu'il raccroche le téléphone, Carl Neely, en se retournant, voit sa mère, Katarina Dimitrievna Baranovskaïa (née en 1949 et morte en 1984, hôtesse dans un avion) et un autre esprit errant. Elle lui dit en russe :

— Mon fils, enquête sur ma mort. Sache que ton père n'est aucunement fautif de ma mort, même s'il le savait, il m'a lu l'un de ses poèmes qui prévoyait ma mort. Malheureusement, je ne l'avais pas cru... Et j'ai l'impression qu'il existe un schème, mais j'ignore lequel, je crains pour la vie de ton épouse, pour qu'elle ne meure pas trop tôt, et pour toi, mon enfant.

Sur ces mots, le détective ne pouvait s'empêcher de lâcher une larme, ému en son âme. Il se tourne vers l'autre esprit errant et lui dit :

— Monsieur, qui êtes-vous ? Pour quelle raison me suivez-vous ? Pour quelle raison m'aidez-vous ?

— Je pensais que vous le saviez. Je suis Carl Andrew Neely et vous êtes l'un de mes descendants, j'ai peur que la malédiction de la famille ne tombe sur vous et votre famille. Il faut que vous enquêtez sur votre famille, sur les Neely, pour être plus apte à vous protéger de la malédiction. Je sais que vous êtes bon, alors il serait dommage que vous soyez un bouc émissaire pour toute la maudite famille, et Dieu sait quel sombre secret, vice et malédiction cache mes descendants. Que Dieu vous protège, vous et votre famille.

— Très bien mon aïeul, je ferais cette enquête.

Carl Neely note les noms et crée pour chacun des dossiers d'enquêtes. Martin Vessberg, derrière le dos de Carl Neely, a un sourire ironique et disparaît rapidement lorsqu'il voit la mère de Carl Neely et l'ancêtre paternel du détective pour aller saluer Arkadiusz Cherchasky, l'esprit errant d'un vieil homme, nonagénaire, très sec et maigre, vêtu d'un complet classique d'avant la Seconde Guerre mondiale qui a menacé Paul Eastman de se mêler de ses affaires. Carl Neely soupire ayant l'impression que ses ennuis ne font que commencer et que les espions ne le lâcheront pas si facilement.


À suivre.

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