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Chapitre 11 : Folle enquête, ou enquête à devenir fou

3258 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 16/10/2023 22:57

« A force de dire à un homme pendant quarante jours qu'il était fou, on l'a rendu fou. » Proverbe russe




Carl Neely comprend qu'il doit mener l'enquête sur la patiente de l'asile psychiatrique de Grandview Anna T., surnommée Nathalie Ivanovna. Il commence par recueillir les données de base. Pour ce faire, il doit fouiller dans les archives de la Bibliothèque de la Recherche sur la santé mentale et la Psychiatrie de l'Université Rockland.


Le lendemain en après-midi, dans la Bibliothèque universitaire, l'inspecteur trouve des correspondances entre Calvin Byrd et Hermann Schönbein, mais il remarque qu'il manque une partie de la correspondance, surtout celles entre 1943 et 1946. Ce détail éveille sa méfiance. Il discerne Calvin Byrd dans un coin de la bibliothèque. L'esprit errant le menace, fulminant :

— Carl, Anna, cessez immédiatement de fourrer votre nez dans mes affaires! La curiosité à tuer le chat... N'oubliez pas le sens de l'expression... Je sais ce qui vous rendra fou, alors ne jouez pas au plus malin avec moi!

L'interpellé se retourne et, ennuyé de l'outrecuidance du psychiatre, lui réplique calmement :

— Calvin Byrd, je ne joue aucunement le plus fin avec vous, je ne fais que mon travail. Après, que vous n'êtes guère content et que vous avez quelque chose à cacher, ce n'est pas mon problème. D'ailleurs, je ne suis pas une femme, mais bien un homme, Carl Neely.

Le psychiatre s'avance à quelques millimètres du visage du vivant et lui murmure froidement :

— Très bien! Nous verrons qui rira le dernier...

Et il s'en va.

Le chuchoteur d'esprits, en lisant la correspondance, comprend que le psychiatre était fasciné par Joseph Mengele et son équipe, tout particulièrement des traitements inhumains dans les camps de concentration. L'inspecteur continue à fouiller dans les archives et trouve qu'entre 1945 et 1966, à l'asile de Grandview, il y avait un nouveau psychiatre, un certain Anthony Biermatowicz. En cherchant sur cet homme, Carl Neely ne trouve rien sur lui... L'inspecteur trouve très bizarre qu'il n'y ait rien sur la vie de cet Anthony Biermatowicz avant sa venue aux États-Unis en 1945...

Soudainement, Anthony Biermatowicz se manifeste à la gauche de Carl Neely et lui affirme avec son accent allemand caractéristique sur un ton inhumainement froid :

— Carl Neely, vous êtes dangereux. Je dois vous éliminer avant que vous ne déterrez de trop vieilles histoires. À ce soir.

Sur ces paroles énigmatiques, le psychiatre s'en va, laissant Carl Neely avec un mal de tête. Le chuchoteur d'esprits termine de lire les derniers documents d'archives et revient à son bureau au commissariat. En cherchant sur une base de données accessible aux policiers et aux inspecteurs, il trouve que Calvin Byrd est né en 1900 et mort en 1980. Il a vécu à Grandview, est diplômé en médecine et en psychiatrie en 1930 et a entretenu beaucoup de correspondances avec l'Europe, l'Allemagne tout particulièrement entre 1940 et 1947. Une partie de la correspondance d'Hermann Schönbein avec Calvin Byrd est conservée à l'Université de Nuremberg. Carl Neely commande une copie.

Le soir, le sommeil de Carl Neely n'est pas calme. Un cauchemar l'agite où les psychiatres Byrd et Biermatowicz le pourchassent, le fatiguant à son réveil et lui faisant vivre une partie de la vie d'Anna T. L'inspecteur comprend la mort cruelle de la patiente : elle a été lobotomisée et est morte suite à l'opération.

En se réveillant, le chuchoteur d'esprits voit un esprit errant d'une femme âgée de trente ans vêtue d'une large robe blanche aux cheveux bruns dénoués avec des traces d'opération à la tête qu'elle camoufle avec ses cheveux. Il lui demande :

— Madame, qui êtes-vous ? Déclinez-vous et dites-moi pourquoi vous êtes encore parmi les vivants ? Sachez que je peux vous aider.

Elle réfléchit, hésite et murmure :

— Je ne me rappelle plus de mon nom... Est-ce Nathalie ? ... Oui... Nathalie... T... Tardieu... Je pense.

— Pourquoi êtes-vous encore ici ?

— ... Je dois ... vous aider, vous protéger... des méchants... sadiques psychiatres... Je suis folle, ... et je ne veux pas... que vous deveniez fou... Vous ignorez tout ce qu'ils sont capables de faire... Des monstres... J'entends des voix, elles me menacent... Je ne veux pas que soyez victime... de ces sadiques psychiatres...

— Vous appelez-vous Nathalie Tardieu ?

La femme opine du chef.

— Et... Je...

Et Calvin Byrd et Anthony Biermatowicz se présentent dans la chambre du veuf. Leur présence fait fuir Nathalie Tardieu. Le premier psychiatre demande ironiquement au vivant :

— Avez-vous passer une bonne nuit, Anna ?

Le récent veuf est offusqué et lui hurle :

— Je ne suis pas une femme! Et ne jouez pas les fous! Vous m'avez engendré un cauchemar! Diantre! Allez au Diable!

Les deux psychiatres s'entr'observent, sourire machiavélique au visage et un faux air de bonté, murmurent à l'unisson :

— Vous avez du caractère Anna! Mais vous finirez pas céder lorsque vous verrez ça.

Et Anthony Biermatowicz touche le bras de Carl Neely. Ce geste le transporte dans une vision.

Il voit Anthony Biermatowicz tenir son fils David devant lui, alors que ses bras sont attachés par une camisole de force et ses pieds sont entravés par des cordes. Calvin Byrd, à sa gauche, lui susurre sur un ton glacial :

— Nous procéderons à un test.

Et Anthony Biermatowicz donne une forte dose d'analgésique à David, l'empêchant de bouger. Le psychiatre procède à une lobotomie barbare et primitive sous les yeux de Carl Neely qui se débat, très enragé que son fils soit cobaye d'expériences psychiatriques. Il se débat, mais en vain. Il est terrorisé, traumatisé de ce qu'il voit. Il ressent en son âme qu'il s'est brisé. Une scission de sa personne. Il se sent violé psychologiquement, une sensation encore plus ignoble qu'un viol physique. Il est totalement désemparé de la cruauté des psychiatres. Il est conscient qu'il n'est plus le même homme... Et Calvin Byrd lui murmure ironiquement, sourire amusé aux lèvres et regard brillant de méchanceté :

— Et le meilleur, ma chère Anna, est que tout est de votre faute... Ne l'oubliez jamais... Vous êtes fautive.

Fin de la vision.


L'inspecteur, le cœur battant à la chamade, la respiration lourde et la tête qui lui fait mal, lance un regard haineux aux psychiatres devant lui et leur hurle, enragé :

— Vous n'êtes que des monstres sadiques pour briser ainsi la pauvre Anna...

Anthony Biermatowicz l'interrompt sur un ton sec :

— Voulez-vous dire vous-même dans votre vie passée ?

— Non... N'ayant pas d'évidence, je ne peux pas me considérer comme sa réincarnation.

— Comment, vous ne nous croyez pas ? Vous êtes pourtant la même âme. Dites-nous si vous avez vu l'âme d'une patiente qui s'appelait Anna T. ?

— Non, mais une autre âme.

— Qui est-ce ?

— Je ne suis pas obligé de vous le dire. C'est mon affaire.

— D'accord... Mais vous n'avez pas vu Anna T., n'est-ce pas ?

— Effectivement, confirme le chuchoteur d'esprits.

— Ne l'ayant pas vue, vous parvenez bien à concevoir que cette Anna T. n'est nulle autre que vous, Carl Neely. Vous êtes la même âme. Rendez-vous à l'évidence.

— Je ne peux rien dire maintenant. Je dois continuer mon enquête pour déterminer, avec l'aide de Dieu, si j'ai réellement un rapport avec Anna T., ce que je doute.

Calvin Byrd marche jusqu'à quelques millimètres du visage du vivant pour lui affirmer sérieusement :

— Nous vous le répétons, vous êtes Anna T. Même âme. Nous vous connaissons jusqu'aux tréfonds de votre âme et de votre personnalité... Vous ne pouvez nous échapper. N'oubliez pas que nous pouvons être où bon nous semble... Aucun endroit n'est sécuritaire pour vous... Aucun lieu ne peut nous échapper... Vivant ou mort, vous ne pouvez nous échapper... Vous voulez jouer au plus malin, très bien... Mais notez bien que nous avons l'immense avantage d'être des âmes seules et que vous êtes en position d'infériorité, nous sommes les chats, vous êtes notre proie... la souris... Alors je vous donne le conseil amical de ne pas trop nous provoquer... Sauf si vous voulez voir notre force et notre influence sur vous.

Il menace ainsi Carl Neely, le traverse et s'évapore, lui laissant une migraine et des idées bizarres. L'autre psychiatre s'en va avec un sourire moqueur aux lèvres et une arrogance affichée qui énerve l'inspecteur. Ce dernier s'assoit pour retrouver son équilibre et chasser l'effet de Calvin Byrd. Quelques minutes plus tard, il pense qu'il doit commencer à chercher à la fois sur cette Anna T. et sur cette Nathalie Tardieu, patientes de l'asile entre 1945 et 1966.


Le surlendemain, Carl Neely consulte à nouveau les archives de la Bibliothèque universitaire. Cette fois, le bibliothécaire, possédé par Calvin Byrd, lui refuse l'accès. Alors l'inspecteur emploie les grands moyens. Il appelle son collègue Paul Eastman, lui expliquant sa situation, et le supplie de venir l'aider pour distraire le bibliothécaire le temps qu'il fouille dans les archives. Et leur diversion fonctionne. Alors que le plus vieux collègue discute de banalités avec le bibliothécaire, le plus jeune fouille dans les rayons et trouve des documents dignes d'intérêt. Mais Carl Neely est perplexe, parce que la patiente Nathalie Tardieu n'a jamais été à l'asile psychiatrique de Grandview, sauf si le dossier a été livré à l'autodafé pour effacer toute trace de l'existence de son passage à l'asile. Et il y avait deux patientes répondant au nom d'Anna T., à savoir Anna Tardieu et Anna Tailor. La première était patiente de l'asile entre 1948 et 1959 et la seconde, de 1950 à 1960. Les deux patientes ont eu Calvin Byrd et Anthony Biermatowicz comme psychiatres. Anna Tardieu est née en 1929 et est morte en 1959. Anna Tailor est née en 1920 et est morte en 1961.

L'inspecteur pense qu'il devra vérifier si ces deux Anna n'auraient pas une sœur prénommée Nathalie. Il fait une rapide recherche, mais elle se relève infructueuse : Anna Tardieu n'a que deux frères et Anna Tailor a un frère et une sœur. Mais cette dernière a pour prénom Léa... Aucune Nathalie. Carl Neely est perplexe, très perplexe. Alors qu'il réfléchissait, penché au-dessus de ses papiers, Calvin Byrd et son acolyte psychiatre se présentent dans le bureau et lui murmurent :

— N'oubliez pas Anna...

— Je ne suis pas Anna!, se fâche le vivant en l'interrompant abruptement, exaspéré des psychiatres, Je suis Carl Neely!

— Bon... , continue le psychiatre d'un air imperturbable, Carl, n'oubliez pas que votre épouse est morte par votre faute....

Le gardien de la paix est resté muet, silencieux, sans voix, sans mots, très agité en son for intérieur des propos du perfide psychiatre. Il baisse le regard sur ses feuilles, pour lever ses yeux, quelques minutes plus tard, sur les deux esprits en face de lui, assis sur les chaises. Il leur réplique d'une voix affectée par l'émotion au souvenir de la mort d'Hélène, une larme perle le coin de ses yeux :

— Taisez-vous, démons! Ne me ravivez pas ma douleur! Laissez-moi tranquille!

— Ne nous faites pas rire, Carl... Ce ne change rien au fait que votre épouse est morte par votre faute... Vous l'avez tué... Vous avez désiré sa mort...

Hélène Popović-Neely apparaît à la droite de son mari et crie aux psychiatres d'une voix forte :

— Mon mari y est pour rien. Il ne m'a pas tué! Il ne pourrait jamais souhaiter ma mort. Mon meurtrier est ce salaud de Paul Neely, son frère par le sang. Alors taisez-vous au lieu de raconter des inepties!

— Madame Neely est fâchée, commente ironiquement Calvin Byrd. Vous nous faites rire...

Sur ces paroles, les psychiatres tournent autour du couple et s'en vont, laissant le vivant avec un terrible mal de tête et une plus grande et vive mélancolie en son âme... Il est déprimé, il a envie d'abandonner son enquête sur les patientes Anna T. et Nathalie Tardieu... Il pense :

« Que le Diable emporte ces deux sadiques psychiatres! Mais il est exact qu'il est impossible de s'en débarrasser, sauf si j'arrête l'enquête... Enquête que je fais à mon propre compte de toute manière... Risquée comme toujours une enquête sur les esprits... »

Sur cette pensée, il soupire, fixe le vide en face de lui et laisse libre cours à ses larmes qui ne peuvent aucunement exprimer la tristesse et la mélancolie incommensurables du récent veuf. Douleur encore fraîche dans sa mémoire et dans son cœur. Il range ses dossiers d'enquêtes, trop déprimé et affecté en son âme, en son cœur, pour la continuer. Il revient chez lui.

Le soir, seul dans son lit, Carl Neely ne parvient à fermer les yeux de la nuit, trop hanté par la mort de son épouse et son sentiment de culpabilité... En plus que devant la porte de la chambre se matérialisent Calvin Byrd et Antony Biermatowicz qui manipulent subtilement l'inspecteur pour le déprimer, ne cessant de lui marteler qu'il est fautif de la mort de son épouse.


Le surlendemain, Carl Neely, malgré sa culpabilité grandissante qui le déprime à poursuivre son enquête sur les psychiatres et les patientes, décide de s'occuper d'une enquête locale de vol dans un commerce. Mais ce cas se règle rapidement. Alors il revient à son enquête principale. Enquête de fous pense-t-il, mais il n'a guère le choix. Alors qu'il se penche sur le cas d'Anna Tardieu, il entend Antony Biermatowicz lui murmurer sur un ton hypnotique qu'il est réellement fautif de la mort de son épouse, de sa Hélène, en ignorant tous les signes avant-coureurs. Hélène Popović-Neely est en face de son mari et essaie de l'encourager pour qu'il ne déprime pas et qu'il continue son enquête. Après quelques minutes à entendre les deux esprits errants, Carl Neely soupire et leur hurle, les faisant sursauter :

— Taisez-vous enfin! Vous rendez-vous compte que j'ai mal à la tête de vous entendre ? Laissez-moi seul!

Le psychiatre lui susurre :

— Mon cher Carl, n'oubliez pas que la reconnaissance est un premier pas vers la guérison... Dois-je vous rappeler mes années d'expériences en psychiatrie où j'ai vu tous les malades possibles ? Je peux donner un diagnostic juste en vous observant...Vous avez affaire à un professionnel, mes années d'expériences ne sont pas vaines.

L'inspecteur, pour ne plus l'entendre, met ses mains sur ses oreilles. Ce geste irrite le psychiatre et il s'en va.

Le vivant, retirant ses mains de ses oreilles, demande à son épouse :

— Ma chère Hélène, pourquoi es-tu encore ici ?

— Je ne peux te laisser seul avec des psychopathes autour de toi, mon amour, répond le défunte épouse, anxieuse pour la sécurité et la vie de son mari. Il faut que tu te protèges de leur influence néfaste... Demande l'aide de ton collègue Paul Eastman, il saurait te conseiller.

— Mon fils, commente Katarina Dimitrievna Baranovskaia-Neely assise sur la chaise en face de l'inspecteur, Je te recommande très sérieusement de solliciter l'aider de Paul Eastman et de Mélinda Gordon-Clancy. Évite Élie James, un psychiatre et psychologue de l'Université Rockland, un sadique et psychopathe qui se laisse posséder par Calvin Byrd.

— Merci mère et merci ma Hélène pour votre aide.

Mère et épouse de Carl Neely, contentes, s'en vont.


Le veuf part au bureau de Paul Eastman. Ce dernier l'accueille et s'informe de la raison de sa visite. Mine très inquiète pour son plus jeune collègue, Paul Eastman lui affirme :

— Collègue, je vous recommande de suivre le dernier conseil de votre mère. Protégez-vous avec des branches d'aubépines et de l'hellébore.

Carl Neely opine du chef et, après son travail, va cueillir les branches et plantes nécessaires à sa protection. Il dispose la protection dans diverses salles de la maison et à son bureau. Le veuf remarque que les psychiatres ne viennent plus dans son entourage depuis l'installation de la protection, ce qui le rassure. Il constate aussi une meilleure disposition psychologique pour continuer son enquête. Malgré que la perte de son épouse soit encore frais en son cœur, il ne se culpabilise pas autant.


Le surlendemain, l'inspecteur, en comparant des documents, des dates et des rêves, conclut, content de régler un mystère, qu'Antony Biermatowicz était le pseudonyme, ou plutôt la nouvelle identité d'Hermann Schönbein lorsqu'il était arrivé aux États-Unis grâce à l'opération Paperclip en 1945. Dès que Carl Neely note cette conclusion sur une feuille qu'il ajoute à son dossier d'enquête, Antony Biermatowicz/Hermann Schönbein et Calvin Byrd, étonnés, sont en face de l'inspecteur, très en colère. Mais ils n'osent pas bouger, ayant peur des protections de Carl Neely, et le menacent :

— Carl Neely, vous avez découvert une vérité, mais vous devez faire attention de ne pas perdre ce qui est le plus précieux pour vous... Vos enfants.

Et les deux psychiatres quittent le bureau. L'inspecteur est angoissé à l'idée qu'un mal puisse arriver à ses enfants. Son épouse et sa mère sont en face de lui et lui disent à l'unisson :

— Aucune crainte pour les enfants, nous veillerons au grain.

Elles parlent ainsi et s'en vont. Carl Neely est rassuré et continue son enquête sur Anna T. et Nathalie Tardieu. Mais les recherches sur Nathalie Tardieu se relèvent infructueuses.


Deux jours plus tard, le chuchoteur d'esprits conclut que la patiente Anna T., surnommée Nathalie Ivanovna, est Anna Tardieu et que Nathalie Tardieu est Anna Tardieu. Le pauvre esprit errant féminin est confus sur son identité même tellement les psychiatres l'ont rendu fou en se présentant sous le nom de Nathalie Tardieu... Et lui, Carl Neely, ne peut jamais être la réincarnation de cette malheureuse. Anna Tardieu est devenue une autre personne depuis qu'elle a vu son fils, Philippe, se faire lobotomisé par les psychiatres. Et son mari l'a internée ne croyant pas qu'elle puisse entendre les esprits. Mais cette capacité a attiré l'attention des psychiatres. Dès qu'il note sa conclusion, l'esprit qui se présentait comme Nathalie Tardieu apparaît à sa droite, étonnée et murmure :

— Vous avez raison... J'ai même oublié mon nom... Pauvre moi!...

L'esprit éclate en sanglots.

— ...Et merci de m'avoir aidé à retrouver mon identité... Je sais que mon fils n'a pas survécu à la lobotomie... Puis-je partir ?

— Oui. Partez dans la Lumière lorsque vous la voyez.

— Mais les psychiatres m'ont dit qu'un châtiment nous attend là-bas. Est-ce vrai ?

— Je ne pense pas... Pour être honnête, je n'ai jamais été dans cette Lumière, mais j'ai constaté que c'est l'endroit des esprits.

— Merci beaucoup.

Anna Tardieu, contente, rentre dans la Lumière. Carl Neely est ravi d'avoir un esprit errant de moins. Aussi, il a compris, à l'aide d'un Observateur, qu'Ivan le Terrible est autant sa réincarnation que celle d'Anna Tardieu, mais que les espions le considèrent comme s'il était ce tsar. Il revient chez lui, n'ayant pas vu, derrière son dos, les deux psychiatres très fâchés de n'être parvenu à leur but et de ne pouvoir agir, parce que l'épouse et la mère de l'inspecteur ont l'œil sur eux.


À suivre.

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