Mythologie au rendez-vous

Chapitre 10 : Retour à la vie normale ?

Chapitre final

3560 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 02/12/2023 18:18

Janvier 2011, Grandview, États-Unis.

Quelques mois plus tôt, Mélinda ne discerne plus des dieux dans la ville ni Ivan Petrovich. Elle pense qu'elle a bel et bien repris une vie normale et continue à aider des esprits errants et à gérer sa boutique d'antiquités. Mais tout est bizarrement trop simple, pense-t-elle. À ses yeux, la seule raison qui facilite son travail avec les âmes errantes, est l'expérience acquise au tir à l'arc, à ses sens aux aguets au moindre mouvement, parole et expression du visage, à ses combats et à la bénédiction des dieux archers.

Jusqu'à ce que, soudainement, Ivan Petrovich apparaît dans sa maison, assis sur le canapé, sourire au visage, et salue Mélinda. Cette dernière lui demande, intriguée, debout, repassant des vêtements tout en gardant un œil sur son fils :

— Ivan Petrovich, je ne vous ai pas vu depuis longtemps ! Pourquoi n'êtes-vous pas parti dans la Lumière ? N'avez-vous pas terminé avec votre mission ?

— J'ai une dernière mission.

— Laquelle ?

— Vous devez aider Arès et Athéna pour un dernier combat. Ils viendront vous chercher demain matin.

— Un combat contre qui ? Pourquoi moi ? Ne peuvent-ils pas régler leur combat entre eux ? interroge-t-elle, confuse.

— Je l'ignore moi-même la raison. C'est un secret des dieux, réplique le militaire en haussant les épaules. Aussi, précise-t-il, je ne joue pas la comédie, je suis sincère, j'ignore tout de leur combat. Ce qui me reste à faire, maintenant est de partir dans la Lumière, j'ai tellement hâte de me reposer de la Terre et de ce monde-ci. Au moins, devant Dieu, je pourrai être fier de mes exploits, autant de mon vivant qu'après ma mort. Mes descendants pourront être fiers de moi, si seulement ils savaient mes exploits d'outre-tombe, mais ce n'est pas important que vous les dérangez, je n'ai pas besoin d'écrire des mémoires d'outre-tombe, à l'instar de Chateaubriand, pour être célèbre. Dieu et Ses anges ont vu ma bravoure à toute épreuve, je peux partir en paix.

— Au revoir Ivan Petrovich, brave soldat de la Seconde Guerre Mondiale. Maintenant, vous pouvez partir dans la Lumière. Bon voyage, Guerrier de la Lumière, Воин Света*.

L'esprit errant, ravi, lâche une larme et murmure en russe :

— Ma chère et douce Sofia m'attend. Mon amour, j'arrive... Au revoir Mélinda Gordon, merci d'avoir collaborer à la défaite des nazis titanesques... Je pars enfin dans le repos éternel.

Le soviétique lui fait un dernier salut militaire avant de se tourner vers la source de lumière irradiante que lui seul discerne, large sourire et les traits du visage détendus, content, et une lueur de fierté et de joie indescriptible dans le regard. Il entre dans la Lumière, quittant définitivement le monde des vivants. La chuchoteuse d'esprits lâche une larme de joie, émue pour le militaire, et inquiète de ce combat des dieux auquel elle participera.


Quelques minutes plus tard, elle appelle Richard Payne. Ce dernier répond immédiatement :

— Mélinda Gordon m'appelle, ce doit être très important, non ? Une histoire d'esprits errants ?

— Non, une histoire de dieux.

— ...

— Un combat aux côtés d'Athéna et d'Arès, précise-t-elle.

— Pas plus d'informations ? s'étonne le professeur.

— Non, je le saurai demain.

— Alors à demain et bonne chance.

Chacun raccroche son téléphone.


Dix heures plus tard, Jim revient du travail, sourit à leur fils, Aiden, et, discernant une lueur d'inquiétude dans ses yeux, lance un regard interrogateur à son épouse. Cette dernière lui explique succinctement les propos du militaire soviétique. Le couple est angoissé, mais ne laisse rien paraître devant leur fils. Il s'endort dans leur lit, très intrigué d'avoir une visite des dieux.


Le lendemain matin, après le petit-déjeuner, Jim et Mélinda sont attendus par Arès et Athéna, inquiets. Ces derniers, toujours aussi majestueux, imposants et sur-humains, les saluent avec respect et le dieu prend la parole, affirmant de sa voix de stentor :

— Mélinda Gordon-Clancy, vous êtes invitée à venir avec nous, avec votre famille, pour que nous combattons pour une dernière fois Tyr et Baduhenna. Notre but est de leur instiller une peur viscérale dès qu'ils nous voient.

Athéna serre tendrement la main du dieu avant de continuer, sur un ton joyeux, ses yeux pétillent d'une joie incontrôlable.

— Et vous êtes invités à notre mariage... En fait, tout le régiment spécial est invité, sauf Ivan Petrovich qui est parti dans le repos éternel, que Dieu ait son âme. Nous nous marions dans deux mois, au printemps.

— Génial ! se réjouit la chuchoteuse d'esprits. Félicitations ! Vous ne serez plus seuls, ni vous, Athéna, ni vous, Arès.

Les deux dieux rougissent, tournant le regard l'un vers l'autre, un petit sourire dans le coin des lèvres. Et Arès fait apparaître, soudainement, en un claquement des doigts, un avion de chasse militaire et embarque, enjoignant la famille à venir. En deux heures de vol, les dieux et les Clancy arrivent à destination, à savoir en Grèce, à Ártemi.


Arès et Athéna, main dans la main, avancent devant la famille de mortels pour rencontrer les deux prétendants germaniques immortels. Le dieu de la Guerre les apostrophe en hurlant ironiquement :

— Même pas un bonjour, les amis de la Germanie ? Vos mères vous ont mal élevé pour ne pas répondre et pour être trop insistants envers un couple bientôt mari et femme. Tyr, dieu manchot, avez-vous des yeux ? Que manque-t-il à Athéna pour qu'elle soit en couple avec vous ? Et vous, Baduhenna, que seules Les Annales de Tacite mentionnent votre existence, pourquoi vous entêtez-vous à m'avoir, alors que je vous refuse ? Comprenez-vous la langue grecque ou êtes-vous si barbares que vous ignorez cette belle langue ? Savez-vous le russe, vous, les muets** ?

Les dieux germaniques restent silencieux, manifestement fâchés de la provocation.

— Très bien, continue le Grec, vous n'avez rien à dire ! Alors, passons aux choses sérieuses.

Faisant un geste de sa main droite en direction de Tyr, il lui éructe :

— Tyr, je vous propose un duel à l'ancienne, avec un sabre. Bien sûr, il ne sera pas à mort... Nous sommes immortels. Clarifions les termes de celui-ci. Si je vous vaincs, vous disparaissez de ma vue pour l'éternité. Si vous gagnez, que Dieu m'en protège que cela arrive, je ne vous provoquerais plus en duel, ni vous empêcherais de courtiser Athéna, sauf si elle se marie. Êtes-vous d'accord avec ce duel ?

— Oui-da, réplique amèrement le Germain en haussant les épaules, résigné.


Les deux dieux s'éloignent l'un de l'autre pour se préparer au combat. Les mortels et les deux déesses sont juges et spectateurs.

Arès, d'un claquement de doigts, fait apparaître une somptueuse armure sur son corps, œuvre de son frère, faite d'or, de bronze et de platine, aux arabesques complexes sur les avant-bras, les armes de la famille au centre. Il dégaine un sabre gigantesque, une chachka, dans sa main droite, et un sabre à la mamelouk dans sa main gauche. Il n'y a qu'un mot pour le qualifier : terrible. Tyr, malgré la terreur qui se lit dans ses yeux, sort de nulle part un fauchon recourbé comme arme et une armure du Moyen-Âge aux armes de l'empire austro-hongrois. Les deux dieux s'affrontent du regard pendant trente minutes, exhibant leur arme respective devant eux, avant d'en faire usage.

Les mortels sont étonnés du spectacle qui s'offre à eux. Les opposants dansent avec élégance l'un autour de l'autre, maniant leur arme avec agilité et force. Arès attaque le premier, forçant son adversaire à parer le coup, laissant un espace de chair découvert, où le sabre, avide de sang, se plante, arrachant un cri de douleur à Tyr et, pour lui, un sourire ironique. Sourire qui semble dire à son ennemi : « Faites mieux la prochaine fois. Prouvez-moi que vous pouvez m'avoir, femmelette » et qui énerve encore plus le dieu allemand. Ce dernier réplique en attaquant Arès à la tête, coup paré avec la chachka. Il revient à l'attaque et parvient à le blesser au bas-ventre, à un moment d'inattention. Arès ne hurle pas de douleur, mais serre stoïquement les dents et assène un coup terrible à son ennemi. Le duel qui semblait durer une éternité pour les déesses ne prend que deux heures. Le vainqueur, malgré l'âpreté du duel et les blessures importantes, est Arès. Ce dernier, épuisé, rejoint les mortels et Athéna s'occupe rapidement de le soigner, une lueur d'inquiétude dans le regard. Baduhenna soigne Tyr dans une petite maison de la ville non loin de l'affrontement.



Une heure plus tard, Athéna s'approche de Baduhenna et lui crie, un air de défi au visage, les yeux encore plus étincelants que d'habitude :

— Vous, l'Allemande, venez m'affronter une fois pour toutes. Tous les coups sont permis, les ruses et coups bas sont permis, mais je vous avertis avant de commencer, notez bien un détail : je suis Athéna aux yeux de chouette, la très rusée fille de Zeus le Cronide et de Métis la très sage. Je ne serai pas facile à vaincre et j'ai plus d'un tour dans mon sac. Aussi, celle qui perd doit s'éloigner à tout jamais de l'autre et d'Arès. Acceptez-vous le combat avec les conditions mentionnées ?

La Germaine, yeux écarquillés, cœur battant à la chamade et les mains moites, comme acculée contre un mur, ne peut refuser, il est question de son honneur, mais, simultanément, est angoissée au-delà de l'imaginable à l'idée d'affronter ainsi Athéna. Elle trouve suffisamment de volonté et de force pour opiner du chef, signifiant son accord au duel.

— Très bien... Alors préparons-nous, madame.

Athéna envoie un message télépathique aux mortels, leur ordonnant de se tenir à l'est du cercle qui délimite le ring. Elle leur précise qu'ils doivent attaquer Baduhenna lorsqu'elle aura la garde baissée. Arès analyse de loin la situation et sourit.

Les deux déesses, face à face, se scrutent longtemps avant de pousser un cri de guerre qui force la famille Clancy à se protéger les oreilles. Et Athéna attaque la Germaine, la prenant au dépourvu et laissant son flanc droit libre à toute attaque. Et une flèche perfide sortie de l'arc de Mélinda se plante dans la chair divine, arrachant un cri de douleur. Athéna, sortant sa pique, la lance habilement sur son opposante, transperçant la délicate peau divine. Le sang immortel coule à flot de la blessure de la déesse et Athéna lui porte un solide coup de bouclier à la poitrine, la déstabilisant. Baduhenna s'étend sur le sol, immobile, essayant de se relever, mais la Grecque ne lui laisse pas ce plaisir. Elle l'écrase sous son poids. Les cinquante kilogrammes paraissent comme deux cent kilogrammes pour la Germaine. Cette dernière disparaît du ring, battant en retraite en remarquant le regard étincelant de la déesse aux yeux pers. Regard qui la transperce et un frisson parcourt son échine endolori. La déesse grecque remercie d'un signe de tête la chuchoteuse d'esprits et rejoint Arès qui se repose à l'ombre d'un arbre.


Le dieu de la Guerre, sourire aux lèvres, embrasse chastement la déesse sur les joues qui s'empourprent rapidement sous le regard amusé de Jim et Mélinda. Cette dernière commente :

— Vous formez un joli couple.

La déesse, émue, lui sourit et réplique :

— C'est très inattendu comme remarque.

— Peut-être, mais rien ne change au fait que vous me faites penser à Jim et moi au début de notre relation... Bien sûr, en ignorant nos différences respectives, vous êtes des dieux, nous des mortels.

Athéna lui sourit gentiment et, sortant d'une poche interne un objet, lui donne une bague.

— Cette bague est un cadeau. Je vous la donne, elle vous sera plus utile que ne peut l'être une médaille de bravoure. En appuyant sur le chaton, vous avez l'Égide, adaptée, bien sûr, à votre taille. Ce bouclier a un Gorgonéion mobile pour pétrifier vos ennemis si nécessaire.

— Merci beaucoup Athéna.

Et la mortelle met la bague à sa main droite.

Arès, se relevant péniblement, lance de sa voix de stentor à Jim :

— Monsieur Clancy, merci d'être venu en soutien psychologique pour votre femme qui mérite tous les applaudissements. Mesdames, Mélinda Gordon-Clancy et Athéna, vous êtes des vrais génies de la tactique militaire. Félicitations !

Le dieu et le mortel applaudissent, faisant sourire les deux femmes, un peu gênées d'être l'objet d'attention si marquée pour une simple action qui pouvait échouer facilement.

— Et, Monsieur Clancy, en bon militaire, vous méritez un cadeau...

Le dieu siffle dans les airs et un immense vautour fauve aux plumes scintillantes se dépose élégamment sur son poing, repliant ses ailes.

— C'est un vautour domestiqué pour le combat, précise-t-il. Je l'ai moi-même élevé il y a plusieurs années, lui, sa femelle et ses petits, mais je n'avais point trouvé un digne mortel de l'avoir comme garde du corps.

Et autour du dieu, un vautour femelle et ses petits apparaissent, poussant un cri de joie.

— Ainsi, je vous donne toute la famille et ils peuvent vivre dans les environs de votre maison. Aussi, vous pouvez l'appeler avec un sifflement particulier, celui que vous avez entendu... Essayez-le.

Le mortel s'exécute et le dieu le corrige à deux reprises avant de reproduire exactement le sifflement d'appel.

— Excellent ! Aussi, Jim Clancy, vous avez ma bénédiction.

Le dieu joint le geste à la parole.

— Aiden Clancy, petit chef, digne fils de ses parents, vous devez vous exercer tôt, commente maternellement la déesse, s'approchant du petit, s'agenouillant pour être à la même hauteur et pour lui donner un jouet — un chef militaire vêtu comme un militaire soviétique de la Seconde Guerre Mondiale, à la différence que l'étoile n'est pas rouge mais vert olive — qu'elle sort de la poche interne de son manteau. Voilà un cadeau pour toi, mon enfant... Tu es destiné à être un guerrier, un chef militaire, sans utiliser les armes... Que Dieu te protège.

La déesse donne un câlin et un bisou maternels à l'enfant avant de rejoindre son collègue.

— Maintenant, continue le dieu de la Guerre, petit sourire aux lèvres. Vous revenez chez vous et nous nous revoyons dans deux mois à notre mariage. À plus tard, valeureux guerriers.

Les deux dieux s'envolent sous forme d'un couple de vautours fauves et partent informer Élie James et son épouse. Jim et Mélinda, ravis que rien de dangereux ne soit arrivé, s'échangent un regard interrogateur, ne comprenant pas comment ils pourront revenir chez eux alors qu'ils n'ont ni papier, ni document, ni passeport avec eux.


Alors que les parents réfléchissaient au meilleur moyen de revenir à Grandview, leur fils, Aiden, joue un peu avec les petits vautours et s'exclame, soudainement, une joie enfantine dans sa voix :

— Papa, maman, je sais comment revenir à la maison !

Jim et Mélinda tournent simultanément la tête, très intrigués, et un peu effrayés, qu'il parle si aisément, malgré son âge très précoce, lui lancent un regard interloqué.

— Simple, continue-t-il. Nous embarquerons sur le dos des vautours, le père et la mère accepteront bien de le faire.

Jim se racle la gorge et interroge le vautour :

— Vautour d'Arès, j'ignore s'il est possible d'embarquer sur votre dos pour revenir à Grandview, mais acceptez-vous d'être notre avion vivant ? En espérant que la question n'est pas trop stupide.

Le vautour domestiqué étire ses ailes, pousse un petit cri pour signifier son accord et s'assoit par terre, comme pour inviter le mortel à embarquer sur son dos. Jim, se tournant vers son épouse, lui suggère :

— Mél, je pense que nous pouvons revenir en embarquant sur le dos des vautours. J'embarque sur le mâle, toi sur la femelle avec Aiden.

Elle opine du chef et la famille embarque sur le dos des vautours. Les deux familles arrivent rapidement à Grandview.


Jim, aide son épouse à descendre du dos du rapace, remercie la famille ailée d'un geste de la tête et laisse galamment sa femme rentrer dans leur maison. Mélinda soupire de joie et affirme :

— Jim, je dois t'avouer que je doutais de l'efficacité du plan d'Athéna, craignant de rater mon tir... J'étais consciente que si j'échouais, j'aurai le droit de voir la colère de Baduhenna...

La chuchoteuse d'esprits tremble de peur à ses mots, comme si elle avait reçu une douche d'eau froide. Jim l'enlace tendrement pour signifier son soutien et lui murmure :

— Mél, ne pense même pas au pire des options. L'essentiel est que tout soit correct, que tout passe comme lettre à la poste. La chance était de notre côté, Dieu merci ! Réjouissons-nous que nous reprendrons une vie normale après une odyssée des plus militaires.

— Tu as raison, Jim.

Elle embrasse chastement son mari sur les joues, poussant un soupir d'aise, et observe son fils jouer avec le cadeau de la déesse. Jim s'occupe de préparer un repas pour la famille. Après le repas, alors qu'Aiden dort dans son lit, contente, l'épouse de l'ambulancier annonce :

— Jim, tu seras très ravi de la nouvelle que je t'apporte ! ...

L'interpellé, tournant la tête vers elle, lui lance un regard interrogateur, intrigué et curieux de discerner une lueur de joie dans le regard de sa femme, l'incite à développer son idée.

— Je suis enceinte... Nous aurons un autre enfant, mon amour !

Étonné d'apprendre maintenant la nouvelle, un large sourire de joie apparaît sur son visage, il embrasse tendrement son épouse et lui murmure :

— Heureusement que je ne le savais pas avant de partir avec les dieux, sinon je t'aurai interdit d'utiliser ton arc...

— C'est aussi la raison pour laquelle je ne t'informe pas plus tôt que maintenant, mon amour.

— Tu es maligne, ma chérie, mais tu le sais que je t'aime malgré tout.

Sur ces mots, le couple échange un baiser passionné et part dans leur lit, plongeant rapidement dans les bras de Morphée.



Deux mois plus tard, au mois de mars, le jour du mariage d'Arès et d'Athéna, tous les invités, autant immortels que mortels, sont présents, attendant les mariés devant l'église Saint Jean le Théologien à Athènes. Zeus, comme la dernière fois, fait office de pope. Le père des mariés, les yeux pétillants de joie et de bonheur que sa fille se marie enfin, sourit aux couples de mortels et à sa femme dans l'assistance. Après la cérémonie et le mariage, Arès et Athéna invitent les dieux et les mortels dans leur nouvelle demeure, cadeau d'Héphaistos pour l'occasion. Mélinda salue Élie James qui discute avec Arès et lui demande :

— Professeur, comment allez-vous ?

— Je vais très bien... Je serai bientôt père ! se réjouit-il, sautant de joie. Et Arès m'avait donné quelques conseils... Il ne faut pas oublier qu'il a été le père d'Harmonie, d'Éros, de Phobos et Deimos.

Celle-ci hoche la tête pour signifier qu'elle comprit, sourire aux lèvres.

— Vous semblez cacher quelque chose, Madame Gordon, la taquine-t-il.

— Je ne cache rien, mais je serai mère à nouveau ! Je suis tellement contente que je ne peux le décrire en mot, continue-t-elle, émue, lâchant une larme de joie.

— Je suis bien ravi pour vous, répond le professeur sourire aux lèvres. Et je suis bien content que nos supérieurs soient mari et femme. Beaucoup de bonheur et de joie dans un futur qui n'est pas si éloigné... Surtout lorsque nous savons que l'union des dieux n'est jamais stérile...

— Merci Élie James pour votre remarque très philosophique et psychologique, mais je vous laisse. À la prochaine.

— Avant de vous quitter, se précipite-t-il en lui donnant un morceau de papier, je vous donne mon numéro de téléphone à domicile. Ainsi, en cas de doute, question ou conseil, nous resterons en contact.

Saluant d'un geste de la main le professeur, elle prend le papier, le range dans une poche interne de son manteau et rejoint son mari.

Ce dernier discute avec Héra qui sourit au couple. La Reine des Olympiens, avant de rejoindre son mari et son fils, salue sa protégée Aglaé Ionatros-James, en plus de lui donner quelques conseils pour bien élever ses enfants.


Le lendemain matin, les mortels, à bord d'un avion privé conduit par Zeus, sont ramenés chez eux. Mélinda pense, en voyant sa maison, qu'elle pourra enfin avoir une vie normale sans que les dieux interviennent pour combattre des monstres mythologiques.



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Guerrier de la Lumière en russe.

** Jeu de mots entre Немой (Muet) et Немец (Allemand) en russe.

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