Conter sur eux
Chapitre 1 : Un démon chez l’archevêque
3376 mots, Catégorie: T
Dernière mise à jour 14/06/2025 11:23
Cette fanfiction participe au défi d’écriture « À table ! » (novembre 2022) du forum Fanfictions.fr.
Catégorie deuxième chance
et s'inspire de la fable "Le rat de ville et le rat des champs" de La Fontaine
Aziraphale avait fermé la librairie pour une semaine, et s’était offert quelques jours de repos dans la paisible campagne du Kent, à Sevenoaks. Les après-midis, il aimait flâner sur les chemins tranquilles, loin de la foule agitée de Soho. La météo était plutôt fraîche en cette fin janvier, mais les anges ne sont guère sensibles aux variations de température. Pour preuve, les vêtements qu’il portait été comme hiver : un gilet de velours un peu élimé sur une chemise bleu pâle, un pantalon en lainage havane et une longue veste beige. La touche finale consistait en un incontournable nœud papillon tartan et une montre de gousset. « Le tartan, c’est stylé » assurait-il à qui voulait l’entendre. Il occupait ses soirées à lire paisiblement dans sa chambre d’hôtel avec une bonne tasse de thé. Il avait emporté, dans un grand et antique sac de voyage en cuir usé par le temps, un stock impressionnant d’ouvrages à lire ou à relire, parmi lesquels ses préférés de Jane Austen et d’Oscar Wilde, ainsi que As the Crow Flies de Jeffrey Archer, paru l’année précédente.
Ce soir-là, il était attablé au restaurant « Le Pain Quotidien », où il se délectait d’un roboratif steak and kidney pie, qu’il estimait amplement mérité après une longue balade dans la forêt de Godden Wood.
– Aziraphale !
Qu’on le hèle ainsi, perdu incognito au fin fond de l’Angleterre rurale, lui fit presque lâcher sa fourchette.
– Oh Gabriel ! Bonjour ! Ça fait... hem… longtemps qu’on ne s’est vus.
L’archange suprême jeta vers son assiette un regard où se mêlaient dégoût et désapprobation :
– Dis-moi : pourquoi souiller ainsi ton corps céleste avec de la… beurk… matière ?
– Eh bien, comme il me faut vivre parmi les humains, je dois me fondre dans la masse et… heu… me comporter comme eux, n’est-ce pas ?
– Peu importe. Fais comme tu l’entends. Cependant, du travail t’attend à Londres. Tu as été désigné pour apporter ta bénédiction à la reine Elisabeth lors de son jubilé de rubis, le 6 février. De plus, des rumeurs me sont parvenues, Là-Haut. Il semblerait que les forces maléfiques occupent un peu trop le terrain dans la capitale. Il y a déjà eu un attentat de l’IRA ce mois-ci, à Whitehall. Sans victime, fort heureusement. Aucun doute, des démons fauteurs de trouble sont à la manœuvre dans les parages. Il faut veiller à l’équilibre des forces en présence.
– Oui, ces irlandais sont de solides alliés, mais parfois une peu... khof... imprévisibles.
– Aziraphale, tu n’es pas missionné sur terre pour faire de la politique, mais pour exécuter les desseins de la Toute-Puissante. Au 21ème siècle, le monde sera en paix. De Ny-Ålesund à Puerto Williams et de Quito à… hum… Quito. Ainsi est le Plan. Mais auparavant, il nous faut faire un brin de ménage. Alors,…
Gabriel baissa le ton pour lui glisser à mi-voix les détails de la dernière requête divine.
La mort dans l’âme, l’ange-libraire rentra donc à Londres en ce début de février.
Il reprenait peu à peu ses marques et le rythme de la vie citadine, avec ses promenades quotidiennes à St James’s Park lorsque, occupé à lire tranquillement sur son banc favori, il s’entendit apostropher par une voix familière :
– Aziraphale !
– Crowley, mon cher, c’est un plaisir de te revoir ! Que fais-tu dans les parages ?
– Bah, la routine. Je viens nourrir les canards…
Le démon prit place à côté de lui, se laissant choir sur le banc à la va-comme-je-te-pousse, avec à la main un sachet de petits pois surgelés.
– Content de te voir aussi, l’angelot. Tu avais disparu ?
– J’étais en vacances. Dans le Kent, si tu veux savoir. Mais « on » est venu me chercher.
– Pour quoi faire ?
– Eh bien, je dois bénir Sa Majesté prochainement. Et puis, Dieu est un peu énervée contre les humains depuis quelque temps. Elle trouve qu’ils… hem… font un peu n’importe quoi avec n’importe qui en dehors des liens sacrés du mariage. C’est pour cette raison qu’Elle a inventé le sida. Elle veut passer à la vitesse supérieure, m’a dit son Messager, et je suis mandaté pour m’assurer des résultats, conclut-il dans un murmure.
– Je vois... Châtiment divin, tout ça, hein ? Sodome et Gomorrhe 2 ? Le fléau gay ?
– Pas seulement, admit l’ange, piteux.
– Oh ! Vous tuez des hétéros, aussi ?
– Mmh mmh…
– Pas les enfants ? Vous pouvez pas infecter des gosses ?
Aziraphale regardait par terre, se tordant les mains, un pied raclant la poussière. Il poussa un profond soupir qui signifiait « Je regrette, mais je ne suis pas aux commandes »
– C’est plutôt mon camp que j’imaginais faire ce genre de chose… Et alors ? Elle est satisfaite ? grinça le démon.
– Nous ne pouvons pas juger le Plan Divin, Crowley ! C’est inef…
– Tais-toi, le coupa brutalement le déchu. Plus un mot. J’ai pigé l’idée, je crois.
Ils restèrent silencieux un long moment, chacun plongé dans ses pensées.
– Bon, écoute, fit Crowley pour tenter de mettre fin au malaise. On sait bien, toi et moi, qu’on a un cahier des charges à respecter, si on veut garder nos jobs et les coudées franches sur terre. On n’y peut pas grand-chose.
– Oh ! Merci ! Ça me soulage ! J’étais vraiment préoccupé, que tu puisses penser du mal de moi !
– Jamais de la vie, mon ange. Allez, je t’invite à dîner. À Southwark.
– Ah ? Tu connais un bon restaurant dans le quartier ?
– Mieux que ça, sourit le démon. Chez l’archevêque Mgr Michael Bowen. Je suis son cuisinier personnel.
Aziraphale en resta abasourdi un bon moment.
– Et peut-on savoir pourquoi tu as jugé bon de te faire passer pour le cuisinier de Son Excellence ?
– Mais pour le fun, l’angelot, pour le fun ! On n’a pas tant d’occasions de se marrer, t’es pas d’accord ? J’observe, je prends des notes. Je suis le ver dans la pomme, le ...
– Le loup dans la bergerie ? Mais tu ne crains pas de te trahir ? Qu’on découvre la vérité ?
– « Loup dans la bergerie
ne sera de sitôt
démasqué ou banni
si grimé en agneau. »
– Oh ! De quelle fable tiens-tu cette citation ? Ésope ? Marie de France ? La Fontaine ?
– Ngk… Je viens de l’inventer, admit Crowley en toute modestie.
Le sourire carnassier que lui adressa le démon lui donna la chair de poule. S’il ne le connaissait pas aussi bien, il en aurait été terrifié.
– Mais, tu sais cuisiner ?
– Est-ce que j’ai une tête à faire la popote ? Nah… Je m’occupe de la gestion, les commandes, tout ça… Monseigneur est un homme de goût, et il a toujours peur de manquer. Aussi il y a tous les jours des quantités de nourriture en trop. D’ailleurs j’y veille : comme ça les employés nourrissent leur famille quasiment à l’œil avec les surplus. Un petit arrangement, en quelque sorte. Il faut bien que ces parasites servent à quelque chose, ajouta Crowley dans un sourire narquois.
– Mais Crowley, c’est du vol !
– Non, mon ange. C’est du partage. Un concept qui t’est familier, non ?
Dieu, que ce démon était irritant !
Les voilà donc partis direction St. George's Road. L’idée d’un excellent repas avait finalement eu raison des scrupules angéliques.
Ils étaient seuls dans les cuisines à cette heure tardive. Sur la longue table en chêne attendait une énorme miche de pain, sur une planche à découper, protégée d’un torchon de métis. Le long du mur du fond courait un plan de travail d’un éclat chirurgical, avec à droite un immense réfrigérateur. Des ustensiles en cuivre, suspendus en hauteur, lançaient leurs reflets chatoyants. À gauche trônait un buffet deux corps en merisier massif. Là, une porte donnait sur l’escalier qui descendait à la cave, fort bien fournie grâce aux soins attentifs de Crowley. Tout près, sur une sellette, une magnifique Maranta nervurée de rouge apportait sa touche colorée. À droite enfin, un piano de cuisson à six feux avec un énorme four côtoyait l’évier et le lave-vaisselle.
Le menu se composait d’une ballotine de foie de canard à la cerise et aux pistaches, d’asperges à la crème, suivies d’un bœuf Wellington au gingembre et piment de la Jamaïque avec des pommes de terre rôties aux épices, et pour finir un crousti-fondant aux pommes et sa sauce caramel et amandes grillées.
– Je te fais réchauffer le bœuf, l’angelot ?
– Non merci. Je préfère froid. Avec une mayonnaise à la moutarde à l’ancienne, si tu as.
Aziraphale en salivait d’avance en s’installant à table, dépliant une serviette immaculée sur ses genoux.
Crowley sortit les plats du frigo, puis s’en fut chercher deux bouteilles de Châteauneuf-du-Pape. Le temps qu’il chambre un peu, il leur servit un Gewurztraminer, en parfait accord avec l’entrée qu’il avait agrémentée de fleur de sel de Guérande et de poivre sauvage de Madagascar fraîchement moulu. Pas de doute, Monseigneur était un connaisseur, songeait l’ange en dégustant son foie de canard sur une simple tartine de pain de campagne.
Aziraphale, transporté, bourdonnait tel l’abeille sous le soleil d’été en murmurant son appréciation. Les yeux mi-clos, il se disait qu’une cuisine raffinée était un plaisir qu’il pouvait bien s’offrir de temps en temps, tout de même, non ? Crowley avait posé ses lunettes de soleil, au risque de se décorporer devant la vision enchanteresse de l’ange en pleine dégustation. De fait, il dut faire appel à tout son sang-froid pour empêcher ses doigts de voler vers l’angélique menton et en chasser du pouce une miette de pain égarée. La main gauche fermement accrochée au rebord de sa chaise, la droite crispée autour de son verre, il ne pouvait détacher ses yeux du spectacle.
Aziraphale, son assiette terminée, lui adressa un sourire comblé. Crowley reprit contenance et apporta la suite.
– Mmm… J’adore les asperges, fit l’ange dont le regard s’alluma une nouvelle fois.
Celles-ci étaient d’une variété importée de Sologne, conservées en bocaux de verre, à consommer avec les doigts, sans chichi, simplement trempées dans la crème fraîche battue avec du jus de citron.
Le gourmet attrapa délicatement la première tige ivoire, la trempa dans le petit bol de crème posé au bord de son assiette, puis la porta à sa bouche et referma ses lèvres sur la pointe fondante, y laissant tournoyer sa langue pour n’en pas perdre une goutte. Il poursuivit l’opération jusqu’à épuisement. De l’asperge, du contenu de l’assiette, et aussi du démon. Crowley tentait tant bien que mal de se maîtriser, fasciné par les commissures envoûtantes qui laissaient couler de temps à autre un filet de crème, qu’Aziraphale tamponnait alors vivement d’un coin de serviette. Accoudé à la table, le menton sur sa paume et le regard perdu, il rêvait d’essuyer lui-même ces gouttelettes blanches, avec ses doigts, ses lèvres, sa langue,…
Satan, que cet ange était décadent !
– Elles étaient délicieuses ! conclut Aziraphale, radieux.
– TU étais délic… enfin je veux dire, oui, tu semblais apprécier, se reprit de justesse le démon.
Le Châteauneuf-du-Pape maintenant chambré, Crowley se leva de table de façon quelque peu inconfortable et s’en fut chercher la première bouteille pour en remplir leurs deux verres, priant Asmodée pour que les yeux saphir ne s’attardent pas sur son jean ajusté ne laissant rien ignorer de son enthousiasme.
– Alors, reprit Aziraphale après la première gorgée de vin rouge, qu’est-ce que tu mijotes en ce moment, vieux serpent rusé ?
– Voyons voir, répondit Crowley, soulagé par la diversion, en feuilletant son agenda. Le mois prochain, j’ai deux attentats de l’IRA avec quatre victimes. La collection printemps/été nous réserve quelques scandales et divorces : Sarah Ferguson, la princesse Anne,...
– Crowley ! La famille royale, vraiment ? s’indigna l’ange.
– … La duchesse d’York, « L’histoire vraie de la princesse Diana » (une petite bombe biographique) continua le démon imperturbable…
– Crowley, pas Lady Di !!!
Le démon lui lança un regard entendu et ajouta :
– Je compte finir l’année en beauté. Un incendie est planifié au château de Windsor pour novembre.
Aziraphale était sous le choc. Il avait des standards, et qu’on écorne l’image de la monarchie ou qu’on lui cause du tort lui semblait difficilement concevable.
– Crois pas que ça m’enchante, mon ange. Les ordres, tout ça… Cela dit, je vais ajouter ma touche perso, je pense. Je vais mondialiser le GSM.
– Le quoi ?
– Le téléphone mobile. Je crois, d’une part, que les humains vont devenir assez rapidement accros à ce nouveau gadget, et d’autre part, que ça va donner lieu à une croissance exponentielle d’incidents dans leurs communications, paradoxalement. Des potentialités infinies, on est loin d’en avoir fait le tour, à mon avis ! Le bazar est déjà lancé, vois-tu. Je n’ai eu qu’à amorcer le moteur. Je suis l’architecte originel du projet, je peux le dire. Pas besoin des gars d’en bas. C’était mon idée, à la base. « Que le réseau soit ! » Et c’est là que ça va devenir marrant. Une immense usine à emmerdements. Des ennuis absolument partout. Une nébuleuse de complications, une galaxie de problèmes. Des SMS qui n’arrivent pas, ou envoyés au mauvais destinataire. Des appels manqués, importants bien entendu. Plus quelques menus dommages collatéraux : des accidents de la route en pagaille. Des ondes qui te bousillent la santé. Des batteries à plat au mauvais moment. Des possibilités infinies de flicage, de fouille, de surveillance plus ou moins licite. Des appareils hors de prix qui éveillent les convoitises. Des vols à la tire, des trafics de contrebande. Des arnaques en tout genre. Des applications douteuses, des amis virtuels. Les humains auront bientôt leur vie entière dans la poche, de leur compte en banque à leur pornographie, prêts à vendre leur âme à Bee pour récupérer leur précieux sésame en cas de perte. On va se régaler ! Et encore, je te raconte pas tous ces créatures furieuses prêtes à s’étriper à la première panne de réseau ! Ah ! Ah ! Ah !
Crowley arpentait nerveusement la pièce, le regard fou, comme possédé, avec de grands mouvements de bras. Aziraphale, atterré, écoutait les envolés lyriques du déchu les yeux écarquillés, la bouche ouverte sur un « Oh ! » muet
– Mais Crowley, ne crois-tu pas que ton agenda est déjà suffisamment rempli ? Quel besoin d’en rajouter ?
– J’aime innover, l’angelot. Et je compte que Belzébuth, si elle est satisfaite de mon invention, me lâche un peu la grappe l’année prochaine. Ça me déplairait pas de prendre un peu de vacances, moi aussi… D’ailleurs, je suis en train de mettre au point le selfie.
– Le quoi ?
– Je t’expliquerai un autre jour, fit le démon en s’approchant du frigo pour apporter la suite du repas.
Soudain, des bruits de pas se firent entendre dans le couloir. Tendant l’oreille alors que les pas se rapprochaient, Crowley paniqua :
– C’est sûrement Sandalphon ! On est pas censés être là tous les deux à cette heure ! Cache-toi vite à l’entrée de la cave !
Alors que la porte de la cave se refermait sur l’ange, celle de la cuisine s’ouvrit sur le directeur de cabinet de Son Excellence. Sandalphon avait ses entrées auprès de Michael, et faisait pour ainsi dire la pluie et le beau temps au sein de l’archevêché. On pouvait l’y trouver à toute heure du jour ou de la nuit. Il adressa au cuisinier un sourire polaire, dévoilant une incisive où brillait une croix d’argent, et interrogea d’une voix plus glaciale qu’une crypte :
– Mr Crowley. Que faites-vous donc ici à cette heure ?
– Je prépare les commandes pour la semaine à venir, répondit le démon avec aplomb.
– Hum… Il flotte ici comme une odeur de pensées impures, ajouta ce parangon de vertu et de rectitude, tournant la tête de droite et de gauche, les narines palpitantes.
– C’est sans doute l’ang… la cr… enfin je veux dire les asp… L’ang...ine vous guette, Monsieur. Vous allez choper la cr...ève à vous promener ainsi dans les couloirs pas chauffés, sans même une écharpe autour du cou. Ça va finir avec un grog et de l’asp...irine, si vous voulez mon avis. Vous voyez bien que mes seules pensées sont tournées vers votre santé et votre bien-être, Monsieur le Directeur, rajouta-t-il, tout miel.
Il se fendit d’une courbette pour faire bonne mesure, conscient de s’être raccroché aux branches de justesse.
– Bien bien bien. Vous avez sans doute raison. Je vous laisse, et vais rejoindre des locaux un peu plus accueillants que ces couloirs. Bonne soirée, Mr Crowley.
Sitôt que l’autre importun eut tourné les talons, le démon apostropha son ami :
– Aziraphale, c’est bon, tu peux revenir ! Y’a encore le bœuf Wellington qui t’attend, et puis le dessert !
L’ange revint s’attabler, jetant des regards inquiets vers la porte. La gourmandise et la crainte se livraient dans sa tête à un duel sans merci. Il finit par goûter la viande, mais du bout des lèvres. Crowley remarqua ses réticences, et tenta de le rassurer :
– Il reviendra pas, t’inquiète. Mange tranquillement.
– Merci, mon cher, mais je n’ai plus très faim, à vrai dire. Je crois que je vais rentrer à la librairie, lire un peu et me coucher pas trop tard. C’était délicieux, vraiment, mais je ne ne suis pas serein, après l’intrusion de cet affreux bonhomme. Bonté divine, où a-t-il bien pu pêcher cette histoire de pensées impures ?
Le démon ne put manquer la petite lueur canaille qui étincelait dans ses yeux bleus à ce moment-là. Aucun doute : il était démasqué. Il lui adressa en retour un sourire complice.
– OK mon ange. Mais emporte au moins la viande et le gâteau.
– Si tu insistes… accepta Aziraphale sans se faire prier. Mais laisse-moi t’inviter à dîner demain à Sevenoaks. Je connais un petit restaurant…
C’est ainsi qu’ils se retrouvèrent, le lendemain, au « Pain Quotidien », devant deux monstrueuses assiettes de fish and chips accompagnés de sauce tartare et d’une purée de petits pois, avec une généreuse pinte de bière. Ici, au moins, nul casse-pieds ne viendrait troubler la quiétude de leur repas, espérons-le !