Discussion ABCdaire

Cette fanfiction est une réponse à un défi proposé sur le site d’écriture Nocteller :

“Deux personnages de votre choix entament une discussion. La particularité de leur conversation : les premières lettres de leurs répliques suivent l'ordre alphabétique. Le texte ne devra comporter que des dialogues.”

J’en ai fait un, puis comme ça m’a bien plu, j’en ai écrit deux autres…

Voici donc trois courts dialogues pour répondre à ce défi. Peut-être cela vous donnera-t-il des idées !

1 - Wenslaydale et Adam, in “Créature des Abysses”

– Alors, on fait quoi aujourd’hui Adam, une fois que Pepper et Brian seront arrivés ?

– Ben, on pourrait faire une chasse au trésor dans la forêt. Par exemple, je cacherais ce monstre marin en plastique, et faudrait que vous le trouviez. Regarde !

– C’est quoi ce machin ? On dirait un calamar !

– Dans la réalité, ça peut mesurer vingt-cinq mètres de long, avec dix tentacules de...

– Et moi je pense qu’une bestiole aussi énorme, ça se peut pas.

– Figure-toi qu’il peut peser jusqu’à deux tonnes. J’invente rien, Wenslaydale. Je t’assure que c’est pas du flan.

– Grotesque. Ridicule. J’en crois pas un mot.

– Hé ho, c’est une créature des abysses, je te ferais dire ! Un peu de respect !

– Impossible. Je suis sûr que tu me baratines. Et comment t’appelles ça ?

– J’ai le mot sur le bout de la langue… C’est comment déjà ? Cracotte ? Lichen ?

– Kraken. C’est ça que tu cherches. J’ai vu ça dans mon “Bestiaire Fantastique”.

– Le monstre du fond des océans ! Mais oui, bien sûr ! Cette créature gigantesque capable d'attaquer des bateaux et même des baleines, cette immense pieuvre avec plein de tentacules ! Brrrrrrrrr !

– Mais ça n’existe pas le Kraken. C’est qu’une légende !

– N’importe quoi ! J’ai vu des photos dans un journal !

– Oh ! Et quel journal, Môssieur Adam ?

– “Poissons, Verseau et autres signes : l’horoscope aquatique”. C’est Anathème qui me l’a prêté.

– Qui ça ?

– Rappelle-toi : la dame qui habite au Jasmine Cottage

– Si tu lui fais confiance, je donne pas cher de ta peau. Mon père dit que c’est une sorcière.

– Tais-toi, t’y connais rien ! C’est une occultiste, c’est elle qui me l’a dit ! Même qu’elle peut voir les auras !

– Une occultiste, vraiment ? Mais tu sais au moins ce que ça veut dire ?

– Voir des bidules que les autres voient pas. Savoir des trucs que les autres savent pas. Connaître l’avenir, des choses comme ça. C’est ça qu’elle fait. C’est son job.

– Wahoo ! C’est qu’une mytho, moi je dis. C’est pas possible, tout ça. Et puis c’est interdit par la science de toute façon.

– … Xanthus. Elle m’a raconté la légende aussi. C’était un des quatre chevaux d’Hector, le héros grec.

– Y’a pas à dire, elle t’a bien embobiné la sorc...

– Zen, Wenslaydale, zen ! C’est pas parce que tu connais pas des trucs qu’ils existent pas !

2 - Famine et Guerre in “Bécanes”

– Alors, tout le monde a choisi sa moto et lui a donné un nom ?

– “Bataille ultime”, qu’elle s’appelle la mienne.

– Ça sonne bien, y’a pas à dire. Au moins, les choses sont claires. Bien joué, Guerre.

– Disons que j’hésitais avec “L’écrabouilleuse”, mais c’était pas vraiment classe. Un poil trop familier. Et toi Famine ?

– “Exterminate”. J’ai longuement réfléchi. Ça m’a paru… chirurgical. Parfaitement adapté.

– Fantastique ! Génial ! Ça te ressemble tellement ! Bravo !

– Garde tes compliments et tes louanges. Pas de fayotage avec moi. Inutile de me cirer les Rangers.

– Honni soit qui mal y pense ! J’étais sincère.

– Il est vrai que je me suis pas mal creusé les méninges...

– J’ai moins hésité pour la couleur. Et toi ?

– Kaki ou gris orage, il avait le vendeur. J’ai pris gris. C’est beau : si pur, si menaçant !

– La mienne est tout ce qu’il y a de plus rouge. Rouge sang. J’adore.

– Manque plus que les deux autres et on va pouvoir démarrer notre chevauchée.

– Nous avons la fin du monde à portée de pot d’échappement ! Enfin ! Pourvu qu’ils traînent pas en route...

– On n’a qu’à les appeler !

– Pas bête.

– Qu’est-ce qu’elle a choisi, Pollution ?

– “Rose des Prés”. Quelle idée, je te jure ! Pas très sérieux comme nom. Pour un Cavalier de l’Apocalypse, je veux dire.

– Sûr.

– Tu sais quoi ? Dans ma tête, ce sera “Belladone”, plutôt. C’est plus approprié, si elle tient à un nom de fleur.

– Un nom de fleur, OK, mais vénéneuse alors ! T’as bien raison !

– Voilà. Et pour… tu sais qui… le Patron, quoi… Mort ?

– “Walhalla”, c’est ça qu’a choisi Mort pour sa bécane. Nickel. Trop stylé.

– “Xylophone” aurait été pas mal aussi. Si, comme je le soupçonne, Il a décoré son engin avec un squelette, on pourrait en jouer avec les côtes peintes sans doute sur le réservoir. Ah ! Ah ! Ah !

– Y’a pas de quoi rire. On se moque ni de Mort, ni de sa machine. Tu sais qu’Il est un peu soupe au lait, des fois. Il pourrait t’arriver des bricoles, s’Il l’apprenait...

– Zéro de conduite, c’est ce que je risque, au pire. Le Patron, il aime bien rigoler, je le connais. Le tout est de bien cibler son sens de l’humour...

3 - Crowley et Aziraphale in “Apocaflop”

– Aziraphale, je suis pas tranquille…

– Billevesées et calembredaines !

– Cal… quoi ?

– Des idées que tu te fais là, Crowley.

– Et toi, t’as pas la trouille ? Pas même un petit peu ?

– Foutaises et balivernes, très cher !

– Gageons qu’ils nous ont dans le collimateur, maintenant. Le Ciel comme l’Enfer.

– Histoire de te rassurer, je dirais qu’il suffit de nous faire tout petits pendant quelque temps. Un cottage dans les Southdowns, ça devrait être tickety boo… Qu’en penses-tu ?

– Il faudrait éviter les miracles jusqu’à nouvel ordre, aussi. Ça va pas être simple.

– Je suis certain que nous y parviendrons. Ce sera merveilleux.

– Kamikazes, voilà ce qu’on a été. Je suis sûr qu’Ils vont nous punir.

– Lord Belzébuth et l’Archange Gabriel préparent déjà la nouvelle offensive, j’en mettrais ma main au feu. Ils ont autre chose à penser que nous deux.

– Mais quand même, on a dû sacrément les agacer, non ?

– N’y pense plus. Savoure plutôt notre victoire. Nous avons magistralement mené à bien l’Armageddon’t. N’oublie jamais cela.

– Ouais. T’as sûrement raison. Mais je peux pas m’empêcher d’être un peu nerveux. On a mis des bâtons dans les roues du Grand Plan, quand même…

– Peut-être que le Plan de Dieu, c’était qu’on fasse ça, justement ?

– Qu’est-ce qu’Ils vont encore nous inventer ensuite alors, d’après toi ?

– Rien ne peut nous arriver. Sois tranquille.

– Si tu le dis… Je te fais confiance.

– Tu te fais du souci pour rien, je t’assure.

– Un verre. Il me faut un verre...

– Viens donc t’asseoir un moment, mon cher !

– Whisky, mon ange ?

– Xérès pour moi, s’il te plaît.

– Y’en n’a plus !!!

– Zut.