Au delà des apparences!

Chapitre 1 : Paris, mon amour

2351 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 28/02/2017 20:17

Nous sommes toutes les deux assises à la terrasse de l'Avenue. L'un des restaurants les plus chics de Paris. Le soleil est encore au rendez-vous en ce début septembre. Je pose mes lunettes de soleil Dolce&Gabbana sur mon nez parce que les derniers rayons du soleil me font mal aux yeux.

Après avoir mangé copieusement, Charlotte et moi buvons paisiblement nos jus de fruits. A nos pieds se trouvent une multitude de sacs des plus grands magasins de l'avenue Montaigne.

J'inspire profondément et profite de cette fin d'après-midi tandis que Charlotte vérifie une nouvelle fois les achats que nous venons de faire.

- Bientôt la rentrée... je soupire.

- Ne m'en parle pas, s'il te plaît ! Je n'ai même pas encore reçu les résultats de mes repêches. Je préfère ne même pas y penser.

- Il n'y a aucune raison que tu t'inquiètes, je suis sûre que tu as assuré, ma belle !

- Je ne suis pas aussi enthousiaste que toi. Au moins toi, tu as réussi du premier coup !

- Certes, mais je n'ai eu que la moyenne, même pas une distinction, pas de quoi pavoiser en somme.

- J'aurais déjà été contente rien qu'avec ça !

Charlotte sort de sa boite un flacon de parfum Dior. Elle s'en met un peu sur le poignet, sent son odeur, recule son visage l'air sceptique et puis sourit.

- Tu sais que Tom est sorti avec Julie ? M'avoue-t-elle

- C'est vrai ? Je n'y crois pas ! Tom et Julie... Le couple le plus improbable…

- Ma foi, pourquoi pas !

- Quand est-ce arrivé ?

- Lors d'une soirée que Tom a organisée en juillet. Tu n'étais pas là, t'étais à Hawaï à ce moment-là

- Juste et... ?

- Et bien, apparemment, les deux tourtereaux ont roucoulé toute la soirée. Faut dire que ça n'a pas duré longtemps, leur petite idylle était de toute façon vouée à l'échec selon moi

- Sans aucun doute ! Il s'en est passé des choses durant mon absence, on dirait bien

- C'est peu dire...

- Tom et Julie...

On se regarde droit dans les yeux avant de rire aux éclats en y pensant. Cette virée entre filles avant la rentrée était une excellente idée. Cela nous permet de nous détendre avant d'entrer en master. Et qu'importe les ouï-dire, le master ne risque pas d'être une mince affaire. J'espère sincèrement que Charlotte réussira sa 3ème année, j'ai besoin qu'elle soit avec moi.

Charlotte Veersenhauer est de loin la meilleure amie que je n'ai jamais eue et c'est d'ailleurs pour cela que je la considère comme une soeur. Nous nous connaissons depuis l'enfance, nous avons partagé des moments inoubliables. Elle m'a vue sous mon meilleur jour comme dans mes pires moments. Elle a toujours été là pour me soutenir. Je me demande ce que je deviendrais sans elle.

Venant tout comme moi d'un milieu aisé, son père est notaire et sa mère clerc de notaire. On se comprend très bien. Elle aussi sait ce que c'est que d'avoir des parents absents...

Quoi que je n'aie pas grand-chose à reprocher à ma mère, elle fait ce qu'elle peut pour être présente mais nous ne sommes pas toujours sur la même longueur d'onde, je ne peux malheureusement pas en dire autant de mon père.

Arthur de Bessange ! Vous ignorez son existence ? Alors passez votre chemin ! Il est sans conteste l'un des avocats les plus réputés de Belgique. Spécialisé en droit des affaires, il court toujours par monts et par vaux pour son travail. A part pour ses maîtresses, il n'a guère du temps à consacrer à « sa fille chérie ».

Charlotte sort un petit miroir de son sac Balenciaga et semble examiner de près ses sourcils.

- Tu les trouves comment mes sourcils ? Me demande-t-elle

- Ils sont très bien.

- Je devrais retourner chez l'esthéticienne pour les épiler avant la rentrée…

- T'es parfaite !

- Merci mais j'en doute fortement, c'est toi qui est parfaite !

- Tu exagères...

Elle me sourit avant de ranger son miroir. Je trouve qu'elle n'a rien à envier à personne. Elle est beaucoup plus belle qu'elle ne le croit. Elle manque de confiance en elle, j'ignore pourquoi.

Charlotte a les cheveux bruns coupés au carré dégradé, le visage assez rond, les pommettes hautes, elle a des yeux verts clairs et légèrement en amande. De corpulence mince, elle est juste un peu plus petite que moi qui fais un mètre 75 environ.

- On rentre à l'hôtel ? Me propose-t-elle.

- Oh que oui, je suis claquée !

- J'appelle un taxi, hors de question de rentrer à pied avec tout ça.

- Vérifie bien qu'il ne te manque rien ! Je ne veux pas qu'on se retrouve comme la dernière fois à courir à droite et à gauche après un sachet oublié dieu sait où…

- Je ne l'ai jamais retrouvé ce pull Calvin Klein, dit Charlotte en sortant son Iphone de son sac.

Le taxi met peu de temps pour venir nous chercher. Une fois dans notre chambre d'hôtel, j'enlève mes bottines qui me font un mal de chien avant de me jeter sur mon lit.

- Je suis crevée ! Lâchai-je sans ménagement.

Charlotte lance sa veste sur une chaise et se dirige vers la salle de bain. Pendant ce temps, je réponds aux sms que certains de mes amis m'ont envoyés. Après qu'elle se soit lavée, je me précipite à mon tour dans la salle de bain.

Devant le miroir, je regarde l'état catastrophique de mes cheveux. Mes pointes sont trop sèches, je trouve et le blond de mes cheveux n'est plus aussi lumineux que d'habitude. J'aimerais les teindre... peut-être en châtain. A voir ! Je ne tarde pas trop dans la salle de bain.

Lorsque je rejoins Charlotte, je la trouve couchée sur son lit, zappant les différentes chaînes de la télévision.

- Il y a quelque chose à voir ce soir ? je lui demande.

- Rien de rien !

- Alors, tu vas pouvoir me parler en détail cette fameuse nuit que tu refuses toujours de me raconter.

- Il n'y a rien à raconter !

- Je suis sûre que si mais j'ignore pourquoi tu ne veux pas me le dire.

Elle soupire.

- J'ai honte... Bon d'accord, je te dis tout mais tu me promets d’en parler à personne ?

- En réalité, j'avais l'intention d'enregistrer notre conversation et de la mettre sur le net mais, je veux bien faire une exception pour toi…

- Allez, s'il te plaît...

- Mais tu me prends pour qui ? Tu sais bien que tu peux me faire confiance.

Je me mets à plat ventre sur mon lit, les deux mains sous le menton et je l'écoute attentivement.

- Tu vois Amandine ?

- Oui ?

En réalité, je ne me souvenais plus d'elle mais qu'importe, Charlotte continue

- Et bien, elle m'a présentée un garçon super mignon ! Grand, brun, un sourire à tomber. L'extase quoi.

- Continue…

-Tout se passait bien au début, il était charmant, drôle, intelligent mais...

-Mais... ?

- Au lit, il s'est avéré plus que bizarre...

- C'est à dire ? Bizarre... Du style Christian Grey ?

- Je n'ai jamais lu le livre ni vu le film... Toi oui ?

- Non mais tout le monde connaît le personnage, alors il était dans son genre de trip ?

- On peut dire qu'il avait le même délire que lui et moi, ça ne m'a pas plu du tout.

- Quel genre de chose te demandait-il ? Il avait des gadgets de sado-maso, des trucs du genre ?

- Quelle horreur, je n'ose même pas y penser ! Je savais que je n'aurais pas dû te le raconter…

Charlotte met ses mains sur son visage et devient rouge comme une tomate

- Ola la, que s'est-il passé, vas-y raconte ! je souris.

- Ce que je peux te dire c'est que je n'aurais jamais dû accepter de passer la nuit avec lui.

- Mais allez quoi, moi aussi, j'ai eu affaire à ce genre de type.

- C'est vrai ?

- Bien sûr sauf que moi j'ai foutu le camp !

J'éclate de rire. Charlotte me lance un de ses coussins.

- Hé !

Je reprends le coussin en question et je le lance dans sa direction. Seulement, je la loupe et il tombe par terre.

- Et tu l'as revu ensuite ? je lui demande.

- Oh que non !

- Enfin, tu n'avais pas besoin d'en faire toute une histoire. Je te taquine mais je ne te juge pas, tu sais bien que tu peux tout me dire.

- Oui, je sais... Et toi, côté garçon ? Il n'y a vraiment personne qui t'intéresse ?

- Comme je te l'ai dit, non personne.

- C'est dommage, il y a pourtant plein de garçons qui te tournent autour et certains ne sont vraiment pas mal du tout

- Oui, je le sais mais aucun ne m'intéresse particulièrement

On finit la soirée à discuter de tout et de rien. De nos angoisses, de nos peurs, de nos envies, de nos projets. Au bout d'un moment, on finit par s'endormir.

 

 

Le lendemain, je me réveille en sueur. Je viens de faire un affreux cauchemar. Le même que je fais depuis pas mal de temps maintenant. Je marche dans une rue sombre, je suis seule, perdue. J'ignore totalement où je suis. J'entends des pas derrière moi, une personne semble me suivre, j'essaye de me dépêcher pour m'éloigner de cet individu mais rien à faire les pas se pressent davantage au fur et à mesure que je m'éloigne. Je tente de me retourner pour me défendre, je ne vois rien, personne mais alors que je veux continuer mon chemin, j’aperçois l'ombre d'un homme qui tombe sur moi, je suis pétrifiée, je ne peux plus bouger. J'ai juste le temps de pousser un cri sourd et je me réveille.

- Tout va bien ? Me demande Charlotte

- Oui, ça va, j'ai juste fait un cauchemar.

- On ne devrait pas trop tarder, on doit encore prendre notre petit déjeuner avant d'aller à l'aéroport.

Je regarde l'heure en vitesse

- Oui, tu as raison, je vais prendre une douche.

Je cherche dans ma valise après un simple t-shirt et un jeans, je n'ai pas envie de me prendre la tête aujourd'hui.

Dans la salle de bain, je vois dans le miroir que j'ai des cernes. J'ai encore mal dormi. Je passe sous la douche. Je ferme les yeux et je sens des frissons parcourir tout mon corps. Je ne me sens vraiment pas bien. Rien que de penser à ce cauchemar... C'est comme si mon sang coulait, glacé, dans mes veines. Ce rêve me hante et même si je me doute bien de la cause de ces cauchemars je préfère faire comme si de rien était. De toute façon à quoi bon essayer d'en parler ? Cela ne servirait à rien, à part créer des problèmes.

Tout à coup, j'entends un bruit qui me sort de mes pensées. J'arrête l'eau, je prends un essuie posé sur le lavabo en sortant de la douche. Quelqu'un toque à la porte de la salle de bain

- Anne-so' ! T'en mets du temps ? Est-ce que ça va ? Me demande Charlotte.

Je ne me suis pas rendue compte du temps que j'avais mis. J'enfile mes vêtements en 4ème vitesse, me coiffe et me fait un chignon. Je ne prends même pas le temps de me maquiller.

Je sors de là le sourire aux lèvres

- Est-ce que tu vas bien ? T'en fais une tête ! Me dit-elle.

- Oui, ça va ! Désolée d'avoir mis autant de temps et de quelle tête parles-tu ?

Elle me regarde de la tête aux pieds avant de déclarer

- Bon, je me dépêche, ce n'est pas tout ça mais on doit encore faire nos valises et manger avant de partir.

 

Nous avons tellement pris de temps à faire nos bagages qu'on n'en a plus pour prendre un petit déjeuner au restaurant de l'hôtel. Il faut dire qu'on a eu du mal à trouver de la place pour tout ce qu'on venait d'acheter. On décide d'aller chercher un croissant au coin de la rue avant de monter dans le taxi qui nous amène à l'aéroport. Certes, Paris n'est pas loin de la Belgique mais Charlotte et moi n’envisagions pas une minute de conduire 4 heures aller-retour pour un week-end dans la capitale de la mode alors on a opté pour l'avion.

A bord de l'avion, je regarde mon Iphone dans l'espoir que mon père m'ait envoyé un message mais il n'y en avait aucun à part celui de Max qui me demandait comment j'allais. Charlotte, assise à mes côtés, semble dans les vapes, je regarde à travers le hublot et comme à chaque fois que je monte dans un avion et que je contemple la vue, je me répète la même chose : Comme le monde s'avère si petit de là-haut ! Et nos soucis qui nous semblent si important en bas peuvent paraître dérisoires de là où je suis. Pourtant, une fois que l'avion atterrira, je ne manquerai pas de faire toute une histoire au moindre pépin qui m'arrivera, comme tout le monde...


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