Au delà des apparences!

Chapitre 13 : Points communs

2147 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 14/03/2017 20:19

(suivez moi sur mon blog: unedidobelle. be)

Ce sont les vacances de Pâques et je concentre toute mon énergie sur la bloque. Autant se recentrer sur les vraies priorités.

Parfois, je reçois un message de Matthieu s’excusant de nouveau, me persuadant qu’il m’aimait sincèrement et qu’il est navré de la tournure qu’ont pris les événements.

J’avoue que je l’aime. Oui, je l’aime toujours, c’est ridicule je sais après ce qu’il m’a fait mais malgré mes sentiments, je ne peux pas lui pardonner. Je ne réponds plus à ses messages, c’est trop dur. J’ai envie qu’il sache ce que ça fait d’être trahi comme il l’a fait. Qu’il souffre comme moi, je souffre en ce moment…

 

C’est en étant loin dans mes pensées que ma mère entre dans ma chambre et dépose une enveloppe sur mon bureau.

 

-         C’est pour toi, me dit-elle simplement.

 

Je l’examine avant de l’ouvrir et la parcourir en vitesse. Je soupire lorsque je finis d’en lire le contenu. C’était Maxime. Il s’excusait de me le faire savoir maintenant, comprenait que ce n’était pas le moment et saurait attendre le temps qu’il faudrait mais il fallait qu’il me le dise, que cela faisait trop longtemps que ça durait. Le mail lui semblait trop impersonnel et de vive voix, il n’aurait jamais osé le faire alors il a opté pour une lettre. Il m’avouait ses sentiments. Il est amoureux de moi et ne savait pas comment s’y prendre pour attirer mon attention.

Il avait raison, ce n’était pas le bon moment du tout et quand bien même, je ne l’ai jamais vu autrement que comme un ami.

 

Maxime est gentil, mignon et intelligent. C’est le genre de garçon que beaucoup de filles rêveraient d’avoir mais moi, je ne me voyais pas avec lui malgré toutes ces qualités.

 

On me reproche de mal choisir mes compagnons. J’ai préféré un salaud plutôt qu’un garçon aussi bien que lui mais les sentiments ne se commandent pas…

 

Pauvre Maxime, que vais-je lui dire ? Il était probablement le seul véritable ami que j’avais et lorsqu’il va savoir que son amour n’est pas réciproque, il va sûrement s’éloigner, ce que je comprendrais. Je ne pourrais pas lui en vouloir de prendre du recul.

 

Cette déclaration, au lieu de me toucher, me rend profondément triste. Je me rends compte de l’hypocrisie de ceux que je considérais comme mes amis et voilà maintenant que je vais briser le cœur du seul qui m’ait réellement aimé.

 

Heureusement ma mère n’a pas vu le petit chat qui est en réalité une petite fille. Véritable boule de poil noire et blanche, j’ai décidé de l’appeler Sissi. Les deux autres prénoms auxquels j’avais pensé été trop lourd à porter pour un petit chat. Je suis contente de l’avoir cette petite. Elle est d’une douceur et d’une gentillesse... Elle reste près de moi et me lèche quand je pleure, dort sur mes cahiers lorsque j’ai le dos tourné, c’est une vraie petite chipie aussi parfois mais je l’aime si fort. Je tiens à la garder. Pour le moment, ma chambre est assez spacieuse pour elle mais j’ai peur qu’en grandissant, elle ne devienne trop étroite…Enfin, on verra au moment venu.

 

Je ferais mieux de me remettre au travail maintenant.

 

Le lendemain, je décide de prendre mon après-midi et de me promener en ville pour me changer les idées. Comme tout me semble triste malgré le beau temps. Je flâne seule dans les rues, ce n’est pas du tout la même chose sans Charlotte. Evidemment, je ne voudrais plus de sa compagnie après ce qu’elle m’a fait…

 

Soudain, j’aperçois cette chère Chloé se promenant le plus innocemment du monde avec ses vieilles fringues dont personne ne voudrait. Cette profiteuse me tape réellement sur les nerfs ! Je fonce vers elle et je lui barre la route.

 

-         Bonjour, comment vas-tu ? Et mon père, il va bien ? Je n’en ai plus de nouvelles mais je suppose que toi tu le sais…

-         Je… Je ne suis plus avec lui

-         Oh Pourquoi ? Il t’a foutu dehors ? Comme c’est triste !

-         Non, c’est moi qui suis partie

-         Pourquoi, il n’était pas assez bien pour toi ? Il ne t’en donnait pas assez ? T’en as trouvé un plus riche ?! je crie au milieu de la rue. Les passants se retournaient sur nous.

-         Laisse-moi passer, s’il te plaît, rougit-elle.

-         Oh, Mademoiselle veut que je la laisse passer mais vas-y je t’en prie.

 

Tandis qu’elle se fraye un chemin, je lui prends son sac des mains, je suis surprise par sa qualité mais je ne doute pas une seconde de qui a bien pu lui offrir par contre. Cependant, ma rage se décuple lorsque je vois la marque du sac en question : Chloé !

 

-         Quelle jolie attention de la part de mon père !

-         Rends-le-moi, s’il te plaît ! Supplie-t-elle

-         Donc, tu laisses tomber mon père mais tu n’oublies d’emporter tous les cadeaux, évidemment.

-         C’est la seule chose que j’ai gardé ! Maintenant, rends-moi mon sac !

Elle tend le bras pour l’attraper mais pendant ce temps, je lui empoigne les cheveux et je tire.

 

-         T’es folle ou quoi ? Lâche-moi ! Crie-t-elle

-         Retourne chez ton père et laisse le mien tranquille, ne l’approche plus jamais, tu m’entends ?

-          

Des personnes viennent pour nous séparer

 

-         Mais qu’est-ce que tu racontes, pleure-t-elle, mon père est mort ! Rends-moi mon sac et laisse-moi tranquille…

-          

Je tombe des nues en entendant ça. Je reprends mon calme immédiatement et les personnes qui nous tenaient nous relâchent. Je lui lance son sac, elle le rattrape de justesse. Elle sert son sac, tremblante, en pleur, elle va s’asseoir sur un banc plus loin.

Tout à coup, je ne sais plus quoi penser de mon comportement. Je me sens stupide. De toute façon, c’était stupide. Je vais m’asseoir à côté d’elle. Chloé sèche ses larmes avec un mouchoir.

Je rassemble tout mon courage pour m’excuser.

 

-         Il est décédé depuis longtemps ?

-         Non. Je l’ai appris le lendemain où on s’est vu pour la dernière fois.

-         Oh quand même…Toutes mes condoléances.

-         Merci…

-          

On reste là pendant un moment avant que je relance la conversation

 

-         Il était comment ton père ?

-         Il était noir.

-         Tu n’as pas envie d’en parler, je suppose, je m’excuse pour cette question.

-         Ce n’est pas ça, c’est juste que je ne le connaissais pas assez pour te dire quelque chose sur lui…

-         Tu es de quelle origine, en fait ?

-         Je suis métisse, mon père était africain et ma mère est belge.

-         Je pensais que tu étais asiatique, c’est drôle, ça n’a rien avoir, en fait…

-         T’es pas la première à faire cette erreur, sourit-elle.

-         Pourquoi tu ne le connaissais pas bien ton père ?

-         Il… Il nous a laissé tomber quand j’étais petite pour refaire sa vie en Afrique.

-         Je dois dire qu’au moins moi, mon père ne nous a pas fait ce coup-là ! En même temps, il est belge, il n’aurait pas pu aller bien loin !

 

On rit toutes les deux.

 

-         C’est un homme de loi, il fait son devoir mais, je ne crois pas compter plus que ça pour lui…

-         Je suis sûre que si, c’est juste que ce n’est pas le genre d’homme à montrer ses sentiments…Tu devrais peut-être lui en parler.

-         Je ne crois pas que cela servirait à quelque chose…

 

Elle ne me répond pas, elle semble fixer quelque chose au loin. Je regarde dans cette direction et je vois un homme noir, assez grand, la trentaine peut-être. Il portait un long caban en laine bleu marine comme manteau. Il était assez élégant comme homme. Je remarque qu’elle le suit du regard jusqu’à ce qu’il tourne dans une rue et qu’elle le perde de vue. Elle baisse les yeux et soupire.

 

 

-         Qui était-ce ? je demande.

-         Qui ?

-         L’homme que tu regardais…

-         Je n’en sais rien…C’est juste…que c’était le même genre d’homme que mon père. Enfin, c’est le dernier souvenir que j’en ai…

-         Alors…C’est vraiment terminé avec mon père ?

-         Oui…Tu sais, ça ne pouvait pas durer éternellement…

-         Il faut que j’y aille mais, je tiens à m’excuser encore une fois pour tout ce que je t’ai dit

-         Ce n’est pas grave, je m’en remettrai, ne t’inquiète pas.

 

Elle sort de son sac un portefeuille et verse dans sa main des petites pièces qu’elle compte attentivement. Je lui dis au revoir et je m’en vais. Je me retourne pour le regarder une dernière fois, je ne la vois plus du tout comme la première fois. Elle semble triste cette fille quand on y prête vraiment attention. On dirait qu’elle porte le monde sur ses épaules. J’ai été tellement aveuglée par ma colère que je ne l’avais pas remarqué.

 

Lorsque je rentre chez moi, je replonge la tête dans mes cours jusqu’à ce que j’aille me coucher.

Je passe une nuit agitée. Les cauchemars recommencent…

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