Une décision cruciale

Chapitre 2 : Une décision cruciale

Chapitre final

2288 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 22/05/2019 08:06

Ce texte a été écrit dans le cadre du défi du mois de mai qui avait pour thème : La Rébellion.


Cette nouvelle année, Drago Malefoy devait l’accomplir en tant que Mangemort. En effet, c’était grâce à lui si quelques serviteurs du Seigneur des Ténèbres avaient réussi à s’introduire dans le château l’année passée, pour tuer Dumbledore. C’était d’ailleurs lui qui était chargé de le faire, à contrecœur car il ne voulait pas devenir un meurtrier, mais heureusement le professeur Rogue s’en était chargé à sa place. Il suivait donc les cours sous l’insistance de sa mère, et s’occupait de ses « tâches » de Mangemort durant les vacances scolaires.

               Le deuxième trimestre s’était achevé. Dans l’immense manoir des Malefoy, Drago était allongé sur son lit et repensait à son avenir qui soudain lui semblait bien incertain. Il n’arrivait pas à s’enlever cette image de la tête : Lui, menaçant de sa baguette Dumbledore du haut de la tour d’astronomie, qui lui demandait de le laisser l’aider. Rogue intervenant pour le tuer à sa place. Dumbledore tombant subitement de la tour et Potter qui l’avait désarmé.

               Drago Malefoy ne savait plus où il en était. Il n’avait jamais été naturellement méchant malgré sa suffisance et sa prétention à être un Sang-Pur parfait. Son seul objectif était de suivre les traces de son père, Lucius Malefoy, afin d’obtenir un minimum de reconnaissance de sa part. Il n’avait pas eu le choix de devenir un Mangemort, car la pression que lui mettait son géniteur était bien trop forte. Sa mère quant à elle, n’était pas ravie de cette décision, elle avait espéré un tout autre avenir pour son fils, mais hélas, elle n’avait pas eu son mot à dire. Puis de toute façon, si Drago avait refusé de servir Voldemort, il aurait été tué, et elle ne pouvait pas supporter cette idée.

               Mais aujourd’hui, le jeune Malefoy était pour la première fois en proie au doute. Certes il adhérait complètement à l’idéal des « Sang-Purs » que prônait Voldemort, mais fallait-il pour autant tuer tous les êtres au sang souillé ? Puis il détestait Harry Potter au plus haut point, mais fallait-il vraiment le tuer ?

               La mort de Dumbledore avait en fait tout remis en question. Drago se surpris d’ailleurs à penser à ce que serait sa vie s’il n’avait pas choisi la voix du mal pour tant attirer l’attention de son père. Est-ce qu’il aurait noué une rivalité amicale avec Potter ? Est-ce que la Sang-de-bourbe, Hermione, serait devenue sa petite amie ? Car il fallait bien avouer qu’elle était brillante et très belle pour une moldue, même si quelque part cette idée le répugnait.

               Ses pensées furent interrompues lorsque son père entra en trombe dans sa chambre. Un homme au visage tiré et aux longs cheveux blonds qui n’avait plus fier allure depuis longtemps. En plein exaltation, il attrapa sauvagement le bras de son fils tel un dément, pour le tirer de son lit. Sa poigne était tellement forte que le jeune blond n’arrivait pas à s’en détacher. Empreint d’un mauvais pressentiment, il n’eut alors pas d’autre choix que de se laisser entraîner en direction du grand salon.

               Une fois sur place, son père le lâcha négligemment et il se retrouva face à un jeune garçon hideux. La pièce était sombre et vaste. Seule la lune qui brillait haut dans un ciel dégagé et étoilé, éclairait légèrement quelques zones d’ombre. Bellatrix Lestrange, une sorcière redoutablement mauvaise et instable totalement soumise et en admiration devant le Seigneur des Ténèbres, lui ordonna de sa voix sifflante, de lui dire si le jeune homme en face de lui était Harry Potter. Derrière lui se trouvaient Hermione et Ron, menacés par des Mangemorts.

               Il se demanda dans un premier temps ce qui avait bien pu arriver au visage du garçon. Il était boursoufflé du sourcil au menton, complètement défiguré. Une cicatrice brouillonne remplaçait celle habituellement en forme d’éclair, ce qui justement mettait dans le doute tous les Mangemorts. Mais malgré ça, il savait que c’était Harry Potter. Il le reconnaîtrait entre mille. Alors pourquoi il n’arrivait pas à le dire ? Il était complètement paralysé par la peur. Il n’avait qu’un seul mot à prononcer. Voldemort arriverait alors pour tuer le jeune garçon en un rien de temps, puis tout serait terminé ! Il retournerait à sa vie d’avant, du temps où la famille Malefoy était respectée pour leur puissance et leur richesse. C’était d’ailleurs ce que son père venait de lui dire, en le voyant hésiter, il ne put s’empêcher d’intervenir pour de nouveau mettre la pression à son fils. Tout reposait encore une fois sur lui. Sans savoir pourquoi, il regarda en direction d’Hermione. Celle qu’il appelait vulgairement « Sang-de-bourbe » le suppliait clairement du regard de ne rien dire alors il se contenta de bégayer peureusement :

« Je n’en sui pas sûr… »

               Bellatrix excitée et insistante, prit la main de son neveu pour le rapprocher du jeune garçon défiguré. Nez à nez avec le visage hideux, la pression montait en lui crescendo, devenant presque insurmontable. Le regard bleu aux paupières bouffies d’Harry semblait clairement lui dire :

« Malefoy s’il te plaît ! Ne fait pas ça ! ».

               Mort de trouille à cause des conséquences qu’engendreraient chacune de ses décisions, il n’eut pas le temps de donner sa réponse, que sa folle de tante se tourna vers Hermione pour la menacer de lui révéler quel sort elle lui avait jeté. L’attention à présent détournée de lui, sa mère vint poser une main rassurante sur l’épaule de son fils, pour lui faire comprendre de laisser tomber.

               Soudain, la sorcière complètement givrée, remarqua alors qu’un des Raffleurs, sorcier qui venait de capturer et livrer Harry, Ron et Hermione, tenait l’épée de Gryffondor. Interloquée, Bellatrix lui demanda où est-ce qu’il avait trouvé cette arme et il répondit que c’était la fille qui l’avait dans son sac. Sachant que cette arme était une des seules à pouvoir détruire Voldemort, elle devint folle de rage. Elle élimina le détenteur afin de récupérer l’épée et ordonna aux autres Raffleurs de partir sans demander leur reste, sous peine de les tuer eux aussi. Elle commanda ensuite à sa sœur Narcissa, d’enfermer Harry et Ron dans la cave, afin qu’elle puisse s’entretenir avec Hermione pour savoir ce qu’ils avaient l’intention de faire avec cette arme.

               Lucius et Narcissa s’isolèrent avec leur fils dans la salle attenante afin de laisser Bellatrix s’occuper de la Sang-de-bourbe.

« Va dans ta chambre !, dit sèchement Lucius à son fils. Tu n’as plus rien à faire ici !, ordonna-t-il avec dédain »

               Cette phrase énoncée avec tant de mépris résonna dans la tête du jeune homme comme un appel à la rébellion. Son père ne le rabaissera plus. Il en avait marre et voulait prendre ses propres décisions. Et la première sera d’aider Hermione, peu importe les conséquences. Le cri de la jeune sorcière moldue retentit alors dans tout le manoir comme une sonnette d’alarme, le faisant ainsi sursauter et trembler de tous ses membres. Bellatrix, était capable de tout. Il n’osait pas imaginer ce qu’elle faisait endurer à la jeune fille. Ne supportant pas de l’entendre souffrir davantage, il se rendit discrètement dans le salon par une autre entrée. Il ne savait pas encore ce qu’il allait faire, il n’avait pas de plan, mais tout ce qu’il savait c’était que Bellatrix était capable de tuer la Sang-de-bourbe et cette idée lui était inconcevable. Ressentait-il de la culpabilité? De la compassion ?

               Caché derrière un imposant fauteuil et tremblant de la tête aux pieds, il regardait l’horrible scène qui se déroulait sous ses yeux. Bellatrix inscrivait à l’aide de sa baguette dans la peau des avants bras d’Hermione « SALETE DE SANG-DE-BOURBE ». Tout en prenant son temps, les lettres creusaient lentement et profondément chaque sillon de sa fine peau blanche. Puis d’un seul coup, Bellatrix lui mordit le bras jusqu’au sang, décrochant ainsi le summum d’une souffrance que ne pouvait plus supportait Hermione. Réduite au silence par l’épuisement, Bellatrix finit par se relever et fit face au fauteuil où Drago était caché. Elle l’avait repéré, s’en était fini de lui. Du moins c’est ce qu’il pensa, car elle se dirigeait en fait vers le gobelin sorti de la cave par un des Mangemorts à sa demande.

               Soulagé et ayant presque fait dans son pantalon, il regarda de nouveau Hermione. Allongée les jambes d’un côté et les épaules de l’autre, sa tête retombant mollement sur le sol, elle se contenta de fixer le vide de ses yeux en larme quand elle croisa le regard apeuré de Drago. Elle le suppliait alors silencieusement de lui venir en aide. Comme un déclic et l’adrénaline aidant, il sortit discrètement de sa cachette, sortit sa baguette et lança le sort Stupéfix en plein sur Bellatrix qui lui tournait le dos. Elle fut immédiatement immobilisée et réduite au silence.

               Mais il fallait faire vite car il ne savait pas combien de temps cela la retiendrait, alors il se précipita sur Hermione, essaya de la relever mais ce fut peine perdue, elle était trop épuisée et complètement amorphe, alors il n’eut pas d’autre choix que de la porter dans ses bras. Au même moment, Harry et Ron avaient réussi à s’échapper grâce à l’aide de Dobby, un elfe de maison qui adorait le sorcier à la cicatrice en forme d’éclair. Mais lorsque le rouquin vit Hermione évanouit dans les bras de Drago, il devint fou de rage et s’élança comme un dément sur lui, s’apprêtant à lui jeter le premier sort qui lui vint en tête. Seulement, il fut arrêté par Harry qui avait tout de suite compris que les intentions du blond étaient de les aider.

« On n’a pas le temps Ron ! »

               Dobby se précipita vers Drago et Hermione prêt à transplaner. Une fois tous réunis autour de lui, Bellatrix réussit à se libérer du sort. Elle envoya en guise de dernier recours, une dague en direction de la bande mais il était trop tard. Elle disparut dans le vortex crée par Dobby. Les parents de Drago quant à eux, n’eurent pas le temps d’intervenir, et virent simplement leur fils disparaître.

               Drago Malefoy avait pour une fois suivi son propre choix. Il était enfin allé à l’encontre des désirs de son père et comptait bien à partir de maintenant mener sa vie comme il l’entendait. Il n’obéirait plus et ne serait plus à la merci de personne. Il savait bien sûr que Voldemort ne lui pardonnerait jamais cette affront et que ces jours étaient sûrement maintenant comptés, mais ce n’était pas grave car au fond de lui, même si ça le rendait malade de l’admettre, il savait que Potter et sa bande arriveraient à leur fin. Même si cela l’agaçait, ils y arrivaient toujours… 

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