Nina Black - Heart Attack (Tome 1)

Chapitre 15 : L'effondrement de Katniss Black

2162 mots, Catégorie: K+

Dernière mise à jour 07/01/2020 11:45

_ Aller Katie ! On a cours de potions ! Je n’ai pas envie d’être en retard, s’exaspéra Nina.

_ Tu peux parler toi !

Fort heureusement le professeur Snape avait du retard et étrangement il faisait plutôt bon dans la salle de cours pour ce mois de février. Mais lorsque le maitre de potions débarqua dans le cachot la température chuta assez rapidement.

_ Miss Salamander, levez-vous. Ainsi que vous Miss Black.

Surprise Nina se leva et regarda d’un air mauvais Lucifia. Pour une fois, elles ne s’étaient ni battues dans la Grande Salle, ni gênées pendant le cours. Alors de quoi pouvait-il s’agir ?

_ Je veux que pour ce cours vous travaillez ensemble.

_ Quoi ?! s’écrièrent les deux jeunes filles à l’unissons. Avec elle ?!

_ Vous m’avez très bien entendu. Oui vous travaillerez en-semble. En effet, Miss Salamander a obtenu des résultats assez… décevants et ceux de Miss Black sont plutôt… étonnants. Donc, nous allons voir, si en mixant vos capacités, vous obtiendrez un résultat convenant. Il arrive, en effet, que ceux qui font des potions doivent travailler ensemble même s’ils ne s’entendent pas toujours.

À contrecœur Nina s’installa à côté de Lucifia et laissa Katie seule. La potion du jour était la Potion d’Amnésie, une potion plutôt compliquée en première année et Lucifia n’arrangeait rien à la situation.

_ Qu’est-ce que t’as fait ?! Tu as mis deux gouttes d’eau du fleuve Léthé, s’écria Lucifia.

_ C’est ce qui est écrit, bouffonne !

_ Si tu le dis Madame-Je-Sais-Tout-Et-Je-Me-Crois-Tout-Permis-Car-Mon-Père-Est-Sirius-Black-Le-Traitre !

Nina essaya de garder son attention sur la potion pour éviter de lui casser le nez sous les yeux du professeur Snape, elle se jura de le faire lorsqu’il n’y aura plus de témoin.

_ Oh ?! Tu m’écoutes ?! s’égosilla Lucifia.

_ Quoi, encore ?

_ Ça fait quoi d’avoir sa sœur à l’infirmerie entre la vie et la mort ?

_ Quoi ?!

_ Bah oui, elle a fait un malaise hier soir !

Nina était troublée et hésita entre un stupide mensonge de la part de cette vipère ou une terrible vérité venant s’ajouter aux chuchotements qu’avaient eu William, Katniss et Lena lors des vacances de Noël.

Lucifia et Nina eurent un résultat plutôt pauvre et le professeur de Potions sembla exaspéré. Il avait sûrement attendu quelque chose de meilleur.

Le professeur Snape annonça la fin de son cours et Nina se précipita sur lui :

_ Professeur ! Est-ce vrai que Katniss est à l’infirmerie ?

_ Elle y était, mais elle en est ressortie pendant la soirée. Un petit malaise dû au stress scolaire, rien de mal.

_ Et personne ne m’a rien dit !?! s’écria-t-elle dans une forte colère.

_ Vous connaissez certainement, Miss Black, la fameuse règle du secret médical. Ce n’est pas à nous de reprocher ce silence quant à l’état de santé de votre sœur, mais à cette-dernière elle-même.

 

Lors du déjeuner Nina alla donc voir Katniss pour lui demander comment elle allait. Malgré le fait qu’elle disait se sentir mieux, son visage trahissait sa faiblesse.

_ Tu es toute pâle, Kate ! Tu es sûre que tu ne veux pas retourner à l’infirmerie, s’inquiéta la jeune fille.

_ Ce n’est rien, juste un mal de tête, ça passera. Je commence à m’y habituer depuis toutes ces années.

Elle voulut se lever mais ses jambes refusèrent de la porter. Quand elle y parvint enfin l’effort poussa son corps à réagir et elle se mit à tousser et à cracher quelques gouttes de sang. Nina voyait sa sœur tomber, le temps fut comme ralentit, comme ses réactions.

_ Katniss !! hurla Nina.

William débarqua en courant et retint sa sœur en passant son bras pâle par-dessus son épaule musclée. Cette-dernière respirait avec difficulté. Le professeur Snape, qui n’était pas loin, aida William à porter Katniss et ensemble ils allèrent vers l’infirmerie.

_ Non, Nina (elle remarqua que le professeur l’appela par son prénom), allez à votre cours.

_ Mais… Et Katniss ?

_ J’ai dit : va à ton cours, ordonna-t-il froidement mais avec un visage de compassion.

Déjà que Nina n’était pas très habile en vol, ce jour-là fut une horreur. Le professeure Hooch la réprimanda et lui dit qu’elle aurait cru voir une moldue sur un balai, qu’elle devait certainement être la pire en nettoyage et qu’elle devra sûrement passer sa vie sur la terre ferme tandis que le reste des sorciers profiteront de l’air pur. Nina fut tellement préoccupée, revoyant sans cesse dans son esprit sa sœur s’effondrer lentement qu’elle n’entendit même pas les horribles remarques de sa professeure.

Dès que le cours fut terminé, la jeune fille courut à l’infirmerie pour y voir sa demi-sœur. Après avoir négocié avec Mme Pomfrey, la soignante, elle réussit à obtenir un quart d’heure avec Katniss.

_ Comment vas-tu ? demanda Nina inquiète en se jetant sur le lit d’infirmerie.

_ Je dois avouer que je me suis déjà sentie mieux. Mais ne t’inquiète pas, je serais vite sur pied. Dans deux jours au maximum, les soins de Mme Pomfrey sont les meilleurs !

Sa sœur n’était plus du tout celle qu’elle avait rencontré en septembre dernier. Elle avait les joues creusées, des cernes profonds et sombres. Sa peau déjà pâle était quasiment transparente. Nina n’avait jamais fait attention à ses changements rapides mais à présent la voir dans cet état l’effrayait.

_ Tu pourras à dire à Cedric qu’il ne doit pas s’inquiéter, lui non plus et que je l’aime.

Elle essaya d’esquisser un sourire mais elle semblait triste. Nina n’avait jamais vu sa sœur aussi mal en point.

_ Tu es sûre que tu n’as rien à me dire, Kate ? Arrête de me protéger et dis-moi tout.

Katniss la regarda avec surprise. Puis fermant les yeux, elle prit une grande inspiration.

_ Mon corps n’est pas fait pour vivre longtemps, Will et maman le savent. Mais je ne voulais pas que toi et Cedric le sachiez pour que vous continuez de me regarder comme je suis, et non pas comme une fille à plaindre. Je vais mourir, Nina. L’échéance se rapproche de jour en jour. Il me reste quelques mois peut-être, une année au maximum.

Étrangement, Nina ne se sentit pas atterrée par la nouvelle, au fond d’elle-même elle le savait. Les chuchotements, les nombreux médicaments, les passages réguliers à l’infirmerie. Tous ces petits moments l’avaient préparée à cette nouvelle. Alors elle prit sa sœur dans ses bras et lui déclara :

_ Tu sais, si j’ai un souvenir à garder de toi, c’est ton sourire. Alors, quoi qu’il t’arrive, je ne l’oublierais pas. Plus tard, je ne garderais pas en mémoire toi dans un lit d’infirmerie, mais toi me souriant ce jour où tu m’as dit que tu étais ma sœur. Et c’est ça que je dirais à mes enfants.

Madame Pomfrey, vint alors dire que la visite était terminée et qu’il fallait que Katniss se repose. Sur le chemin du retour vers la salle commune elle intercepta Cedric qui avait le visage décomposé.

_ Cedric ! J’ai parlé avec Katniss, elle m’a dit de te dire de ne pas t’inquiéter et qu’elle t’aime.

_ Tu arrives à ne pas t’inquiéter, toi ?

_ Non… Mais je veux être heureuse pour Katniss. Lui redonner ce qu’elle nous a tant donné.

Les deux élèves se regardèrent, Nina souriait, Cedric essayait de comprendre ce qu’elle lui cachait et au bout d’un certain temps abandonna.

_ Tu as raison, avoua-t-il, bonne nuit.

De retour dans la Grande Salle, Fred, George, Katie et Lucy vinrent aux nouvelles.

_ Elle est fatiguée, c’est sûr, mais elle est forte et nous a dit de ne pas s’inquiéter.

George la serra dans ses bras. Lequel des deux avait le plus besoin de ce câlin, Nina ne saurait le dire. Mais elle trouva cette étreinte bienvenue. Elle put y verser quelques discrètes larmes sans que personne ne les voit. Quand George desserra son étreinte il regarda son amie, un léger sourire sur le visage.

 

Une semaine plus tard, le mardi dix-neuf février 1991, en cours de potions, le professeure McGonagall interrompu le professeur Snape qui expliquait les bienfaits du sang de dragon. Il regarda sa collègue qui lui souriait tristement. Les épaules du professeur Snape s’affaissèrent.

_ Severus, dit-elle d’une voix anormalement aiguë, puis-je vous emprunter miss Black ?

_ Bien évidemment, accepta-t-il d’une simplicité surprenante.

_ Prenez vos affaires miss Black et suivez-moi je vous prie.

Nina ne comprit pas ce que lui voulait le professeure McGonagall. Avait-elle fait quelque chose de mal qui lui valait son exclusion ? Est-ce pour cela que le professeur Snape avait l’air atterré ? Parce qu’il perdait sa meilleure élève ? En passant devant ce-dernier, il lui posa sa main sur son épaule et la pressa doucement. Elle le regarda et il lui adressa un regard encourageant.

_ Nina, je te préviens, cela risque d’être dur, annonça le professeure McGonagall. Mais il faut garder la tête haute, pour ceux qui reste.

_ Ceux qui reste ? demanda la jeune fille inquiète.

Celle-ci s’étonna de ne pas prendre la direction du bureau de la professeure mais d’aller vers l’infirmerie. C’était ici que Katniss se remettait. Elle allait beaucoup mieux ces-derniers temps. Son visage avait même repris des couleurs et son sourire était revenu. McGonagall poussa la porte de l’infirmerie mais Nina ne voulait pas entrer. Quelque chose l’empêchait de le faire. À l’intérieur il y avait Lena qui était dans les bras du professeure Sprout. Le professeur Dumbledore avait tourné la tête dans sa direction et lui souriait avec affection. Et William courut vers elle, quand il arriva face à elle, il la prit par les épaules et entre deux sanglots lui déclara :

_ Oh… Nina, pleura-t-il, je ne voulais pas, non, je ne voulais pas. C’est… c’est trop rapide. Ce n’était pas censé être maintenant. Oh… non… Noooon !

La jeune fille avança, lentement. Elle ne voulait pas savoir pourtant elle avançait. À côté du lit, il y avait Cedric qui tenait une main raide. Ses yeux secs regardaient le lit de Katniss. La peau de la main inerte était d’une extrême blancheur. Les cheveux bruns et bouclés encadraient harmonieusement le visage endormit de Katniss. Ses paupières closes mettaient en évidence ses beaux cils.

Lentement, la jeune fille réalisa. S’en était fini des rires cristallins de Katniss, s’en était fini des batailles de boules de neige ou de papiers, s’en était fini du sourire illuminateur de sa sœur, s’en était fini des discussions sur les garçons, s’en était fini des charriages sur elle et Cedric, s’en était fini de la complicité d’elle et de William. C’était fini. Fini.

La jeune fille crut qu’elle devait mourir elle aussi. Que c’était injuste de vivre alors que Katniss, une fille qui aimait la vie, ne le pouvait plus. Jamais elle n’allait pouvoir être Herbologiste, jamais elle n’allait pouvoir se marier avec Cedric ou un autre homme, jamais elle n’allait avoir d’enfants. Jamais elle ne finira ses études à Hogwarts. C’était tellement injuste, tellement cruel.

Les cloches d’une tour du château se mirent à sonner gravement. Jamais elles n’avaient retenti depuis septembre et leur musique alourdit d’autant plus l’atmosphère. Dans les salles de cours, les élèves levèrent tous les têtes, stupéfaits d’entendre un tel son. Les professeurs, eux, baissèrent la leur et dans les yeux de la professeure Sprout, perlaient quelques gouttes d’eau.

La respiration de Nina avait du mal à se faire. Les larmes brouillaient de plus en plus sa vue. Elle aurait voulu réveiller sa sœur et qu’elle se lève en lui disant que c’était qu’une mauvaise farce. Le professeur Dumbledore posa une main douce sur son épaule. Et pour la première fois, ces pensées vinrent à son esprit : Katniss est morte.

_ Noooon, hurla Nina sans s’en apercevoir.

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