Nina Black - Heart Attack (Tome 1)

Chapitre 8 : Une première attaque

1895 mots, Catégorie: K+

Dernière mise à jour 06/01/2020 14:02

À environ un mètre soixante-six du professeur Dumbledore se trouvait William. Son regard était paniqué et il avait l’air essoufflé. Toute la Grande Salle regardait dans leur direction et Nina comprit enfin pourquoi. Entre William et le directeur de l’école de sorcellerie se trouvait un corps tellement relâché que l’on pourrait le croire mort. C’était Katniss. Elle se faisait emmener à l’infirmerie.

_ Ne vous inquiétez pas, déclara une voix qui se voulait rassurante, elle est entre de bonne main. Misters Weasley, puis-je vous demandez d’emmener notre chère Miss Black à l’infirmerie, je crois qu’elle est en état de choc.

Sans dire un mot, les frères Weasley suivirent l’ordre du professeure Sprout, et prirent chacun un bras de la jeune fille. Cette-dernière se laissa guider par eux jusqu’à l’infirmerie où ils l’assirent sur un des lits. En face d’elle, William, paniqué, expliqua ce qui s’était passé aux professeurs McGonagall et Snape.

_ Comme souvent, elle était venue me voir à la table des Ravenclaw pour me donner une lettre que maman nous a envoyé. Elle me disait qu’elle avait un peu mal à la tête. Ce n’est pas nouveau, Katniss est de santé fragile. Je lui ai alors dit d’aller à l’infirmerie, de prendre un remède. Mais elle m’a souri et dit qu’elle était forte et que ça passera. Alors qu’elle partit en direction de la table des Hufflepuff, elle… elle est soudainement tombée à terre. Et… et j’ai essayé de la rattraper dans sa chute, mais je… je n’ai pas été assez rapide.

Il éclata alors en sanglots et le professeure McGonagall tapota sur son épaule dans un geste qui se voulait réconfortant. Nina, qui avait tout entendu, se leva vers le lit en face d’elle et regarda, par-dessus l’épaule de l’infirmière qui s’activait, sa sœur au visage blanchi et endormi.

_ Heureusement, professeur Dumbledore, que vous étiez-là pour les gestes de réanimation. Il s’agissait bien d’une attaque cardiaque. Son rythme sinusoïdal est de nouveau stable. Elle va devoir aller à St Mungo's pour comprendre les facteurs de cet arrêt. Les soignants sont en chemin.

_ Très bien, déclara le professeur Dumbledore, professeure Sprout, vous voudriez bien prévenir madame McMillian de l’accident de sa fille. Nina et William, commença-t-il d’une voix douce, j’aimerais que vous retourniez dans vos dortoirs et essayez de penser à autre chose. Votre sœur est entre de bonne main. Si jamais vous avez besoin de soutien sachez que les professeurs McGonagall et Flitwick sont à votre écoute.

Alors que William commença à prendre la sortie de l’infirmerie, Nina ne bougea pas. Ses yeux étaient rivés sur le corps inerte de sa sœur. Elle ne la connaissait seulement que depuis deux semaines, mais elle s’était tellement attachée à elle que Nina ne supporta pas le fait qu’il lui arrivait quelque chose. Sans savoir pourquoi ni comment, Katniss était passée dans le cœur de Nina de parfaite inconnue à sœur adorée.

_ Viens Nina, lui chuchota William, on va parler.

Il fut obligé de la tirer par le bras pour la sortir de sa torpeur. Ensemble et en silence, ils prirent la direction du lac. Leurs pas étaient lents. Arrivés près d’un saule ils s’assirent et le vent s’engouffra dans les cheveux longs des deux enfants. William était très beau pour un élève de troisième année. Il paraissait plus grand que les autres. Ses cheveux bouclés, bruns et longs étaient toujours bien coiffés ; son regard, lui, était toujours décidé et ses muscles étaient plutôt bien développés.

_ Katniss a toujours été de santé fragile, répéta-t-il, elle a quasiment un abonnement à l’hôpital de St Mungo’s, essaya-t-il de plaisanter. Mais son mental est de plomb et, au final, je suis certain qu’elle est plus forte que la plupart des personnes ici. Alors ne t’inquiète pas.

_ Elle a déjà fait des arrêts cardiaques comme celui-là ?

_ Non, avoua-t-il tristement.

 

En rentrant dans la salle commune de Gryffindor, de nombreux regards se posèrent sur elle. Certains étaient compatissants, d’autres avides de savoir mais aucun ne reflétait de la tristesse comme celui de Nina. Elle prit donc l’entrée de la salle de bain et regarda son reflet dans un miroir.

Face à elle se trouvait une jeune fille de bientôt douze ans. Elle était grande pour son âge, un mètre soixante. Ses cheveux blonds-châtains étaient lisses et tombaient jusque dans le milieu du dos. Elle n’était ni trop maigre, ni trop grosse. Ces formes étaient déjà généreuses. Les garçons de son âge la regardaient pour cela. Ses yeux couleur noisette étaient à l’origine souriants et une lumière y brillait. Mais à cet instant ils étaient vides d’expression. Les lunettes rectangles qui les encadraient lui donnaient un air d’intello, comme disent les enfants. Plusieurs petites tâches de rousseurs parsemaient son visage, en particulier ses pommettes et son nez. Elle se retrouvait bien dans sa description. Pourtant, Nina ne se reconnaissait pas. Quelque chose avait changé en elle au cours de ces deux semaines passées à Hogwarts. Son visage paraissait plus mûr, plus dur. Comme si elle s’était créée une coquille. Toutes ses émotions ressenties étaient la raison de ce phénomène.

Une main douce et légère se posa sur son épaule. En se retournant elle vit Katie. Cette-dernière lui lança un petit sourire.

_ Fred et George t’ont rapporté de la nourriture, ils ont eu une autorisation spéciale.

_ Je n’ai pas faim, merci.

_ Viens quand même… s’il-te-plait.

Elle suivit Katie et en sortant elle remarqua que la salle commune, pourtant pleine quelques minutes auparavant, était quasiment vide. Katie lui expliqua que le professeure McGonagall avait demandé aux élèves de laisser Nina tranquille. Il ne restait à présent plus qu’elle, Katie, Fred et George. Une dizaine d’assiettes l’attendaient.

_ Tu sais, moi aussi je suis déjà allé à St Mungo’s, raconta George, Fred m’avait poussé de mon balai parce que je lui avais dit qu’il avait grossi. Je suis tombé dans les vapes et ils m’ont gardé en observation pendant une semaine.

_ Moi aussi j’y suis déjà allé, renchérissait Katie, c’était quand je ne savais pas encore contrôler mes pouvoirs. J’avais brûlé mon bras gauche. Regarde.

Elle montra son bras. Il s’y trouvait en effet une partie roussie par des brûlures. Nina ria, et pour la première fois depuis son arrivée à Hogwarts elle se sentie libre de tous mauvais sentiments. Pendant une heure ou deux, Fred et George racontèrent leurs mille et une bêtises. Katie, elle, relatait ces mauvaises expériences avec la magie. Quant à Nina, elle expliqua comment vivaient les moldus. Étrangement, Nina se sentie tellement bien en cet instant qu’elle en oublia Katniss.

 

Voilà plus d’un mois que Katniss était à St Mungo’s. William et Nina ne cessaient de demander de ses nouvelles auprès des professeurs de leurs maisons respectives. Les informations qu’ils leur donnaient restaient vastes et peu réconfortantes.

Le soir d’Halloween, Nina reçut une lettre d’Alex.

 

Chère Nina,

Voilà deux mois à présent que tu es à Hogwarts. Moi je suis en vacances. Maman aussi. Je sais que tu lui en veux de t’avoir caché une moitié de ta vie pendant onze ans, mais comprends-la. Depuis que tu lui as envoyé la lettre de tes reproches elle pleure souvent. La nuit surtout. C’est papa qui me l’a dit.

Sinon je voulais te dire que tu avais tout mon soutien pour ta sœur. Il va falloir un jour que tu me les présente. Je veux dire, Katniss et William ont l’air d’être tellement gentils ! Sinon maman et papa proposent que tu viennes pour Noël à la maison mais que tu passes le nouvel an en compagnie de William, Katniss et de leur maman. Parles-en avec eux et renvoies nous ta réponse.

On ira te chercher à la gare. Je sais que les vacances de Noël sont dans longtemps mais le temps passe tellement vite. Vite mais lentement aussi.

Tu me manques, tu nous manques.

Alex, maman et Daniel.

 

Le repas du soir s’avéra être le meilleur que Nina n’ait jamais mangé. Il y avait des charlottes goût bonbons, des cuisses de poulets goût orange et des centaines d’autres plats tous aussi bons les uns des autres. Les maisons ne prêtaient plus attention aux tables accordées et c’est ainsi que Nina mangea avec William, Lia, Katie, Lee, George et Fred. Alors que Nina débattait sur la sympathie du professeur Snape avec George la porte de la Grande Salle s’ouvrit doucement.

_ Mais je te dis qu’il a un cœur, je pense juste que c’est une manière de se faire respecter par les élèves.

_ Et alors, le professeur Flitwick se fait lui aussi respecter et il reste agréable, contre-attaqua George.

_ Tu es buté, George, une fois que tu te mets une idée en tête tu restes dessus. Comme avec des impressions sur les Slytherin.

_ Ah non, Nina, tu ne vas pas recommencer avec eux, tu sais… Nina, retournes-toi.

_ Quoi ?

_ Retournes-toi je te dis.

Nina fit ce que George lui dit, et elle vit. Elle vit ce sourire, ces cheveux bruns, longs et bouclés. C’était…

_ Katniss !!!, crièrent en cœur William et Nina.

Les deux se levèrent dans un même mouvement et accoururent vers la jeune fille. Nina fut la première à l’atteindre et elle la prit dans ses bras. Les larmes de joie des deux jeunes filles se mêlèrent et lorsque William les rejoignit, Nina eut l’impression que son cœur se combla d’une douce chaleur. L’idée d’une famille réunie était la plus belle pensée qu’elle avait eu dans le château. Derrière eux, certaines personnes applaudissaient le retour de Katniss, notamment les Hufflepuff.

_ Comment vas-tu, s’empressa de demander William.

_ On ne peut mieux, s’écria sa sœur.

Ensemble ils rejoignirent le reste du groupe qui s’empressa de faire une petite place à Katniss. Elle raconta son séjour à St Mungo’s et ils la mirent au courant des derniers évènements d’Hogwarts.

_ Je te jure, Katniss. Le professeure Merrythought a vraiment montré son épouvantard. Et devines ce que c’était ? C’était le nouveau ministre de la magie, Cornelius Fudge ! J’aimerais tellement savoir pourquoi.

Le reste de la soirée s’avéra détendue et sans prises de tête. Vers vingt-trois heures chacun rejoignit son dortoir et Katie, George, Fred et Nina décidèrent de rester un peu plus tard dans leur salle commune afin de profiter de cet instant paisible.

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